La Gazette de GREENWOOD
n°21 (Juillet 2000 )

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Jimmy Vaughan
Bishopstock
blues festival

Du plus petit bistrot aux plus hauts lieux du blues planétaire, La Gazette de Greenwood est là! A Bishopstock (England), Sylvain a assisté à un des plus grands festivals de blues en Europe. Compte-rendu détaillé et photos témoignent de cet instant magique.

Date: Samedi 17 Juin 2000
De: " Sylvain " <sylvain.brejeon@worldonline.fr>
(photos de l'auteur)

des news du Bishopstock music festival qui s’est déroulé les 27,28 et 29 mai derniers.

Nous, Sylvain,Samuel et David avons assistés à la dernière journée.

Bishopstock se situe en Angleterre, dans le Devon à 4 miles d’Exeter.Pour ceux qui ont en tête la carte du UK vous situez London, vous allez à gauche sur la carte (oups..à L’ouest !) légèrement vers le bas à environ 350 km.

C’est la 4ième édition, ce festival a donc débuté en 1996, et à en croire les potins il s’est déjà fait une belle réputation dans le milieu des festivals de blues.Certains disent que c’est un des plus grands en Europe. Il faut croire que c’est vrai car cette année seront passés sur sa scène tenez-vous bien : Steve Earle, Mavis Staple, Booker T Jones, Jonny Lang, John Hammond, Otis Grand, Deborah Coleman, Van Morrison, Taj Mahal, Charlie Musselwhite, The fabulous thunderbirds, Koko Taylor, Shemekia Copeland, Correy Harris, Jimmy Vaughan, Eric Bibb, Joe Louis Walker, Susan Tedeshi, Magic Slim, Paul Lamb et...et NAWFEL !!! et d’autres encore. Helen Myers, née en 1956, est la créatrice et l’organisatrice. De 500 personnes au début, le site accueille aujourd’hui 5000 personnes par jour ! Ce chiffre peut paraître important mais en fait sur place on ne se rend pas compte du nombre de personnes présentes parce que le cadre crée une ambiance assez intime puis il y a beaucoup de va et vient. Les concerts ont lieu en plein air dans la cour du château classé (grade 1 in english). Beaucoup de verdure, d’arbres, d’espaces, c’est chouette ! A l’entrée un grand herbage délimité par des " shops " permet aux enfants de s’occuper pendant la journée. Les Anglais viennent en famille et très pragmatiques emmènent leurs chaises pliantes. Certains avaient sorti les bottes et le parapluie car le samedi et le dimanche avaient été maussade. Par chance le lundi le temps était sympa.

Le site est ouvert à 10.30 am, mais les concerts ont lieu de 12 à 22 passées.

L’ événement du festival, et ce pourquoi plus de 6 mois à l’avance nous avions réservés nos places, aurait du être la venue de JOHN LEE HOOKER. Malheureusement comme vous le savez peu avant le début de sa tournée européenne, le légendaire bluesman a été victime d’un malaise l’empêchant pour 2 mois de se produire entre autres sur le vieux continent. Nous étions verts surtout une fois sur place car on s’est rendu compte que s’il avait été présent on aurait pu vraiment l’approcher, près de la scène et pourquoi pas pour une dédicace car chaque artiste avait sa séance programmée !!!

On lui pardonne, on est pas vachard, mais quelle occasion manquée ! On a envie de reprocher au festival de n’en avoir pas parlé ( du moins le lundi),aucun mot, rien, nada, niet... et pas une seule reprise de Mr Lucky pendant la journée ! Ca nous a paru bizarre.

Bon, les choses commençent pour nous à midi avec l’arrivée de PAUL LAMB& the Kingsnakes, des britanniques. C’est assez dur pour lui de chauffer le public, à 12 heures c’est pas évident ! Mais il a l’air de s’amuser. L’harmonica c’est son domaine, ça sonne bien. 1 h 15 après c’est fini. C’est le problème : le temps imparti aux artistes est trop court. Mais si on veut voir tout le monde il faut bien ça ! Et encore il n’y a pas de pause dans la journée si ce n’est le quart d’heure entre chacun.

Magic Slim (bishopstock 2000)

Après ça devient plus intéressant,( Er...sorry Mr Lamb) c’est la venue de MAGIC SLIM.

Son batteur, son guitariste et son bassiste ( et frangin) commencent, lui entre après. C’est du tout bon. On reconnaît tout de suite le style, c’est on ne peut plus fidèle aux albums ( et heureusement), bref on adore, on en redemande ; "  Magic Slim & the Teardrops "  à écouter et à ne pas rater. Le bonhomme se fait vieux il joue assis la moitié du temps, on le comprend. Pourtant lui et son frère p’tain c’qu’ils sont grands et balèzes, ouah !!

Fin du show, on se précipite à la dédicace. Il attire du monde et c’est la queue. Dommage on entend Susan Tedeshi qui déjà lui succède. On va rater un peu de spectacle ( on ne voit pas la scène, on entend assez mal d’où on est). Mais la séance d’autographes est plaisante et Sam notre anglophone leur demande s’il est possible de les prendre tous ensemble en photo " ok,it’d be quite easy ", sympa les mecs d’autant plus qu’entre eux dans un americain incompréhensible ils ont l’air de se lancer des vannes, surtout le magic ! La photo est réussi , quel souvenir !

Et puis à quelques mètres de là NAWFEL, attendant une interview joue de sa gratte, malheureusement on n’entend rien. Le Nawfel, prodige de chez nous, qui a aussi eu sa séance de dédicace avec son groupe (spéciale pour nous " merci de nous soutenir, we need u... ") sympa les teenagers :-) respect !

Susan Tedeshi (bishopstock 2000)

On va voir SUSAN TEDESHI ensuite. On ne la connaît pas mais tout de suite on accroche. Elle joue de la guitare et à une belle voix. Puis une femme ça apporte de la finesse dans ce monde de brutes (oh! calme toi ). On a tort de ne pas la connaître elle est nominée " Best new artist " aux grammy awards et " Best new blues artist " aux WC Handy awards. Elle nous a fait une reprise de " Little by Little " de Junior Wells. En tout cas les Anglais connaissent, c’est la foule pour une dédicace ( pas mal de jeunes). Très sympa et très belle elle pose pour notre photo découvrant ses épaules ! oh merci !

Plutôt que de tenter un hasardeux laïus sur son style je ne peux que vous conseillez de vous mettre à l’écouter si ce n’est déjà fait.

Joe Louis Walker et Ottis Grand (bishopstock 2000)

Pas de répit, on passe ensuite à JOE LOUIS WALKER déjà vu à Angers. C’est du " pur lui-même " entendez par là qu’il y a pas de chamboulement (Pourquoi y en aurait-il ? hein). On a droit au " Blues of the month club " encore une fois interminable mais c’est tant mieux. Seul changement son nouveau look, pas mal d’ailleurs !

OTIS GRAND débarque alors avec sa guitare ! c’est cool! Puis s’en retourne. Merci de votre visite Mr Grand. Bon, la dédicace on l’a déjà on va pouvoir souffler, ouf....

Eric Bibb (bishopstock 2000)

Le suivant c’est ERIC BIBB. Le seul acoustique. on est déjà conquis pour avoir écouté un de ses albums.

Ils sont 4 installés sur des chaises disposées en demi-cercle. C’est impeccable,juste, c’est précis dans le rythme, pour nous amateurs, il nous donne l’impression de maîtriser une très grande technique. D’ailleurs l’ensemble des spectateurs est admiratif devant sa prestation. Dommage il y aura eu au début un petit problème qui donna un vilain grésillement.

Mais lui si on l’occasion, on va le revoir sans hésiter.

Le temps passe on s’en rend pas vraiment compte et maintenant c’est le moment de l’entrée de la légende, tête d’affiche ( par forfait de Mr Lucky) JIMMY VAUGHAN.

On sent que le public s’est davantage rassemblé et rapproché pour le voir. Quoi dire si ce n’est que c’est vraiment ce à quoi on s’attendait, on est pas déçu ! c’est grand.

Il joue les yeux ouverts fixé sur sa gratte,avec un air très appliqué. Et apparemment sans médiator !

Une femme l’accompagne au chant, elle a l’air d’être connue, malheureusement impossible de lui donner un nom, mince alors !

Surprise! Susan Tedeshi vient chanter sur un morceau et Charlie Musselwhite vient jouer sur un autre.

Ca se termine le public est comblé !

La nuit approche, JOOLS HOLLAND prend place sur scène avec son rythm&blues orchestra. c’est un pianiste anglais; Les anglais ont l’air de bien connaître et d’apprécier, ils ont raison, le piano est à l’honneur, c’est très bien (boogie woogie, etc...) mais là un peu crevé on pose nos fesses à l’écart pour récupérer et on les laisse entre eux :-) D’ailleurs petite anecdote, il nous a semblé être les seuls français présents mais aussi les seuls étrangers (pas entendu autre chose que de l’english; les bagnoles toutes des plaques de là-bas).

Alors que tout le monde est passé sur scène, un organisateur annonce que la fin du spectacle va être retransmise à la radio sur BBC 2 dans un show national qui fait le tour des festivals, et pour l’occasion le public, nous quoi, allons chanter " Perfect Day " de Lou Reed titre à l’image de cette journée.

Nawfell (bishopstock 2000)

Il fait nuit noire, tout le public est debout depuis longtemps, on se serre (il fait frisquet) et c’est parti, on entonne le " Perfect Day " et on remue les bras en l’air! Que d’émotions, c’est beau!! Ah ces Anglais ils font bien les choses quand ils veulent. (Plusieurs jours après on avait encore cette chanson en tête, c’est vous dire !)

Puis c’est le come back de Jools Holland pour un boeuf final avec des invités.

Taj Mahal (bishopstock 2000)

Entrent, se succèdent sur scène Charlie Musselwhite, Otis Grand, Jimmy Vaughan, Taj Mahal, Nawfel dont un shuffle aura été sa seule prestation mais il aura eu le temps d’impressionner les britishs !!! Jamais vu autant de grands en même temps sur une scène.

Là vous vous en doutez c’est le pied!

Et alors que nous sommes en extase, le show se fini un peu abruptement à notre goût, on attend, mais non tous les anglais partent gentiment, là seulement on comprend que c’est la fin, il faut revenir sur terre.

Ouahhh quelle journée , c’était trop bon !

Merci

 

sylvain sylvain.brejeon@libertysurf.fr
samuel sam_b30@hotmail.com  www.altern.org\bluesandbleus
david dbeslot@hotmail.com 

en savoir plus sur Bishopstock: www.bishopstock.co.uk

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Blues Festival d' Athènes:

Women Sing the Blues

Date: 7 Juin 2000
De: "olivier Graille" <graille_oli@hotmail.com>

étant actuellement à Athènes pour mon VSNE, j'en ai profite pour aller voir le "Blues Festival", qui se déroulait les 30 et 31 mai.
Le thème de cette année était "Women Sing the Blues", et en fait, chaque soir, deux artistes étaient programmées. Le premier Deborah Coleman et Odetta étaient de la partie, et le second avec, aussi en premier la plus jeune, Shemekia Copeland et Irma Thomas.
Ce festival se déroulait au mont Likavitos dans Athènes, et des estrades, pouvant accueillir environ 3000 personnes, dans un style circulaire comme pour leurs anciens théâtres étaient installées.

Nous allons commencer directement par leur mauvais points pour terminer par ceux plus positifs. Tout d'abord les moucherons étaient forts nombreux (n'est ce pas Odetta? qui l'a pris avec beaucoup d'humour). Ensuite, je me plaindrais beaucoup plus du temps accorder à chaque artiste, de une heure seulement, surtout pour des places a 150 francs pour la journée, ou 240 les deux jours. Je trouve que c'était fort peu, et cela oblige l'artiste à partir juste quand le public est totalement acquis à sa cause, et de manière un peu brutale.

Sinon, pour les différents concerts, voici mes impressions pour ceux ci dans l'ordre chronologique.
On commence par Deborah Coleman, qui est présenté par le speaker comme Jimy Hendrix au féminin. En tout cas, elle rentre rapidement dans le vif du sujet avec un blues-rock qui a le don d'immédiatement chauffer le public. Surtout, et contrairement à ses CD, son son est beaucoup plus sec, et par la même plus roots (ce que je préfère) que le son en "rondeur". Elle a posé des soli de guitares fort a propos et ne les fait pas trop durer (sauf peut être sur le dernier morceau, mais on lui pardonne, elle a utilise son "temps imparti" jusqu'au bout, et en plus, elle a montre beaucoup de talent). Son guitariste aussi a pu se mettre en avant, et d'ailleurs c'est lui qui a débuté une partie de questions réponses qui mettra totalement le public dans leur poche sur "Goodbye Misery". Ensuite, elle nous a fait une version à la sauce féminine, pour les paroles, de "Hoochie Coochie Man". Et elle a donc fini par un morceau mettant en avant son jeu de guitare qui est vraiment plein de saveur. Je regretterait seulement le batteur, un peu trop fort et sans grande nuance.

Ensuite montait sur scène Odetta, un petit bout de femme avec une voie et un feeling extraordinaire. Déjà, on est surpris par le fait qu'elle ait les partitions pour les paroles, mais finalement, cela n'ôte rien à la spontanéité de sa représentation. Avant chaque morceau, elle explique le sujet de celui ci, et même si ceux ci sont souvent graves (SDF, pauvreté, maladie, ou plus simplement histoire de cœur), elle les interprète toujours avec le sourire, et a l'air de prendre énormément de plaisir à chanter. De plus, elle est accompagnée par un groupe irréprochable, avec un guitariste, Jimmy Vivino, se distingue un peu plus. Enfin tout ceci se terminera sous une pluie d'applaudissement.

Passons au deuxième soir, avec tout d'abord Shemekia Copeland, qui maintenant, comme les grands, a un morceau d'introduction pour la présenter. Le temps pour sa pianiste de montrer qu'elle aussi déborde d'énergie. Enfin, arrive une pétulante Shemekia Copeland, avec un boa de plumes bleues qui lui sert de coiffe. Elle alterne morceaux de blues et de blues-rock. Elle se donne vraiment à fond sur chaque chanson, et communique vraiment très bien avec le public (d'ailleurs, elle est la seule à avoir appris comment dire en Grec), et rend souvent hommage à son père. En tout cas, quelle voie, et quel grand moment de frisson nous a-t-elle offert quand elle a chanté sans micro, ce qui a fini de faire chavirer le public.

Pour conclure, nous avions la joie d'accueillir Irma Thomas avec un groupe impeccable, un show très bien réglé. Mais, même si le tout était très bien interprété, et avec le sourire, c'était beaucoup trop soul pour moi. Le public, lui, a apprécié suivant le rythme à de nombreuses reprises en tapant des mains. Je retiendrait beaucoup la fin quand elle a appelé sur scène Shemekia, et Deborah (qui était resté), pour qu'elle chante toutes les trois deux morceaux plein d'énergie (dommage que Deborah ne connaissent pas les paroles du premier), qui a fait terminé ce festival sur une note qui a totalement conquis le public.

Enfin voilà, pour tout dire, mesdames, on en redemande.

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Edition Spéciale Herzhaft:
demandez le Dernier Herzhaft Blues!

Date: 30 Juin 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>

Cd Herzhaft Special Ce qui est rare est cher... pourtant ce disque n’est pas si cher que ça ! Or, un nouveau disque des Herzhaft est rare puisque cela fait cinq ans que leur dernier CD était sorti. Celui-là sera-t-il mieux distribué ?

En tout cas, amateurs de blues « roots », n’hésitez pas à acquérir cette perle, que ce soit par correspondance ou à l’occasion d’un des nombreux concerts que donnent le groupe Herzhaft Blues, ou Cisco Herzhaft, ou Gérard Herzhaft et Pick Boy... A moins que ça soit lors d’une conférence que donne Gérard dont le thème est « Il était une fois le blues » ou encore « Il était une fois l’Amérique ». Bref, les occasions ne manquent pas de rencontrer les Herzhaft !

Allez , je vous dis tout : ça commence par un magistral « Midnight Special » (Huddie Leadbetter) et ça se termine par un « Motherless Children » (S.C. Brown / Charles Dryscoll) . Entre les deux, pas moins de treize compositions de Cisco Herzhaft et Pick Boy , alias David Herzhaft, sur des textes de ces compositeurs et de leur frère et père respectifs : Gérard Herzhaft.

Il y a bien un titre qui s’intitule « J’Ai la Barbe Qui Rap », mais ce titre est la seule concession à la musique « non-blues ». Et je dis bien ce « titre », car si le mot rap est bien prononcé plusieurs fois dans la chanson, il s’agit pourtant bel et bien d’un blues (et il faut entendre « rappe »...) . Ouf... on a cru que les Herzhaft rendaient les armes et abandonnaient leur rôle de porteur de la flamme du country-blues !

En fait, comme de vrais songsters à la Mississippi John Hurt, les Herzhaft n’hésitent pas à ratisser large dans le domaine, en visitant les contrées du Ragtime ou de la musique country.

Quand Cisco joue du Rag (« Rag Around The Rock »), attention les oreilles ! Réflexion entendue lors d’un de ses concerts : « Il fait tout ça tout seul ? ». Eh oui ! Pas de boîte à rythme, pas de Midi ou de bande-son... Juste quelques doigts, et beaucoup de feeling... Etonnement d’un public qui n’a pas l’habitude (l’occasion) d’entendre un guitariste-pickeur... Et dans cette catégorie, Cisco Herzhaft est certainement à placer parmi les meilleurs spécialistes. Tout comme en slide-guitare d’ailleurs : démonstration en est faite dans le titre « Just Like A Drifting Jew » au phrasé simple et répétitf qui enchantera tout amateur de Delta Blues.

Le jeu de guitare-picking de Gérard Herzhaft est plus simple en apparence, mais il n’en est pas moins fin et très profondément country-blues. A l’harmonica, Pick Boy nous fait une belle démonstration d’harmonica acoustique, sachant rester un discret accompagnateur ou prendre des chorus des plus enlevés ! Patrick Cassoti à la batterie et Bernard Brimeur à la contrebasse, discrets et efficaces, laissent le premier plan aux instruments rois du blues (guitare, harmonica... et chant), assurant aux Herzhaft un accompagnement rythmique sans faille.

Côté textes et chants, les trois Herzhaft se partagent les rôles, l’un chantant le texte de l’autre, vice versa et réciproquement. Les paroles restent dans le plus pur esprit blues en nous racontant des tranches de vie alternant joies et peines, humour et nostalgie. Pas de prise de tête donc, et il faut noter la présence de deux titres en français : le très swingant « Barbe qui Rap » et le beaucoup plus désabusé « Le Vent s’est Arrêté », blues qui évoque la désertification des campagnes : « les cloches ne sonneront plus, c’est le curé qu’on enterre... ».

Voilà donc un disque qui n’a pas la prétention de révolutionner le blues, mais au contraire celle de prouver qu’on peut encore aujourd’hui en respecter le plus pur esprit sans rester figé dans le passéisme. Les Herzhaft sont des puristes, alors il ne faut surtout pas se priver d’une bonne rasade d’air pur !

ref disque : HERZHAFT SPECIAL, Herzhaft Blues - Blues’n’Trad 2000, BT04

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Eric CLAPTON et BB KING:
"Riding With The King".

Date: Mercredi 14 Juin 2000
De: Philippe Espeil <pespeil@calor.fr>
De:

2 grandes pointures dans une Cadillac noire rutilante de tous ses chromes, c'est ce que l'on peut voir sur la pochette du dernier disque des sieurs CLAPTON et BB KING, " Riding With The King ".

Ce titre eponyme qui ouvre l'album laisse supposer un bon album, plein de blues, plein d'energie. Le morceau est bien rythme, bien dansant, et vous presente le duo CLAPTON/BB KING comme etant une bonne recette.

D'ailleurs, l'impression s'affirme avec " Ten Long Years " qui suit et les solos de CLAPTON qui coulent toujours de facon aussi evidente, les notes aigrelettes de BB qui vibrent toujours autant qu'il le faut.

" Key To The Highway " de BROONZY, joue au dobro par CLAPTON, est un regal et on se prend a rever d'etre en presence d'un second album de la trempe de " From The Cradle ".

Malheureusement, c'est sans compter sur le titre suivant, " Marry You ", pollue par la boite a rythmes. Le son est racoleur au possible, a se croire sur une chaine de radio commerciale. D'un coup, on regrette que Simon CLIMIE aie produit ce disque (il etait deja le producteur du precedent album d'Eric CLAPTON, " Pilgrim ").

" Three O'Clock Blues " est un blues lent ou CLAPTON et BB KING alternent phrasés et solos .Le son de CLAPTON est tres proche des solos de " Have You Ever Loved A Woman " sur l'album " 24 Nights " ce qui est un reel plaisir.

" Help The Poor " voit s'ajouter la presence de Jimmie VAUGHAN pour un morceau au rythme tres balance, tres chaloupe, ou le frangin justifie tres bien sa place.

" I wanna be " est nettement plus rock que le reste. Si le chant de CLAPTON rappelle l'album " August ", qui n'aie pas le meilleur album que Slowhand aie fait, on sent aussi que BB n'est pas autant a l'aise que dans un bon blues.

Heueusement, la suite est beaucoup plus plaisante puisque le titre " Worried Life Blues " est interprete a la guitare acoustique par nos deux comperes, accompagnes par une rythmique minimale. L'intimite qui se degage de cette interpretation rejouit l'auditeur.

Qui pourra s'empecher de taper du pied, voire de danser sur " Days Of Old " ? Ce rock met en exergue le dynamisme de BB KING et la jovialite dont il fait preuve sur scene.

Le contraste est saisissant avec le blues qui suit " When My Heart Beats Like A Hammer ", un long blues ponctue de solos qui seduit et titille forcement l'oreille de l'amateur de blues. Si l'intro laisse presager quelque chose de bon, la reprise de " Hold On I'm Coming " d'Isaac HAYES n'etait, a mon avis, pas indispensabe et j'ai rapidement dechante a son ecoute. BB KING n'est pas plus a l'aise que sur " I Wanna Be " et le style de ce titre denote avec l'ambiance generale de l'album. Par contre, si vous aimez BB KING (comment pourrait-il en etre autrement ? ;-) ), vous serez servi, et bien servi, en ecoutant " Come Rain Or Come Shine " qui cloture cet album. On y retrouve l'esprit un peu jazzy, un peu intimiste, auquel BB nous a habitue.

Pour conclure, je pense sincerement que cet album est tres bon, meme si il ne donne pas a ecouter les legendes que sont CLAPTON et BB KING au plus haut de leur art. On peut regretter des arrangements un peu trop a la mode du jour, on peut maudir les boites a rythmes qui sont a mon avis trop souvent utilisees. Il faut reconnaitre que suffisament de morceaux sont excellement joues pour meriter leur place dans la discotheque du bluesman averti. De plus, a part " Worried Life Blues ", le jeu des guitaristes Andy FAIRWEATHER LOW et Doyle BRAMHALL II sur tous les titres, en fait un album indispensable pour tous ceux qui aiment les 12 mesures conjuguees sur 6 cordes.

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Blues in the USA today

Date: Mercredi 14 Juin 2000
De: Jean-Miche Borello <jeanmichel63@wanadoo.fr> Ré

Comme j'arrive juste d'un séjour professionnel de 10 jours aux US (San Francisco et New York) je vous parler un peu de ce que j'y ai vu et entendu.

La situation du Blues aux States n'est pas très brillante.Après etre passé par un pic il y a cinq ou six ans,nous sommes de nouveau au creux de la vague.A part à Chicago ou New Orleans (où trop d'argent est en jeu pour s'arreter comme ça) il n'y plus guère de bars où on peut écouter notre musique préférée.J'ai habité New York entre 85 et 89,et il y avait une bonne quinzaine de bars avec du blues live tous les soirs ou presque.Je n'en ai plus trouvé qu'un cette année,le Terraplane, sur Bleeker street...Et ce bon vieux Dan Lynch Cafe (2°av,13th street) qui est devenu une boite techno!

A San Francisco,il reste le Saloon,sur Grand Street,où j'ai vu Johnny Nitro (toujours bien) et bien sur le Elis Miles High,à Oakland. John Lee Hooker a ouvert un club,mais c'est quand même trop yuppi pour que je m'y risque! Du coup,comme il n'y a plus tellement de coins où jouer,le niveau des musicos n'est pas très bon.En particulier,les jams sont souvent pitoyables.Même au Elis Miles High,pourtant un lieu mythique pour moi,j'ai eu presque honte de participer à la cacophonie ambiante...Et Dieu sait pourtant que je ne suis pas bien regardant...

Ceci dit,la mode du Blues n'était pas non plus très normale.En fin de compte,c'est une musique régionale qui n'est pas faite à priori pour être universelle...Ca me va assez bien qu'elle redevienne marginale.Lorsque j'ai découvert le blues (Billy Boy Arnold "I wish you would")à Nice,en 1963,on n'était pas bien nombreux à aimer ça..Ca n'en n'avait que plus de saveur! Pendant que les autres écoutaient les Chats Sauvages,nous on s'éclatait avec l'harmonica électrifié de Billy Boy!

Par contre,je suis retourné à la New Hope Baptist Church de Newark, une église où j'allais souvent à mon époque américaine.La maman de Witney Houston (Cissy) était la chef de la chorale.Je ne l'ai pas revue (dommage,elle est aussi mignonne que sa fille et un peu plus de mon âge,je lui aurait bien refait la bise!) mais le service était toujours aussi formidable...Avec en particulier un choeur exclusivement masculin qui a soulevé le toit du temple à plusieurs reprises! Et le sermon était vraiment fumant!

Je trouve que pour écouter de la vraie musique black d'aujourd'hui,il n'y a que dans les églises baptistes où l'on n'est jamais déçu...Amen. A part ça, New York (et meme Harlem) est devenu étonnament propre.Ca en devient presque triste...Presque plus de homeless people (mais ou sont ils donc?) et le métro n'a presque plus de graffitis! On se sent même en sécurité...Tout ce qui faisait le charme de cette ville pour moi s'est évanoui...Autant rester à Clermont Ferrand.



Jean Michel Borello (Mo and the Reapers, http://www.moandthereapers.fr.fm )

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Les Bloosers sur La Scène

Date: Lundi 19 Juin 2000
De: Docteur Blues <jtravers@europost.org>

Prévenu par email du concert des Bloosers à "La Scène", la nouvelle "petite" salle de la rue des Taillendiers dans le quartier Bastille, je me décide quand même à aller jeter un oeil sur ce nouveau bar-concert qui programme le Blues, c'est pas tous les jours dimanche !
Vers minuit je me pointe, l'endroit est en effet très bien pour les musiciens : grande scène, spots light, et une sono je ne vous dis pas ... pas question de limiteur de son, la grosse artillerie et balance irréprochable : c'est une vraie salle de concert !!!
Côté Bloosers, c'est aussi une bonne surprise, le groupe est bien en place et nous livre un blues made in Chicago digne d'intérêt et dynamique. Rémi Parisse, le chanteur, me confiera plus tard que l'harmoniciste du groupe étant absent, ils ont reçu pour un soir le renfort de Big Dez (guitare et claviers). A noter en particulier, les très bonnes reprises de "Spoon Full" à la sauce Swamp, d'un "Tutti Frutti" revisité et d'un "Got my Mojo Working" avec un rude duel de grattes pour clore le set.
Encore un groupe français plein de talent, à surveiller du coin de l'oreille, il ne leur manque plus que ce maudit premier CD et d'un peu de promo pour passer la vitesse supérieure.
Quand à "La Scène", malgré un public clairsemé au début du show, l'endroit me semble tout indiqué pour de futures jam-sessions d'enfer... Le "Saint Louis" est mort ! Vive le "La Scène" ! Un endroit qui ne demande qu'a devenir un haut lieu du blues parisien, si le public répond présent, bien entendu ... et bonne route pour la suite aux Bloosers !!!

La Scène: 2 bis rue des taillandiers, 75011 Paris - tél. : 01 48 06 12 13
www.la-scene.fr

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Chicago:
Bon anniversaire Eddy C. Campbell!

Eddy C. Campbell (photo J Richez, Mai 2000)

Date: Mercredi 27 Juin 2000
De: Jocelyn Richez <jrichez@hotmail.com>
(photos Jocelyn Richez)

Vous le savez, j’ai passé en avril/mai 8 jours à La Mecque du blues. J’avais promis à Olivier un petit article et je pense qu’il devait commençait à désespérer. A tort ! Car voici enfin un témoignage de ce voyage mémorable:

Le séjour à Chicago a pris des allures de marathon du blues avec un programme chargé de 16 concerts dans 10 salles différentes ce qui m’a permis de me faire une opinion à la fois sur le paysage et la scène blues locale (voir le site «la route du blues» http://www.route-du-blues.net). Les soirées étaient bien remplies mais les nuits étaient un peu courtes. Bien sûr, je ne vais pas vous faire ici un compte rendu fastidieux de tous les concerts ni un bilan du circuit des clubs de Chicago. J’ai choisi de privilégier un événement, une soirée, celle qui fut incontestablement le point culminant du voyage: Les 29 avril, Eddy C. Campbell fêtait son anniversaire (61 ans) avec ses amis au Blues etc, un club du North side.
La soirée a démarré tranquillement vers 21h (sans trop décoller) avec Mitchell Turner un honnête chanteur guitariste local de country blues au jeu tout en bottleneck, un fan inconditionnel de Robert Johnson à qui il a emprunté une bonne partie de son répertoire. S’il avait un joli son de slide, son jeu manquait néanmoins d’énergie.

La température montait doucement au fur et à mesure que la salle se remplissait. Elle était copieusement remplie pour l’entrée sur scène de la vedette de la soirée, le «king of the jungle» en pleine forme avec sa fameuse Fender jazzmaster rose bonbon. J’ai été frappé par la décontraction et la joie de vivre du personnage. Il était là pour faire la fête et ça se voyait. Il nous a balancé d’entrée «Cheaper to keep her». Immédiatement, l’ambiance est monté d’un cran alors que la piste de danse affichait complet.
La soirée est vraiment devenue exceptionnelle avec l’entrée en scène des amis d’Eddy C. Campbell pour un bœuf de légende. C’est d’abord Monsieur «I wish you would», Billy Boy Arnold en personne (avec ses harmonicas) qui arriva dans une veste de velour un peu usée rapidement accompagné à la guitare par un Phil Guy (le frangin) des grands jours qui ne passait pas inaperçu avec sa coupe de cheveu très volumineuse (un hommage au king of the jungle ?) sa chemise et sa cravate argentés, avec costume assorti sans oublier les tiags en croco. C’était un véritable bonheur que d’entendre ces deux là surtout qu’ils se font rares en France.
Petit passage acoustique ensuite avec Jimmie Lee Robinson, l’une des légendes de Maxwell street, dont la voix est vraiment formidable, d’une puissance exceptionnelle, mise en valeur par un jeu de guitare assez dépouillé rythmé par les éperons de ses tiags. Génial !
Retour ensuite au blues électrique avec Lacy Gibson, le formidable guitariste du regretté Sunnyland Slim. Eddy C. Campbell revenait alors sur scène pour un final époustouflant très théatral, fait d’improvisations et de surprises où j’ai notamment découvert deux fantastiques chanteuses apparemment connues localement mais dont la réputation n’a pas traversé l’Atlantique.
Le spectacle était autant dans la salle que sur la scène. Pour tout dire, c’était pire qu’une BD de Margerin ! L’ambiance de fête était proche de la folie avec la présence de personnages caricaturaux jusqu’à l’excès, entre le dragueur fou très entreprenant qui a dû inviter à danser toutes les femmes de la salle (pour se prendre autant de vestes !) et un type qui s’est empiffré toute la soirée (le buffet était gratuit) sans se préoccuper le moins du monde de ce qui se passait sur la scène. Les fauteuils confortables du club ont rapidement été testés par des amoureux peu pudiques.
L’un des moments importants de la soirée fut l’apparition de Barbara Campbell, la femme d’Eddy qui vint chanter une chanson à la grande surprise de son mari médusé. S’il est évident que c’est une piètre chanteuse, il faut bien reconnaître que l’émotion était là et c’est bien l’essentiel. Auparavant, la pauvre Barbara (qui est aveugle) avait percuté un poteau du club sous mes yeux impuissants.
La soirée s’est terminé à 3 heure du mat’ soit près de 6 heures de spectacles et je peux vous assurer que je n’ai pas vu le temps passer. Tous les musiciens qui se sont succédé sur la scène et en particulier Eddy C. Campbell se sont vraiment lâchés sans la moindre retenue dans cette atmosphère conviviale qui contrastait avec le côté «fonctionnaire» de certains concerts minutés et calibrés «à l’américaine» où l’imprévu n’a pas sa place.
Chapeau Monsieur Campbell ! ce soir là pour ses 61 ans le «king of the jungle» s’était transformé en «king of the Blues etc».

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interview de El Fish CD El Fish

Date: Jeudi 8 Juin 2000
De: Didier-"don't forget to boogie" <dvandenbranden@swing.be>

Comme d'habitude, samedi passé j'ai écouté l'émission " 21 Blues " de Marc Ysaye sur la RTBF (RADIO 21 tous les samedis de 18h à 19h). Je m'attendais à l'émission habituelle, une heure de bonne musique, et voilà t'y pas que notre ami Marc avait invité le groupe El Fish a venir présenter leur quatrième album " Wisteria " et a jouer quelques morceaux en direct sur antenne...

Voici l'interview retranscris avec l'autorisation de Marc Ysaye:

 

Marc Ysaye: Tout d'abord, je trouve votre quatrième album "  Wisteria " , fort différent de tout ce qu'on entend dans le blues actuellement. Vous explorez de manière très intelligente de nouveaux chemins de nouvelles voies, ...

El Fish: Oui, on a vraiment pris le temps pour préparer cet album. Tout le monde dans le groupe avait envie d'explorer sa musique préférée. L'idée était de créer des chansons et pas de simplement jouer des gammes de blues, les " 12 mesures blues " classiques. Mais c'est encore un disque de blues, nous avons commencé comme un groupe de blues, ça ne s'oublie pas. Il y a dans " Wisteria " beaucoup d'instruments inhabituels (de très vieux instruments marocains comme le karkabat et le gimbri), des morceaux avec d'autres structures aussi.

Marc Ysaye: Quand on regarde les " credits " sur la pochette on constate effectivement que chacun d'entre vous joue de beaucoup d'instruments et notamment des sampler aussi. Est-ce une suggestion de votre producteur, Jean-Marie Aerts que l'on connaît avec TCMatic (avec Arno). A-t-il apporté beaucoup de chose, ou a-t-il simplement mis tout en musique??

El Fish: Il nous a simplement aidé à mettre " tout en musique ". Les morceaux que tu entends sur le CD étaient quasiment prêts avant qu'on entre en studio. Jean-Marie a bien écouté nos morceaux et a réalisé quelques effets avec le son de la batterie, des voix, mais ils sont très peut nombreux. Les effets ne sont, pour la plupart, pas rajoutés mais joués immédiatement dans le studio.

Marc Ysaye: Est-ce important pour vous d'avoir un producteur? Auriez-vous pu réaliser l'album sans producteur?

El Fish: Je pense que pour ce CD-ci, c'était encore important. Peut être que pour le prochain on pourra s'en passer. Mais Wisteria est si différent des autres qu'il fallait encore une personne extérieure au groupe qui puisse nous dire " attention ". L'essentiel est un bon technicien à la table de mixage. On avait avec nous Michel Dierickx, qui est très très fort, comme les autres des studios ICP d'ailleurs, ils sont quatre, mais on connaît surtout Michel avec qui nous avons travaillé nos autre CD.

Marc Ysaye: Le single qui déjà est sorti s'appelle " Black Olives ". C'est vous qui avez choisi de sortir ce titre ou est-ce une idée de la firme de disque??

El Fish: Non, notre firme nous écoute toujours et nous laisse le choix, nous avons carte blanche.

Marc Ysaye: Ca raconte quoi ce morceau??

El Fish: C'est une histoire très sexe avec des paroles à double sens. Très blues. Actuellement, surtout les groupes de rap, ont des paroles très explicites. Nous préférons des paroles à double sens, dans la tradition blues. Il faut un peu réfléchir pour comprendre le sens caché des lyrics.

Marc Ysaye: Dans l'intro, il a une sorte de sampling de musique arabe. Comment ça vous est venu cette idée?

El Fish: On fait ça depuis deux ou trois ans déjà, mais surtout en live. Maintenant on l'a mis sur disque.

Marc Ysaye: Tous les instruments dont vous jouez sur cet album lui donne une grande richesse, mais ce qui m'a frappé c'est l'utilisation du sampler. Vous aviez déjà donné un petit exemple avec le morceau " Sonny Boy's Advies " au Boogie Town Festival, est-ce une volonté d'innover, d'aller de l'avant, pour faire " avancer le blues "?

El Fish: Oui, il existe une tendance de reproduire, de rechercher exactement le même son que le blues des années 50. Je trouve ça très risqué et dangereux. C'est bien d'avoir des puristes, mais ce n'est pas la seule manière de jouer le blues. C'est pour cette raison qu'on a choisi d'utiliser des instruments plus modernes comme le synthétiseur et le sampler.

Marc Ysaye: Il y en a pas beaucoup qui ont la même démarche, G. Love, Beck. Vous sentez-vous proche de leur travail?

El Fish: Oui, même si cette démarche peut se retourner contre nous.

Marc Ysaye: Comment pensez-vous que votre public va réagir à cet album??

El Fish: Durant nos concerts, il y a des gens qui partent très vite, mais heureusement la plus part reste ... On a joué ce WE, en Hollande, et avant le concert, un DJ mettait uniquement des disques de Rockabiliy sans arrêt et dans la salle beaucoup de gars avec de la brillantine dans les cheveux et le look Paladins, gominés et tout. On s'est dit " Ouille ouille ouille ". Il s'imaginaient probablement El Fish commençant le concert avec un swing ou un shuffle. Quand on a commencé à jouer, beaucoup étaient étonnés, ils nous regardaient avec des yeux tout ronds du style: " Je me suis trompé de salle ", mais quand certains ont commencés à parler entre eux, leurs femmes leur ont demandé de se taire. C'était gagné...

Marc Ysaye: Pour revenir aux sampling, c'est très à la mode depuis que Mobby est dans les hit-parades avec " Natural Blues ". Sur l'album figure le morceau " Sonny Boy's Advies ". D'où vient cette phrase de Sonny Boy que vous avez samplée.?

El Fish: D'un bootleg, un concert en Italie durant lequel il parle au public pendant deux morceaux comme un rapper, avec beaucoup de mélodie dans sa voix. On a samplé ça et on a construit le morceau dessus.

Marc Ysaye: On dit souvent que le bassiste et le batteur ne font qu'accompagner le groupe. Qu'en pensez-vous? Quand on voit le nombre impressionnant d'instruments que chacun joue sur cet album, c'est assez incroyable.

El Fish: Nous sommes avant tout un groupe. On commence à 4, on termine à 4. C'est pas comme un chanteur qui a ses musiciens derrière lui. Nous on arrange tout ensemble, si le batteur a une bonne idée on, travaille dans ce sens. Tout le monde compose et participe à différents niveaux. On ne peut pas être El Fish tout seul, nous le sommes à 4. Le groupe existe depuis 5 ans et demi, avec un changement il y a trois ans, Rohal De Ridder est arrivé pour l'enregistrement de l'album " Rewinder ", deuxième album du groupe.

Marc Ysaye: Je l'ai déjà dit cet album est très riche, alors comment aller vous faire pour le jouer sur scène et reproduire les sons et les ambiances?

El Fish:Tous les morceaux ont été répétés pendant 4 mois, comme ils sonnent sur le CD. Il n'y aura pas de cuttings ou d'échantillonnage. On l'a écrit comme ça, on l'a enregistré comme ça, on le jouera comme ça. Ce qui peut arriver ce sont des problèmes avec les sonos; tout le monde entendra la guitare grâce à l'ampli, mais les samplers c'est quelque chose d'électronique même si les problèmes de sono sont de plus en plus rares. Maintenant, les gens qui viennent te voir en concert veulent quelque chose d'autre que ce qui a sur le disque. Ils veulent du feeling on a donc changé quelques chansons en simplifiant certains arrangements.

Marc Ysaye: D'où vient le nom de l'album " Wisteria "??

El Fish: C'est une plante aux fleurs bleues (glycine de Chine), en flamand son nom est " pluie bleue ". Elle ne fleurit qu'en mai et exceptionnellement en septembre. Mai est une période spéciale, pour moi. C'est le mois de ma naissance. C'est aussi le mois au cours duquel j'ai perdu quelqu'un de très important pour moi. Le mois de la naissance et de la mort.

Marc Ysaye: On peut dire que vous avez joués dans toute l'Europe l'Allemagne, l'Italie la France l'Angleterre, mais le problème est que vos disque ne sont pas encore sortis là-bas. Comme beaucoup d'artistes, vous connaissez le dilemme suivant: " Vous pourrez tourner chez nous si votre disque sort ", et " On sortira votre disque si vous avez une tournée "...

El Fish: C'est un petit peu de notre faute. On a été trop occupé avec la musique et pas assez avec la promotion. Il est temps de chercher une personne qui nous aide à bien faire la promotion du groupe.

Marc Ysaye: Vos projets dans l'immédiat??

El Fish: A part des concerts ça et là, une apparition en juillet au Brocella Jazz (festival bruxellois annuel gratuit) avec Emilien Sano (je ne suis pas sûr de l'orthographe de son nom) du Burkina Fasso au percussions et un rapper de Neven.



" Wisteria ", a écouter de toute urgence!! (pour plus d'info. sur le groupe (dates, discographie,..) voir leur site http://gallery.uunet.be/elfish/

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bouillon de culture blues:
A Chicago,
un harmonica sanglote le blues

Date: 24 Juin 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>

A Chicago...

Avec ce nouveau roman, Gérard Herzhaft confirme sa position de grand historien du blues. Car ce livre retrace a lui seul tout un pan de l'histoire de la musique qu'on aime. Toutefois, à la différence d'un livre d'Histoire qui n'intéresserait que les passionnés de Blues, il s'agit bien d'un roman qui, en cette qualité, s'ouvre à un public beaucoup plus large.

En tant que roman, ce livre est tout simplement passionnant et se lit d'une traite. La galerie de personnages mêle les différentes générations de bluesmen qui se croisent dans le Chicago d'après-guerre. Il y a les old-timers, tel l'harmoniciste Slender Bill qui refuse avec hargne le déclin face au blues " péquenot " des nouveaux arrivants du Delta du Mississippi. Ces derniers sont représentés par Catfish King, héros du précédant roman de Gérard Herzhaft (" Catfish Blues "), qui remporte de plus en plus de succès avec son style de blues " du pays ", faisant en effet de l'ombre au blues des anciens de Chicago. Et puis il y a Little Amos, représentant la toute nouvelle génération de bluesmen de l'époque, ceux qui n'ont connu que Chicago et rêvent du Mississippi comme d'une terre de douceur et de paix...

Mais l'histoire ne se résume pas à une confrontation de musiciens aux styles différents. Ces personnages vivent , avec leurs joies et leurs peines. Le petit Amos est particulièrement poignant : enfant de la rue, son bonheur devient inégalable quand le grand Slender Bill en personne le prend sous son aile pour lui transmettre son savoir de l'harmonica. Tiraillé entre la reconnaissance éternelle qu'il croit lui devoir et la possibilité de vivre par lui-même en rejoignant le groupe de Catfish King, on voit Little Amos passer de l'enfance à l'âge adulte presque sans transition. Sentiment de trahison, confrontation brutale avec les réalités la vie, voyage initiatique dans le Mississippi, rencontre avec les " cou-rouges ", guenilles remplacées par le costume trois-pièces, alcool et blues, blues... blues.

Autres personnages du livre, les frères Silverberg sont des émigrés juifs polonais qui n'hésitent pas à laisser tomber leur métier de tailleur pour créer un label de disques et diffuser ainsi le nouveau blues, celui de Catfish King. Ces frères là sont bien gentils, sans doute un peu plus gentils que ceux qui à cette époque eurent la même idée !

On rencontre aussi les petits voyous de Chicago en la personne de Steve, cousin de Little Amos, petit maquereau qui roule des mécaniques mais a bien conscience de ne pas voler très haut et pousse son cousin à exploiter son don musical.

Gérard Herhzaft a donc encore une fois réussi a écrire un livre passionnant qui évite l'écueil du livre compréhensible des seuls spécialistes. Certains pourront s'amuser à reconnaître ici ou là tel personnage réel  ou telle anecdote vécue, mais après tout ça nous est égal , car ce qui compte c'est que Gérard Herzhaft a réussi en 187 pages a recréer une ambiance... l'ambiance blues du Chicago d'après-guerre. Merci.


A Chicago, un harmonica sanglote le blues, Gérard Herzhaft, Edition Seuil, 2000 (65 F)

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Grattes et Rabots, 1er épisode

Jacques Filhol se penche sur les vieilles marmites...

De: Jacques Filhol (association Blues Qui Roule, fanzine "TAM-TAM" n°2 de mai 2000)

D’où vient qu’on puisse préférer une vieille guitare ? La qualité d’un instrument ne se décrète pas par l'affichage d'un prix, en fait sa vraie richesse se révèle après des années d’interaction et de complicité entre le travail du bois et l’énergie du son, et donne à certains, au bout du compte, une valeur inestimable.

On ne parlera donc pas ici de dollars ni, trop subjectifs, des coups de foudre dans le magasin aux accents de " Je te plais-tu me plais " façon conservatoire classique ou " Eh ! Ce qu’on est bien avec ton manche " entendu au-dessus d’une Flying V. En l’occurrence tout dépend de qui joue quoi, comment, et même quand et avec quelle dose d’oxygène dans le cerveau. Autres temps, autres mœurs : chez les grandes marques d’aujourd’hui les manches sont faits par des robots nippons, coréens, mexicains ou étasuniens qui usinent sans problème au 1/100 de mm, en n’écoutant que leurs bits et en se fichant éperdument du fil et de la qualité du bois. Les meilleurs luthiers ne pourront pourtant jamais, à l’instar des lasers, découper en quelques secondes une vraie dentelle de Bayeux dans la nacre et l’incruster au creux de son négatif exact dans la touche. On a donc progressé, c’est vrai, en précision. La raison du choix d’une plus vieille est ailleurs, c’est qu’on n’est pas chez Madame de Fontenay ! Pourquoi donc une vintage, qui à l’œil paraîtrait moins belle, serait-elle tant appréciée ? Cherchons plutôt dans la nature des bois de lutherie. Le bois de guitare est de deux sortes : pour toutes les parties sauf la table, on prend un bois assez dur mais pas trop dense, stable, rigide, capable de conduire les ondes le long de son fil sans trop de déperdition. Ce sont surtout l’aulne, l’érable, le frêne, le sycomore, les ébènes, les acajous (plusieurs centaines de variétés), mais on verra aussi du peuplier, du noyer, et des exotiques comme le palissandre, le cocobolo, le teck ou des raretés comme le zebrano et le courbaril. Et puis pour la table d’une acoustique un bois plus tendre, bien résonnant, très élastique, un résineux donc, surtout l’épicéa, (picea abies) mais aussi quelques sapins ou cèdres.

Tous sont l’objet de phénomènes inéluctables. Par exemple le travail lent du vieillissement après la coupe qui peut révéler ici ou là une faiblesse du grain dans l’un des trois axes x/y/z. (sagittal/radiale/longitudinale). C’est à la coupe qu’on doit le prévoir. Cela coûte plus cher en chutes, mais il vaut mieux, avant séchage, fendre le bois au coin que le scier de long pour en respecter le droit fil et privilégier ensuite les parties dites sur quartier, au grain debout, plus spéculaire, plus conducteur, plus régulier. Les parties sur dosse sont mécaniquement plus imprévisibles (cf. les manches à bon marché). Ne pas choisir un tronc tordu par les vents, qui a poussé en butte contre un rocher ou en pente extrême, etc. On préférera un bois d’altitude, en face Nord, à la croissance lente et dont le grain est resté serré par des années de gel, le pauvre !

Idéalement le bois de lutherie a séché au minimum cinq à dix ans à l’air ambiant, à plat et sans étuvage industriel forcé à chaud qui avec ses 60-70°C " arrache " l’humidité aux parois des cellules. On voit au microscope qu’un séchage naturel laisse à ces dernières leur forme originelle, sans stress inutile, sans éclatement ni coupure de fibre conduisant les ondes. Très précieux pour la richesse et la clarté du son : au fil des ans, le bois de lutherie s’ossifie, littéralement, en laissant déposer aux parois de chaque cellule et sans altération les minéraux qui enrichissent sa résonance. Le stockage au long cours, c’est aussi cela qui fait monter les prix. Un bon bois devrait aussi posséder une bonne mémoire de forme pour " pardonner " ce qu’on lui inflige en usage normal de tension, déformation, stress ou gauchissement par les cordes, variations d’humidité, chocs thermiques ou mécaniques... il doit toujours revenir, fidèlement et au millième près, à la même position qu’auparavant, pour pouvoir s’établir selon des dimensions et un axe définitif avant de régler l’instrument au mieux. ! Un bois récent, instable, en est tout simplement incapable. Ah, ces gosses !

Si le grain est trop lâche, place au bourdon, aux notes molles, qui hésitent à se lancer, à se projeter, l’instrument renâclera au coup de médiator le plus appuyé. Bref, il se fout de vous comme de son premier coup de rabot. Si le grain est bien serré, la réponse à la corde est vive, intense, car on grimpe plus haut et plus vite dans les aigus, le message en sera plus clair, comme une bonne claque au cul ! Méfiance, un beau bois n’est pas forcément un bon bois, il y a parfois des surprises. Comme plus tard le guitariste, le luthier doit négocier avec la matière : il l’ausculte (cf. technique du tap-tuning), pour ne pas entamer un dialogue de sourds, il contrôle en continu les résonances et les points sourds propres à chaque planche. On pourrait même parler de sa géophonologie. Vous me suivez ? Mais comme le picrate, il ne suffit pas non plus à une guitare d'avoir un âge canonique pour être de bonne tenue.

Sans vouloir apparaître comme un passéiste crasseux, les meilleures guitares ont toutes bénéficié de ce respect essentiel de la nature et des caractéristiques de transformation du bois, et je crois bien que les grandes productions " délocalisées " d’aujourd’hui s’en soucient bien moins que du Dow Jones. Faites l'expérience : prenez deux guitares solid-body récentes, strictement identiques et de même série, Strato mexicaine par exemple. Toutes choses égales par ailleurs comparez-les et forcément, vous sentirez, entendrez et mesurerez des petites différences. Celles-ci iront grandissant avec l'âge, y a comme qui dirait une hiérarchie du devenir dans le bois ; maintenant méditez-moi tout çà et dodo !

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Family Style:
La Sainte famille

Date: Mercredi 21 Juin 2000
De: Docteur Blues <jtravers@europost.org>

On peut se demander ce qui arrive quand deux frères originaires de Lombardie se rassemblent non pas pour monter une pizzeria, mais un des plus fameux blues bands italiens. Marco et Franco Limido accompagnés de David Bianchi à la basse (un cousin) et de Pablo Leoni à la batterie n'en sont pas à leur coup d'essai, à en juger par leur press-book, ils ont tous fait leurs armes dans différents groupes transalpins.
En 1998, Ils forment Family Style qui signe aujourd'hui sur Blueflame Records son premier Cd "Live Style". Enregistrés live, les treize titres qui composent ce disque nous livrent un blues électrique aux multiples influences. L'ensemble est cohérent malgré des enregistrements provenant de différents concerts et la voix de Franco est chargée d'une bonne dose de sincérité et de sympathie.
A la première écoute deux compositions originales se dégagent "Pub Craw" et "Every time you smile" sur lesquels Marco, le grand frère guitariste, nous fait une petite démonstration de son talent, assurant rythmique et solo... Mais mon titre préféré reste "Family Style", un blues exotique où le jeu fluide, chaud et aérien de Marco me rappelle un temps le Peter Green de la grande époque ou un Roy Buchanan assagi.
Côté Harmonica, c'est Franco qui assure avec en particulier deux morceaux de bravoure "Prisoner of the blues" de Billy Branch et l'inusable "Caldonia" de Louis Jordan. Franco est un adepte du son saturé qui sent bon le South Side mais c'est dommage qu'il ne joue pas en son clair sur certains titres pouvant ainsi colorer un peu plus le son général du groupe.
Je n'oublierai pas non plus de décerner une mention spéciale à la rythmique basse batterie bien en place. Il nous reste donc à découvrir le combo italien sur scène en France car je suis sûr que les Alpes ne sont pas un obstacle assez haut pour eux.

Family Style: "Live Style" Blueflame records BFBL 003
www.blueflamerecords.com
familystyle@tiscalinet.it

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Qui a écrit Quoi ?

ou

"Du bon usage des listes de discussion et des moteurs de recherche
pour rendre à Tampa Red ce qui est à Elmore"

@pierrot

Le Renard avait dit (et re-dit) :

 Rappel :
 Le concert de Luther Allison au New Morning de Genève, c'est cette nuit 
 (mardi 30 mai/ mercredi 31 mai) sur M6 de 3h10 à 5h35 (2h25 de Lulu live !). 
 Pensez à programmer vos magnétoscopes et à y glisser une k7 de 3 heures (180 
 minutes).
 René

ouaip M6 était encore en retard et du coup, même en calculant large j'ai pas la fin
(pourtant j'avais une K7 de 4h et bêtement j'ai calculé 2h50, quel con !)

Mon enregistrement se termine évidemment au truc qu'il ne fallait pas rater :
Luther se promène dans le public et chante "It Hurts Me Too" au milieu de la salle
-on ne l'entend pratiquement pas-, il remonte sur scène et couic...
Le peu que j'ai vu me fait regretter d'avoir loupé les 15 dernières minutes
Quelqu'un a la fin ?

merci d'avance

(c'est pas tout ça mais faudrait peut-être que je travaille enfin sérieusement mon solo)

ps : Question piège : de qui est ce morceau ? (le gagnant aura 1 Guinness)

@lbop

C'est pas très "joli joli" comme question pour des amis Pierrot.
N'essaye pas de m'avoir : pour une fois, c'est "pas moi" qu'ai écrit ce morceau !
Même pour une Guinness.

@didier

c'est pas Elmore James ??

@pierrot

perdu !

@didier

merci pour la guinness : -*))

@pierrot

de rien

@LeDoc

J'ai regardé ma cassette vidéo ce matin pour voir si ...

XXX

Et alors ?

@LeDoc

Ben, j'ai le Match de hockey de Canal+

XXX

Ah ouais... et c'est qui qu'a gagné ?

@lbop

Au début, je ne voulais rien dire, pour ne pas vous effrayer.
Vous êtes victimes d'une horrible escroquerie dite du "Luther baladeur"

Quelques hypothèses émises par la police :

Le Renard vous a abusé, la 6 ne passe que du hockey la nuit.

Luther Allison était en réalité un joueur de hockey grimé en joueur de blues. C'était si bien fait que même Pierrot s'est laissé avoir, sauf les 15 dernières minutes où il a commencé à avoir un doute après que le batteur eut été mis en prison.
Il aurait du se douter de quelque chose à 1 partout, mais, que voulez-vous, à ces heures tardives....

Vos cassettes de 3 heures sont truquées et ne durent que 5 minutes, ce qui aurait du vous alerter depuis longtemps.
A condition, comme vous l'a suggéré le Renard, que vous vérifiiez d'avance la durée normale d'une heure en LGDgie.

Vous n'avez pas de magnétoscope, votre femme s'est tirée avec et l'a remplacé par une photo de joueur de hockey pour vous berner.

Vous n'êtes pas abonné à LGDG et vous auriez intérêt à vous inscrire, vous auriez tous les bons programmes télé par le Renard.

Vous êtes trop nul pour programmer votre magnétoscope (ça, c'est pour moi).

Enfin, le plus vraisemblable vous n'avez jamais eu de télé
et vous nous les cassez pour frimer auprès de Nathalie...
pas joli joli comme procédé pour draguer.

@didier

Voici ce qu'une recherche avec Copernic me donne en réponse à la question "it hurts me too" :
(vous allez me dire que je n'ai que ça à foutre, vous n'avez pas tort, les cours sont finis sur la fac de Dijon, les exams se terminent... les pâquerettes se répandent...)

 1. It Hurts Me Too  90%
 It Hurts Me Too by Elmore James You said you were hurting You almost lost
 your mind Now the man you love He hurts you all the time But when things go
 wrong Go wrong with you It hurts me too You love him more When you should
 love him less Why lick...
Trouvé par : AltaVista, FAST Search, HotBot, Lycos, Yahoo!

http://www.nh.ultranet.com/~rhegarty/hurtsme.html

@pierrot

évidemment... c'est la réponse évidente mais....

@didier

 2. IT HURTS ME TOO  87%
 So run here baby Put your little hands in mine I've got something to tell
 you I know you're gonna change your mind When things go wrong So wrong with
 you I hurts me too I want you
 Trouvé par : AltaVista, Direct Hit

 http://www.stud.ntnu.no/~arildto/Dylanic/ithurtsme.html

@pierrot

bouf (je n'ai pas l'album de Dylan mais en tout cas les paroles sont trop différentes)

@didier

 3. It Hurts Me Too  86%
 It Hurts Me Too Lyrics : Elmore James Music : Elmore James This is normally
 attributed to Elmore James, but the earliest recording seems to be by Tampa
 Red (Hudson Whittaker), with him listed as the composer. It may be that the
 song goes back further and
 Trouvé par : FAST Search, Lycos

 http://www3.clearlight.com/~acsa/songfile/ITHURTSM.HTM

@pierrot

Voilà la réponse que j'attendais !
en suivant cette piste jusqu'à


http://www.deadlists.com/SONGS/ITHURTS1.HTM

on a une explication complète

Tampa Red l'a bien enregistré en 1940
J'ai d'ailleurs une copie K7 de l'album "Story of the Guitar Wizard"

Effectivement c'est de la version Elmore James que tout le monde s'inspire
(Le Dead, Clapton, Luther Allison, usw.) et sur laquelle je transpire aussi à l'occasion

Comme je disais samedi dernier à La Halte De La Côte (91-Corbeil) :
"- maintenant on va faire It Hurts Me Too... y en a qui connaissent Elmore James ??
- ouais!!! (y en avait 3, quand même)
- ben, ce morceau n'est pas de lui mais d'un autre gars plutôt méconnu et d'ailleurs en voici une version... méconnaissable"

J'adore ce titre (d'ailleurs je l'ai ressorti pendant le bœuf, umf, la vache folle plutôt, en fin de soirée)

Mais il faut savoir rendre à Tampa Red ce qui est à Elmore
(sans ça les gens continueront à croire, par exemple, que "Mary had a little lamb" est de Stevie Ray §-))

@didier

alors, qui qu'a raison ??

@lbop

Ouarfff, c'est le Pierrot ka raison, il avait prévenu, c'est un piège qui va lui permettre de boire tout seul son stock de Guinness.

Il n'a jamais précisé de quel morceau il parlait.
Le fourbe.

@René

Qui qu'a raison ? Ben pas toi, la preuve, tu la donnes toi -même !
Tampa Red l'a enregistrée avant Elmore James, et ça viendrait de plus loin encore.
Nombre de bluesmen se sont attribué des titres qui n'étaient pas d'eux à une époque où les enregistrements originaux étaient devenus introuvables.
Mais depuis quelques années, les activités d'ethno-musicologues et autres discographes s'étant développées, on retrouve régulièrement des bandes, des 78 tours, bref des enregistrements de titres attribués à untel ou untel alors que ceux-ci n'étaient parfois même pas nés à l'époque du tout 1er enregistrement.
Et encore, même ce 1er enregistrement n'est pas la garantie de la naissance d'un morceau,
il a très bien pu être transmis par voie orale (donc par voix) sur 2 ou 3 générations avant.

Chuck Berry, par exemple, n'a jamais caché que tous les standards de rock & roll qu'il a signé
sont composés d'un lick piqué à l'un, un autre piqué à un autre, on accélère un peu le tempo,
et hop ! V'là 3 standards de blues qui, après un travail de collage, avec qqs lyrics originaux,
deviennent un nouveau tube de rock.

@lbop

Quelques activités non consacrées à lire vos çonneries m'empêchent quelques fois de voir les perles cachées au milieu de la débâcle.

Voilà une vérité véritablement vraiment authentique mais qui peut froisser quelques prétendus "créatifs d'art".

Heureusement, le procédé n'est utilisable que par les vrais créateurs tels que notre marcheur en canard préféré, les autres ne réussissant qu'à faire de la merde avec de la merde.

@René

Donc, le mieux qu'on puisse faire, concernant It Hurts me Too, c'est de l'attribuer au 1er qui l'a enregistré, pour peu qu'il l'ait signé de son nom.

Moi je dirais bien, au hasard, W.C. Handy, sachant que si c'est ça, c'est probablement pas de lui.

@lbop

Assez bien vu.

Voilà qui devrait vous faire réfléchir sur les filiations et autres certitudes historiques
comme, par exemple, le nom de certains joueurs de hockey.

Moi, je dirais bien au hasard, Luther Allison, sachant que si c'est ça, c'est probablement pas lui

PS : j'ai un témoin absolument incontestable pour le hockey, le Doc.

@vincent

Question : qui a écrit "It Hurts Me Too"...

Quand on se pose de telles questions, le site de BMI est un outil pratique

http://www.bmi.com
Bien sûr, on ne récupère que des infos sur les propriétaires officiels des droits, ce qui ne signifie nullement l'auteur dans certain cas, mais le producteur/escroc.

                                                                                       
Titles with writer and publisher accounts matching "IT HURTS ME TOO " are : 
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1. IT HURTS ME TOO  BMI Work #1650026
Writers                            Current Affil.      CAE #
LONDON MELVIN R                    BMI                 18393283  

Publishers                         Current Affil.      CAE # 
CONRAD MUSIC                       BMI                 60791968
LONMEL PUBLISHING INC              BMI                 186736429

2. IT HURTS ME TOO  BMI Work #736757

Writers                            Current Affil.      CAE #
SOUTH JOE                          BMI                 29255089  

Publishers                         Current Affil.      CAE # 
LOWERY MUSIC COMPANY INC           BMI                 18608191

3. IT HURTS ME TOO  BMI Work #736753

Writers                            Current Affil.      CAE #
TROY JEFF                          NA                  0         

Publishers                         Current Affil.      CAE # 
KAMA SUTRA MUSIC INC               BMI                 15810706

4. IT HURTS ME TOO  BMI Work #736755

Writers                            Current Affil.      CAE #
MC GHEE WALTER B                   BMI                 18913187  

Publishers                         Current Affil.      CAE # 
SCREEN GEMS-EMI MUSIC INC          BMI                 36205509

5. IT HURTS ME TOO  BMI Work #4882911

Writers                            Current Affil.      CAE #
JAMES ELMORE                       BMI                 15069209  

Publishers                         Current Affil.      CAE # 
RHINELANDER MUSIC INC              BMI                 25884858

6. IT HURTS ME TOO  BMI Work #736759

Writers                            Current Affil.      CAE #
HAZLEWOOD LEE                      ASCAP               13658299  
SILL LESTER                        NA                  0         

Publishers                         Current Affil.      CAE # 
GREGMARK MUSIC INC                 BMI                 51188590

7. IT HURTS ME TOO  BMI Work #736756

Writers                            Current Affil.      CAE #
BOYKIN GREORY EDDIE                ASCAP               63083395  
HUGHLEY IRA GEORGE                 BMI                 193912940 

Publishers                         Current Affil.      CAE # 
WONDER MUSIC INC                   BMI                 88721150

En complément on peut regarder sur le site de l'ASCAP (american society of composers authors and publishers)

http://www.ascap.com

nb : pour le blues c'est plutôt BMI, l'ASCAP a presque rien.

Sinon, ca coûte rien de jeter un œil sur allmusic

http://www.allmusic.com
qui a plein d'infos avec bios etc.

@pierrot

j'ai regardé de mon coté sur le site NMPA

http://www.nmpa.org/

(National Music Publishers' Association) qui est moins complet malgré ce nom ronflant

Au fait : à ta santé Vincent !

(va finir par me coûter cher c't'affaire là)

@lbop

Question : qui a écrit "It Hurts Me Too"...

La bonne réponse réclame la désignation d'un auteur et non un roman fleuve.
De plus, Pierrot n'a jamais précisé : "qui a écrit "It Hurts Me Too"
En toutes lettres : "Question piège : de qui est ce morceau ? (le gagnant aura 1 Guinness)", sans autre précision.

Le seul qui ait répondu correctement est votre serviteur : "pas moi"

La Guinness est donc pour : (tambours roulants) ... merde ... "pas moi".

@aliocha

Elmore "vole" Tampa on est à peu-près d'accord ...

@Uncle Lee

Je ne suis pas d'accord... en replaçant les choses dans leur contexte, on ne peut pas parler de vol...
A l'époque, la notion de droit d'auteur n'existait pas. Les mecs gagnaient de l'argent à l'instant même où ils jouaient leur musique, directement payés par le public ou par le type qui les enregistrait (le summum de la gloire pour tous les hoboes).
Si ils ne voulaient pas qu'on leur pique un titre, c'était pour en garder la primeur là où ils jouaient (et pouvoir dire "ça c'est moi qui l'ai inventé", certes),
mais pas pour d'éventuelles royalties, possibilité dont les "promoteurs" des race-records se gardaient bien de dévoiler l'existence.
Donc, les bluesmen se piquaient sans (trop) d'arrière-pensées des airs ou des paroles entendues à droite ou à gauche.
Elmore James a piqué "Dust my Broom" à Robert Johnson, qui l'a lui-même piqué à un autre, qui l'avait lui-même piqué à un autre...
Et les version de EJ et RJ sont toutes deux des bijoux, comme devaient être celles des "autres" que malheureusement aucun rapace n'a enregistré
(mais les rapaces sont des espèces utiles, puisque sans eux nous n'aurions pas les enregistrements de RJ, MJH, Leadbelly, j'en passe et des pires).
Ce n'est qu'après que le show-bizz est entré en scène, avec ses règles...

@aliocha

Mais pour "Marry Had A Little Lamb", Buddy n'aurait-il pas volé deux autres personnes ???
voilà mes petites réflexions troublantes :

  • pour la musique le morceau de Earl Hooker "Two Bugs & A Roach" est étrangement proche .... alors avant ou après le Guy ??? je dirais avant (mais je suis pas sûr)
  • pour les paroles, cette fois il faut chercher chez Otis Redding avec la chanson "Marry's Little Lamb" qui a été enregistrée avant le morceau de Buddy Guy ...

Alors Buddy : voleur ou DJ-remixer avant l'heure ???

Si quelqu'un a des détails concernant les dates d'enregistrement de chacun de ces morceaux, je suis preneur par ce que ça me travaille :
un de mes morceaux préférés est-il de Buddy ou de Earl ???
Buddy que tout le monde idolâtre maintenant, ou Earl le grand oublié ???

@vincent

"Mary had a Little Lamb" est une berceuse. C'est un peu comme si un blueseux français enregistrait "Frère Jacques"...

Pour en savoir plus sur l'auteur :

http://www.geocities.com/Athens/Ithaca/5485/bhale.html

et pour les paroles "originales" (une version du moins).

http://www.fairfieldkids.com/music/mary.htm

Merci AltaVista...

Petite leçon pour les néophytes, ma requête était :

- +"mary had a little lamb" +lullaby 

pour sélectionner uniquement les berceuses, le 3 eme lien était le bon :

- 3. American Popular Music before 1900 

Bonne nuit les petits (et ça c'est de qui ? le premier qui trouve gagne un cacolac).

Et bien... il parait que "Bonne nuit les petits" est une vieille ballade irlandaise !

Décidément... nous n'en sortirons pas. Patron ! Une autre !

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La Gueule de Blues du mois:

Howling Wolf




peinture de Denis Gérablie

"Comme un musicien sur un thème, j'ai composé cette série de portraits, de personnages charismatiques du blues, en improvisant au hasard de mon inspiration. Comme un voyage, les toiles nous transportent tantôt avec Big Bill Broonzy, la nuit dans un quartier louche de Chicago, dans un bar avec Roosevelt Sykes, ou avec Son House chantant seul sur une route de campagne."


Retrouvez les Gueules de Blues sur http://www.argyro.net/amap/gueules.html

contacter Denis Gérablie: 01 42 77 80 51

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