Souvenir de vacances :
Date: 20 septembre 2000
De: Pierrot Mercier <mississippi@wanadoo.fr>
(photos de l'auteur)
S'il y a bien un endroit ou je désespérais d'entendre du blues, c'est bien Quiberon. Surtout en août quand une faune imbécile s'agglutine sur la route, se vautre sur les plages et transpire dans les discothèques. Pourtant, l'air du large (car nous sommes déjà loin en mer ne l'oublions pas) a ici quelques effets salutaires : il appelle à l'évasion. De fait, certains préfèrent s'éloigner des hordes homardesques et technoïdes pour rechercher des plaisirs plus sains. Quoi de meilleur en effet, le soir venu, que de se retrouver dans un endroit désuet, mais chaleureux, tel l'étonnante Cambuse de la place Hoche. Bric-à-brac impressionnant, collection frénétique de choses inclassables et d'objets incongrus, ce repère de joyeux drilles ne désemplit pas. Et, ce qui ne gâte rien, le tenancier sait agrémenter ses soirées de quelques prestations musicales bien décoiffantes.
Je m'étonnais donc pas d'y voir programmer un soir un bluesman des plus improbables : polonais de naissance et rennais d'adoption (ouh qu'ille-et-vilain diront les morbihannais), le gars Slawek n'y dépareillerait donc pas. J'avais, en fidèle lecteur de La Gazette, un a priori favorable : je prie donc ma mie par le bras et nous y allâmes de bon pas.
Ayant évité tous les obstacles et les chausse-trappes nous réussîmes à nous caler d'abord au coin du bar. Après quelques instants de patience, munis des provisions indispensables, nous profitâmes du départ d'un groupe de spectateurs blasés (quoique balnéaires) pour nous faufiler jusqu'à un emplacement stratégique, juste devant l'espace réservé (en théorie) aux interprètes (les anciens du Mineschola de la rue Saint-Jacques ;-/ l'auraient trouvé exigu...). Ce confinement ne sembla pas gêner notre slave et ses acolytes, qui s'y trouvaient même à leur aise, en tout cas, littéralement, au contact du public. Une sonorisation rudimentaire fût donc tout à fait suffisante pour capter l'attention et entraîner les consommateurs. Même si, certainement, à ce qu'on a écrit dans ces colonnes, une vraie salle de concert permettrait à ce groupe, et, surtout à son leader de s'exprimer pleinement, force est de reconnaître que le bonhomme su mettre l'assistance dans sa poche. Alternant les standards avec ses œuvres beaucoup plus personnelles (avec notamment des extraits de son dernier album "D'Est en Ouest"), prenant le temps de dialoguer avec le public, il a, mine de rien, et toujours dans la bonne humeur, glissé çà et là dans sa prestation de réels moments de grâce. J'hésite à parler de virtuosité car en aucun moment cela n'a donné une impression d'effort ou de prétention. Ces compères n'étaient pas en reste, tant Christian à l'harmonica ou aux percussions (et parfois les deux en même temps) que l'efficace et discret bassiste qui ne m'en voudra pas, j'espère, d'avoir oublié de noter son prénom. La soirée s'avançait et l'ambiance devenant plus qu'ébouriffée, nous avons laissé les spectateurs reprendre les refrains en français, en anglais ou, sur la fin, en polonais (de mémoire : hé hé héhéhé) et nous sommes sortis respirer l'air du large. |
Date: Mercredi 20 Septembre 2000
De: Didier "don't forget to boogie" <dvandenbranden@swing.be>
Samedi 9 Septembre 2000, c'est déroulé le Beersel Blues Rock Festival. Il s'agit de la 2ème ou 3ème édition (c'est la première fois que j'y assistais).
Le décor- dans le parc du château de Beersel, château moyenâgeux, très impressionnant avec ses 3 tours crénelées. Bref, les fantômes du lieu ont dû se poser des questions quant au genre de musique sortant du chapiteau planté à quelques mètres du donjon...
Le programme proposait l'affiche suivante :
Re-Love
Petit groupe du coin mélangeant le rock, la pop, bien sympa, mais où est le blues dans tout ça??
Blues Lee
Ah!! Comment vous décrire la véritable jubilation avec laquelle ils nous l'ont jouée?? Impossible.
Originaire du Limbourg (Flandre), ils existent depuis'95. Ils ont ouvert, en 97 le festival de Peer (les y as-tu vu Jocelyn??). Swing, jump, R&B, des histoires racontées au milieu de morceaux, des poursuites entre le chanteur et le guitariste parmi le public, un véritable show. Allez jeter un coup d'oeil et d'oreille (rien que l'intro. avec les Spice girls et les coups de fusil valent la visite) sur leur site pour juger du style de ces fous furieux (
http://jump.to/blueslee).Ben " Lamb " Lambrechts au chant (quel feeling... et une bouche à la Jerry Lee Lewis), Yves " mr Boz " Bosmans (batterie) et Steven " mr White " De Wit (basse et contrebasse) assure une rythmique sans faille (le groove ... ), Jan Catchy " Corthouts (guitare rythmique) lie la sauce Blues Lee et Karel " Helix " Phlix (guitare solo) joue aux questions réponses avec Ben Lamb. Rien qu'un titre des morceaux joués ce samedi: " She wrote a bye bye letter with my name spelled wrong "... qu'en dites-vous??
Last Call
Un mélange de boogie, de New-Orleans, de swing, de zydeco, ajouté à un réel plaisir d'être là, l'impression qu'ils jouaient comme si c'était leur dernière prestation, ... bref, un superbe moment après les délires de Blues Lee.
Je ne sait pas si certains d'entre-vous les connaissent, ils ont déjà " fait " en Belgique le Peer, Handzame, Tamines, en Hollande, Utrecht, Rotterdam,
... et existent, si je ne m'abuse depuis 7 ans. Je ne pense pas qu'ils aient déjà visité le salles de concert ou festivals de France. Ceci étant dit, ils ont été les invités de l'émission " America " sur les ondes de la RTBF et je peux vous dire que, là aussi, leur prestation fut superbe (j'avais envie de dire jubilatoire, mais d'abord je me répète, et ensuite, ça ne concerne que moi) tant leur musique semble spontanée, évidente, et surtout jouée avec un enthousiasme heureux (ça ce dit ça?? En tous les cas ce sont les mots qui me viennent à l'esprit pour essayer de vous décrire le plaisir que j'en ai retiré). A l'instar de Blues Lee, ils sont doués de beaucoup d'humour et Henk qualifié sur le site (http://www.last-call.net/) du groupe de'prima ballerina on speed' (!! C'est vrai qu'il n'arrête pas de faire bouger son corps de façon très gracieuse) raconte souvent de petites anecdotes en guise d'introduction aux morceaux.Henk Van der Sypt - vocaux/diatonic accordéon/rubboard and harmonica- Luke Alexander - guitare; René Stock- contrebasse et basse électrique, Dynamite " Steve Wouters - batterie.
Howard and the White Boys
Eux sont arrivés peinards, pas pressés. Ils ont commencés leur set doucement pour le terminer sur les chapeaux de roues. Howard McCullum au milieu, Dan Bellini, à sa gauche, Giles Corey à sa droite et Jim Christopulos derrière, le concert n'a réellement décollé qu'au moment où ils ont entamés Hoochie Coochie Man. Ils ont enchaînés ensuite plusieurs compo. de leur dernier cd devant un public un peu plus attentif. A suivi un bel hommage à Buddy Guy et une version étrange du Sex Machine de James Brown au cours desquels Dan Bellini et Giles Corey nous ont tour à tour offert de merveilleux moments de guitare et d'harmonica. Un bon concert, un peu trop professionnel à mon goût. Ceci étant dit, je m'en vais de ce pas écouter leur cd.
RJ Mischo + BB & the Blues Shacks
Jusqu'à ce jour, Pour moi, RJ Mischo et encore plus les BB & the Blues Shacks m'étaient totalement inconnus. Le show a débuté avec les BB & the Blues Shacks et ensuite, à l'américaine, RJ Mischo est venu s'y ajouter. La fatigue ne m'a, sans doute, pas permis d'apprécier le set à sa juste valeur (miam miam et glou glou + petit break sur la pelouse, devant les douves du château, son calme, ses cygnes, ... ). A par ça, la prestation de BB et RJ Mischo à l'harmonica fut vraiment impressionnante (le guitariste n'était pas mal non plus et la rythmique assurait ... ).
The Blues Band
Les papys (par rapport aux petits jeunots des groupes précédent à l'exception de RJ Mischo) sont arrivés sur scènes avec nonchalance, on imaginait un petit concert pépère, ... et vlan!! Ils nous envoient, l'air de rien, toute la sauce avec une version tueuse de " Dust my broom ". Sur le cul... Qui les connaît?? J'ai été sur leur site web (http:/www.thebluesband.co.uk/) où j'ai pu visionner quelques extraits vidéo d'un concert en Pologne avec une foule en délire et tout et tout... Eux sont là sur scène, très calmes, donnant tout ce qu'ils peuvent, mais à la british quoi, self control. Le Paul Jones, est-ce celui du British blues boom??
Pour en revenir à Beersel, ils nous ont joué une magnifique version de Georgia de Ray Charles (P. Jones, quelle voix) et ont terminé avec un émouvant hommage à Curtis Mayfield. De quoi retourner à la maison avec de beaux souvenirs dans les oreilles et une envie folle de les revoir sur scène (ou en cd).
Une superbe édition de ce Blues Rock Beersel Fes. Vivement l'année prochaine.
Didier don't forget to boogie.
C'est Christian Tezenas, harmoniciste de Slawek, qui m'a prêté le disque Harlem Blues en me disant : "tu devrais aimer". Il a acheté ce disque à l'occasion d'un voyage aux USA, sur la bonne gueule de la pochette... et il n'a pas été déçu. Moi non plus ! Le ramage se rapporte largement au plumage!
Date: 23 septembre 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
- Bonjour, je m'appelle Adam...
- Hi Man... Moi, c'est Satan.
A priori, pas grand chose ne prédisposait à cette rencontre qui devait aboutir sur une grande amitié entre les deux hommes qui se découvrirent un amour commun pour la même musique : le Blues.
Ils ont été découverts par le label Flying Fish Records qui leur a permis d'enregistrer trois disques en 1991, 1993 et 1996. Je n'ai écouté que le premier (Harlem Blues), mais si les deux autres sont de la même veine, je peux vous jurer que nous avons là de véritables génies du blues ! Ce disque vous plonge sans fioritures au plus profond du blues. Il y a le blues des champs (le country-blues), Satan et Adam sont les tenants du blues des rues... Comme il est écrit dans une des rares chroniques trouvée sur le web : " il ne manque plus que le bruit du métro en fond sonore " !![]() |
Adam Gussow à l'harmonica... avec Jean-Michel Borello à la guitare! |
Date: 29 Septembre 2000
De: Docteur Blues <jtravers@europost.org>
C'est avec un plaisir non dissimulé, que j'ai l'honneur (régionaliste) de
vous présenter le premier CD 4 titres autoproduit des Hoodoo Men. Un groupe originaire de Caen (14), patrie égalemenent de Thierry Anquetil, que je
considére comme l'un des guitaristes/chanteurs de Blues les plus racés de
l'Hexagone). Cette parenthèse chauvine mise à part, Thierry Hau au chant et à l'harmonica est sans nul doute le petit frère de Kim Wilson... Thierry
fait preuve d'une grande maîtrise de l'instrument et arriverai presque à
dissimuler son accent frenchy aux vocaux. Après avoir disséqué le style
Texan des Fabulous T-Birds, Thierry et l'ensemble du groupe semblent
aujourd'hui s'orienter avec bonheur, vers l'harp-jump-blues-school
californienne.
Date: DImanche 1er Octobre 2000
De: Jocelyn Richez <jrichez@hotmail.com>
(photos de l'auteur)
![]() |
Enrico Crivellaro et Jocelyn Rochez |
L’édition 2000 (Samedi 23 septembre 2000) du festival d’Handzame a tenu toutes ses promesses (ou presque) avec une organisation bien rodée, des horaires respectés, un temps estival (il faisait même franchement chaud sous le chapiteau), une excellente programmation et de gros temps forts (Janiva Magness notamment), des guitaristes exceptionnels (Enrico Crivellaro, Alex Schultz et Otis Grand) et un bœuf final époustouflant histoire de conclure en beauté. Le festival débutait dès 14h00 avec le groupe belge Hideaway mais comme je suis arrivé juste pour les 30 dernières secondes du rappel, il m’est impossible émettre un jugement. Je précise quand même qu’Hideaway constitue depuis une bonne décennie l’un des groupes références du blues belge.
C’est ensuite le Texan Shawn Pittman qui montait sur scène. Pour sa première tournée européenne, le jeune guitar hero au look de cow boy a fait assez bonne impression. Plus inspiré par Anson Funderburgh que par Stevie Ray Vaughan, il a fourni un set carré (peut être trop), bien secondé par Johnny Moeller à la guitare rythmique. Le jeu de guitare de Shawn Pittman est assez classique (son clair), il est apparu plus à son aise dans les blues lents que dans des morceaux plus funky. On lui reprochera un manque de charisme, de communication avec le public. Il est apparu stressé, il est fort probable qu’il n’ait pas l’habitude de jouer dans ce genre de festivals, devant autant de monde.
C’est ensuite un groupe suédois, les Bluebirds qui est programmé. Très inspirés par les années 50, ils affichent un look rock & roll avec cheveux gominés. Le chanteur guitariste Patric Carlsson, petit gabarit tout de noir vêtu avait des faux airs de Franck Ash (en droitier). Les bluebirds ont fait bonne impression avec leur blues sophistiqué très agréable à écouter. A l’image de Shawn Pittman qui les avait précédé, ils ont enchainés les morceaux sans faire de break, sans communiquer avec le public. Mais ce groupe très swinguant démontré que des groupes européens avait bien leur place dans ces gros festivals de blues. Christian Dozzler à Eccaussines et Bo Weavil à Peer avaient déjà ouvert la voie.
Allait suivre le point culminant du festival avec le blues West Coast de Janiva Magness, la reine du festival, accompagnée de son mari Jeff Turmes à la basse (que j’avais déjà vu avec James Harman) et un jeune guitariste italien exceptionnel que l’on annonçait comme l’égal d’Alex Schultz ou Rick Holstrom. Autant dire qu’Enrico Crivellaro a non seulement justifié cette réputation mais il est aussi apparu comme le guitariste le plus flamboyant du festival.
Chacun de ses plans fut un véritable régal. Dire que ce type n’a que 25 ans ! Il se place en leader de la nouvelle génération de guitaristes West Coast avec Rusty Zinn et Marco Fiume. A ses côtés, la charmante Janiva Magness est apparue très à l’aise sur scène, une chanteuse brillante dotée d’une belle voix puissante. Jeff Turmes s’est montré impeccable à la basse sans en faire de trop chantant même quelques titres dont une superbe version de "Happy Hour" alors que Janiva Magness assurait les percussions avec son rubboard. Le sommet du concert fut une longue version du "Mojo Boogie" de JB Lenoir absolument irrésistible ! Une heure de bonheur, le pied intégral, le public belge très connaisseur ne s’y est pas trompé, faisant un triomphe au Janiva Magness Band. Indiscutablement, ce fut l’un des 2 meilleurs concerts auxquels j’ai eu la chance d’assister cette année avec le show de Candy Kane & the swinging armadillos (comprenant Marco Fiume et Liza Ottey) à Peer.
Difficile d’enchaîner après une telle prestation et c’est le chanteur (et occasionnellement harmoniciste) Tad Robinson accompagné d’Alex Schultz qui se présentait pour relever ce défi.
Quel joie de revoir Alex Schultz (pour moi la 4ème fois en moins d’un an) ! Par contre, quel dommage que ce soit avec Tad Robinson au chant. Non pas que Tad Robinson soit un mauvais chanteur (bien au contraire) mais son répertoire soul ne m’accroche pas du tout, un goût semble t-il partagé avec le public d’Handzame. Malgré ce contexte, Alex Schultz (qui est une grosse vedette en Belgique depuis l’époque Mighty Flyers) a parfaitement tiré son épingle du jeu, chacun de ses solos étant toujours de pures merveilles.
Dommage qu’il n’ait pu s’exprimer dans le style West Coast qu’il maîtrise si bien. J’aurais bien aimé voir un bœuf avec Alex Schultz et Enrico Crivellaro…
Pour le set suivant, le californien Troy Turner, initialement prévu fut remplacé par le guitariste Bobby Parker originaire de Lafayette en Louisiane, dont les tournées européennes sont plutôt rares. Il était donc attendu avec impatience surtout que ces CD sur Black Top sont de bonne qualité, mais autant l’avouer, Bobby Parker fut la déception de ce festival. Il nous a balancé des cascades de notes avec un son de guitare métallique et saturé. Ses solos interminables et mais manquant d’intensité et de feeling se sont rapidement révélés monotones. Sans doute est il plus à l’aise en studio que sur scène. Au niveau du look, il est assez étonnant avec une coupe de cheveux volumineuse et une barbe courte qui lui donnent un côté animal, associé à une tenue de scène voyante entièrement rouge (costume, chemise et chaussures).
Enfin, la tête d’affiche du festival était l’immense Otis Grand (accompagné du chanteur Brother Roy Oakley) que je voyais pour la 7ème fois et je ne m’en lasse pas. D’entrée, il a promis du "real blues" et il a tenu parole. L’influence de BB King est de plus en plus visible: si elle était déjà évidente au niveau du jeu de guitare, elle est de plus en plus manifeste au niveau des mimiques; son visage est de plus en plus expressif traduisant parfaitement l’intensité de sa musique. Son show est parfaitement réglé avec un numéro spectaculaire et apprécié où il présente des invités virtuels (Buddy Guy, BB King, Albert King, Stevie Ray Vaughan, Robert Cray, T Bone Walker) et à chaque fois, il se lance dans un solo dans le style de l’invité. Ce n’est pas le premier à le faire mais l’effet fut parfaitement réussi.
La soirée s’est terminée par un bœuf époustouflant avec Alex Schultz (un boogie et un blues lent). Je l’avais un peu senti venir en les voyant discuter avant l’entrée sur scène d’Otis Grand. La complicité entre Otis Grand et Alex Schultz fut parfaite et le bonheur évident qu’ils ont pris à boeuffer était réellement communicatif. Bobby Parker rhabillé en tenue de ville est ensuite venu les rejoindre, prenant le chant et jouant en slide, redorant aussi son blason. Il ne manquait plus qu’ Enrico Crivellaro pour compléter cette magnifique brochette de guitaristes. Cette dernière demi-heure valait presque à elle seule le déplacement.
de Claude Langlois |
![]() Claude Langlois (au Bottleneck, photo Jocelyn Richez) |
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Question de Tof "Ridin' On" posée sur la liste de diffusion LGDG, après l'explosif boeuf organisé par Travel In Blues à "la Scène" le 26 septembre:
Je me demandais qui était exactement le guitariste qui jouait sur sa guitare comme un lapsteel ? Ce n'est pas lui, Langlois, si ? [ NDLR: si ] Je ne les connaissais pas avant... Sa guitare est homemade ou quoi? parce qu'elle est superbe... les spécialistes m'éclaireront sur ce sujet ! La réponse ne s'est pas faite attendre: |
Date: 28 septembre 2000
De: Johnny Guitar <psguitar@club-internet.fr>
De: Pierrot Mercier <mississippi@wanadoo.fr>
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Le piège du mois : le genre de pochette qui fait peur... Quand Olivier me l'a remis en mains propres (nous allions passer à table), il l'a prudemment accompagné de l'affirmation : " Il y a du slide : ça va te plaire ! " Un peu, mon neveu (?-) que ça me plaît ! La pochette est évidemment un joyeux canular : pas le moindre soupçon de hardos/craignos ici . J'avais trouvé tout de suite qu'il y avait du Taj Mahal là-dedans et, à la réécoute, je confirme : le quatrième titre "Dry Spell Blues" (de Son House) sonne vraiment comme sur "De Ole Folks at Home" qu'il faudra que je ressorte un jour. Evidemment c'est du (vieux) vinyle et je n'ai pas le temps ce soir de vérifier si mes vaccins sont à jour mais c'est promis, je vous en cause bientôt. |
Ce disque pourrait vous faire penser aussi à Ry Cooder, fort logiquement, pour les parties de slide électrique, et, plus généralement pour la décontraction qui en émane.
La visite du site Blind Pig Records est assez édifiante pour ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas du tout le bonhomme Mooney. On y découvre un garçon qui, né en 1955 dans le New Jersey, a commencé sa carrière très jeune, a joué dans les cafés à douze ans. A seize ans, alors qu'il vivait encore à NewYork, John est devenu un ami et un partenaire de Son House. Il s'est ensuite installé à la Nouvelle-Orléans. Je ne vais pas vous traduire ici sa biographie complète que je vous conseille vivement d'aller lire.
Attention : la pochette n'est pas entièrement truquée : il y a vraiment de la Stratocaster ici, notamment pour le très hendrixien "Funky Arkansas", composition de John, comme la plupart des titres.
Professor Longhair, autre influence majeure, n'est pas cité explicitement mais la présence au clavier de Dr John renforce l'impression de chaleur toute louisianaise de cet album.
En résumé : un mélange savoureux, bourré de bonne humeur et dont on ne se lasse pas. Je crois bien que je vais me mettre à la recherche de ses autres albums pour ranger avec mes Ry Cooder.
John Mooney "Gone to Hell"
Date: 24 septembre 2000
De: Pierrot Mercier <mississippi@wanadoo.fr>
Je n'ai même pas honte de le dire : sans le plus minuscule scrupule, j'ai
copié froidement un CD introuvable : "Led Zeppelin's Sources"
On avait tendance à l'oublier: Led Zep fût un des premiers groupes de
heavy blues sinon le seul.
Je profite d'ailleurs de l'occasion pour remercier mon colègue et néanmoins
ami Lionel , fan, envers et contre tout, depuis... pas toujours (car il
est beaucoup plus jeune que moi) mais presque, qui a dégotté cette rareté
et qui a été assez bon pour de me la confier quelque temps.Memphis Minnie
