La Gazette de GREENWOOD
     n° 13 (Novembre 1999)

 SOMMAIRE  :

1 - Byther Smith au New Morning

2 - La Chaîne du Blues: enfin sur le Web!

3 - Roland Malines: le Blues du numéro 12

4 - Bastille Blues: album Jazzy de Jean-Jacques Milteau

5 - l'accord de septième de Blues (la blue note: le retour)

6 - Les fous furieux de BIG BRAZOS en concert

7 - Rencontre bovine (récit de la soirée du 27/9/99 organisée par "Travel in Blues" au Saint-Louis Blues)

8 - Robert Lockwood Jr: l'héritage de Robert Johnson?

9 - Lucky 13: le disque d'un Bluesman étrangement méconnu jusqu'ici

10 - Une soirée d'enfer avec Miguel M.



Byther Smith au New Morning

Date: Mercredi 29 Septembre 1999

De: " jocelyn richez " <jrichez@hotmail.com>


Décidément, Paris est actuellement à l'heure de Chicago !


Byther Smith au New Morning 28/9/1999Après Magic Slim & the teardrops qui ont brillamment animé les soirées du jazz club Lionel Hampton la semaine dernière, c'est la tornade
Byther Smith & the nite riders qui a déferlé sur le New Morning en ce mardi 28 septembre où tous les habitués étaient présents au rendez-vous (à l'exception de René qui se réserve pour samedi). J'avais déjà eu un aperçu du niveau du papy (66 ans) lors du Chicago Blues Festival 97 à Bagneux. Ce n'était qu'un infime échantillon de la panoplie de ce grand maître du Chicago blues, originaire du Mississippi et neveu de J.B. Lenoir. Byther Smith est entré en scène dans un costume marron bien taillé, chemise blanche et cravate assortie: la classe! Immédiatement, sa voix délicieusement voilée et remplie d'émotion a touché le public. J'ai apprécié la précision de son jeu et le son clair de sa stratocaster. Très concentré sur sa musique, il nous a servi un Chicago blues dans la grande tradition du west side sound, sans fioritures. Pas le style à chauffer le public avec des " Say Yeah " ou " Clap your hands ", à sacrifier sa musique au profit d'un côté spectaculaire factice dont les rois sont aujourd'hui Lucky Peterson et Buddy Guy.
Byther Smith est un véritable " guitar killer "! Il s'est montré aussi à l'aise dans les boogie-woogie que dans les blues lents, parfaitement soutenu par un pianiste néerlandais que j'avais déjà vu en début d'année aux côtés de Smokey Wilson.
Byther Smith au New Morning 28/9/1999En fin (anticipée) de première partie, alors qu'il venait d'entamer une reprise de " hold that train, conductor ", une corde lui a véritablement explosé à la figure; je n'avais jamais vu un guitariste effectuer un tel mouvement de recul et marquer un tel temps d'arrêt après avoir cassé un corde. Passé l'effet de surprise, il nous fit une somptueuse démonstration de jeu sur 5 cordes (certains ont dû se demander si la 6ème corde était vraiment nécessaire ?) faisant durer ce " hold that train, conductor " et enchaînant sur un instrumental endiablé à la Freddy King. Il a joué au total plus de 2 heures (35 minutes + 1h30+un rappel) sans temps mort, terminant par une série de standards: " 40 days and 40 nights " et " Got my mojo working " de Muddy Waters ainsi qu'une version somptueuse de " the thrill is gone " à en faire pâlir B.B. King en personne.
Son côté taciturne et introverti m'a rappelé Jimmy Dawkins, un autre " monstre sacré " du west side Chicago. Byther Smith n'est pas du genre bavard. Bonne chance René, si tu as prévu de l'interviewé samedi à Tremblay.

Byther Smith et Jocelyn Richez

Byther Smith & Jocelyn Richez


Donc, je rappelle à ceux qui ont raté Byther Smith au New Morning ce mardi, qu'il y aura une séance de rattrapage samedi à l'espace J.R Caussimon à Tremblay. Pour les sudistes, il devrait passer à Toulon vendredi, si j'ai bien compris. Sinon, précipitez vous sur ses CD, il y en a au moins 5 à ma connaissance (2 sur Delmark, 2 sur Bullseye blues et un sur JSP). J'ai concience d'avoir assisté à un des grands concerts de cette fin de siècle. Après un spectacle pareil, je peux partir en vacances tranquille … Il me faudra bien une semaine pour m'en remettre.

(les photos sont de Jocelyn Richez)

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La Chaîne du Blues:

enfin sur le Web!

Le mois de Septembre 1999 a été marqué par la naissance sur le Web d'un nouveau "ring" permettant de recenser les sites internets francophones dont le sujet est le blues (pas forcément francophone celui-là!). Voici un texte de présentation écrit par son créateur.


Date: Mercredi 29 Septembre 1999

De: mike lecuyer <mlecuyer@club-internet.fr>

Depuis toujours, je privilégie l'information musicale française (j'écoute aussi les maîtres anglo saxons du rock et du blues, rassurez-vous :-) : Au début des 70's par la création du mensuel, POP 2000, principalement dédié aux groupes français, puis au début des 80's sur des radios libres et enfin hier avec mes deux sites internet.
Aujourd'hui c'est (sonnez trompettes !)
La chaîne du blues (fr) qui va permettre de rallier à son panache bleue tous (?) les passionés du blues. Cela signifie que les sites doivent être en français et parler de blues (quelqu'en soit l'origine).

Liste sites

Une semaine après sa création, les 18 sites (déjà) inscrits démontrent si besoin était l'éclectisme et le dynamisme du blues en France. A l'aube du troisième millénaire, il est remarquable de constater comme cette musique est toujours vivante. Qui sera le premier site canadien ou belge ou... à nous rejoindre ?
Enfin cette chaîne n'est qu'un des " maillons ". Créons d'autres liens (au sens propre comme au sens figuré) :
· virtuels (une photo sur un site lié à un son d'un autre, une biographie renvoyant à une discographie, etc)
· réels (concerts, etc).
Certains le font déjà (La gazette de Greenwood, Les soirées musicales de l'AMAP), continuons le combat :-)
Dernière question : que pensez-vous du mp3 et, pour les musiciens de la chaine, ne pourrions-nous pas créer un site proposant des titres en téléchargement gratuit ?
Sur ce, je retourne à mes lectures car croyez-moi la visite des sites de la chaine est riche en surprises et en infos. Les soirées de cet automne seront moins mélancoliques.
Oh j'ai le blues lundi matin ...

--
Mike Lécuyer
Ne dites pas à ma mère que je travaille dans le multimédia, elle me croit chanteur dans un groupe de rock !
BLEU BLANC BLUES http://www.multimania.com/mlecuyer
ROCK2000 http://perso.club-internet.fr/mlecuyer
CHAINE BLUES (FR)
http://www.webnzic.com/backstage/webring/blues/liste.htm
SITES MUSICAUX http://dmoz.org/World/Fran%e7ais/Arts/Musique/

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Roland Malines: le Blues du numéro 12

date: 29 Septembre 1999

De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>

Roland Malines: le Blues du Numéro 12Il y a le blues qu'on peut écouter d'une oreille distraite, celui qu'on peut danser, celui qui accompagne une fête, une joie ou un chagrin, et il y a le blues qui se déguste en tendant l'oreille. Le disque de Roland Malines fait partie de cette dernière catégorie. Une voix naturelle et une guitare acoustique qui joue un picking apparemment simple sont les ingrédients de cet album composé de 17 titres: 3 compositions purement blues chantées en français et 14 reprises puisant dans les répertoires aussi variés que ceux de Big Bill Broonzy, Gary Davis, Robert Johnson, John Fogerty, Big Joe Williams, J.B. Lenoir, Slim Harpo, Amos Milburn, Jimmy Cox et les frères Balfa!
Le tour de force de Roland Malines est d'avoir pu reprendre les maîtres cités sans se contenter de les copier, mais en les adaptant à son propre style. Un style qui a pu être comparé à celui de Mississippi John Hurt, comme l'a écrit Etienne Guillermond dans la note de pochette du disque, ce qui est vrai tant les points communs sont évidents : il n'y a pas de tour de force technique, mais un jeu pur et chaud, une voix qui chantonne plutôt que de crier... Comme pour Mississippi John Hurt, cette apparente simplicité cache un jeu de guitare tout à fait subtil. C'est à ce blues là que ressemble celui de Roland. La variété des titres et de leurs origines n'empêche pas une grande unité d'ensemble pour cet album qui s'écoute d'un bout à l'autre, si possible en sirotant un bon verre de whisky, sans jamais se lasser de cette guitare et de cette voix. C'est l'exemple même de démonstration de la force d'une guitare acoustique: seule avec une voix, elle peut créer un univers musical passant de la mélancolie au boogie swingant, en passant par la ballade cajun ou le ragtime, et en allant flâner dans le Delta (du Mississippi) ou le Piémont (côte Est des USA). Un disque qui plaira donc aux amateurs de blues et/ou de guitare acoustique, le genre de production qu'on ne trouve plus beaucoup dans les bacs des disquaires...
A quand une distribution?

réf: Roland Malines " le Blues du numéro 12 " 1997

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Bastille Blues: album Jazzy de Jean-Jacques Milteau


Date: Vendredi 1er Octobre 1999
De: Pierre Mercier <pj_mercier@yahoo.fr>

Eh bien, le disque dont je vais vous parler maintenant n'est pas, à mon sens, susceptible de figurer dans notre Phonothèque malgré son titre "Bastille Blues" car je pense que c'est probablement l'album le plus jazzy de Jean-Jacques Milteau.
Certes, quelques titres, aux noms évocateurs comme "Le Wolf" ou "Elégant Luther" (Allison, bien sur) pourraient justifier la sélection.

Mais l'ensemble n'est pas un album de Blues, au sens strict. C'est, je n'hésite pas à l'écrire,
une collection de petites merveilles, toutes instrumentales.
Jean-Jacques ne donne pas de la voix cette fois, on peut le regretter si on pense par exemple à son album live à Utopia (réédité cette année en double). Mais il donne le ton, et surtout il donne la parole à tous ceux que nous avons entendus, un jour ou l'autre, à ses cotés. Je pense, entre autres, à Thomas (le fils) et ses acolytes de Black Market (Arroyo, Dijols, Coeuriot) vus, comme les Galvin, Vernerey, Bennarosh, au Bellevue. (Sans être chauvin, ça me fait d'ailleurs plaisir que le café-blues que je fréquente près de chez moi soit cité sur deux plages).
Je regrette seulement que les intervenants sur chaque morceau ne soient pas cités précisément même si ça peut faire un jeu de devinettes sympa. Et ça donnera envie de l'écouter encore plus.
Pour l'instant, mon morceau préféré en ce moment, c'est "Rue du Rendez-vous" avec l'élégante contrebasse de Laurent Vernerey.


Suite à cette chronique du disque, voici un courrier que Jean-jacques Milteau a adressé à Pierrot Mississippi:

Date: Tue, 5 Oct 1999
À: Pierre Mercier <pj_mercier@yahoo.fr>
De: Jean Jacques Milteau
Objet: Re: impressions à chaud sur "Bastille Blues"

Hello et merci de votre gentil m@il.
En effet "Bastille Blues" n'est pas un CD de blues car je suis trop admiratif des grand anciens pour oser les imiter, en tout cas sur disque.
J'essaie d'être digne de leur leg : c.a.d. de promouvoir une certaine façon de jouer plutôt qu'une musique figée comme elle ne l'a jamais été par ses créateurs.
Je vous suis reconnaissant de l'avoir discerné.
Bonnes Routes à vous.
J.J. Milteau

Visit the harmonica history museum
http://www.milteau.com

JJ Milteau au Bellevue

(photo: Pierre Mercier)

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l'accord de septième de Blues

(la blue note: le retour)

Si vous n'aimez pas la théorie musicale... passez votre chemin, cet article ne vous intéressera pas! Par contre, si vous voulez en savoir un peu plus sur les secrets de l'harmonie blues: asseyez-vous, et lisez. Daniel "Mère Théresa" Patin, Bruno "Whap Doo Whap" Droux et Jean-Pierre "lbop" Bourgeois (alias "Maître") nous envoient la dose!



Date: Samedi 2 Octobre 1999
De: "Daniel Patin" <dpatin@deveaux.com>


C'est l'histoire d'un ancien prof de math qui vous balance une théorie sur la
note bleue, la blue note :
apres quelques libations oenologiques, ce diable de Yves, qui n'a pas son pareil pour lancer des pavés dans la marre, remet ça au ben's café sur la note bleue et là, oh miracle, le ronchon redevient ronchon, bruno a le verbe magnifique (si, si !), et nous revoilà reparti dans une discussion philosophico-éthylique sur ce qu'est la blue note. Je vous passe la pentatonique, la gamme tempérée, l'écart entre le sol # et le la bémol, et qu'on en arrive a être d'accord sur le fait qu
'un blues se joue en 7° de dominante (désolé pour les non-guitaristes).
conclusion, les mecs, dans un boeuf, ne me balancez pas un Mi pour démarrer votre blues, mais un Mi 7, ou Mi m 7, ou plus un Mi 9+ qui combine les modes majeur et mineur.
Mais, en y réfléchissant, je me dis que c'est une grosse connerie :
si le blues part d'une pentatonique, c'est que la gamme n'a que 5 tons. C
omment veux tu, comment veux tu qu'il y est une 7° sur une gamme à 5 tons?
la gamme :mi / sol / la / si / ré
donc la 7° est un sol, sur cette gamme, comme une neuvième dans une gamme classique, le ré n'étant que la quinte donc lbop ne sait pas compter. Donc il va m'en faire tout un fromage, et on va avoir droit à toute une litanie, dés la lecture de ce message. Mère Thérésa va encore en prendre la pleine gueule. je dois être maso.... aubergiste, remettez nous ça...


Date: Samedi 2 Octobre 1999
De: "Bruno Droux" <bdroux@wanadoo.fr>

La vengeance étant un plat qui se mange froid, ça fait deux jours que je souffle sur les braises du souvenir de cette soirée, lors de laquelle je me suis fait littéralement AGRESSÉ, je dis bien AGRESSÉ par la sympathie des participants, et par la convivialité générale de la soirée. Trop de bonheur tue le bonheur, dès qu'il faut rentrer.
À peine avais-je passé la porte que je fus immédiatement reconnu par ceux-là mêmes qui m'avaient tendu cette embuscade. M'empêchant d'aller plus loin, ils m'obligèrent à m'empoisonner avec un Kir (vous voyez un peu la longueur de l'agonie avec un poison pareil !!). Heureusement, un peu d'entraînement m'avait habitué à ce genre de torture (particulièrement inhumaine, il faut le dire).
Ensuite, pour détourner leur attention, j'attrappis au vol le deuxième sujet de conversation qui passait, c'était le lovage des cables (le premier sujet, c'était les soudures collées faisant office (selon lbop) de diode et captant la radio, transformant ainsi le meilleur Marshall en vulgaire poste à galène ! C'est impossible... comment peut-on recevoir la radio avec un Marshall... et comment change-ton de station ??... (Jean-Pierre, il va falloir répondre de ça, et là, tu peux pas préparer la réponse à l'avance !!). J'ai fais semblant de les croire pour qu'ils ne se rendent pas compte que nous allions changer de sujet au bout d'un moment, mais pfiouou, j'ai eu chaud.
Sans transition, passons maintenant à un autre aspect de la soirée : nous revoilà reparti dans une discussion philosophico-éthylique sur ce qu'est la
blue note.
La salle était vide, mais l'orchestre était plein.
J'essayais (aux alentour de la troisième bouteille) d'expliquer que l'expression " Septième de Dominante " n'a de sens QUE dans l'Harmonie Diatonique Occidentale (HDO).
L'accord de " septième " (tout court) décrit un accord comprenant une TONIQUE et à partir de cette tonique, une 3ce MAJEURE, une 5te JUSTE, et une 7e MINEURE.
Maintenant, il se trouve que dans l'harmonie diatonique occidentale (HDO) (on peut dire théorie et solfège clssique), il y a 7 notes dans la gamme Majeure, qui vont donner 7 degrés sur lesquels on peut construire un accord.
Les 7 degrés du classique ont un p'tit nom, en plus de leur numéro d'ordre:

Degré P'tit nom du degré
I tonique
II sus-tonique
III médiante
IV sous-dominante
V DOMINANTE
VI sus-dominante
VII sous-tonique ou sensible

Et si dans un exemple en Do (C), à partir de chacun des degrés, on prend une note sur deux ça donne :

Degré

P'tit nom du degré

Contenu

(1 sur 2)

Tonique

(Prénom)

Il se trouve que le Nom de l'accord est :
I) tonique C, E, G, B, (Do) sept-Majeur
II) sus-tonique D, F, A, C, (Ré) mineur-sept
III) médiante E, G, B, D, (Mi) mineur-sept
IV ) sous-dominante F, A, C, E, (Fa) sept-Majeur
V ) DOMINANTE G, B, D, F, (Sol) sept
VI) sus-dominante A, C, E, G, (La) mineur-sept
VII) sensible B, D, F, A, (Si) mineur-sept-quinte-diminuée


Ces accords sont des constructions " naturelles " de la tonalité de Do Majeur (la preuve, c'est qu'il n'y a ni dièse, ni bémol pour aucun d'eux), mais RIEN N'EMPÊCHE d'utiliser des constructions " artificielles " (dont certaines sont encore plus canons, In My Humble Opinion). Et comme il se trouve que (en HDO)
sur la " Dominante ", on trouve (à l'état naturel) un accord de " Septième ", et comme il se trouve qu'il n'y a QUE sur la dominante (même en mineur, mais c'est une autre histoire) qu'on trouve un accord de " Septième ", alors par généralisation d'habitudes occidentalocentriques (HDO), on dira " Septième de dominante " partout.
Or il se trouve que le blues utilise un accord de " septième " sur son premier degré. Par comparaison, sur le premier degré d'une HDO, on trouve un accord de " Septième Majeure ".
Exemple 1er degré HDO en Do : C, E, G, B, (Do) sept-Majeur
Exemple 1er degré Blues en Do : C, E, G, Bb, (Do) sept

L'accord C, E, G, Bb, est un accord de " Septième ", mais pas " de dominante " puisqu'il ne se trouve pas sur le degré correspondant à la dominante de l'HDO (ni au propre, ni au figuré).
À ce point que si pour une raison ou pour une autre on devait le considérer comme de dominante, il appellerait très fort un accord de Fa Majeur (qui serait l'accord de 1er degré de ce tout-à-coup accord de dominante), et cela extirperait quasi sur le champ, l'harmonie Blues (celle là même qui marie si bien un Mi " sept de Tonique " (E, G#, B, D) d'avec
la fameuse gamme " Patate à Monique " de Mi mineur (E, G, A, B, D).
Pour résumer, je propose d'appeler un chat "un chat", et un accord de septième sur la tonique un "Septième de tonique", et un accord de septième sur la dominante un "Septième de dominante", mais dans tous les cas, il suffit de dire "accord de septième", sans préciser si c'est "de tonique" ou "de dominante". D'ailleurs on a besoin de ce distingo que si on fait de la nalyse à Monique, pas quand on joue.
P.S.: Le coup des conjugaisons zarbies dans le texte, c'est pour rire.



Date: Dimanche 3 Octobre 1999
De: "Jean-Pierre \"lbop\" Bourgeois" <lbop@jpbourgeois.org>


Ha ha ha, cet accord de 7ème se réveille de ses cendres soutenu par les
notes bleues exhumatoires.
Allons messeigneurs, nous ne sommes plus dans le cadre de l'harmonie classique, lors oubliez ses critères.
Il manque un chapitre à vos livres.

D'après l'harmonie classique, un Mi 7 au départ d'un blues est simplement une erreur de composition, un ramassis de fausses notes, quel que soit le nom qu'on lui attribue.
Deux nouveau critères sont à assimiler : sa stabilité et sa nature bitonale. A la rigueur, il faudrait lui attribuer un nom spécial correspondant à la spécificité de sa ***nouvelle fonction***.
Certains on franchi le pas tels Jamey Aebershold (et bien d'autres) qui écrit simplement C7 ce qu'on trouve habituellement sous C 11 13 associé à C b3 7 (voir www.jpbourgeois.org/guitar/scale.htm).
A la troisième bouteille, Bruno s'écria: "mais on dit la même chose". Que nenni, mon bon Prince, on ne décrit pas un nouveau concept avec les mots d'un ancien.
En fait, cette nature stable vient de l'ensemble des harmoniques d'une note produite par la résonnance naturelle des instruments classiques. Il a fallu le blues et les oscilloscopes pour s'en apercevoir. Mais on entre alors dans le domaine de la sémantique musicale.
C'est bien pour cela qu'un accord de 7éme de dominante est qualifié d'instable et trouve sa résolution sur un accord mineur ou majeur qualifié de stable.
En harmonie du blues, l'originalité est précisément la stabilité du premier accord de 7ème: il se passe de résolution. (oui, c'est toujours le même accord et cette phrase reste la même depuis le début, c'est la seule à retenir).
J'men va vous conter celà un jour, boudiou, cré vingt guieu.
A suivre et "en route vers de nouvelles aventures".
Prochain épisode:
cernés par une meute de notes bleues, lbop et son chien Bibi se sortiront-ils de ce mauvais pas?

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Les fous furieux de BIG BRAZOS en concert

Date: Samedi 9 Octobre 1999

De" Jean-Pierre \ "lbop\ " Bourgeois " <lbop@jpbourgeois.org>


Le Docteur Blues nous avait écrit: "Le vendredi soir ne baillez plus devant Thalassa !!! Le retour des Big Brazos (Blues et Country, Cajun) au Mineschola le vendredi 8 octobre à 21 H.· Restaurant et bières spéciales, moules et frites (et sono toute neuve)".

Première erreur.
On n'a effectivement pas vu Thalassa mais le film X de la 6. Un couple d'Italiens, (pas d'espagnols Franck) vautré sur la banquette nous a fait: le son, comme le X de la 6 la revue du Kama Soutra, comme le X de la 6 le coït tout habillé, comme le X de la 6 Quand ils ne couvraient pas la musique, c'était plutôt rigolo. On se sentait comme chez soi.
Faudra pourtant qu'on m'explique un jour comment on fait sans retirer son calbard, comme dans le X de la 6. Evidemment ça évite les capotes, mais quand même....c'est pas trop cool.
Seconde erreur.
La " sono toute neuve " à correctement fait son boulot normal de sono toute neuve: elle a merdoyé lamentablement. Heureusement que le Doc a un bel organe. (n'oublie pas mon petit cadeau pour la vile flatterie, Doc et pas de chèque surtout)
Troisième erreur, pas de moules pas de frites.
Donc, omelette au jambon, trois bières, trois whiskies (tassés)..., hips.
Pour ce qui est du fabuleux
Big Brazos, toujours les mêmes fous furieux (j'ai cherché, mais j'ai pas trouvé meilleur qualificatif).
Le
Doc Jérôme " Papa John " Travers : chant + guitare
Pierre " Johnny Guitar " Seguin : guitare + chant
André " Winer Jammer " Fougerousse : harmonica + chant
Etienne " Nothin' but the country " Faïsse : Basse + chant
A tout seigneur (saigneur?), tout honneur.
Le
Doc, chevelure à la Chopin, barbe et moustache encadrant un sourire qui hésite entre le convivial et le démoniaque (musique du diable oblige). Takamine électro-acoustique, taille 00 qu'il harcèle avec conviction afin de mieux servir sa voix de stentor. (désolé Mesdames, c'est là son bel organe, quoi que... vous pouvez toujours espérer, on ne sait jamais)
Johnny , sous perfusion Télécaster noire, jolie petite Takamine comme antibiotique et guitare " de voyage " vitaminée (que je suppose Martin), s'affirme de plus en plus, tant aux grattes qu'au chant. Il est venu avec sa basse-cour remplie de cocottes qui font s'écrouler de rire les trois autres compères.
Pour les non initiés, les cocottes sont des notes étouffées dont la succession imite le caquettement de la poule. Un brin dopé ce soir, il en profite pour casser en deux ses médiators sur la plus petite des grattes qui ne sait pas se défendre, le lâche.
André nous fait un sans faute à l'harmonica. Il lui manque pour l'instant un léger manque d'assurance au chant qu'il va combler car ce n'est pas un manque de technique.
Etienne, le si grand qu'il semble jouer d'une basse pour enfant, parait roupiller toute la soirée, mais, ne vous y trompez pas, il assure comme une bête.
Côté public: le patron qui arbore un sourire complice, quelques habitués ravis, quelques amis, quelques
LGDGistes (NDLR: Greenwoodiens), les deux Italiens faisant fond sonore parfois envahissant.
Une question subsidiaire qui va permettre de départager ceux qui suivent: d'après Franck, à quoi se reconnaît-on entre LGDGistes qui ne se sont encore jamais rencontrés?
M'enfin, c'est le pékin excité qui est juste à côté de toi et qui, bêtement comme toi, tape avec frénésie sur sa table.
Se sont ainsi reconnus:
Frank Bonicatto, venu de la ville rose avec (ou pour) une charmante. Olivier Chesneau, ami du Renard Cigaloïde, sommé de s'inscrire au plus vite. ma pomme, journaliste de service, en mission pour le Seigneur Blues.
Blues, country, zaricot, ça défile avec entrain, le public répliquant aux usuels " got my mojo " ou " les zaricots sont pas salés ", monument de la littérature française.
Bon..., là, je balance: Beattles (Get Back) et Stones (Honky-tonk Women), c'est pas très blues-contry-cajun ça. Mais les arrangements " maison "
collaient parfaitement avec le programme en nous changeant des copies conformes habituelles.

Une interview subtile du Doc nous apprend que le Brazo River à donné son nom au groupe conjointement avec le Brazo, pénitencier qui a accueilli Peter Alexander.

Pas déçu(s) de la soirée.
That's all, folks, see you later.
Keep on bluesin' and stay in tune.

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Rencontre bovine

(récit de la soirée du 27/9/99 organisée par "Travel in Blues" au Saint-Louis Blues)

L'association "Travel in Blues" organise régulièrement des soirées musicales, sous forme de boeuf ouvert à tous et à toutes. Bien mal leur en prit, car le 24 Septembre 1999, plusieurs greenwoodiens se rendirent au Saint-Louis Blues... Pierrot Mississippi Mercier nous raconte ici cette soirée mémorable.

Tout à commencé un soir dans une ruelle sombre de Paris à 20 h 30 précise:

- Lbop: 'tain où est-il ce |`\^@ de St Louis? Bon, une place, je me gare.
- Maryse: ben, tu ouvres simplement ta portière et on y est pile.
- Lbop : OK, cherchons le Renard Malin.
Quelques minutes plus tard:

- Lbop: Bonjour, ne serais-tu pas le petit gros grisonnant décrit dans la notice explicative et répondant au prénom de René ?

Pour connaître la suite, cliquez sur Pour connaître la Suite

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Robert Lockwood Jr:

l'héritage de Robert Johnson?

Date: 24 Octobre 1999

De: Oncle Oli <latailla@club-internet.fr>


Robert Lockwood JrDifficile de ne pas évoquer Robert Johnson quand on veut parler de Robert Lockwood Jr, car si il y a un guitariste qui peut prétendre être l'héritier du bluesman maudit, c'est bien lui... En effet, jeune, Robert Lockwood avait la chance d'avoir pour mère Estelle Coleman si jolie qu'elle retint l'attention de Robert Johnson qui vécut avec elle quelques temps dans les années 30. Et là, fait rare de la part de Johnson qui avait l'habitude de cacher jalousement sa technique (c'était son gagne-pain et à l'époque il n'était pas rare que les musiciens gardent secrets leurs "trucs"), le bluesman enseigna la guitare à son "beau-fils" Robert Lockwood, en fait à peine plus jeune que lui de 4 années!

Né le 27 Mars 1915 à Turkey Scratch (Arkansas), Robert Lockwood Jr joua d'abord de l'orgue avant de se mettre à la guitare et d'adopter définitivement cet instrument après que Robert Johnson lui en ait enseigné les secrets. La carrière musicale de Robert Lockwood Jr débuta dés qu'il eût 15 ans, quand il commença à jouer dans les juke-joints, picnics et autres fêtes du Samedi où les ouvriers du coton venaient s'amuser et dépenser l'argent durement gagné pendant la semaine. Il parcourt alors tout le
Delta du Mississippi (Helena, Friar's Point, Clarksdale, etc) et rencontre Rice Miller (le fameux chanteur et harmoniciste Sonny Boy Williamson II). Ils jouèrent ensemble pendant plusieurs années, le bouillonant Miller entraînant son compagnon à jouer n'importe quand et n'importe où. On les voit alors à Helena, Memphis, Saint-Louis et Chicago où, en 1941, Robert Lockwood effectue ses premiers enregistrements, en solo (label Bluebird) ou en qualité de sideman (accompagnateur).
De retour à Helena en Novembre 1941, les 2 compères sont engagés par la radio KFFA pour animer pendant plus de 2 ans "
King Biscuit Time", célèbre émission consacrée au blues et sponsorisée par "King Biscuit", grande marque de farine très connue et utilisée dans le Sud des Etats-Unis!
C'est à cette époque, durant les années 40, que Robert Lockwood Jr fait évoluer son jeu de guitare vers un style de plus en plus jazzy, admirant des musiciens tels que Duke Ellington, Count Basie, Louis Jordan. Si on lui reproche alors de s'éloigner du style de Robert Johnson, il répond que le bluesman aurait lui aussi évolué dans cette direction... Cette affirmation peut étonner et choquer les fans de Robert Johnson, mais Lockwood est bien placé pour en parler, et ses propos sont corroborés par un autre bluesman: Johnny Shines (qui a accompagné Johnson pendant ses dernières années) affirmait en effet que RJ jouait en public du blues parceque c'est ce qu'on lui demandait, mais qu'il était également un grand passionné de jazz, style dans lequel il était encore meilleur...
C'est aussi durant les années 40 que Robert Lockwood vécut le passage de la guitare acoustique à la guitare électrique, évolution inéluctable du blues du Delta vers le blues urbain.
En 1950, Lockwood retourne à Chicago où il trouve un emploi de sideman pour les studios Chess, accompagnant alors tous les plus grands noms du blues. Parallèlement, il enregistre des disques sous son nom pour les labels Bea & Baby, JOB, Decca, et il participe à la folle époque du blues de Chicago en jouant dans les clubs avec tout ce que la ville compte alors de bluesmen (et il y en avait beaucoup!).
Le "travail" devenant plus rare, Lockwood retourne à Cleveland en 1961, et s'y installe définitivement puisque c'est là qu'il vit encore aujourd'hui. Il forme alors son propre groupe et joue dans les clubs locaux, tout en maintenant ses relations avec Chicago, enregistrant dans les années 70 pour le label Delmark.
Au début des années 80, Lockwood retrouve son vieil ami Johnny Shines et le goût du Delta blues en enregistrant pour les disques Rounders les disques "
Hangin' On" et "Mister Blues is Here to Stay". C'est la première fois que les 2 disciples de Robert Johnson enregistrent ensemble... Robert Lockwood, avec son ami ou seul, tourne alors dans les festivals blues aux USA ou en Europe, bénéficiant du retour en grâce du blues.
Mais ce qui énerve Lockwood, c'est qu'il est souvent interviewé ou invité en raison de sa "filiation" avec Robert Johnson dont le mythe refait alors surface... Jamais Lockwood n'a renié l'influence de Johnson sur son style, il prétend même que l'enregistrement "
Mister Downchild" est un morceau écrit par le célèbre bluesman qui n'a pas eu le temps de l'enregistrer en raison de sa mort brutale en 1938. Beaucoup des titres écrits par Lockwood sont dans un style très proche de celui de Robert Johnson ("Take a little walk with me") et il n'hésite pas à reprendre, et adapter, des titres de celui-ci. Mais Robert Lockwood Jr n'est pas resté paralysé par cet héritage, et il a su évoluer et intégrer d'autres styles, notamment le Jazz et le be-bop dont il est un grand amateur.
Robert Lockwood Jr: I Got to Find Me a Woman

Son dernier disque ("I Got to Find Me a Woman") est en ce sens une sorte de chef d'oeuvre où on retrouve le meilleur de Robert Lockwood Jr, avec ses différentes facettes. Accompagné de son groupe (piano, basse, guitare électrique, harmonica, saxophone, batterie) et des géants B.B. King et Joe Louis Walker, Lockwood nous démontre sa maîtrise de la 12-cordes et de la 6-cordes dans un florilège de compositions ou de reprises magistralement interprétées: Delta blues, Chicago blues, jazz, jumps, boogie... Ce disque a d'ailleurs été récompensé par les W.C. Handy Awards 1999, catégorie "Album Blues Traditionnel de l'année", tandis que Lockwood était nommé "Artiste Blues Traditionnel de l'année" !
Toujours reconnu par les autres bluesmen, Robert Lockwood Jr n'a pas connu auprès du public le succés de nombre de ses contemporains. Est-ce dû à l'écrasant héritage de Robert Johnson? La vraie raison semble plutôt être dans une personnalité discrète et réservée, préférant se consacrer à la musique plutôt qu'aux feux de la rampe, laissant cet honneur à ceux qu'il a accompagné: Sonny Boy Williamson, B.B. King, James Cotton, Muddy Waters, Sunnyland Slim, Little Walter, The Moonglows, Howling Wolf, Freddy King, Willie Mabon, Eddie Boyd et Johnny Shines, pour n'en citer que quelques uns.
Non, Robert Lockwood Jr n'est pas un pâle imitateur de Robert Johnson, c'est un vrai bluesman qui, du point de départ "RJ" a su faire évoluer son blues vers un style limpide et swingant. Oui, Robert Lockwood Jr est un géant du blues, et l'écouter est un vrai régal!

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Lucky 13:

le disque d'un Bluesman étrangement méconnu jusqu'ici

Date: 27 Octobre 1999

De: Oncle Oli <latailla@club-internet.fr>

Lucky 13

Authentique... Voilà le mot qui vient à l'esprit quand on écoute le disque de Big Lucky Carter.
Si il faut faire une différence entre " bluesman " et " joueur de blues ", Big Lucky Carter est à ranger dans la première catégorie. Quoique, après réflexion, on peut aussi le mettre dans la seconde! Bref, c'est un bluesman qui joue du bon blues depuis plus de 50 ans dans les bars de Memphis, et on ne peut qu'être étonné que son premier album ne soit sorti que l'année dernière, alors qu'il est âgé de 79 ans! La maigre discographie de Big Lucky Carter ne reflète en rien son talent et sa carrière: 3 singles aux succès commerciaux assez limités, et des participations épisodiques avec quelques vedettes du blues (notamment son cousin Ed " Prince Gabe " Kirby). Et encore, tout ça date des années 50 et 60, à part 3 titres (acoustiques) publiés dans une compilation sortie en Allemagne en 1994.
Pourtant, Big Lucky Carter est à classer aux côtés des plus grands, tant son talent de compositeur (musique et paroles) est évident. Quand il chante, c'est comme si il nous racontait des histoires. D'ailleurs, il parle plus qu'il ne chante, et beaucoup de ses chansons sont pleines d'humour ou de grivoiseries. Mais parfois grave, il aborde des sujets tels que le Sida ou la drogue.
Tout le groupe qui accompagne Lucky est composé des musiciens excellents et expérimentés d'un niveau exceptionnel: harmonica, piano, batterie, basse, deuxième guitare. N'importe lequel de ses musiciens serait une star du blues ailleurs qu'à Memphis! Mention particulière, et personnelle, au guitariste
Lee Roy Martin qui effectue la plupart des solos. Je n'ai pas été étonné d'apprendre qu'il était également un très bon guitariste de country blues, car cela se ressent dans sa façon de jouer.
Le CD " Lucky 13 " nous offre donc 13 titres parfaitement rodés depuis des années par Carter et son groupe... C'est du blues sans concession à un autre genre musical, et il est impératif de découvrir ce géant du blues!


Uncle Lee

référence du CD: BIG LUCKY CARTER, "Lucky 13",

Westside / Blueside, WESF 106, 1999

( chronique parue dans "Travel in Blues", Octobre 1999 )

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Une soirée d'enfer avec Miguel M.

date: Lundi 25 octobre 1999

de: renemalin@aol.com


salut, je viens juste de rentrer de la soirée qu'avec Travel In Blues, nous avons organisée. il s'agissait de recevoir
Miguel M. & the Brachay's Blues Band, de Chaumont,et de leur permettre une rencontre musicale avec les bluesmen de paris. et je dois avouer que des fois, je me rends même plus compte de ce qu'on fait avec Travel. je savais qu'en invitant Frank Ash à croiser le manche avec Miguel et sa bande, on allait passer un bon moment. Je me disais qu'avec ces 2 excellents chanteurs/guitaristes, bien que leurs jeux et leurs voix soient différentes, ils devraient bien s'entendre, parce que quelque part, il y a chez tous 2 une approche similaire du blues, un côté " même famille ", une façon d'aller chercher au fond des tripes et de remonter tout ça à la surface avec une force incroyable pour le partager avec nous qui m'a laissée pantois (non, pantois, l'autre). je ne m'attendais pas à une telle osmose! leur " the thrill is gone " fut tout simplement grandiose!

Et la p'tite Suzie! j'avais invitée le saxophoniste de Fred Clayton, Gulliver, jeune anglais particulièrement talentueux. non seulement il ne m'a pas déçu, mais il est venu avec sa copine, Suzie, un tout petit bout de bonne femme, mais chanteuse à la voix inversement proportionnelle à la taille. et quelle présence! quel charisme! le genre de nana dont tu te dis qu'il doit pas falloir trop chercher à l'emmerder. une vraie personnalité, quoi. j'ai appris ensuite qu'elle chante dans un groupe de gospel. tu m'étonnes.

Les interventions successives d'Etienne et de Pascal " Baco " Mikaélian aux harmos furent de grands moments aussi. et que dire de l'unique solo de Gilles Nollet, guitariste d'A86 Blues Band? il a pas eu peur, il s'est lancée entre un chorus de Miguel et un de Frank Ash, et franchement, il n'avait pas à avoir honte, vu la qualité et l'originalité de son intervention. Pareil pour Jean-Pierre Paze, guitariste sans groupe, ouvrier de métier. Je vous passe les morceaux réunissant Swampini au grand complet et Miguel, ça peut pas se raconter, c'est juste trop bon. on a eu droit aussi à une section de cuivres improvisée réunissant le sax du Brachay's Blues band, Gulliver et un trombone de ses amis. quelle pêche! quelle présence! on a même failli avoir la visite des keufs tellement cette soirée s'envolait. Non, franchement, je suis parfois loin de me douter du résultat de ce qu'on organise. Dailleurs les quelques colistiers [de LGDG] présents pourront confirmer, voire vous en parler mieux que moi.

Et pour les franciliens de Greenwood, je signale que Miguel M. & the Brachay's Blues Band jouent du mardi 26/10 au samedi inclus au Chesterfield Café, rue de la boëtie (près des champs Elysées, en face du Virgin, métro Franklin Roosevelt). et tenez vous bien, ils ont invitée Frank Ash à venir les rejoindre sur scène vendredi. mais si vous y allez un autre soir, vous risquez d'y voir aussi Swampini, Benoit Blue Boy ou d'autres, toujours sur la scène avec eux.

Raaaaah que j'aime faire Travel In Blues !

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