SOMMAIRE :
TERRAPLANE
BLUES
Le Disque des HONEYMEN:
"Nothing But The Devil "
Les tombes de Robert Johnson
Quand Ben Harper a
découvert Robert Johnson
Big Joe Williams:
courte biographie
Un peu d'histoire "mécanique":
La "Terraplane" est une voiture qui fut fabriquée par Hudson Motor Company de 1933 à 1938. Les caractéristiques qui lui valurent un grand succés étaient: un faible prix, une grande solidité, un moteur 6 cylindres et 70 chevaux. Elle roulait en pointe à 88 miles par heure (soit environ 130 km/h).
La Hudson Motor Car Company de Detroit, Michigan, a produit des véhicules pendant 45 ans de 1909 à 1954, puis ce fut American Motors Corporation qui produisit les voitures Hudson de 1955 à 1957.
La Terraplane a marqué toute une époque, et il existe aujourd'hui un club regroupant les passionnés de cette voiture:
sources:
http://www.cars-on-line.com/37hudsonconvt1262.html
http://thebluehighway.com/terra38.html
Terraplane Blues
"Terraplane Blues" est le 7ème titre
de la première séance d'enregistrement qu'a effectuée
Robert Johnson à San Antonio (23 Novembre 1936).
Ce blues fut un des morceaux qui apporta le plus de succés
à RJ de son vivant. Il fut vendu 5000 exemplaires de ce disque (dans
le circuit des "race records" réservé à la communauté
noire), ce qui est un nombre non négligeable en cette époque
de récession.
"Robert n'avait pas de Terraplane", raconta plus
tard son compère Johnny Shines, "mais c'était à
l'époque une voiture infernale, très rapide!"
Robert Johnson: mysogine ou non??
Dans "Terraplane Blues", Robert Johnson
compare sa femme et son corps à une voiture relativement bon marché
(mais sportive!)... Par cette comparaison, et en employant des expressions
tels que "soulever le capot" et "vérifier le niveau d'huile",
il montre assez peu de respect et une attitude condescendante envers les
femmes.
Mais cette mysoginie ainsi exposée dans "Terraplane
Blues" est contredite dans "When You Got a Good Friend" (enregistré
le même jour!) où Johnson se montre hautement respectueux
pour la femme dont il parle, en respectant son jugement et en quémandant
sa clémence...
Cette contradiction, qu'on retrouve dans d'autres titres
de Robert Johnson, a alimenté bien des débats d'intellectuels
américains.
Mais on peut aussi simplement penser que dans un cas
il s'agit d'une chanson "pour rire", et dans l'autre cas d'une chanson
plus sérieuse.
(pour en savoir plus, lisez les articles "Woman as
Sexual Object or Healer in Terraplane Blues and Come on in My Kitchen"
de Maggie Gordon et "mysoginy and Love"de Anne Lemon,
source: http://xroads.virginia.edu/~MUSIC/blues/rjhome3.html)
Lemon, Anne. "Misogyny and Respect in Robert Johnson
Songs." The Robert Johnson Notebooks.
Danforth, Courtney and Adriana Rissetto, eds. 1997.
<http://xroads.virginia.edu/~HYPER/blues/rjhome.html>
(7 July, 1997).
Quelques reprises:
"Terraplane Blues" fut repris, entre autres, par:
Captain Beefheart, Rory Block, Canned Heat, Peter Green,
Howlin' Wolf, Keri Leigh & the Blue Devils, Robert Jr Lockwood, Tony
McPhee, Roy Rogers, Johnny Shines, Shakey Vick, Roomful of Blues, Big Brazos
.
Le texte de Robert Johnson:
Terraplane Blues
de Uncle Lee <greenwoo@caramail.com>
Mardi,82 Déc 1998
Chers amis Greenwoodiens,
on avait eu l'info récemment par Docteur Blues,
et j'ai aussitôt commandé le disque en question (sur le Web,
promis en 4 jours
il a mis 2 semaines à arriver... ) : le groupe
Honeymen a sorti son 1er CD! C'est une pure merveille.
Ceux qui ont visité mon site ont peut-être
vu le nom de ce groupe dans la page consacrée au groupe "Doo The
Doo",
En effet, j'avais déjà vu les 2 frères
du groupe jouer seuls sous ce nom....
Doo The Doo est un groupe de Blues qui "monte", en France
et ailleurs (un article leur est consacré dans la revue canadienne
"Les Amis du Blues"), et avec ce disque des Honeymen
(très "delta Blues"), les frères Jazz deviennent membres
d'honneur de
La Gazette de Greenwood!!!
ci-dessous, le paragraphe que j'ai écrit sur mon
site à propos du CD des Honeymen.
Uncle lee
la page "Doo The Doo":
http://perso.club-internet.fr/latailla/DooDoo/DooTheDoo.html
Un album des frères JAZZ: The HONEYMEN
Elmore et Jimmy Jazz : les frères Blues!
Les Honeymen (ce nom est un clin d'oeil au chanteur-harmoniciste
Slim Harpo) ne font pas du miel mais du blues pur et dur!
Ce n'est pas Doo The Doo , l'ambiance et le répertoire
sont plutôt à aller chercher du côté de Robert
Johnson, Lightnin'
Hopkins, Muddy Waters... Pourtant, c'est la moitié
de Doo The Doo, puisque le groupe est constitué des 2 frères
JAZZ !
Le son et l'esprit de ce disque sont donc différents
de Doo The Doo: les Honeymen nous font voyager dans un juke-joint du
Delta du Mississippi, ou dans une rue de Chicago.
Pas d'effets spéciaux: la guitare électro-acoustique
de Jimmy Jazz est directement branchée dans l'ampli, l'harmonica
d'Elmore
Jazz est enregistré en acoustique. Les invités
présents sur quelques titres sont discrets et efficaces: Philippe
"Sad" Carnot
(batterie), Vincent Talpaërt (basse), Sébastien
"Zeb" Heintz (dobro, Lap Steel).
Cet album est principalement constitué de reprises,
à part 2 morceaux: "Get Through Today" (du Bresto-Anglais Pickey
Butler)
et "Low Trick" (version "roots" du titre de Doo The Doo,
écrit par Jimmy Jazz et non pas Robert Johnson comme il est écrit
sur la pochette du CD! Uncle 'Lee a failli s'étrangler
en lisant la pochette...). Ces 2 titres s'intègrent parfaitement
aux 11 autres
morceaux (dont les superbes "32/20 blues", "Steady Rolling
Man").
Tout est bon dans ce disque (blues 99%, sel 1%). Le titre
de l'album se suffit à lui-même: "Nothing but the devil" ("Rien
que le
diable") n'est pas l'hymne d'une secte maléfique,
mais bel et bien un hommage aux racines du blues!
Nothing But The Devil ( the Honeymen, Octobre 1998 )
Get through today
Pickey Butler
You don't love me
Willy Cobb
Lover man
Omar Dykes
32/20 blues
Robert Johnson
Mellow down easy
Walter Jacobs
Boogie disease
"Dr" Isaiah Ross
Low trick
Jimmy Jazz
If you think I lost you
Leslie Johnson
Steady rolling man
Robert Johnson
Going away
James Lane
You don't have to go
Jimmy Reed
Nothing but fine
Semien Soileau
Nothing but the devil..
J. West
CD distribué par NIGHT & DAY sous référence
ND 212 - HON 1080
De: "jocelyn
richez" <jrichez@hotmail.com>
Lundi, 4 Janvier 1999
J'ai découvert le site dimanche dernier et lisant
l'article " Greenwood city " sur le numéro 2 , j'ai décidé
de vous envoyer quelques
précisions, ayant effectué le voyage dans
le delta de Mississippi et en particulier à Greenwood.
Si la vie de Robert Johnson est parsemée de mystères,
d'incertitudes bref de polémiques (qu'a t-il fait lors de la période
où il a disparu ?
qu'en est-il du fameux crossroad ?, où se situe
t-il ?, a t-il vraiment été assassiné par un mari
jaloux ? est-il mort comme le prétend une
hypothèse récente de la syphilis ?).
Eh bien, les polémiques ont continué après
sa mort. En effet, il est le seul homme à ma connaissance à
être enterré à deux endroits différents
:
à Morgan City, à proximité
de la Mount Zion Church : il s'agit de l'obélisque cité dans
le numéro 2 de la gazette de Greenwood. Je connais
cette photo, inutile de dire que la nationale steel guitare
qui y figure a été apportée par le photographe. Quand
j'y suis passé, j'ai malheureusement constaté que le médaillon
avait disparu, vraisemblablement volé. L'imposant monument fut payé
par Columbia
Record. On peut y lire la liste des 29 titres officiellement
enregistrés par Robert Johnson ainsi qu'une rapide biographie.
à Quito, à proximité de la
Payne Chapel : il s'agit d'une simple pierre posée par terre sur
laquelle sont gravées une guitare et une clé de sol.
Quand j'y suis passé, il y avait des fleurs et
quelques médiators sans doute déposés par des fans
comme moi. Une photo de cette tombe a été
publiée dans l'excellent livre " la route du blues
". Pour la petite histoire, le corps de Robert Johnson y aurait été
transféré peu de temps
après l'enterrement à Morgan City par sa
sœur. La pierre fut offerte au début des années 90 par le
groupe de rock " the tombstones " qui avait
pris connaissance de la polémique en lisant un
article du fameux magazine " living blues ".
Jocelyn Richez
à Morgan City :
à Quito :
autres photos de Jocelyn Richez (août 97):
Site de Morgan City:
1 - l'obélisque
devant la Mount Zion Baptist Church
2 - le même monument
(autre face): on note l'absence du médaillon
3 - toujours l'obélisque,
mais prise quelques années auparavant: le médaillon est encore
là. Il s'agit d'une carte postale datant de 1993
(photo de Tom Rankin)
4 - la Mount Zion
Baptist Church
Site de Quito:
1- la pierre tombale
2 - la Payne
Chapel qui borde le cimetière (point de repère pour ceux
qui voudraient se rendre sur le site)
Quand Ben
Harper a découvert Robert Johnson
de Uncle Lee <greenwoo@caramail.com> Samedi 9 Janvier 1999
Lu dans GUITAR OKE Hors Série n°10 ("Blues en Noir et Blanc"):
Ben Harper:
"J'ai appris tout seul en écoutant des disques
de Robert Johnson. Je devais avoir 16 ans quand j'ai commencé à
jouer du blues. J'ai passé la
première année à casser des cordes,
parceque Robert Johnson jouait tellement aigu en slide. Il avait
une voix tellement haute que je me disais: "merde!" Alors j'utilisais des
cordes très fines; et malgré ça je continuais à
les caser. Jusqu'au jour où j'ai vu une photo de lui où il
avait un capodastre sur sa guitare. Et là je me suis dit: "Ah..."[sur
un ton désespéré]. J'ai passé beaucoup
de temps à écouter et réécouter ses disques.
C'est pour ça que je ne joue pas de bottleneck
parceque ça sonne trop comme le delta blues; or je ne suis pas originaire
du delta. Je ne veux
pas réinterpréter le blues, j'ai déjà
mon propre style. J'ai donc commencé à jouer de la guitare
sur les genoux, et là, ça m'a vraiment permis de m'exprimer,
de jouer ma musique. La Weissenborn possède le meilleur son acoustique
joué sur les genoux qui m'ait été donné d'entendre.
C'est à cette époque là que je me suis mis à
les collectionner, à les rechercher, où que j'aille."
Big Joe Williams: courte biographie
à propos d'une question de Uncle Lee sur la guitare "9 cordes" de Big Joe Williams, le Docteur Blues nous livre ici une petite biographie de ce guitariste:
la date: Mon, 11 Jan 1999
De: "Docteur Blues" <jtravers@europost.org>
Big Joe Williams 1903-1982
Big Joe est un vrai Bluesman du Delta. C'est un bricoleur
né puisqu'il construit sa première
guitare à une corde à l'âge de 4
ans et demi. Ensuite il bosse dans des camps de travail.
Un maquereau l'embauche et lui trouve quelques gigs,
il échappe à la mort de peu lorsqu'il
chante ses avances à une femme devant son mari
qui n'a d'autre solution que de lui tirer dessus!
Depuis le début de sa vie de véritable Hobo,
il bricole et fabrique ses guitares en récupérant
de vieux instruments pourris. Après les années
50, il tourne en Europe et au japon (je n'ai pas
de dates précises). Son style reste pur et ne
subit aucune influence. Sa dernière guitare
connue était une Harmony Sovereign avec trois
mécanique plantées au sommet de la tête pour les
trois cordes supplémentaires et un micro De-Armond
collé avec du Scotch et différent morceaux
de fil de fer !!!
Avis aux amateurs bricoleurs...
PS : Big joe Williams est le véritable compositeur
de "Baby please don't go".
Le Doc, le retour, A+
Accro à la musique du diable ?
Allez visiter, le site du Docteur Blues :
www.multimania.com/docblues
P.S.: Une petite info pour Big joe Williams :
Gérard Herzaft que l'on ne présente plus
a écrit un roman basé sur des faits et anecdotes
authentiques. Ce bouquin est en partie dédié
à Big Joe et Lightnin' Hopkins. Ce roman très
cool, bien qu' il date un peu, a pour titre "Un long
blues en la mineur".
Gallimard (col. Page Blanche)