SOMMAIRE :
2 - une journée à Utrecht (festival 98): Big Lucky Carter, et les autres!
3 - du nouveau à Clarksdale: "Blues Alley"
5 - Dans le cochon tout est bon: Marvelous PigNoise
6 - Echo du Bayou: Patrick Verbeke prépare quelquechose...
7 - Robert Lockwood Jr : "I Got to Find Me A Woman"
8 - Roy Gaines:
à la manière de T-bone...
Date: Fri, 7 May 1999
De: "Docteur Blues" <jtravers@europost.org>
albums du terroir :
Thierry Anquetil Blues Band: Get out of the backgroundTA 961009
Thierry Anquetil with Jano Eynard: The Stumble(Je n'ai pas la réf du disque, seulement une cassette qu'un mien ami normand m'a enregistrée)
A+
le Doc (Proud to be a normand)
une
journée à Utrecht (festival 98): Big Lucky Carter,
et les autres!
Date:Samedi 15 Mai 1999
De: "jocelyn richez" <jrichez@hotmail.com>
Après m’être un peu perdu dans le centre
d’Utrecht, me voilà arrivé sur le lieu du festival,
le centre commercial de Vredenburg avec un peu de retard mais fin
prêt pour ce marathon du blues (12h). Le premier set de Roscoe
Chenier est déjà terminé. dommage ! Mais j’aurai
l’occasion de me rattraper plus tard.
Pour commencer ce Blues Estafette 1998, j’ai assisté
dans la petite salle au set de Big Lucky Carter que j’étais
impatient d’écouter suite à l’article paru dans le dernier
numéro de soul bag. J’ai découvert un authentique bluesman,
bon chanteur, certes guitariste limité et qui semblait ravi de sa
soudaine notoriété à l’âge de 78 ans.
Partageant le chant avec son batteur Cedric Griggs, il ne m’a cependant
pas totalement enthousiasmé. Mais, suite à la critique flatteuse
dont il avait fait l’objet, j’attendais sans doute trop de sa part.
Vint ensuite le chanteur de Nashville Al Garner tout de jaune vêtu. Grand gabarit, crâne rasé, j’avais l’impression de voir Mickael Jordan chanter le blues. Sa prestation fut très honnête. Bien entouré, en particulier par le guitariste blanc Gary Bohannon, il nous a présenté un show dynamique.
Direction la grande salle pour la reformation d’une association qui a fait vibrer les amateurs de blues de Détroit en 1955 : Joe Weaver et Johnnie Bassett. Si Johnnie Bassett au sommet de sa forme m’a une nouvelle fois impressionné, ce n’est pas le cas de Joe Weaver, chanteur et pianiste quelconque. Par contre, j’ai beaucoup aimé le style du pianiste Bill Heid que j’avais déjà apprécié sur le CD « Bassett Hound » et dont le look costume / cravate très «jeune cadre dynamique» contrastait avec les papys qui l’entouraient.
Retour dans la petite salle pour le rappel d’Al Garrett, chanteur guitariste de delta blues électrique dans la lignée de « Booba » Barnes et Robert « Bilbo » Walker. Mais c’est trop court pour se faire réellement une opinion. Avec le swamp blues de Lazy Lester, là, je dois dire que j’ai vraiment pris mon pied ! Si au premier coup d’œil, il semble avoir pris un sérieux coup de vieux avec ses cheveux désormais tout blancs, l’impression est trompeuse car il a fait preuve d’une forme éclatante et d’un feeling rare. Après être entré seul en scène avec sa guitare acoustique, il a été rejoint par son nouveau groupe après un bon quart d’heure pour nous ensorceler avec son harmonica. Finissant avec quelques standards (« sugar coated love », « jambalaya »), il a obtenu un triomphe mérité.
Difficile de suivre pour Tucker & Thomas dont
le show très théatral ne m’a pas complètement convaincu.
Retour dans la grande salle pour le set de l’harmoniciste
Little
Mac (Simmons). Parfaitement accompagné par les guitaristes
Junior
Kreher et
Rockin’Johnny (déjà en évidence
derrière Tail Dragger l’an dernier), il a joué durant trois
quarts d’heure du pur chicago blues. Certes rien de très original,
beaucoup de reprises d’Howling Wolf ou Little Walter, mais il faut l’avouer,
j’ai passé un grand moment à l’image du reste du public.
Pendant ce temps, j’ai raté Elmo Williams & Hezekiah Early dont le delta blues très roots a semble-t-il fait l’unanimité. J’ai même entendu certains comparer Elmo à Big Joe Williams lui-même à la fois musicalement et physiquement.
Retour au blues de Nashville avec le chanteur Roscoe Shelton dont le style est très proche de celui d’Al Garner. Malgré un bon groupe, en particulier les deux guitaristes Fred James et Gary Bohannon (encore lui), un bon duo avec son vieux complice Earl Gaines, je ne suis pas complètement emballé par Roscoe Shelton que j’ai trouvé bien amaigri ; serait-il malade ?
Il est déjà 23h et c’est le groupe du saxophoniste Spot Barnett qui monte sur scène avec en particulier le batteur des Fabulous Thunderbirds Fran Christina. Mais l’attraction de ce groupe est incontestablement «Bowlegged » Sam Moore, un guitariste chanteur sévèrement handicapé au niveau des jambes. Constamment à la limite du déséquilibre, il a présenté un jeu de guitare rustique à la technique rudimentaire et au son très «brut de fonderie» qui contrastait avec le style plus sophistiqué du reste du groupe dominé par la section de cuivres.
Vint ensuite le chanteur guitariste texan Matthew Robinson pour un set plus cohérent que le précédent mais que la fatigue m’a empêché d’apprécier à sa juste valeur.
J’ai heureusement trouver mon second souffle pour Roscoe Chenier dont le jeu de guitare me rappelle immanquablement BB King. Ce maître du slow blues, même s’il est limité vocalement nous a fait vivre l’un des meilleurs moments de ce festival. A revoir absolument !
Je me précipite ensuite dans la grande salle pour
aller découvrir un autre Louisianais, celui qui était
annoncé comme le petit prodige du zydeco
Chris Ardoin (17 ans). Quelle déception
! J’ai entendu une musique confuse et brouillonne bien loin de l’impression
magique laissée par C.J Chenier en juillet à la Villette.
Pour clôturer le festival, Doug Sahm plus connu comme chanteur de country que comme guitariste de blues n’a pas fait un tabac. Heureusement, il y a eu le rappel avec Lazy Lester.
Même si le cru fut incontestablement bien bon que
l’an dernier et si il y a toujours la frustration liée à
la concurrence permanente entre les deux
salles, je garderait cependant un excellent souvenir
de ce week-end dans son ensemble qui m’a permis de découvrir
un certain nombre de musiciens (dans des styles très variés)
que l’on n’a pas ou peu l’occasion de voir à Paris.
Enfin, je tire un grand coup de chapeau à l’espace
JR Caussimon de Tremblay pour la parfaite organisation de ce week-end.
Rendez vous au 20/11/1999 pour la prochaine édition
qui s’annonce exceptionnelle: 20ème anniversaire oblige !
Jocelyn
du nouveau à Clarksdale: "Blues Alley"
Date: Dimanche 23 Mai 1999
De: "jocelyn richez" <jrichez@hotmail.com>
Incroyable !
Un énorme projet "Blues
alley" est en train de se terminer à Clarksdale.
C'est une bonne partie du downtown qui est concerné.
L'ancienne gare, celle-là même où Muddy Waters
avait pris le train en 1943 en direction de Chicago, qui était à
l'abandon a été complètement restaurée. Le
célèbre "Delta Blues Museum"
qui était localisé à la librairie Carnegie à
l'angle de first street et de Delta Avenue déménage dans
la gare, où la superficie est impressionnante.
(désolé pour le docteur blues qui va devoir
actualiser sa page sur Clarksdale)
La Yazoo avenue est apparemment rebaptisée John
Lee Hooker Lane. La plus haute tour de la ville complètement
abandonnée, va être restaurée et nommée John
Lee Hooker Tower, un immense portrait de John Lee Hooker étant
peint sur la tour.
Une scène toute neuve a été construite
à proximité de la gare pour recevoir notamment le "Sunflower
River Blues & Gospel Festival" en août.
Pour plus de détail, voir l'adresse suivante:
http://www.deltabluesmuseum.org/
le site est assez touffu, bien illustré de nombreuses
photos, mais toutes les pages html ne sont pas encore terminées.
On est là vraiment au coeur de l'actualité !
Evidemment, le but de tous ces investissements est d'attirer
des touristes, qui sont déjà de plus en plus nombreux.
Saluons en tout cas cette initiative inespérée
tout en espérant qu'ils ne fassent pas de Clarksdale une sorte de
Disneyland du blues où les autocars de touristes venus du monde
entiers s'arreteront sur les immenses parkings...
A+
Jocelyn
Date:Vendredi , 21 Mai 1999
De: "jocelyn richez" <jrichez@hotmail.com>
Décidément, l’affaire Clinton – Legwinski
inspire les bluesmen. Il semble même que nos musiciens favoris défendent
le président Clinton (enfin, ils sont au moins deux dans ce cas).
Après l’excellent titre «american people»
de Tail Dragger (Delmark) (il en profite pour égratigner
les présidents Roosevelt et Kennedy), j’ai lu dans le dernier «
soul bag » que Larry Shannon Hargrove chante aussi les
démêlés du président Clinton dans «Leave
Bill Clinton alone» (Bid Bidness records).
Alors, le blues est-il une musique engagée ?
Je me souvient notamment d’un titre de Sunnyland Slim
«Be careful how you vote» (1983). J.B. Lenoir
avait enregistré un «Eisenhower blues» très
controversé en 1954. Il y a sans doute plein d’autres exemples qui
ne me viennent pas immédiatement à l’esprit.
Je conseille aux amateurs de Chicago blues d’aller faire
un tour à l’adresse suivante :
http://www.centerstage.net/chicago/music/whoswho/styles/BluesArtists.html
On y présente tous les musiciens marquants du
Chicago blues d’hier et d’aujourd’hui.
A+
Jocelyn
Dans le cochon tout est bon: Marvelous PigNoise
Date: Vendredi, 21 Mai 1999
De: maxime.edrei@aga.fr
J'ai écouté hier soir les Marvelous Pig Noise, à la Mounède à Toulouse.
Les MPN est un groupe original jouant du gospel blues avec deux guitares acoustiques, un harmonica, une contrebassine et un ensemble bizarre de percussions de type washboard mené par un un batteur géant.
Bien que mélant la musique du diable et celle du petit jésus, les MPN arrivent fort bien à mélanger ces deux genres.
Les deux chanteurs se complètent très bien avec des registres vocaux assez différents.
L'ensemble donne un blues traditionnel un peu gospel, très agréable et bien mené.
Vive les Marvelous Pig Noise, dans l'cochon tout est bon.
Date:Lundi 10 Mai 1999
De: "Docteur Blues" <jtravers@europost.org>
A l'occasion du Jazz Fest de la Nouvelle Orléans (29 avril au 2 mai) le Bluesman français Patrick Verbeke, à l'affiche de ce festival, a rencontré le saxophonste Charles Neville au Snug Harbor. Mister Verbeke l'a invité direct (entre deux sets, sur le trottoir) à participer à une session (le lendemain) d'enregistrement pour son prochain disque au célèbre studio Ultrasonic. Le titre provisoire de la chanson enregistrée est I lost my voice on the Bayou, dédiée à Coco Robicheaux... affaire à suivre
source : Claudine Mulard - le Monde
A+
le Doc
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Date: Jeudi 20 Mai 1999
De: "jocelyn richez" <jrichez@hotmail.com>
J'en ai discuté hier soir avec Patrick Verbeke,
il m'a effectivement confirmé les infos du Doc. Il m'a précisé
qu'il a en fait enregistré 3
morceaux. Les suivants seront enregistrés cet
été toujours à la Nouvelle Orléans (et avec
son groupe habituel, Mikaelian & Co), le CD doit être pret
pour octobre. Donc, sortie chez nos disquaires d'ici la fin de l'année.
A+
Jocelyn
Robert Lockwood Jr : "I Got to Find Me A Woman"
Date: Dimanche 23 Mai 1999
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
> jocelyn richez a écrit:
> La 20éme cérémonie des WC
Handy award aura lieu d'ici quelques jours (le 27 mai) à
l'orphéum theater de Memphis.
> La liste des nominés se trouve à l'adresse
suivante:
http://handyawards.com/1999/nominees/index.html
pour ma part, j'aimerais que le bluesman Robert Lockwood Jr soit récompensé dans les 2 catégories où il est nominé:
Je suis un peu étonné que ce disque figure
aux WC Handy award 1999, puisqu'il est sorti en 1997... mais j'espère
sincèrement qu'il aura les
2 récompenses, car cet album est un chef d'oeuvre.
Et je pèse mes mots... Le jeune Robert Lockwood, pimpant
octogénaire qui semble encore chercher une femme (voir le titre
du disque!) nous offre là un album qui, l'air de rien, resssemble
à la quintescence du blues.
Seul à la guitare (6 ou 12 cordes), ou accompagné
de jeunes musiciens prometteurs (un certain BB King, ou Joe Louis
Walker), chaque titre est
un délice pour les canaux auditifs.
C'est le blues du Delta qui a muri. On retrouve l'âme
de Robert Johnson dans les 2 reprises de celui-ci, mais également
dans la plupart des
autres titres. Doit-on rappeler que Robert Lockwood est
un des rares musiciens auquel Robert Johnson (himself) a enseigné
son art? En tout
cas, la filiation (spirituelle, si j'ose dire en ce qui
concerne la musique du diable) est ici évidente.
Mais attention, le disque n'est pas une imitation du
style Robert Johnson. Robert Lockwood a depuis bien longtemps développé
son propre
style, avec des tendances jazzy ou boogie. Et le résultat
est proprement génial, un voyage au plus profond du grand Blues!
Un album historique, dont le clou est le morceau "Bob
and B.": montez le son de la chaîne hi-fi, fermez les yeux, serrez
entre vos mains le verre
de whisky, détendez-vous et tapez du pied en écoutant
"Bob" (Robert Lockwood, guitare électrique 12 cordes) et "B" (B.B.
King, guitare
électrique 6 cordes). Pas de chant, pas d'autres
instruments... juste les 2 guitares branchées dans un ampli à
lampes...
raaaaaaah lovely ;-)
bluesicalement vôtre
Uncle Lee
Roy Gaines:
à la manière de T-bone...
Date :Samedi 29 Mai 1999
De: "jocelyn richez" <jrichez@hotmail.com>
Un ami (un abonné discret à la Gazette)
m'a fait découvrir jeudi un disque formidable qui devrait combler
tous les amateurs de T-Bone Walker.
Il s'agit du CD "I got the T-Bone Walker Blues"
(le titre est explicite) par Roy Gaines
(un excellent chanteur guitariste que je ne connaissais pas).
C'est paru sur le petit label californien "Groove Note".
C'est un disque un peu dans la lignée du "Duke's blues" de Duke
Robillard qui comblera tous les nostalgiques de ce bon T-bone.
En consultant l'encyclopédie du blues de Gérard
Herzhaft (la bible de l'amateur de blues), j'ai appris que Roy Gaines
était un Texan de 62 ans,
frère du saxophoniste Grady Gaines (avec
qui il a enregistré un CD en duo "Full again" pour Black Top). Il
aurait semble-t-il déjà enregistré de
nombreux disques (apparamment tous dans le style T-Bone)
à New York et Los Angeles, soit sous son propre nom ou derrière
Roy
Milton, Chuck Willis et plein d'autres. Il a même obtenu
un petit rôle dans le film de Spielberg "la couleur pourpre".
D'après les notes de pochette, ce CD n'est pas
vraiment une nouveauté puiqu'il date de 1998. Alors, si vous étes
passé comme moi à côté de ce
petit joyau, n'hésitez pas à rattraper
le coup, même s'il est en import à 150 Francs environ.
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Date: Lundi 31 Mai 1999
De: " Johnny Guitar" Psguitar@aol.com
Pour info Mr Roy GAINES a joué derrière Bobby Blue Bland en 1955 Pour le label Duke sur le titre It's my life Baby dans lequel il parait que Bobby glousse de plaisir à chaque accord à la T-Bone que joue Gaines
Woh, it's my life Baby
Don't try to change my ways...
Well if you want my loving
Don't make no graveyards plays
Roy Gaines et Clarence Holloman furent les deux guitaristes
qui soutinrent Bobby Blue Bland dans ses enregistrements de 1955
à 1958 pour le label Duke, en jouant dans le style Texan sur fond
de cuivres R&B.
Tiré de Nothing but the blues...........
Johnny Guitar from Big Brazos