La Phonothèque de Greenwood
Sur cette page:
Décembre 1999 : n°5
Novembre 1999 : n°4
Septembre 1999 : n°3
autres sélections de disques: n° 0 à 2 (Juin, Juillet et Août 1999), cliquez ICI
La Phonothèque Greenwood n° 5 (Décembre 1999) |
Enrico Macias accompagné par Taoufik Bestandji et par l’ensemble
Foundok:
« Hommage à Cheikh Raymond » (Trema Sony Music
Le blues arabo andalou d’Inriko enregistré lors du dernier printemps de Bourges.
Trente-huit ans après la mort de son beau-père, Cheikh Raymond Leyris, le maître de la musique
arabo-andalouse, Enrico Macias lui rend hommage. Et retrouve ses racines : Le 22 juin 1961, en pleine guerre d'Algérie,
Cheikh Raymond Leyris, 48 ans, grand maître juif du malouf, cette version orientale de la grande musique
arabo-andalouse, était assassiné place du Marché, à Constantine. Ce meurtre allait
sonner l'heure du départ pour la communauté juive de la ville, mettant fin à une tradition
musicale millénaire.
Tous les mélomanes constantinois, juifs comme musulmans, pleurèrent ce virtuose du oud (le luth arabe)
et chanteur exceptionnel. Parmi eux, Gaston Ghrenassia, l'un de ses élèves, que le maître (cheikh)
avait désigné comme son héritier, et dont il épousera un an plus tard la fille, Suzy.
Ce jeune homme de 23 ans allait devenir célèbre l'année suivante sous le nom d'Enrico Macias.
Enrico appellera dorénavant Tonton Raymond .
Enregistré le 18 avril, à Bourges, Enrico Macias et Taoufik Bestanji ont transformé la scène
de La Hune en foundounk, un de ces salons de musique constantinois où juifs et musulmans cultivèrent
des siècles durant leur nostalgie d'al-Andalus, leur Eden perdu.
Je ne comprends pas les paroles, mais je ferme les yeux et ……. que ce soit du blues, du flamenco , du malouf ,
ou du son (et j’en passe) j’entends les joies et les peines (comme dirait Johnny) des peuples de la terre. Et si
ça c’est pas du belouze alors !
Et puis je trouve que travailler la guitare par dessus du oud ça oblige à sortir des sentiers battus
….
(Purée mon fils t’as vu le coup de poignet d’Enrico !)
Johnny Guitar
Andy J. Forest : "Live at the Rainbow"
Dernier album en date de la part de l'harmoniciste louisianais Andy J. Forest. Un live qui se situe au milieu d'une
tournée américaine et européenne commencée en 98 et qui se poursuit actuellement. Loin
de la mollesse du décevant "Letter from Hell", cet album livre un AJF tel qu'il est sur scène,
prenant un vif plaisir à jouer et se donnant corps et âme pour sa musique. Ce disque respire la Nouvelle
Orléans, les morceaux sont soutenus et l'harmonica déverse des torrents de notes aux accents parfois
jazzy. Les musiciens qui accompagnent sont irréprochables, notamment le guitariste Tony D (Tony Diteodoro),
qui,malgé les éternels clichés SRV, possède un style efficace et personnel.
Didier Taberlet
Robert
Lockwood Jr - plays Robert & Robert - (Black & Blue 59.740 2 / MU760)
Le titre du disque parle de lui-même: Robert Lockwood Jr joue Robert Johnson et Robert Lockwood Jr! Enregistré
en 1982 (à Paris), 6 titres de RJ et 6 titres de RLJ, dans le plus pur style du Delta Blues. Faut-il rappeller
que Robert Lockwood Jr fut un des rares musiciens auquel Robert Johnson enseigna sa technique? En tout cas, ce
CD est à écouter impérativement par les amoureux du style (les autres: passez votre chemin!).
Robert Lockwood Jr joue tous les titres sans filet, accompagné de sa seule guitare acoustique 12 cordes.
Un monument à déguster...
Olivier "Uncle Lee"
Cephas & Wiggins - Mone Made - Alligator ALCD 4863 - 1999
Quel bonheur de retrouver en 1999 un duo acoustique harmonica et guitare digne du célèbre duo Terry/Mc
Ghee. Ce duo c'est Cephas & Wiggins avec "Home Made" leur 2e album pour Alligator records.
Blotti au fond d'un vieux fauteuil au coin de la cheminée quand le ciel à l'extérieur prend
des couleurs orange et violette, je m'écouterai bien un truc moi... Cephas et Wiggins, bonne idée...
Ce disque me fait penser aux saveurs bien particulières d'une bonne tarte maison. D'abords les couleurs,
effectivement le pochette du Cd est superbe, ensuite le son a tout le croustillant d'une pâte feuilletée
avec le souffle de l'harmonica au timbre bien typé du terroir, l'accompagnement de la guitare cristaline,
juste au-dessous dans le style blind boy Fuller. Puis les voix, le sucre des pommes bien blondes, en harmonie sur
"Walking Mama". La nuit est tombée maintenant pour mon blues favori du disque : "Illinois
Blues" de Skip James. Le tout nous donne un album bien de chez nous : du Piedmont, le plus drôle c'est
que je ne sais pas qui sont John Cephas et ... Wiggins, qui chante ? qui joue de la guitare ? "Home Made"
garde son secret comme la recette de Grand-mère. Tiens je vais remettre une bûche sur le feu moi...
Quel Bonheur !!!
Le Doc
Peg Leg Sam «
Medicine Show Man » (Trix Records 3302 – 1993)
En fait, les morceaux ont été enregistrés en 1970 et 1972, ils sont sortis initialement en
vinyle en 1973 permettant à Peg Leg Sam de tourner un peu dans le circuit folk avant de mourir en 1977.
Ce chef d’œuvre de blues rural est malheureusement mal distribué car le label New Yorkais Trix, spécialisé
dans le delta blues a depuis fait faillite.
Peg Leg Sam (de son vrai nom Arthur Jackson) est un artiste à part, un musicien itinérant, un spécialiste
des fameux medicine shows (comme l’indique le titre du CD) où il avait l’habitude d’accompagner des charlatans
de tous poils. Ce type avait la réputation d’être un looser, un éternel malchanceux et quand
on le voit avec sa jambe de bois (pas une prothèse comme on en fait maintenant, mais un véritable
bout de bois). Il faut dire qu’il est né un vendredi 13, un mauvais présage ! D’ailleurs, il disait
dans le titre « born in hard luck » : « je suis tellement malchanceux que si un jour il pleuvait
de la soupe, tout le monde aurait une cuillère et moi j’aurais une fourchette !». Pourtant, c’est
un harmoniciste extraordinaire, capable de jouer avec le nez ou avec l’harmonica entièrement dans la bouche.
Son style est typiquement rural et il joue généralement seul, parfois accompagné d’une guitare
acoustique. Bref, c’est assez
dépouillé. On sent tout le vécu du bonhomme dans les paroles, sa vie de vagabond miséreux
dans des titres comme « born in hard luck » ou « Greasy Greens ». Ce titre est mon préféré,
il y tombe en extase devant une assiette de haricots comme s’il s’agissait d’une jolie femme, et durant 5minutes
30, il nous décrit ces haricots à nous faire saliver.
Jocelyn Richez
Roscoe Chenier
« swamp blues » (Vidrine records VR-9608 – 1998)
Roscoe Chenier est un guitariste que j’adore. Cette impressionnant gaillard (pas loin de 2m pour un poids que je
n’ose pas imaginer) nous vient d’Opelousas, au cœur du pays cajun en Louisiane. Pourtant, quand il prend sa gibson,
c’est pour jouer du pur blues avec une influence incontestable du maître B.B. King. Mais contrairement à
B.B. son visage reste absolument impassible. Voilà un type qui ne se perd dans d’inutiles démonstrations
de vitesse ou dans des acrobaties hasardeuses pour se concentrer
uniquement sur sa musique. Sur ce CD que j’ai découvert avec un peu de retard à cause d’une mauvaise
distribution, il joue dans un style swamp blues qui nous rappelle son précédent CD où il avait
rendu hommage aux maîtres du genre comme Slim Harpo. Ici, 8 des 10 morceaux sont des compositions de Roscoe
Chenier. Il joue bien sûr essentiellement à la guitare électrique, mais aussi seul à
la guitare
acoustique. Un excellent CD à découvrir. Il sera en France au printemps 2000 (en particulier à
l’espace J.R. Caussimon de Tremblay), ne le ratez pas.
Jocelyn Richez
Tom Waits "Bone Machine" (Island Records)
L'OVNI de l'année 1992... En pleine déferlante grunge, le père Waits, à peine remis
de sa biture trilogique infernale de "Swordfishtrombones" - "Rain Dogs" - "Frank's Wild
Years" et de la tournée qui suivit ce dernier (gravée sur le live "Big Time" avec
le new-yorkais multicartes Marc Ribot aux 6 cordes), remet le couvert pour nous livrer un des plus beaux albums
de la décennie... Ici, pas question de ballades jazzy ethyliques comme au début de sa carrière,
Tom utilise sa folie furieuse pour créer des precussions improbables et organiques, et se remet au blues...
Et là, ça fait mal... Du pamphlet ultra-violent "In the Colosseum" au punk-blues de "I
don't wanna grow up" en passant par le lancinant "Black Wings", le blues ultra-minimaliste de "Jesus
gonna be here" (une note de slide pendant toute la chanson, et un tibia qui frappe le sol...) à "Who
are you" qui vous arrache les sanglots des yeux, Tom Waits bâtit le temps d'un album un microcosme de
plaisir et de douleur, de rage et de tendresse... Chanter une petite comptine "Murder in the Red Barn"
pendant que Kurt Cobain s'égosille à hurler "I feel stupid, and contagious" à des
parterres de teenagers apparement déboussolés à la sortie des terribles 80's, faut oser...
Et quand son poteau Keith Richards vient lui filer un coup de main en cosignant une chanson et en l'interprétant
avec lui, ça donne un truc ultime comme "That Feel", tout petit, tout simple, mais
Beau, et la majuscule est bien là exprès. A l'image de cet album entier...
Olivier "Mad Shuffle"
La Phonothèque Greenwood n° 4 (Novembre 1999) |
Eric Bibb "Home to Me"
(Ruf/Night & Day).
Ce quatrième album d'Eric Bibb est un petit chef d'oeuvre du blues. Car il s'agit bien de blues, même
si Eric Bibb semble très peu se soucier des frontières (?) de ce genre musical. Ce disque mélange
harmonieusement les différents styles de blues pour donner un résultat original et plein de fraîcheur.
Uncle Lee
Lil'Ed & the Blues Imperial
(Alligator Records, ALCD 4868)
Du blues sauvage! Une guitare slide ravageuse pour un blues "Chicago" rugueux à souhait. Aucune
concession n'est faite à un autre style musical. Un vrai régal, et les sourires joviaux des 4 musiciens
sur la pochette du CD ne trahissent pas l'esprit de leur musique. Blues lents ou au tempo d'enfer, Lil'Ed et ses
musicos nous ont gâté après leurs 5 années d'absence.
Uncle Lee
Clarence "Gatemouth" Brown - Standing My Ground - 1989 - ALCD 4779
Un petit coup de déprime? Alors ce disque va vous requinquer en un clin d'oeil! Mélange des styles
dans lesquels Clarence Gatemouth Brown a baigné toute sa vie, le punch de ce musicien éclate dans
ce CD avec beaucoup de tout: beaucoup de Blues, beaucoup de Jazz, beaucoup de Zydeco, beaucoup de Swing, il ne
manque rien. Oui, ce guitariste-violoniste-pianiste a plus d'une corde à son arc. Pour parfaire le côté
"pêche" de cette musique, cuivres à gogo. Servez-vous:
tout est bon!
Uncle Lee
Larry Garner "Baton-Rouge" (Verve 529 467-2)
Larry est un authentique guitariste louisianais de Baton Rouge, ville qui donne le titre à cet album sorti
en 95, il y est épaulé par le guitariste Larry Mc Cray.
Si le décloisonnement et le métissage sont l'apanage des Bluesmen louisianais, cela se vérifie
encore avec ce disque qui est profondément enraciné dans la culture musicale de cette région.
Du pur shuffle au funky groovy en passant par le reggae et la country, Larry Garner nous prouve ici, avec une voix
chaude qui colle parfaitement à son style, que l'on peut relifter un blues sans le dénaturer.
Comme dans la cuisine new-orleanaise où les parfums aigre-doux embaument, le blues de Larry a tous les ingrédients
d'une excellente recette de gumbo (et le petit serait bien tombé dans la marmitte).
Pourquoi chroniquer un disque de 1995, et bien notre Podna* est de passage en France cet hiver et se produira sur
les scènes de plusieurs festivals : Caen, Mantes-la-Jolie, Bagneux.
A découvrir en live ou à (ré) écouter.
Docteur Blues
Albert King - Laundromat blues (Edsel/ED130 (vinyl)
Le nouveau CD de SRV et Albert King m'a donné envie de réécouter une compilation sotie chez
Edsel. Elle regroupe des titres enregistrés pendant la période Stax (1966/68) par le maître
en compagnie des Booker-T and the MG's et des Memphis horns.
La voix chaude et cool d'Abert fait des merveilles surtout sur les blues parlés, une spécialité
de notre homme, I love Lucy (sa guitare) ou Cold Feet (dont je posséde le 45 tours original).
A remarquer aussi le son de sa Flying V, j'ai vraiment l'impression d'avoir les oreilles collées aux micros
de sa Gibson. Les arrangements sur les turn-arounds sonnent très R n'B ce qui donne une certaine légèreté
à l'orchestration (Overall junction) et pour finir écoutez moi donc les lignes de basse de l'ami
Duck Dunn, une mpressionante efficacité...
Donc à défaut d'avoir l'original "Born under a bad sign" c'est une très bonne compil
que l'on doit trouver à bon prix.
Docteur Blues
Big Joe Williams and Friends -
Going back to Crawford (Arhoolie 9015 - CD 1999)
Besoin d'authenticité, du 100 % Mississippi blues, la dernière session de Big Joe entouré
de Austen Pete, John "Shortstuff" Macon, Glover Lee Connor, Amelia Johnson... Ces noms ne vous disent
rien, normal, ce sont des amis et
voisins de Crawford. C'est un disque qui a été organisé et produit par B.J. Williams lui même
en mai 1971.
Enregistré (si mon anglais ne me fait pas défaut) sur ces machines "Magnacord" qui permettaient
de graver des disques en direct. La prise de son: juste 2 micros...
Et alors ? Emotion garantie, je comprends même d'où nous vient le Led Zep III... il vient de là...
26 perles en guise d'héritage, à ne pas manquer (pour les amateurs du genre).
Docteur Blues
Albert Collins, Johnny
Coppeland, Robert Cray "SHOWDOWN"
(alligator ALCD 4743)
Encore une idée de génie de Bruce Iglauer : réunir les deux vétérans et le jeunot,
qui s'adorent d'ailleurs, pour une confrontation amicale, pour leur plaisir et pour le notre. Rien à jeter,
un classique.
Pierrot "MiSsiSsPpi" Mercier
Peter Green Splinter Group
Soho Session
(Snapper Music SDDCD816)
Décidement, Peter Green n'arrête pas de revenir !
(nb : il y a d'ailleurs encore une autre album qui vient de sortir). Après le premier Splinter Group en
public (tournée européenne 1997) et le Robert Johnson, encore un Splinter Group, encore en public
mais double, s'il-vous-plait.
Enregistré au Ronny Scott's lors d'une soirée de promotion pour le "Robert Johnson SongBook",
cet album pour donne l'occasion d'entendre autrement l'interprétation par Peter Green et Nigel Watson des
classiques du génie d'Hazlehurst. En complément de programme et sans supplément de prix, Peter,
génie londonien, nous rejoue ses propres classiques (Albatros, Green Manalishi et Black Magic Woman (ben
non ce n'est pas de Carlos Santana, ben non)). Cette partie là n'est pas du Blues, d'accord, mais quelle
belle musique quand même !)
Pierrot "MiSsiSsPpi" Mercier
THE DUO - Le 1er (BlueStack
684001)
Le premier album des accompagnateurs de Patrick Verbeke : agréable mélange de compositions personnelles
(Lulu Bye : émouvant adieu à Luther Allison), et de magnifiques reprises enregistrées en public
: How long Blue's de Leroy Carr, Baby Please Don't Go d'un certain Big Joe Williams ;-), tonitruante
version de No Spitting on the Bus de Steve Gibbons, ouch... (bonus-track: Can't Be Statisfied de Monsieur Muddy
Waters).
Commentaire de Verbeke-l'ancien : "... ce qui est bien dans le trio, c'est que, quand j'suis pas là,
ils jouent quand même : ils s'appellent The DUO et c'est tellement beau que je ne m'aperçois même
pas de mon absence !". Ce disque confirme le talent d'harmoniciste de Pascal Mikaelian et nous fait découvrir
ses qualités de chanteur.
J'ai été, quant à moi, épaté par les prouesses de Claude Langlois avec ses différents
engins (Weissenborn en particulier). (nb : si vous n'aimez toujours pas le slide après ça, je ne
peux plus rien pour vous).
Pierrot "MiSsiSsPpi" Mercier
CHARLES FORD BAND - AS REAL AS IT GETS - 1983
Ce disque enregistre live, lors d'un concert "reunion" 10 ans apres la separation du groupe, nous propose
un voyage a travers le blues. Tout au long des huits morceaux, reprises pour etre exact, la Ford Family (Patrick
: batterie; Mark : harmonica, chant; Robben : Guitare, chant ; Stan Poplin:Basse) nous offre une visite guidee
du blues. Tout y passe, jazz-blues (Gibson Creek Shuffle), slow blues (Driftin'blues), chicago blues (All your
love), boogie (That will never do). Chaque morceau est ponctue d'improvisations incandescentes soutenues par une
redoutable rythmique. Des le premier titre, le ton est donne avec dans l'ordre d'apparition, solo d'harmonica,
guitare,
basse et piano. La batterie aura son heure un peu plus tard (That will never do). Les morceaux sont longs, un seul
en dessous de 5 minutes et 3 au dessus de 10, et quand ils se terminent on est un peu triste car en plus d'etre
de superbes instrumentistes, les musiciens nous proposent des arrangements originaux et bien sentis.
Certes, les amoureux de Johnny Winter trouveront que c'est un peu lent, ceux de Robert Johnson que ce n'est pas
tres accoustique mais tout "blues lover" se doit d'ecouter ce disque.
Arnaud Labouebe
Miguel M & the Brachay's Blues Band "We are in love" (Bluesy Mind BBB02/FG1005)
Impressionné par le leur prestation au Saint Louis Blues lors de la soirée " Travel in blues",
j'ai évidemment cherché à me procurer le CD. Je dois dire que je n'ai pas été
déçu. Voilà un excellent CD de blues très «péchu» avec 7 compos
du groupe et 5 reprises dont «Riviera paradise» mon titre favori de
Stevie Ray Vaughan. Mais si la guitare tient une place importante sur ce Cd avec 2 gratteux du niveau de Miguel
Moreno et Lorenzo Sanchez, il ne faut surtout pas négliger l'apport de la section de cuivres présente
sur 9 des 12 titres.
Jocelyn Richez
Willie Kent and his Gents «Live
at the blues» (Wolf records 120.876 CD)
Le label Wolf s'est spécialisé dans le Chicago blues live avec notamment la fameuse collection «zoo
bar» (Magic Slim, John Primer), enregistrée à Lincoln, Nebraska. Ce CD de Willie Kent est enregistré
dans un des bars les
plus réputés de Chicago, le B.L.U.E.S, en 1993. C'est un CD à recommander à tout amateur
de Chicago blues. Il est superbe d'un bout à l'autre, composé essentiellement de reprises avec des
invités comme Bonnie Lee et Eddie
Shaw.
On y trouve l'un de mes titres favoris «A man and the blues», que son auteur (Buddy Guy) ne veut inexplicablement
plus jouer. Les morceaux sont assez
longs (4 dépassent les 7 minutes) mais on ne s'ennuie pas. Dès la présentation par Ken Barker,
on est dans l'ambiance. Le guitariste solo du groupe, Johnny B. Moore est au sommet de sa forme.
Jocelyn Richez
Blind Willie Johnson - Dark Was The Night - (Columbia/Legacy)
Que dire à propos de cet artiste majeur du 20ème siécle, si ce n'est qu'il a probablement
écrit l'une des plus belles pages de la musique traditionelle afro-américaine... Guitarsite prodigieux
de technique et de sensibilité, une technique de slide inégalée depuis, un chanteur qui vous
tire les sanglots du coeur (seul ou en duo avec sa femme, tendant alors vers le holly blues...), un compositeur
hors-pair... L'influence majeure de Ry Cooder qui considère "Drak was the Night, Cold was the Ground"
comme un des moment les plus transcendant de la musique traditionnelle américaine (il développera
d'aileurs ce thème sur la BO de "Paris, Texas")... Car avec Blind WIllie Johnson, il s'agit bien
de transcendance. Rare sont les artistes qui donne une dimension métaphysique à leur art: Blind Willie
Johnson, John Coltrane, Jimi Hendrix, Nusrat Fateh Ali Khan, ils ne sont pas légion dans notre
siécle, alors, autant en profiter... Vous l'aurez compris, Blind Willie Johnson est et restera pour moi
le plus grand des bluesmen...
Olivier "Mad Shuffle"
Ben Harper - Welcome To The Cruel World - (Virgin)
Bien avant que Ben Harper devienne cet OVNI dans le paysage radiophonique français, cette idole des hordes
pubères baggies et à roulettes, il fut un génie le temps d'un album... On regrette maintenant
l'époque révolue où il se prenait plus pour Ry Cooder que pour Jimi Hendrix ou Bob Marley,
cette époque où chaque compo était un hommage au blues du meilleur aloi, où les notes
non jouées étaient aussi importantes que celles qu'on entendait, où l'espace jouait un rôle
considérable dans la structure des compos, où les paroles étaient des modéles d'intelligence
et de bon goût, où la
production soutenait la comparaison avec celle du génial Jim Dickinson sur les meilleurs Cooder justement...
Après le début des années 90 où l'on voulait nous persuader que Gary Moore jouait du
blues, enfin la nouvelle garde nous montrait ce dont elle était capable!!! Du country-blues matiné
de
calypso, voire de hip-hop, mâtin, quel talent!!! Et cette voix, mes aïeux!!! Puis vint le temps malheureux
des amplis, du larsen, des paroles "engagées", de la surproduction malvenue... Et on se mit alors
à se souvenir...
Olivier "Mad Shuffle"
"Lucky 13" de Big Lucky Carter (Blueside WESF106) enregistré en 1998, c'est le premier véritable disque de Big Lucky Carter. C'est un disque pour puristes du blues: musique sans fioritures, textes passionnés, rudes et francs. Une très grande cohésion soude ce véritable groupe (guitare, basse, claviers, harmonica, batterie) venu tout droit de Memphis. Il faut absolument connaître ce géant du blues jusqu'ici méconnu malgré ses 78 ans! Uncle Lee |
"Nothing But The Devil" The Honeymen (Night & Day HON 1080) Du groupe "Doo the Doo", les 2 frères Jimmy (guitare et chant) et Elmore (guitare et harmonica et chant) Jazz signent ici sous le nom "The honeymen" un disque qui nous renvoie à leurs racines musicales: un choix de 11 reprises (Robert Johnson, Jimmy reed, James West, etc...) et 2 compositions nous fait voyager vers le Delta du Mississippi et Chicago. Un album très "roots" et acoustique, dans lequel les frères Jazz nous montrent leur parfaite maîtrise de la musique blues. Uncle Lee |
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The Last Real Texas Blues Band featuring Doug Sham (Antone's 74212-1994) Avec ce disque enregistré en public au club Antone's, Doug nous compile un petit historique de la musique du Sud (Texas/Louisiane), de "Reconsider baby" à "Josephine" il nous la joue old time, genre années soixante-doowap. Ce CD dégage une bonne dose de nostalgie, tant par son style musical que par sa superbe pochette qui m'a décidé à acheter ce disque importé. Docteur Blues Taj Mahal - Senor Blues (Private Music-BMG-01005 82151-1997) Fan de Taj Mahal, je ne me suis pas privé pour m'payer ce disque en solde Docteur Blues |
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Buddy Guy "Live ! The Real Deal" (sous-entendu "Live At the Legends") SILVERTONE 7243 8 42676 2 9 (ouf... complémentaire le 16, le 8 est non-partant) Bon, d'accord, Buddy est un show-man avant tout. Mais là, il est chez lui, dans SON Club et, pas de doute, il s'éclate. C'est lui qui paie le ravalement, il ne se gène pas pour monter le son et ça sonne, bon diou que ça sonne. Alors, on peut trouver que ces versions de ses morceaux favoris ne sont pas les meilleures (par exemple "Damn Right I've Got The Blues" est bien meilleur sur l'album du même métal, euh : éponyme) mais quelle énergie ! NB : je suis preneur de tout conseil amical m'orientant vers un meilleur album live de Buddy Guy. Pierre " MiSsiSsiPpi " Mercier |
Là, pas la peine de m'en indiquer un meilleur : Hound Dog Taylor "Beware of The Dog". (Alligator ALCD 4707) C'est plutôt ça le vrai Chicago Blues, torride, poisseux mais bon. Ah dame, le son n'est pas nickel, je me demande si tout le monde n'est pas sur le même ampli mais, yippie, ça roule, ça fonce, ça cogne, ça grince et ça s'éclate ! Album posthume malheureusement, comme l'indique Bruce Iglauer en personne au verso. Rappelons au passage que c'est pour faire entendre Theodore Roosevelt "Hound Dog" Taylor qu'Iglauer a créé Alligator Records en 1971. Merci à lui Pierre " MiSsiSsiPpi " Mercier |
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Around the blues (Kosinus records – mister music 1999 ) C’est une très bonne compilation de blues français incluant des musiciens habitués de l’Utopia comme Jean-Jacques Milteau, Manu Galvin, Laurent Vernerey et Jean Yves d’Angelo. On y trouve pas moins de 19 titres. En plus la pochette est superbement illustré d’un dessin de Lazoo qui colle parfaitement au blues traditionnel joué sur ce disque. L’ensemble, à majorité acoustique est varié et sans morceau faible. Il ne contient que des compositions originales, nous épargnant une nième reprise des plus grands standards du blues. Jocelyn Richez |
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Chuck E. Weiss - "Extremly Cool" - Rykodisc/Harmonia Mundi Du blues bien cracra comme on l'aime, du qui grince, qui couine et qui vous laisse le trou de balle en paix le lendemain... Chuck E. Weiss, allumé notoire de la scène angelino, poteau de Ricky Lee Jones, Tom Waits et plus récemment Johnny Depp, ancien batteur de Willie Dixon, nous livre cette galette jumelle du "Bone Machine" de Tom Waits. Claviers bastringues, sax rouillé, percus malsaines, guitares apocalyptiques et voix passées à la toile émeri, voilà tout ce que l'on apprécie sur ce disque... Certes, ça ne se vendra pas plus que le dernier single de Larusso, mais voilà encore 120 balles qui n'iront pas boucher le trou de la Sécu... Olivier "Mad Shuffle" |
Gashouse Dave & the Hardtails - "Deep Blues 9" - Dixiefrog/MSI Un taré de blues-rock incandescent prof de littérature US à ses heures perdues qui va mettre tout le monde d'accord... Voix chaude et grasse, lyrics inspirés (avec une dimension quasi-cinématographique), jeu de guitare époustouflant, énergique, sobre et inventif (superbes parties de slide, rapelant Guy Forsyth, une des meilleures gachettes du moment...), pour 18 titres roboratifs... Gashouse Dave n'a pas inventé la poudre, mais il sait la faire parler... Olivier "Mad Shuffle" |
autres sélections: n° 0 à 2 (Juin, Juillet et Août 1999)