The blues is alive, et moi avec

Date: 25 août 2000
De: Christophe Godel <christophe.godel@freesbee.fr>
photos: portraits de Jocelyn Richez <jrichez@hotmail.com>,
musiciens sur scènes de Christophe Godel
Une ville, un festival, du bonheur...Voilà ce que j'ai à dire du festival Blues Passions de Cognac.
Sur ce, je vous laisse... @+... non? bon d'accord, d'accord, je vais vous en dire un petit peu plus !Voilà ce que j'en ai pensé de ce festival, alors place aux artistes d'abord !!
CatFish Keith, un inconnu pour moi, et la première claque du festival !! Ca commence sacrément bien !! Un jeu de guitare puissant mais fin, avec ou sans bottleneck, c'est une musique endiablée, enivrante et pleine d'originalité qui nous submerge. De plus, le personnage est très attachant, et le public en redemanda plus d'une fois. Bref du sacrément bon Country-Blues.
Là, Candye Kane va faire son apparition. Sa première apparition. Tout comme Guy Davis, elle aura rythmé mon séjour à Cognac. Jocelyn me briefe sur le personnage et sur sa jolie pianiste (Lisa Otey). On les voit toutes les deux dans la cour du musée entrain de discuter, on voit son guitariste (Michael Fiume) également, son trompettiste. Tout ce petit monde est là avant de passer en coulisses.
Mais vers 21h devait débarquer Robert Lockwood Jr. Enfin pas tout de suite, comme chez BB King, son grand orchestre (cuivres, piano, orgue, guitare) fit quelques morceaux, avec chacun son petit solo. Puis la légende arriva.
A peine le temps de squatter sur l'herbe devant la scène que la troupe décapante de C.J. Chenier lança la fête dans les jardins publics de Cognac. Son zydéco fit mouche. Il voulait que ça danse, et je crois bien que ça dansait de partout !
Voilà une nouvelle journée qui commençait de nouveau bien ! On finit par s'y habituer ! A l'Eden Blues devait se produire l'autre grande figure de ce festival de Cognac : Guy Davis ! Première apparition en France aussi ! Il est tombé amoureux de la France, enfin de Cognac en tout cas, et du Cognac- Et nous de lui. Je pense que tout le monde a adoré ce type au charisme énorme, plein d'humour, qui se baladait parmi les festivaliers, toujours disponible. Il discutait avec tout le monde, essayait les guitares des Luthiers. Le genre de type qui a besoin de rencontrer du monde, de partager des choses. Il ne refusait jamais une occasion impromptue de jouer l'harmonica ou de sa guitare, avec des artistes connus ou non. On pouvait le croiser partout dans Cognac, comme beaucoup d'autres artistes.
Mais finalement, Franck Ash et son band apparût ! Du coup, en même temps que lui, d'autres concerts allaient commencer. Ses réglages ont du être refait à la hâte, etc. Mais il le donna son concert ! Accompagné par deux cuivres (dont je n’ai pas retenu les noms), et ses musiciens habituels ! Et quels musiciens ! enfin tout ça pour dire que le soul blues de Franck Ash m'a achevé ! Ma permanente n'a pas tenu :-)) Voilà, comme on dit avec mes potes, Franck Ash est un "Gros Dieu", ce qu'il fait est génial, et c'est un grand guitariste. Et puis sa section rythmique est vraiment impeccable et puis, c'est bien connu, un Gros Dieu ne se ballade jamais seul : Lionel Gaget, son pianiste, est vraiment excellent. Je l'avais vu boeufer, mais là, ce fut aussi une grande révélation. Il est très très fort, et créatif en plus, vraiment. Même Franck Ash semblait ébahi sur scène parfois, c'est du moins ce que je ressentais aux regards qu'ils s'adressaient ces deux là.
Mais à 21h devait débuter le concert particulier de Chris Thomas King ! Particulier, parce que Chris Thomas King soulève de nombreuses polémiques parmi la communauté blues : Quelle idée d'inclure du rap sur du blues ! J'allais pouvoir juger sur pièces ! Finalement, je ne fus pas choqué. D'accord, on se demande ce que ça vient faire là, mais bon, j'ai entendu pire. En fait, Chris Thomas King connaît la musique ! Moi, j'ai entendu du blues, du vrai blues, acoustique ou électrique, et je peux dire qu'il connaît son Blues. Mais il connaît aussi son rap, son rock'n'roll, son rock (tendance pearl jam), même sa fusion (rock pas jazz) ! Voilà, ce type fait de la musique, et bien ! il est passé de son rap blues, de Johnny Be Goode à Mannish Boy, sans problème et sans états d’âmes. Son batteur et son bassiste sont excellents, et s'adaptent bien à tout ça. Son bassiste m'a impressionné, et il a de quoi se régaler avec Chris Thomas, en slappant très souvent ! Donc si on veut écouter que du blues, forcément, parfois ça doit coincer !
Juste après, le blues de Mighty Mo Rodgers submergea la grande scène du Blues Paradise ! encore quelqu'un que je n'avais jamais vu en concert ! J'y retourne quand vous voulez ! Il a un groupe excellent, notamment ses deux guitaristes. Et son blues est très recherché, limite allégorique des fois, voire chargé de mysticisme !! Plus qu’un pianiste, c’est surtout un chef d’orchestre, et me semble t-il, un arrangeur et un auteur de talent !
Mais à 20h, on devait vivre un des plus beaux moments de ce festival. Rory Block joua son country blues sur la scène de l'Eden Blues. Quelle femme, quelle artiste, quelle voix, quelle guitariste ! Je ne l'avais jamais vue sur scène, j'espère la revoir ! La bouche ouverte pendant tout le concert (même en prenant des photos, c'est pour dire), elle m'emmena loin ! Quelque chose se dégage de cette femme, et quand on sait toutes les légendes qu'elle a connues, ça fait quelque chose. Finalement, elle rejoint en cela Robert Lockwood Jr ! Son jeu est excellent puissant et plein de grâce ! Et elle n'a pas besoin de prendre la guitare pour vous toucher, on s'en est rendu compte lorsqu'elle interpréta deux chansons a capella. Personnellement, c'est l'artiste qui m'a le plus ému avec Guy Davis et Catfish Keith.
je retournais au River Blues pour Guy Davis. Quel concert encore ! Non, décidément, je ne m'en lasse pas ! C'était vraiment agréable en plus. Un peu plus, et je me croyais sur le Mississippi !! Je ne vais pas me répéter encore une fois sur cet artiste ! Guy n'avait vraiment pas envie de quitter Cognac. D'après ce qu'il nous a dit, il a passé un moment extraordinaire ici. C'est quand même bien fait un festival où, et les artistes et les spectateurs sont heureux de bout en bout !!
J'avais adoré l'album des Marvellous Pig Noise. Il ne me restait plus qu'à être convaincu de leur prestation scénique. Il ne m'a pas fallu longtemps pour être sous le charme de ce quintet d'exception, et extra-ordinaire : Le clavier excellent et quand il se met à chanter, c'est pour donner une inflexion ryth'm'blues superbe à leur musique. Les deux guitaristes, dont l'un joue aussi de l'harmonica et l'autre du banjo, sont carrément grandioses. Bien sûr ils chantent tous les deux. Le batteur (si je puis dire) s'est construit une batterie home made, c'est le moins qu'on puisse dire ! Impossible à décrire, il faut le voir pour le croire. Et en plus, il joue au washboard, et il chante ! Et le bassiste, enfin le contrebassiste, enfin le Washtubbass player (sceau, balai, corde à linge, comme au tout début quoi !) est excellent. Excellent par son jeu, et par son air rigolard constant ! Leur musique est géniale, on y trouve de tout, le blues que l'on aime, avec des teintes de Gospel dans le chant, de ryth'm'blues, etc. Ce sont d'excellents chanteurs. Leur version de Come In My Kitchen est vraiment intéressante, une véritable cover bien faite et innovatrice. La fille sur l'album a été remplacée par le clavier, mais ça le fait tout aussi bien ! Qui a dit qu'on ne savait pas faire du blues en France ! Il n'existe aucun groupe comparable aux Marvelous Pig Noise !
Date: 15 août 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
photos de Akim
LGDG: bonjour Jean-Michel, l'écoute du CD "Hot'N'Spicy" du groupe Mo & The Reapers m'a littéralement scotché sur place... Comment peux tu expliquer ce "sens du blues" que vous avez?
Jean-Michel Borello: Disons que ça fait quand même un certain temps qu'on joue et qu'on respecte cette musique. Mo souffle dans son harmonica depuis 1978 et moi je gratte ma guitare depuis 1963.J'ai d'ailleurs un peu honte d'avouer ça, parce que je devrais être bien meilleur que je ne le suis. Mo est beaucoup plus virtuose que moi. Je pense que ses racines sahariennes l'ont naturellement disposé à "entendre" le Blues...
Pour moi, je collectionne les disques de blues depuis si longtemps, qu'à la longue je commence à comprendre quelle note faire à quel moment et comment la faire "bien" sonner et puis surtout à ne pas trop en faire. Le fait que j'ai habité quatre ans aux USA (New York, entre 85 et 89) m'a bien aidé aussi à sonner à peu près authentique, aussi bien à la guitare qu'au chant. On essaye d'y retourner à peu près tous les ans avec Mo, en jouant là bas avec tous ceux qui nous veulent bien.
On a toujours été très friands des jam session, on a joué avec à peu près tous les bluesmen qui sont passé par Clermont ou ailleurs: Memphis Slim, Eddy Clearwater, Little Mac, Louisiana Red, Wille Kent, Junior Wells , Otis Grand, Eddie Bo, Paul Orta, Mickey Baker, Champion Jack Dupree et plusieurs dizaines d'autres encore... Un quart d'heure avec ces types valent de longues heures de travail devant la platine cd, tu peux me croire...
Nos trois amis de la section rythmique ont assez vite compris comment ça devait tourner dans le blues, ce qui n'est pas franchement évident, contrairement à ce que beaucoup peuvent penser. On leur a fait écouter ce qu'il fallait écouter (les Aces, T Bone, Johnnie Basset, beaucoup de New Orleans...) Ils viennent surtout du jazz et sont donc bien habitués à écouter et à respecter les nuances. Ils nous ont beaucoup apporté au niveau de la rigueur et de la richesse harmonique .Ils sont avec nous depuis trois ans. Mo et moi, on se connaît depuis bientôt vingt ans, ça aide bien aussi au son d'ensemble!
LGDG: Peux-tu nous parler de tes préférences dans le blues, de ce qui "t'influence" le plus musicalement?
JMB: La première baffe que j'ai prise, je m'en souviens encore bien, c'était en 1962 à Nice, un copain avait trouvé le disque "Bluesville Chicago", les faces Vee Jay de Billy Boy Arnold (I wish you would...), de Eddie Taylor, Snooky Prior et Big Joe Williams(électrique!). A ma connaissance, c'était le premier disque de Chicago Blues qui soit paru en France, de façon très confidentielle bien sur!
A l'époque où tous nos copains de classe étaient branchés Chats sauvages et Johnny, ça avait quand même une autre allure! Ce son, ce mélange de guitare et d'harmonica est resté dans ma tête jusqu'à aujourd'hui et le Chicago Blues est assurément mon influence principale. Après, j'ai découvert les maîtres du genre: Muddy d'abord, puis Sonny Boy, Little Walter, Jimmy Reed et enfin le Wolf (avec Hubert Sumlin) qui m'a littéralement mis en transes à la première écoute! C'est d'ailleurs toujours le cas!
A travers ces grands maîtres, j'ai essayé de comprendre toute ma vie durant comment un guitariste pouvait accompagner un harmoniciste…Qu'est ce qu'on peut bien faire derrière pour que ça sonne " bien " ,pour le mettre le mieux en valeur? La réponse n'est pas forcément simple. C'est peut être la technique que j'ai essayé le plus de travailler.
Ca n'est que bien après, sur le début des seventies que j'ai découvert le blues dit "moderne", avec les trois King et le West Side Blues (Buddy Guy, Otis Rush et Magic Sam. Albert King est sûrement celui qui m'a le plus influencé de par la concision et l'intensité de son jeu. J'ai eu aussi une phase blues anglais, comme beaucoup de monde à la fin des sixties. J'étais un fan de John Mayall et surtout de Peter Green (beaucoup plus que d''Eric Clapton) qui est resté un de mes dix guitaristes préférés pour ce qu'il a fait avec Fleetwood Mac! J'étais toujours fourré à Londres pendant les vacances pour aller au Marquee voir ces types là!
Et puis est venu T Bone Walker, que j'ai pu voir à Lyon en 1968.La fluidité de ses phrases, insinuantes, élégantes, swinguantes sans effort m'a aussi profondément marquée. Avec Albert King, c'est le seul guitariste dont j'ai essayé de copier les solos note pour note...Et Bon Dieu, que j'ai eu du mal...Et c'est pas fini! Chez les modernes, j'aime Duke Robillard, bien sur et puis Ronnie Earl, Kid Ramos, Junior Watson, enfin tous ceux qui me paraissent avoir une approche "respectueuse" du Blues. Je ne crache pas sur les autres et je comprends bien qu'ils aient envie de faire autre chose, mais vraiment c'est pas mon truc...
Et puis il y a aussi Carl Weathersby, Johnnie Basset ,tous ces blacks d'aujourd'hui qui essayent tant bien que mal de maintenir la tradition de la musique de leur peuple..(lequel d'ailleurs s'en tape joyeusement le coquillard de tous ces vieux trucs...).
Je devrai parler aussi des grands anciens qui m'ont aussi fortement influencé, comme Son House, Charley Patton, et Big Bill Broonzy. Et les grandes individualités que furent John Lee Hooker et Lightnin' Hopkins. C'est un style de guitare à chaque fois très particulier. Je ne peux pas dire que j'en sois un grand spécialiste (comme Alain Giroux par exemple),mais j'aime beaucoup jouer leurs morceaux sur ma vieille guitare acoustique en essayant de ne pas trop les trahir.
Je pourrai citer aussi d'autres guitaristes, en dehors du Blues qui m'ont marqué: Scotty Moore et Cliff Gallup, les rois du Rock'n'Roll et puis aussi des jazzmen comme Charlie Christian , Grant Green et Kenny Burell. Ou encore Steve Cropper (ah, le solo de "Green Onions"!)
On ne peut pas dire que j'ai pris sérieusement des cours de guitare. J'ai essayé deux fois les stages avec Mauro Serri, mais c'était trop musicien pour moi... A New York, j'ai beaucoup appris avec mon vieux copain Charlie Hilbert, plus en jouant avec lui dans les bars nuit après nuit qu'en faisant les exercices qu'il s'évertuait à me faire faire... Mon travail s'est en fait beaucoup limité à jouer avec les disques que j'aimais et en essayant de piquer leurs trucs, comme beaucoup de monde, je pense. Bon, j'arrête là pour les guitaristes..
Vocalement, c'est plus difficile de citer des influences, mais il me semble que j'ai été influencé par Muddy, Jimmy Reed et le Wolf mais aussi par les Blues Shouters comme Joe Turner ou Jimmy Witherspoon. Plus le temps passe et plus j'essaie de sonner "naturel", sans forcer ma voix.Ca me parait être une évolution normale! Comme de se rendre compte qu'il y 'a des petits traits à la gauche du numéro 10 sur le bouton de volume de l'ampli !
LGDG: Est-ce que Mo partage tes préférences, ou a-t-il une approche différente?
JMB: Mo est bien sur plus intéressé par les harmonicistes, mais on partage en gros les mêmes goûts, basés essentiellement sur le Chicago Blues. Il a vraiment travaillé en profondeur les styles de Little Walter, de Sonny Boy Willamson (Rice Miller) et de Junior Wells. Il joue aussi bien dans le micro que devant, ce qui lui permet de varier les sons.
Il est moins puriste que moi, mais je dois reconnaître qu'il a un goût très sûr! C'est aussi un musicien très instinctif, marchant beaucoup au feeling, comprenant très vite ce qu'il y a à faire et qui m'a l'air d'avoir moins besoin de travailler que moi! Ce qui est un peu râlant à la réflexion...
Il est très à l'affût de tous les nouveaux harmonicistes qui sont sortis ces dernières années comme Gary Primich, Paul Orta, James Harmann , William Clarke ou Kim Wilson.
Vocalement, il me semble surtout avoir été influencé par Junior Wells.
LGDG: Ce CD est le 3ème de "Mo & The Reapers", peux tu nous résumer les 2 premiers et nous dire en quoi celui-ci est différent?
JMB: C'est effectivement le troisième cd que nous produisons avec Mo and the Reapers (qui existe depuis 1994 dans sa forme actuelle).
Le premier, "Blues on Highway 89" (c'est la route nationale qui traverse notre coin) été réalisé en une semaine, en juin 1996 aux studio Sound Factory de Beaumont, près de Clermont Ferrand. Nous avons choisi ce studio parce qu'ils travaillent encore avec une table 24 canaux analogique, ce qui nous semble donner un son plus chaud que le numérique habituel..Ce cd est composé essentiellement de standards du Chicago Blues pas trop rabachés. Nous avons enregistré d'abord tout le monde ensemble, live, puis repris les vocaux et certains solos, ce qui était possible, car les amplis étaient tous dans des cabines isolées, enregistré sur des pistes différentes. Cette méthode a un peu surpris les types du studio, plus habitués à enregistrer les instruments l'un après l'autre, mais ils s'y sont fait...
Pour le blues que nous pratiquons, tout de même essentiellement basé sur le feeling, il n'est pas question de travailler tous individuellement...Et tout faire en live aurait pris trop de temps...Sur un cd dont tu veux pouvoir être un peu fier, on ne peut pas laisser trop de plantages quasi inévitables en live... On a eu l'aide des cuivres des Hobos de Lyon sur certains morceaux qui s'y prêtaient. Ce sont de bons copains, j'avais un peu jammé avec eux lorsque j'habitais leur ville. C'est vraiment bien qu'ils font, ils jouent ensemble depuis plus de vingt ans...Et Didier Gascon, leur chanteur/guitariste est un sacré compositeur!
On a inclus dans ce cd le morceau "Dont get around much anymore", de Duke Ellington qu'on a un peu traité à la manière de Nat King Cole... Il est passé plusieurs fois dans l'émission que Patrick Verbecque faisait sur Europe.
Ma fille Suzy fait quelques choeurs aussi...Elle a du talent la minette, si elle voulait bien se donner la peine...De temps en temps elle monte avec nous balancer un "Turtle Blues" (de Janis Joplin) qui me donne des frissons à chaque fois!
Pour "let the good time roll" on a fait croire sur le livret qu'on était enregistré live au Tipitina de New Orleans, avec ambiance club et les Neville qui faisaient les choeurs derrière...Quelques types de Clermont un peu naïfs l'ont cru à un moment...
On a aussi passé pas mal de temps sur " Mistery train ", qu'on voulait rendre avec le son Sun d'origine. Je te dis pas les heures pour faire le son de la caisse claire... Le cd s'est plutôt bien vendu, essentiellement au cours de nos concerts. Avec le recul, on voit les défauts bien sur, les fautes de mixage et de production ,mais ça reste un disque dont on n'a pas honte! Et puis il y avait l'énergie !
Le 2°, "live at the Chicago Blues Festival" a été enregistré depuis la console de la sono, à la Maison du Peuple de Clermont, au cours du Chicago Blues Festival de 1999 (Avec Larry Garner, James Wheeler et Zora Young). Nous sommes des habitués des premières parties de ces concerts et on aime bien ça car c'est stimulant! Et on peut toujours jammer avec les vedettes à la fin! On enregistre en général ces prestations, car on connaît bien le type de la sono. Cette année là, en écoutant la cassette digitale le lendemain, on s'est rendu compte qu'elle n'était pas mal du tout. Nous jouons notre répertoire habituel de scène et nous sommes avec notre section rythmique actuelle (Professeur Stéphane au piano, Jean Yves à la basse et Stéphane aux drums). Ils sonnent bien, très soudés, sans fioritures...Et Professeur Stéphane prend des solos époustouflants! C'est dommage que le son de l'harmonica de Mo ne sorte pas très bien. J'ai un peu édité la bande sur mon ordinateur, avec Sound Forge, coupant quelques longueurs ici ou là. Et puis j'ai mis tout ça sur des Cd que j'ai copié à la maison. On se sert de cet enregistrement pour donner aux bars qui veulent savoir ce qu'on donne en scène. On n'a pas trop cherché à le vendre, seulement aux gens qui nous le demande.
Pour le 3° et dernier cd (Hot'N'Spicy), le plus " ambitieux " on a décidé de n'y mettre que des compositions à peu près originales (Je dis bien à peu près, car dans le blues, bon, bien malin celui qui crée vraiment)...Je m'y suis attelé quelques mois avant l'enregistrement (qui a eu lieu, toujours à Beaumont et toujours en une semaine en Avril 2000 et avec la même méthode que celle décrite plus haut) et c'est venu plus facilement que je ne le pensais...Le plus difficile, c'était de trouver idée un peu nouvelle pour chaque blues. Une fois ceci trouvé, ça allait presque tout seul . Comme j'avais encore en tête le festival de New Orleans, plusieurs thèmes ont tourné autour de la Louisiane: le vaudoo, les cajuns, le Festival lui même et un bar de Lafayette où nous nous sommes véritablement éclatés une nuit en jouant avec l'orchestre de Big Daddy, un excellent chanteur à la Bobby Blue Bland , excités que nous étions par des danseuses étonnamment sensuelles avec les petits frenchies...
Je me suis aussi servi de mon expérience new yorkaise pour parler du mythique Dan Lynch Café et de tous les copains que j'ai laissé la bas!
Pendant les quatre ans que j'ai vécu aux USA,il n'y a pas une semaine où je n'ai pas joué au Dan Lynch, surtout au cours des jams du dimanche après midi. Aujourd'hui, c'est une boite techno pour yuppies...Tout ceci est bien triste! New York n'est décidément plus ce qu'il était…
J'ai aussi eu l'idée d'écrire le "Free mason blues" en hommage à T Bone Walker (qui était maître maçon) J'avais écrit un long article sur le blues et la franc maçonnerie dans Soul Bag l'année dernière et le sujet m'avait passionné .Ceci avait été l'occasion pour moi d'entreprendre de longues et ténébreuses recherches, car ils n'en parlent pas trop les bougres!. En fait, beaucoup de bluesmen étaient maçons, j'ai été très surpris de l'apprendre: T Bone, Memphis Slim, Jack Dupree, Howlin Wolf, Son House, Fred Mc Dowell (on voit sa pierre tombale avec le compas et l'équerre au musée de Clarksdale) Sammy Price, sans parler des plus grands jazzmen: Armstrong, Duke, Count Basie.. Et d'autres encore!
Un autre morceau "Pension Funds blues " a été écrit sur un coup de colère contre la frénésie capitalistique qui s'est emparé de notre monde. Ras le bol, on dirait qu'il n'y plus que l'actionnaire qui compte! Je bosse dans une grande verrerie industrielle et il me semble que le travail, difficile mais passionnant qui s'y pratique mérite un peu mieux que d'être traité comme un mal nécessaire! L'ensemble du personnel est regardé avec soupçon comme étant du sureffectif potentiel et non pas comme la plus belle richesse de l'entreprise! J'espère bien que cette absurdité va cesser un jour, et c'est ce que je dis dans ce blues traité un peu à la manière de Johnnie Basset!
Enfin, j'ai inclus deux pochades qui m'ont bien amusé. Le premier est "They call me Mo", un morceau très Muddy Waters, avec slide et harmonica baveux ,dans lequel je fais dire des choses résolument machistes à Mo, qui n'est en fait pas du tout comme ça! J'ai d'ailleurs du changer le dernier couplet car il s'est énergiquement refusé de le chanter quand je le lui ai montré, hilare!
Et puis enfin notre modeste hit , le fameux "my computer aint workin any more" traité à la manière d'un 78t,avec craquements inclus, interprété par le grand Blind Joe CastleBridge et enregistré de façon prémonitoire vers 1936,à la manière de Bo Carter/Big Bill Broonzy. C'est l'histoire d'un type qui a des problèmes avec son ordinateur, et en particulier son hardware qui devient mou...Et tous les double sens paillards qui vont avec ça...
Les paroles ont été corrigées dans leur anglais parfois approximatif par mon vieux copain Yasha, californien de la montagne bourbonnaise et guitariste de vieux blues émérite. Il joue d'ailleurs sur "Computer blues" et "j'conduis un truck Nicolas" (le morceau cajun qui fait un malheur dans la région, car Michel Nicolas est un un transporteur important du coin et un bon copain. Il a été content que je parle de lui, même si Mo interprète cette chanson avec un accent cajun à couper au couteau).
On a eu pas mal de musiciens clermontois qui nous ont aidé sur ce cd en plus de Yasha et de sa délicieuse épouse Carrie (elle fait les choeurs sur Voodoo in my head, My computer aint workin et truck Nicolas) On a eu aussi les cuivres du Mojo Brass band, Pierre Guicquéro au trombone et Roger Latellerie au sax. Ce que fait Pierre sur l'intro de "Pension funds" m'a laissé pantois...La grande classe!
Les solos de violon de Voodoo et de Truck Nicolas sont joués par Jean François Mijeon qui lui aussi m'a impressionné, malgré le trac qu'il avait! C'était la première fois qu'il entrait dans un studio d'enregistrement!
Sur les morceaux plutôt acoustiques on a remplacé la basse de Jean Yves par la contrebasse légendaire de Jeff Tronelle, une grande figure vichyssoise, avec qui j'avais beaucoup joué à l'époque de Back Door Man, le premier groupe de blues auvergnat; entre 81 et 85. Mo jouait déjà dedans. Sur "Goin to Clarksdale" on a invité Jérome Piétri, une vraie légende de la guitare clermontoise. Je trouvais intéressant de dialoguer avec son style beaucoup plus moderne et technique que le mien... J'ai douté un moment au mixage que ça ne jure un peu trop avec le reste du cd mais en fin de compte ça s'intègre bien, un peu de Poppa Chubby dans notre style plutôt roots, pourquoi pas?
Un vrai duo qui a vraiment fonctionné, ça a été celui de HarpAïssa (un harmoniciste lyonnais avec qui j'ai joué pendant deux ans à l'époque où j'habitais cette ville) et de Mo, sur "Dan Lynch Café". Bon Dieu, ça a fait des étincelles! Ils ne se connaissaient pas mais ils se sont vite mesuré et apprécié, chacun dans un style bien différent, ce qui fait que ça a marché encore mieux que je ne l'espérais! Je sautais de joie derrière la vitre !
Les percussions ont été faites par Jean Guy Belli, quelqu'un avec qui je partage entre autres ma passion du Brésil (où j'ai vécu six ans, il y a longtemps, mais ceci une autre histoire !) Il apparaît surtout sur "Voodoo in my head" où on commence par une ambiance très bayou, avec des cris d'oiseau et de crapaud buffle (piqué sur un disque Occora, merci les mecs!) et sur la partie Professor Longhair du "New Orleans Memories" (qui est en fait un collage de plusieurs musiques louisianaises, Longhair, Brass band, Fats Domino, et Zydeco. On a coupé "Workin in the coal mine " au mixage, il aurait fallu plus de temps pour mieux le travailler. Dommage.)
A travers cet interview, je ne voudrais surtout pas laisser croire que j'ai été la pièce maîtresse de ce cd! Bon, d'accord, j'ai écrit les morceaux et j'ai eu de vagues idées d'arrangements, mais ça ne faisait pas tout, loin de là. Le principal, ce qui se joue et se chante à l'intérieur du cd, est le travail de tous les membres du groupe et ils s'en sont sorti magnifiquement, tant dans les rythmiques, à la fois souples et puissantes quand il le fallait ,que dans les solos.Ecoutez ce que fait Professeur Stéphane dans " Free Maçon Blues " et ce que joue Mo un peu partout ailleurs! Etincelant! Franchement, je ne les avait jamais entendu mieux jouer !
Bon voilà, à peu près tout ce que j'avais à dire sur nos productions ! Excuse moi si j'ai été un peu long, mais quand on est passionné, on a du mal à s'arrêter!
Je terminerai en précisant que tout ça est à vendre au prix de 120f le cd (envoi compris) en m'adressant un mail jeanmichel63@wanadoo.fr. Les paroles du 3° cd et des extraits en MP3 des 3 cd apparaissent sur le site: http://www.moandthereapers.fr.fm.
LGDG: Merci pour toutes ces révélations! Et alors, maintenant quels sont les projets de Mo and The Reapers?
JMB: Nos projets...Tu sais, dans le groupe, à part un ou deux, nous avons tous largement dépassé l'âge où nous rêvions de faire une grande carrière musicale ! Et vivre décemment du Blues aujourd'hui en France (et même aux USA) me parait un pari extrêmement difficile à tenir. Je sais que certains le font et je leur tire mon chapeau, mais franchement ça n'est pas une vie que j'aimerai bien mener...Si on n'est pas BB King, bien sur!
Non, plus sérieusement, ce qu'on aimerait bien, c'est pouvoir continuer à s'amuser en faisant ce qui nous plaît, sans compromissions...Ca aide à garder les neurones un peu frais...Et puis avoir le minimum de respect du public par rapport à ce qu'on fait, et qui est un travail que nous considérons comme honnête. Pour ça, on aimerait bien pouvoir sortir de temps en temps du circuit pas toujours très gratifiant des bars à bière. Et c'est vrai que lorsqu'on n'est pas un peu connu des quelques organisateurs qui comptent en France, on a du mal à rentrer dans le circuit des festivals...Surtout quand on habite Clermont Ferrand et qu'on a pas jusque là eu vraiment eu le temps ni l'envie de beaucoup rayonner en France! On espère que "Hot'n'Spicy" nous aidera pour ça!
Et puis, on aimerait bien que notre cd se vende suffisamment pour qu'on puisse vite en refaire un autre, on a encore tout plein d'idées, de compositions à enregistrer ,d'invités à faire venir et de blues à faire rouler! Help us to keep the Blues alive, folks!
LGDG: We'll help you! Merci Jean-Michel pour cette interview, et merci pour la musique de Mo & The Reapers!
Propos recueillis par Olivier de Lataillade, par e-mail du 18 au 22 août 2000
Contacts "Mo & The Reapers":
Date: 4 août 2000
De: Didier Taberlet <didlus@club-internet.fr>
photos 1 et 2 de Didier Taberlet, photo 3 de Jocelyn Richez
B&C : salut Lenny, en écoutant ton dernier CD « l'Estuaire », on s'aperçoit
qu'il y a une sacré évolution par rapport au dernier « les Clés du
paradis », tu expliques ça uniquement par la présence de Benoît Blue Boy
dans la réalisation du disque ou par d'autres raisons ?
Lenny Lafargue : en fait, dans ce disque je suis revenu vraiment à ce que
j'aimais, et à ce dont je m'étais écarté, parce que j'ai fait 2 autres
albums, dont le 2ème qui avait une certaine optique plus rock, simplement parce que
je l'avais fait avec un batteur qui voulait cette démarche, et aussi par un
mix qui était dirigé comme ça et que je n'ai pas trop controlé, mais
surtout parce que je pense que je m'étais un peu écarté à mon insu de ce que j'
aimais. Mais ce que j'aime profondément dans le blues, ce avec quoi j'ai
commencé, ce sont des gens comme Jimmy Reed, Freddie King, Slim Harpo, c'
étaient mes disques de chevet gamin, et c'est vrai que j'avais dévié un peu
de ça, et en finissant le 2ème album, j'étais un peu frustré du résultat
parce que ce n'était pas vraiment le son et l'optique que je voulais. Donc
Benoît, qui est un ami, je peux dire aussi un mentor qui m'a appris
beaucoup de choses, m'a remis un peu dans le droit chemin de ce que j'aimais. De
lui-même il m'a dit un jour, alors que je passais chez lui et que j'avais
ces nouveaux morceaux de « l'Estuaire », il m'a dit « ça c'est toi, c'est
ça qu'il faut que tu fasses ». Il savait que je connaissais vraiment le roots,
il m'a aidé à revenir à moi-même et à ce que j'aimais en amenant sa griffe,
et tout en me laissant ma personnalité. C'est pour ça que « l'estuaire »
est un disque qui me ressemble, et à partir de ce disque j'ai envie de
continuer dans cette voie.
B&C : tes prestations scéniques sont assez puissantes, comment à partir de
bases solides arrives-tu à improviser avec d'autres musiciens ?
LF : sur scène j'essaie à partir des bases du disque d'oublier le support
matériel du disque et de capter l'instant présent. Il y a des moments ou je
garde les trames du solo, la voix je m'en tiens souvent à qu'il y a, mais
si j'improvise, j'essaie à partir des trames d'improviser, d'aller chercher l'
instant présent.
B&C : Cahors, c'est la première fois que tu viens ?
LF : oui, on a été vraiment bien reçus, même c'est étonnant car c'est pas
tous les jours que je fais des festivals, pour moi c'est la citrouille qui
se transforme en carrosse là, et là on a été très bien accueillis, on joue
dans de très bonnes conditions, très bonne sono, c'est la paradis. Demain
on va peut-être retourner dans un bouge un peu miteux, mais c'est pas grave,
on aura vécu un bon moment.
B&C : tu chantes en français, tu composes tes textes en français, pourtant
il y a pas mal de puristes qui ne jurent que par le blues chanté en
anglais, tu dois sans doutes avoir un avis sur la question ?
LF : je ne veux pas dire qu'il faut faire en anglais ou qu'il faut faire en
français. Je veux juste dire qu'il faut faire ce qu'on a envie. Il y a des
supers groupes comme Swampini que je viens d'écouter, quand j'écoute ça je
me dis qu'il font vraiment un super blues en anglais. Par contre j'avais
vraiment envie de chanter en français, même si au début, quand j'ai démarré
dans les années 90, il n'y avait pas trop de nouveaux artistes qui
faisaient ça, à part Amar Sundy. J'ai sorti un disque en même temps que lui et on
était en 90-92 deux français qui refaisions du blues en français, et c'est
vrai qu'on s'est fait quand même un peu flinguer. Ca avait disparu puisqu'
avant il y avait eu quand même Bill Deraîme, Verbeke, Benoït Blue Boy qui
sont les pilliers et qui ont tout amené, c'est vrai aussi qu'il faut
apprendre à le faire, on fait toujours des erreurs au début, heureusement
qu'il y a les pilliers qui peuvent nous donner des conseils. Mais au début ça
a été dur, beaucoup de gens n'ont pas compris, ils se sont dis « il va
faire de la variété », alors que dans le dernier album que j'ai fait je
pense avoir prouvé qu'on peux faire du blues en français, que ça peux très
bien passer et que les gens peuvent être très contents avec ça. Il faut
simplement garder une certaine identité rythmique sur le support, parce qu'
après si on dévie trop sur des trucs variété, ça ne branchera pas les gens
dans le blues. Il faut garder le rythme du shuffle, le swamp, tout ces
trucs là. et trouver les bonnes paroles qui vont sonner, parce que le problème
du blues en français c'est de trouver les mots qui vont bien sonner.
B&C : le côté louisianais, tu nous a dis que ça faisait partie de tes
premières amours, tu peux nous citer des gens qui ont grâce à tes oreilles?
LF : côté louisianais, mon idole favorite c'était Slim Harpo, très jeune j'
ai acheté tous ses disques, pour moi c'était une perle, après des gens
comme Hopkins, Lil Son Jackson, et beaucoup d'autres, beaucoup de guitaristes
louisianais. et Benoît m'a complété énormément toute cette culture. Mais j'
avais déjà les bases. Là je pense que je suis revenu aux choses que j'
aimais, je les ai redécouvertes et j'ai re-appris des trucs dedans, parce
que je n'avais pas été assez à fond dedans, je pense que cet album que je
viens de faire m'a fait revenir à quelque chose qui est au fond de moi.
B&C : on constate en ce moment un regain d'intérêt pour le swamp blues, et
plus généralement le blues des années 50 aux Etats-Unis. Tu te sens proche
de toute cette branche de musiciens ?
LF : ouais, je ne suis pas un technicien, je ne suis pas très lettré, et
pour moi c'est un blues. « on branche une guitare et on cherche une
expression basique », on cherche surtout un groove et on colle un chant
dessus. Ce qui m'intéresse dans le côté 50's c'est pas la mode, mais c'est
une simplicité d'expression qui en fait n'est pas dépassée et anti-mode et
qui intéresse toujours les gens.
B&C : au niveau de tes musiciens on t'a vu ce soir avec Stan Noubard Pacha,
qui n'est pas sur l'album, ça s'est passé comment ?
LF : quand il s'est agit de jouer l'album, comme Benoît avait fait de
rythmiques de guitare, chose assez extraordinaire, puisque au début il m'
avait fait des guitares témoins et je lui ai dit « tes guitares elles sont
vraiment bien il faut les faire », et donc je l'ai poussé à faire les
guitares et on les a gardées. Donc après, pour tourner, je me suis heurté
au problème de trouver un guitariste qui avait une envergure, une étoffe. Stan
c'est vraiment une perle, il amène tout ce dont j'ai besoin, en plus c'est
le guitariste de Benoît, c'est vraiment un sacré guitariste.
B&C : tu comptes rester longtemps sur le succès de cet album. ?
LF : je vais continuer, parce qu'il faut que je contente mon producteur
Jean-Philippe Kaufmann avant tout, car il a pris des risques, il m'a donné
plus qu'un sacré coup de main, dans les mois l'année qui viennent,
j'aimerai bien refaire un disque avec l'acquis que j'ai pu avoir, l'expérience,
peut-être que j'arriverai à faire mieux et à vous satisfaire encore plus !!
(rires) mais ça va être vachement dur, mais enfin je vais essayer !!
B&C : merci Lenny !
Un grand merci à Etienne Lemaire <etiennelemaire@hotmail.com> de Radio
Béton à Tours pour sa collaboration, ainsi qu'à JP Kaufmann directeur du
festival de Cahors et à son équipe pour leur grande générosité et leurs
compétences.
Jazz à Vannes :
et Calvin Russel |
![]() |
Date: 20 août 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
photos: Pierre Mississippi Mercier <pj_mercier@yahoo.fr>
Ce fut pour moi l’occasion de découvrir Nico Wayne Toussaint et je dois dire que, comme tout le public du Parc de Limur, j’ai été subjugué par cet harmoniciste et chanteur. Il faut dire qu’il maîtrise parfaitement (c’est le moins qu’on puisse dire) le ruine-babines et que les musiciens qui l’accompagnent (guitare, piano, basse, batterie) ont un niveau exceptionnel. Jouant un blues très énergique, teinté d’une touche jazzy, chaque instrument a pu s’exprimer pleinement, le leader Nico leur laissant largement leur part du gâteau.
Mais Nico Wayne Toussaint ne se contente pas d’une technique irréprochable : il a su exprimer sa joie de jouer devant 1500 personnes, avec une modestie et une spontanéité qui lui ont assuré la sympathie du public. Dans son costume impeccable, sans jamais se départir de son large sourire, Nico Wayne Toussaint a dialogué avec le public, nous racontant entre chaque morceau (pendant que ses musiciens jouaient) des anecdotes de sa vie, ou expliquant l’origine du titre qu’il allait nous jouer. Il n’a pas hésité à quitter la scène pour monter tout en haut des gradins, tout en continuant à jouer de l’ harmonica sans micro au milieu des spectateurs : succès garanti !
Franchement, après un tel set, on pouvait se demander comment allait être accueilli le cow-boy Calvin Russel. Deux guitares folk, un piano (élecrique), une bouteille de Jack Daniel’s : la scène sembla soudain bien dépouillée… Quand le trio monta sur les planches et que le premier titre fut entamé, il y eut en effet une sorte de flottement dans le public tant le contraste avec le groupe précédant était important. La formule guitares acoustiques + piano est en effet moins " flamboyante ", mais l’expérience et le talent de Calvin Russel, alternant ballades folk et rocks ou blues plus rugueux, harangant le public en franco-américain, ont fait remonter la pression et le vieux briscard a très vite réussi à faire passer le courant.
Aux côtés de Calvin Russel, le guitariste était Van Wilks… L’accompagnant à la perfection en sachant rester discret quand il le fallait, il s’est complètement éclaté lors de ses chorus en nous faisant une démonstration d’à peu près tous les sons qu’il est possible d’obtenir d’une guitare folk ! Slides ravageurs d’un bout à l’autre du manche, bends puissants amenant la corde de Mi aiguë au niveau de la corde de Mi grave, bottleneck à 0,2 centimètres du chevalet, arpèges d’harmoniques, raclage de cordes, etc etc ! Une prestation qui avait de quoi enchanter tous les amoureux de la 6-cordes acoustique, mais peut-être un peu trop " hard " pour les néophytes qui auront trouvé le son trop métallique, voire brouillon par moments (ce qui bien sûr n’était pas le cas !).
Struttin' & Strollin' |
![]() Rag Mama Rag (Salaise 2000, photo Didier Taberlet) |
Date: 26 août 2000
De: Roland "loup Blanc" Malines
Avez-vous entendu le dernier Rag Mama Rag : " Struttin' & Strollin' " ?
Non ? ! Alors courez, courez vite l'acheter, le copier si vous n'avez
pas les sous, le voler si vous n'avez pas de graveur, il faut être fou
pour laisser passer ça ! Vous en voulez, des maîtres du blues, vous en
voulez ? Alors arrêtez de mouiller les pages de Soul Bag - ou des
magazines relatant les gloires posthumes - avec vos pleurs, vous avez
rendez-vous avec l'actualité. Ce n'est pas parce que les vieux ont
bouffé de la vache enragée qu'il faut l'imposer aux jeunes, il ne suffit
pas de prendre, il faut donner aussi !
Debbie et Ashley Dow ont la fibre, ils ne copient pas, ils créent, ils sont vivants ! Comment ignorer ce couple magnifique ? Le jeu en slide d'Ashley est insupportable pour les jaloux, le background de Debbie frise la perfection, je ne ferai pas le connaisseur en décrivant leur jeu : écoutez, achetez, ça vous plaira. Ou alors orientez-vous plutôt vers le rap. Sans dec' le degré de perfection de leur musique est ahurissant, ils méritent le plus grand respect. Fendez-vous de 100 et quelques francs si vous pouvez, vous serez récompensés au centuple. Alleluhia, Rag Mama est là, ne laissez pas passer la chance. |
De: Docteur Blues <jtravers@europost.org>
De: Jacques Filhol (fanzine TamTam de l'association Blues Qui Roule)
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