Et la France découvrit le blues: 1917 à 1962 par Philippe Sauret / La Gazette de Greenwood
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CHAPITRE VII
UN NOUVEAU SON ARRIVE EN FRANCE

 

 

          1) Les premiers disques de Rhythm and Blues.

 

          Apres guerre la musique noire change aux Etats-Unis. L’effort de guerre  entraîne une plus importante migration des noirs vers les grandes villes du nord et de l’ouest. Cette nouvelle population veut une musique beaucoup moins sophistiquée que celle qui existait avant la guerre. La grève ordonnée par la fédérations des musiciens, dirigée par James C. Petrillo, est aussi pour beaucoup dans le changement des goûts musicaux. Les grands orchestres, fautes de moyens financiers importants, disparaissent au profit de plus petites formations. Après 1945 de petites marques indépendantes naissent et viennent concurrencer les grandes marques sur le marché des race records: Specialty, Chess, Peacock, Imperial, Alladin, King, Ace... Le terme de race records est de moins en moins accepté.  Le Billboard, magasine chargé de noter les meilleures ventes de disques du pays, remplace le terme infamant par Harlem hit-parade, puis le 25 juin 1949 officialise l’expression Rhythm and Blues. Il a pourtant la même signification que race records : il sert à designer l’ensemble des disques vendus à destination du public afro-américain.

          Dès 1948, la marque Polydor propose en France un disque du saxophoniste et chanteur Eddie « Cleanhead » Vinson[1].  On peut lire à propos de ce disque : « Deux blues chantés par un chanteur sans prétention, mais qui chante vraiment le blues. L’orchestre interprète sans se distinguer particulièrement des arrangements standards »[2]. A partir de 1948 c’est au tour du label Decca de mettre plusieurs disques du saxophoniste Louis Jordan sur le marché français,[3] ainsi qu’un enregistrement du chanteur Big Joe Turner[4].

Enfin, le label Blue Star édite quelques disques du saxophoniste Illinoy Jacquet[5].

          Cependant, Vogue est la première marque à s’intéresser vraiment au marché du Rhythm and Blues, par l’intermédiaire de sa filiale Jazz Sélection. Selon le discographe Kurt Mohr, engagé chez Vogue en 1955, le choix des disques était fait par  « Charles Delaunay et le comité directeur, Albert Ferreri et Jacques Villali »[6]. A ces trois noms il faut ajouter celui de Léon Kaba. La marque achète les droits sur les labels américains King, Appollo, Modern, Chess puis Peacock et, à partir de 1950, met sur le marché français plusieurs disques de Wynonie « Mr Blues » Harris[7], Eddie « Cleanhead » Vinson[8] accompagné par le trompettiste Cootie Williams, Jimmy Witherspoon[9], Tiny Grimes[10], puis Earl Bostic[11], Slim Gaillard[12], Tiny Bradshaw[13], Pleasant Joe[14], Al Sears[15], Sonny Parker[16]...

          Dans le Bulletin du Hot Club de France ces disques reçoivent généralement un accueil enthousiaste. Ils servent de matière aux articles d’Hugues Panassié. Chez les partisans du be bop l’accueil est plus mitigé. Certains s’enthousiasment pour ces nouveaux enregistrements. En 1948 Léon Kaba et Albert Ferreri font un article élogieux sur Louis Jordan. Ils écrivent : « Les meilleures faces de Louis Jordan sont les boogies et les blues. C’est un showman de grande classe »[17]. En 1950 on peut lire dans un article consacré à Wynonie Harris : « Cette musique est tellement vivante, musclée , vibrante, excitante, sensuelle et trépidante, qu’il faudrait être de marbre pour rester insensibles »[18].

 Mais en 1949 le critique Otto Link écrit sur un des disques de Louis Jordan : « Choo Choo Ch’ Boogie (...) est à peu près totalement sans intérêt. Louis Jordan joue mal et chante en ayant l’air de s’embêter, ce qui est communicatif. Un Decca décadent (...). Le verso prouve que même quand cela cesse d’être un boogie, cela reste embêtant »[19]. En fait, les amateurs de be bop considèrent généralement le Rhythm and Blues comme du sous-jazz, sympathique, mais inférieur aux enregistrements de Dizzie Gilesppie ou de Charlie Parker. A partir de 1955 le suisse Kurt Mohr fait des articles et des discographies sur le Rhythm and Blues. Il se souvient : « Les Bill Dogget, Louis Jordan... Je faisais ça. On appelait ça du jazz, puis ça c’est appelé du RnB, le terme de jazz étant réservé pour Charlie Parker. Quand ça ne pouvait pas être dans le casier be bop les critiques de jazz n’en parlaient plus en disant que ce n’était que du RnB ». Il dit encore : « Hors à Jazz Hot, alors que j’avais fait une chronique délirante sur Honky Tonk (un morceau de Bill Dogget), l’équipe Clergeat-Malson trouvait que ce n’était que du RnB. Ils disaient : « Oui, ce n’est pas mal, mais ce n’est que du RnB » »[20].

 

          2) De nouveaux disques de blues.

 

          Des artistes comme Louis Jordan, Eddie Vinson ou Wynonie Harris pratiquent une musique urbaine, policée, très influencée par le jazz. Ors dans le même temps d’autres musiciens enregistrent une musique beaucoup plus dure. Elle est le fait de noirs qui viennent du Sud des Etats-Unis. Ils ont amené une musique moins sophistiquée, plus proche de leurs terroirs. Ils connaissent jusqu’au milieu des années 50 de bons succès commerciaux auprès des noirs. Il s’agit d’artistes comme Champion Jack Dupree, Howlin’ Wolf, Sonny Boy Williamson (Rice Miller), John Lee Hooker, Muddy Waters...

          En France, ces disques arrivent à la fin des années 40. Des 1949 l’A.F.C.D.J. propose un enregistrement du pianiste Leroy Carr[21]. Cependant, c’est encore la marque Vogue, par l’intermédiaire de Jazz Sélection, qui fait le plus d’efforts dans l’édition de ces nouveaux 78 tours : en 1949, elle propose un enregistrement de Champion Jack Dupree[22]. Ce dernier reçoit une bonne critique dans Jazz Hot : « Voila un véritable disque des « races series », chose assez rare en Europe (...). Champion Jack Dupree chante très agréablement et joue du piano d’une manière fort originale. Son style n’est certes pas comparable à celui d’un Jimmy Yancey, d’un Will Ezel ou d’un Romeo Nelson, mais il se dégage  de son jeu tourmenté une belle chaleur expressive. Il nous séduit par la saveur de son accompagnement si plein de nonchalance et de laisser aller »[23]. En 1951 Jazz Sélection édite un disque de Lonnie Johnson[24] et un autre de Muddy Waters[25]. En 1952 deux nouveaux disques de John Lee Hooker[26] et de Muddy Waters[27] paraissent. Puis en 1953 d’autres 78 tours de John Lee Hooker[28], de Muddy Waters[29], de Cecil Gant[30] de Roosevelt Sykes[31] et de Clarence « Gatemouth » Brown[32]. A cela il faut ajouter les enregistrements faits pour Vogue par Josh White et Big Bill Broonzy lors de leurs tournées en France.

En ce début des années 50 d’autres marques sortent aussi quelques uns de ces nouveaux disques de blues. Un mystérieux label, Jazz Society, dont le siège social se situe 12 rue Mouton-Duvernet dans le quatorzième arrondissement de Paris, édite en 1952 quelques 78 tours de Big Bill Broonzy[33], Texas Alexander[34], Lonnie Johnson[35], La Yas Yas Girl[36] Leroy Carr[37] et Washboard Sam[38]. La Voix de son Maître sort en 1951 un enregistrement de Leroy Carr[39] et un autre de Lonnie Johnson[40]. Columbia édite la même année un disque de Big Bill Broonzy[41]. RCA fait paraître deux 78 tours de T. Bone Walker en 1953[42]. Plus surprenant, un petit magasin de disque, le Record Shop Special, situé 36 rue de Moscou à Paris, propose un 78 tours de Cecil Gant[43] et un autre de Earl Hooker[44].  Enfin, François Postif par l’intermédiaire de son label Jazz Document, propose sur un disque deux enregistrements pirate de Cripple Clarence Lofton et Big Bill Broonzy[45].

          Comme on peut le voir, ces enregistrements sont peu nombreux : une bonne vingtaine de disques sur trois ans. A la vue des chiffres que donne la marque Jazz Document dans ses publicités[46] on peut estimer que chacun de ces 78 tours n’a pas été édité à plus de 500 exemplaires. C’est un choc pour certains des amateurs de jazz qui découvrent ces disques : un nouveau son arrive en France. Ces nouveaux blues offrent une alternative musicale pour ceux qui n’ont pas aimé le be bop. Jacques Demètre se souvient : « L’évolution du jazz vers le be bop me déplaisait. J’avais du mal à avaler les couleuvres Charlie Parker et Dizzie Gillespie. La maison Vogue et certaines associations d’amateurs de jazz comme l’A.F.C.D.J. ont commencé à éditer des disques de vrai blues. C’est comme ça que j’ai découvert Champion Jack Dupree, Muddy Waters, John Lee Hooker, Wynonie Harris, Eddie Vinson, Leroy Carr et Big Bill Broonzy bien sur, qui est arrivé peu de temps après en chair et en os. En découvrant tous ces musiciens, la grâce m’est tombée dessus ! Un véritable coup de foudre encore plus fort que celui que j’avais eu pour le jazz »[47]. Un intérêt nouveau nait pour ces enregistrements. Hugues Panassié se sert bien entendu de ces nouveaux disques pour faire ses articles sur le blues. Madeleine Gautier déploie toute son énergie à traduire la plupart de ces blues au fur et à mesure qu’ils sont édités par Vogue, Jazz Sélection ou Jazz Society : When My Baby Left Me d’Eddie Vinson[48], Long Distance Call de Muddy Waters[49], Goin’ Back Home de Leroy Carr[50], Train Time Blues de Cecil Gant[51]... Pendant plus de 10 ans Madeleine Gautier traduit une centaine de morceaux. En 1955 elle édite pour les membres du Hot Club un livre qui réuni toutes ses traductions[52].

 

          3) Les progrès techniques.  

 

          Le microsillon est inventé aux Etats-Unis à la fin des années 40 mais sa présence en France ne se généralise qu’à partir de 1954. Par le nombre d’avantages qu’il possède il joue un grand rôle dans l’arrivée du blues en France. Il offre d’abord une plus grande rentabilité pour les grandes compagnies de disques car il est moins cher à la fabrication. Ensuite, les microsillons sont plus solides : ils supportent mieux les transports que les 78 tours. Les importations de disques des Etats-Unis vers la France sont donc facilités. Les 33 tours et 45 tours sont protégés par des pochettes en carton qui, contrairement à celles des 78 tours, sont décorée.  Elles présentent souvent la photo de l’artiste et des notes, des renseignements sur lui. Le produit est plus attractif pour l’amateur de musique. Surtout, le microsillon permet un temps d’écoute plus grand. Les musiciens ne sont plus limités aux fatidiques trois minutes lorsqu’ils enregistrent en studio. On peut mettre d’avantage de morceaux, ce qui permet aux compagnie de disques de rééditer leurs catalogues. Comme le souligne le critique américain Felix Mankleid en 1955, « Les grandes marques, malgré les requêtes d’amateurs, étaient peu intéressées à rééditer leur ancien répertoire, qui dormait dans leurs archives (...). Cette situation a bien changé. On trouve aujourd’hui des rééditions dans un plus grand nombre de catalogues que jadis, et les compagnies semblent heureuses de sortir les anciennes matrices, car les ventes s’annoncent bonnes »[53].

          C’est la marque London qui jusqu’en 1957 édite le plus de microsillon sur le blues en France. Dans le cadre d’une série intitulée Origin of Jazz, elle propose une vingtaine de 33 tours comprenant beaucoup de faces jamais éditées auparavant. Dans cette anthologie on trouve les noms de Ma Rainey[54], Blind Lemon Jefferson[55], Ida Cox[56], Cripple Clarence Lofton[57], Pete Johnson[58]... ainsi que plusieurs compilations consacrées à des pianistes de boogie woogie[59] et à des classic blues singers[60].

          La marque pirate Jazz Society fait paraître plusieurs albums en 25 cm et 33 tours consacrés à Big Bill Broonzy, Sister Rosetta Tharpe, Georgia White, Lonnie Johnson et Tampa Red[61]. 

          RCA édite aussi une anthologie à partir de 1955, qui s’intitule Jazz Classic. On y trouve des enregistrements de Louis Jordan[62], Jimmy Yancey[63], Albert Ammons et Pete Johnson[64]. Vogue et Jazz Sélection font paraître plusieurs enregistrements de Jimmy Yancey[65], Cripple Clarence Lofton[66], Sammy Price[67] et Big Bill Broonzy[68]. La marque Columbia réédite des blues de Bessie Smith[69]. Barclay distribue plusieurs 45 tours de Big Bill Broonzy sur Mercury[70]. Sa filiale Blue Star sort en 1955 un album sur Meade Lux Lewis[71]. La marque Coral propose deux 45 tours de Sammy Price et de Pete Johnson[72]. Pathé-Marconi, qui distribue la marque américaine Capitol, édite plusieurs 45 tours de T. Bone Walker et de Leadbelly[73]. Enfin, une association d’amateurs de jazz, la Guilde du Jazz fait paraître un disque intitulé Une soirée avec Jimmy Yancey[74].

          A partir de 1954, date de la généralisation du microsillon, le mouvement be bop, selon Kurt Mohr, a perdu le coté créatif de ses débuts. Le 33 tours a un effet pervers sur les enregistrements des musiciens de be bop. Selon Kurt Mohr : « Charlie Parker enregistrait des morceaux sur 78 tours qui duraient 3mn. Jusqu’au moment du « Long Play ». Ensuite il apparaît dans les Jazz Hot Philarmonic qui pour moi sont chiants. C’est le début de la dégénérescence du jazz. C’était du sport plus qu’autre chose. Tous alignés debout chacun joue des solos le plus fort, le plus vite, le plus précis possible. A ce moment la il y a le Chicago Blues qui arrive. Les premiers Muddy Waters (...). J’ai arrêter de fouiller dans les disques de jazz »[75]. Dès lors, avec Jacques Demètre, il se passionne pour le blues, fait de nombreuses recherches discographiques et quelques articles dans Jazz Hot.      

          Nous le voyons, l’arrivée du microsillon  fait augmenter le nombre de disques de blues disponibles en France à partir de 1954. Malheureusement ces disques, comme les 78 tours, sont édités en nombres restreints. Les enregistrements de blues en France restent insuffisants pour les amateurs. Ceux-ci vont souvent en Suisse ou en Angleterre pour completer leurs collections. Hugues Panassié consacre d’ailleurs régulièrement dans son Bulletin du Hot Club de France des rubriques intitulées Disques trouvables en Suisse ou Disques trouvables en Angleterre[76]. A partir de 1954 Hugues Panassié met en place dans son magasine un système de disques aux enchères. Des disques importés  directement des Etats-Unis sont proposés à l’unité. L’amateur qui fait l’offre la plus forte achète le disque. On trouve dans ces ventes aux enchères beaucoup d’enregistrements d’artistes de blues : Barbecue Bob, Kokomo Arnold, Casey Bill Weldon...[77] Enfin, en dernier recours l’amateur peut faire importer directement des Etats-Unis. Jacques Demètre se souvient : « Il y avait un marchand et collectionneur américain qui s’appelait Ray Avery à Los Angeles ou San Francisco, qui envoyait des listes de disques à ses correspondants, dont je faisais partie. Comme il était sur place il nous proposais tous les disques Alladin, Imperial, Modern, RPM... Il y avait de quoi devenir fou »[78].      

              

 

 

 

 



[1] Eddie Vinson, Old Maid Boogie / Kidney Stey Blues (Polydor 580. 044).

[2] Jazz Hot n° special, janvier 1948, page 29.

[3] Louis Jordan, That’s Chick’s Too Young to Fry / Choo Choo Ch’ Boogie (Decca 60. 039), Beware / Texas and Pacific (Decca 60. 155), How Long Must I Wait for You / Barnyard Boogie (Decca 60. 198), Don’t Try Baby / Baby, It’s Cold Outside (Decca 60. 345), Look Out / Early In the Morning (Decca 60. 134)... 

[4] Big Joe Turner, Piney Brown Blues / 627 Stomp (Decca 60. 583).

[5] Illinoy Jacquet, You Left Me Alone (Blue Star 166).

[6] Interview exclusive de Kurt Mohr réalisée le 31 janvier 1997.

[7] Wynonie « Mr Blues » Harris, Sittin’ on it all The Time / Baby Shame on You (Jazz Selection 615), Oh, Baby / Teardrops from my Eyes (Jazz Selection 671)...

[8] Eddie « Cleanhead » Vinson, Somebody Stole my Cherry Red / Wineda (Jazz Selection 613), Jump and Grunt / Queen Bee Blues (Jazz Selection 636)... 

[9] Jimmy Witherspoon, Take Me Back Baby / Jump Children (Jazz Selection 649).

[10] Tiny Grimes, Tiny’s Boogie (Jazz Selection 570).

[11] Earl Bostic, No Name Blues / Wrap Your Trouble in Dreams (Jazz Selection 616).

[12] Slim Gaillard, Queen Boogie / Voot Boogie (Jazz Selection 700).

[13] Tiny Bradshaw, Bradshaw’s Boogie / Walk That Mess (Vogue 3042).

[14] Pleasant Joe, Levee Camp / Saw Mill Man Blues (Jazz Selection 754).

[15] Al Sears, Baltimore Bounce / Now Ride « D » Train (Vogue 3082).

[16] Sonny Parker, Worried Life Blues / Money ain’t Everything (Vogue 3341).

[17] Léon Kaba et Albert Ferreri, Louis Jordan, in Jazz Hot n° 26, decembre 1948, page 10.

[18] Pierre Cressent, Wynonie « Mr Blues » Harris, in Jazz Hot n° 50, decembre 1950, page 22.

[19] Jazz Hot n° 31, mars 1949, page 23.

[20] Interview de Kurt Mohr realisée le 31 janvier 1997.

[21] Leroy Carr, Alki Blues (A.F.C.D.J. 029).

[22] Champion Jack Dupree, Fisherman Blues / County Jail Special (Jazz Selection 559).

[23] Jazz Hot n°41, fevrier 1950, page 26.

[24] Lonnie Johnson, Drunk Again / Jelly Roll Baker (Jazz Selection 666).

[25] Muddy Waters, Rollin’ and Tumblin’ / Walkin’ Blues (Jazz Selection 751).

[26] John Lee Hooker, Whistlin’ Blues / Hoogie Boogie (Jazz Selection 762).

[27] Muddy Waters, Long Distance Call / Hello Little Girl (Jazz Selection 764).

[28] John Lee Cooker, Stomp Boogie / Moanin’ Blues (Vogue 123).

[29] Muddy Waters, Louisiana Blues / Evans Shuffle (Vogue 133).

[30] Cecil Gant, Syncopated Boogie / Hey Boogie (Vogue 3323).

[31] Roosevelt Sykes, Fine and Brown / Too Hot To Hold (Vogue 3297).

[32] Clarence « Gatemouth » Brown, Just Got Lucky / Baby Take It Easy (Vogue 3342).

[33] Big Bill Broonzy, Bull Cow Blues / How You Want It Done (Jazz Society 514), Rock Me Baby / Number 0158 (Jazz Society 528), Down and Lost My Mind / Messed Up In Love (Jazz Society 562).

[34] Texas Alexander, Frisco Train Blues / Work Ox Blues (Jazz Society 594).

[35] Lonnie Johnson, Saint Louis Cyclone Blues / Sweet Woman (Jazz Society 597).

[36] La Yas Yas Girl, Got The Blues For My baby / Easy Towing Mama (Jazz Society 598), See Saw Blues / Evil Old Nightmare (Jazz Society 600).

[37] Leroy Carr, Shady Lane Blues / Mistreater Blues (Jazz Society 515).

[38] Washboard Sam, I’m a Prowlin’ Groundhog / Don’t Teas My Clothes (Jazz Society 601).

[39] Leroy Carr, Six Gold Feet The Ground / Goin’ Back Home (La Voix de son Maitre SG 323).

[40] Lonnie Johnson, Heart of Iron / When You Feel Lowdown (La Voix de son Maitre SG 322).

[41] Big Bill Broonzy, Lookin’ Up at Down / Night Watchman Blues (Columbia BF 384).

[42] T. Bone Walker, News for My Baby / Cold Cold Feeling (RCA CID 786); I Got the Blues Again / Get These Blues of Me (RCA CID 78621).

[43] Cecil Gant, Train Time Blues / Sloppie Joe ( Record Shop Special 01).

[44] Earl Hooker, Blue Guitar Blues / Race Track ( Record Shop Special 02 ).

[45] Cripple Clarence Lofton / Big Bill, You’ve done done Your Play-house / Brown Skin Gal (Jazz Document 003).

[46] Bulletin du Hot Club de France n° 26, mars 1953, page 21.

[47] Interview de Jacques Demetre réalisée le 23 janvier 1997.

[48] Bulletin du Hot Club de France n°9, juin-juillet 1951, pages 5 et 6.

[49] Bulletin du Hot Club de France n°18, mai 1952, pages 5 et 6.

[50] Bulletin du Hot Club de France n°27, avril 1953, page 11.

[51] Bulletin du Hot Club de France n° 34, janvier 1954, page 9.

[52] Madeleine Gautier, Blues, Ed. du Hot Club de France, Coll. Pocket Jazz Book, 1955.

[53] Felix Mankleid, Le micro-sillon demeure le grand miracle de la « nouvelle révolution », in Jazz Hot n° 98, avril 1955, page 27.

[54] Ma Rainey vol 1 (London AL 3501).

[55] Blind Lemon Jefferson (London AL 3508), The Folk Blues of Blind Lemon Jefferson (London AL 346).

[56] Ida Cox (London AL 3517).

[57] Cripple Clarence Lofton (London AL 3531).

[58] Pete Johnson (London AL 3549).

[59] Pionneers of Boogie Woogie (London AL 3506), avec Cow Cow Davenport, Charlie Spand, Jimmy Yancey...

[60] The Great Blues Singers (London AL 3530), avec Ma Rainey, Bertha « Chipie » Hill, Ida Cox...

[61] Big Bill Broonzy (Jazz Society BLP 6 ), Sister Rosetta Tharpe (Jazz Society LP 20), Georgia White (Jazz Society LP 19), Lonnie Johnson / Tampa Red (Jazz Society LP 14).

[62] Louis Jordan (RCA CID 90503).

[63] Jimmy Yancey (RCA A. 130 228).

[64] Albert Ammons, Pete Johnson (RCA A. 130 225).

[65] Jimmy Yancey ( Jazz Selection 50. 019).

[66] Cripple Claence Lofton (Jazz Selection 5021).

[67] Sammy Price (Jazz Selection 500. 045).

[68] Big Bill Bronzy (Vogue LD 030).

[69] Bessie Smith (Columbia ESDF 1019).

[70] Big Bill Broonzy (Mercury MEP 14. 105 et MEP 14. 106).

[71] Meade Lux Lewis (Blue Star GEP 125 1999).

[72] Sammy Price (Coral ECV 18 1031) et Pete Johnson (Coral 40-011).

               

[73] Leadbelly (Capitol EAP 1-369) et T. Bone Walker (Capitol EA 1-370). 

[74] Jimmy Yancey, Une soirée avec Jimmy Yancey (La Guilde du jazz J 1023).

[75] Interview de Kurt Mohr réalisée le 31 janvier 1997.

[76] Bulletin du Hot Club de France n° 11, octobre 1951, page 16.

[77] Bulletin du Hot Club de France n° 39, juillet 1954, page 32.

[78] Interview de Jacques Demetre réalisée le 23 janvier 1997.


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