La Phonothèque de Greenwood

La phonothèque de Greenwood n'est pas un top 50 du blues!

Sans autre ambition que de donner chaque mois la sélection des disques qui tournent le plus sur les platines des abonnés de "La Gazette de Greenwood", que ce soient des nouveautés ou de vieilles galettes!
Chaque disque est brièvement commenté pour... vous donner l'eau à la bouche!


pour envoyer une sélection, écrire à : phonotheque@hotmail.com (réservé aux abonnés à "La Gazette de Greenwood")
Sur cette page:
Mars 2000: n°7
Janvier 2000: n°6

autres sélections de disques:
n° 3 à 5(Sept à Déc 1999)
n° 0 à 2 (Juin à Aoüt 1999)

78 tours Grennwood


La Phonothèque Greenwood n° 7 (Mars 2000)


@Stavin' Chain (Ruf Records)

A l'origine, Stavin' Chain est un duo composé de Garson Capps et John Lawrence. Le nom est tiré du folklore local et immortalisé par Jelly Roll Morton dans sa chanson "Winnin Boy". Stavin Chain figure légendaire du folklore noir qui désigne un type bien monté et qui sait bien s'en servir pour le plus grand bonheur de ses partenaires…..
Dans ce disque, ils sont secondés par une grosse machine rytmique et par un Hammond B3. L'ensemble donne un son et un felling enorme. Pas besoin de lire les notes de la pochette. Posez le disque sur la platine et laissez vous partir direction la nouvelle orleans. Une véritable soupe de soul, de blues et de funk assaisonnée lourdement de poivre de cayenne ,d'un peu de sel, et tout ça cuit à gros bouillons avec la voix trempée de kérosène de Garson Capps. Remuez bien fort avec les ustensiles cordés de John Lawrence.
Ce disque est aussi varié que les titres qui y figurent tout en restant dans un esprit bien New Orleans - Poison - Ike - Harley Davidson - Charlie love and the country girl - Bible - Bloodshot Annie - El Guapo - Monkey businnes - Train.
Dr John, Santana, Steppenwolf viennent se rappeler un peu à vos bons souvenirs pendant que le disque tourne sur la platine.

Johnny Guitar



@ "Live Jimmy Witherspoon & Robben Ford" - Editions "Avenue Jazz"

C'a été enregistré apparemment en 76, robben ford a l'air d'avoir tout juste une vingtaine d'année. C'est pas un des meilleur album de Jimmy whitherspoon ,mais par contre, rien que pour le jeux de robben ford, ça vaut le détour. Un jeu vraiment blues, tout en finesse, intelligence et feeling. Rien a voir avec le jeu actuel de robben ford, qui est toujour excellent, mais la, sur cet album, son style est vraiment plus dépouillé (sauf dans un ou deux morçeaux plus jazz). Je crois qu'un morceau comme "Goin down slow" est une petite leçon de feeling.
Low down dirty shame - Goin'down slow - Kansas city - Past forty blues - walkin' by myself - No rollin' blues ...

Zig


@ Deborah Coleman "Where Blues Begins" - Blind Ping Records, BPCD 5048, 1999
Reconnue comme une récente révélation du blues électrique, Deborah Coleman nous livre ici un album au caractère bien affirmé. Ses principales influences sont à chercher du côté du British Blues, et si ça se ressent elle n'en affirme pas moins un style propre et chaleureux. Accompagnée d'un véritable groupe soudé dans la même musique, Deborah nous enchante de sa voix pleine de feeling et de ses chorus de guitare saturée juste comme il faut.

Olivier "Uncle Lee"


@ Catfish Keith "Pony Run" - Fish Tail Records, FTRCD 006, 1999
Celui qui a été sacré "Roi de de la Slide Guitar" mérite bien son titre et ne se ménage pas pour nous donner le meilleur de lui en nous offrant deux compositions personnelles et dix standards revus et corrigés dans le plus pur respect de l'esprit des maîtres du genre. Pas de compromis possible: ce disque est un véritable chef d'oeuvre du blues acoustique (comme les autres albums de Catfish d'ailleurs!). Accompagné au piano sur quelques titres, Catfish Keith torture sa National Reso-Phonic Guitar pour nous livrer son âme... Faites comme le diable: profitez-en!

Olivier "Uncle Lee"


@ Chris Whitley "Live at Martyr's" - Fargo Records FA20022

Enfin un live solo du sieur Whitley... Après un premier album torché de main de maître malgré une "légère" surproduction de Daniel Lanois, un second album tout aussi réussi mais franchement garage, et 2-3 autres galettes pour le coup plus qu'anecdotiques, Chris Whitley revient avec ses marcels et ses National pour cet album brut de fonderie, voix, guitare et boot qui tape la mesure... Et ça décape méchamment, 14 piécettes fragiles et habitées, sur le fil du rasoir, avec un superbe picking bien sale et le bottleneck qui dérape, avec en prime une voix qui n'essaie pas de se prendre pour Howlin' Wolf, ce qui donne une réelle personnalité à ce bonhomme attachant qui avance tranquillement sans se soucier ni du business, ni des puristes. A découvrir ou redécouvrir.

Olivier "Mad Shuffle"

@ Last American Virgin - Dixiefrog DFGCD 8498

Ouhlalalalalalalah!!! La claque!!! Ceux qui désespèraient de trouver en ces temps de disette un VRAI combo de pub-rock US high-energy, gorgé de blues et de soul, sont priés de se ruer sur cet objet... Last American Virgin, c'est Shea, une chanteuse-gratouilleuse entre Janis Joplin et Chrissie Hynde grande période, leadant un band minimaliste entièrement vouée à sa cause et à celle de ses compos.
On imagine une jam-session avec les Fabulous Thunderbirds et le MC5, Lynyrd Skynyrd et les Stooges d'Iggy, brûlots blues-rock incandescents, mid-tempos lancinants mais toujours près de l'os, tout y passe... Bref, l'alternative idéale au dernier Shania "Bitch" Twain comme cadeau pour votre belle-mère fan des divas pop US... Au fait messieurs, pas d'emballement, au vu de la jacquette, je doute franchement que la dame soit réellement "the last american virgin"...

Olivier "Mad Shuffle"


La Phonothèque Greenwood n° 6 (Janvier 2000)


Mercy "Tribute to Slim Harpo" (Tempo CP 1023) email : mercyband@aol.com

Il y a des rencontres sur le Web qui font plaisir, une certaine idée de l'esprit blues... Ainsi la semaine dernière, je reçois un mail de Franck Marco, lequel est batteur chez Mercy un groupe de blues du sud de la France. Il me félicite pour mon site et le détail ne lui échappe pas : je suis un fan de Slim Harpo. Justement les Mercy ont enregistré un CD autoproduit entièrement consacré à Slim. Mon sang ne fait qu'un tour quand par retour de courrier, il me propose de m'envoyer gratuitement le dit CD... Après la première écoute, je ne retrouve pas trop mes marques avec les titres originaux, mais pas grave, le trio les fait oublier. Ils ont le groove les petits, la rythmique basse-batterie assure méchament ! Il faut mieux quand on reprend du swamp blues. A la guitare, Jean-Paul domine sans problème solo et rythmique à la manière d'un Jimmy Vaughan, le petit plus c'est son jeu précis en slide sur certains titres. Un groupe français majeur, bien dans l'époque, pas de nostalgie lourdingue, on dépoussière le genre sans le casser. Une petite remarque je trouve les enregistrements un peu sur-produits, attention à la reverb ... Enfin j'espère voir bientôt le Mercy Blues Band en concert sur Paris, car les mecs voyagent à la vue de leur bio déjà bien remplie...

Le Doc


Abu Talib "The Real Thing At Last" (Son Pat Records, 1994, SPR.001)

A priori difficile à trouver ce disque... alors si vous le voyez dans le bac d'un disquaire: foncez, achetez le à n'importe quel prix! c'est un petit chef d'oeuvre du blues... Guitare (électrique) à mi-chemin entre le Delta Blues et le Jazz. Style pur et délié, voix chaude et sincère. Abu Talib interprète seul tous les morceaux (sauf un titre sur lequel l'accompagne un bassiste): chant, guitare et harmonica. Il assure à la fois la guitare rythmique et lead (enregistrée en overdub, rassurez-vous!), parfois au bottleneck.

Olivier "Uncle Lee"



Blues Against Racism - (On A Faim! Label, OAF D033, 1999)

Sorti en Janvier 2000, ce disque regroupe 17 groupes ou artistes, dont 15 nous régalent de bons vieux blues magnifiquement interprétés ou de compositions originales qui méritent l'attention de tous les amateurs de blues (les 2 autres titres pouvant plaire aux amateurs de rock et de... rap!). Du picking de Roland Malines jusqu'au rugueux blues chicagoïen de The Blues Fellows, en passant par le big band de Guitar Crusher et le blues teinté d'Afrique de Tao Ravao ou le direct-Memphis-pur-jus du groupe de David Evans, cet album très varié ne peut que plaire par sa diversité. Une bonne musique pour une bonne cause...

Olivier "Uncle Lee"


The Paul Butterfield Blues Band (Elektra, 1965, 7559-60647-2)

Les débuts du BLUES-ROCK aux USA... Paul Butterfield, Mike Bloomfield, Elvin Bishop, Mark Naftalin, petits jeunes blancs becs de Chicago recrutent Jerome Arnold et Sam Lay, rien moins que la section ryhtmique d'Howlin'Wolf pour enregistrer en 1965 cet album de légende. Par la suite, ils inventeront aussi le BLUES psychédélique, nous en reparlerons.

Pierre "Slide" Mercier


Dr Feelgood "Live at the BBC 1974-75" (Grand Records, 1999, Grand CD22)

Quand la veille dame anglaise fouille dans ses greniers, elle trouve ça ! Feelgood avec Wilko Johnson à la guitare (et au sprint), la grande époque, à peine sortis des pubs pour grimper à l'assaut des charts, quelle énergie !

Pierre "Slide" Mercier

"Tribute to Lee Brilleaux" (Outside Records, 1998, OUT98001)

Enregistré par tous les groupes français de vrai rock teigneux : Little Bob et les Dogs et beaucoup d'autres moins connus mais tout aussi excités.

Pierre "Slide" Mercier



The Groundhogs "Hogs in Wolf's Clothing" (HTCD Records, 1997, HTDCD81)

Je parlais d'Howlin' Wolf : voici, enregistré en 1997, un bel album de reprises du petit Chester Burnett. Toujours le son Groundhogs (même si le personnel change, sauf Tony, bien sur) c'est à dire : rythmique implacable et guitare fambloyante. Je l'aime un peu moins que le "Muddy Waters SongBook" chroniqué précédemment parce que Tony ne peut évidemment pas rivaliser avec le Wolf pour le chant. C'est quand même belle démonstration de ce qu'on peut faire avec des standards quand on y apporte sa touche personnelle. Interprétations donc, et non reprises.

Pierre "Slide" Mercier

"The Inner Flame, a Tribute to Rainer Ptacek" (Atlantic/EastWest)

Le 12 novembre 1997, Rainer Ptacek s'éteignait, victime d'une tumeur au cerveau, non sans avoir auparavant écrit une des plus belles pages du blues contemporain et influencé une bonne moitié de la scène du rock underground US des années 80 et 90... On retrouve donc sur ce CD Robert Plant et Jimmy Page, qui vouaient une admiration sans borne au bonhomme, Emmylou Harris, Evan Dando, et bien sûr Howe Gelb, son complice et ami de toujours, ainsi que quelques autres artistes... Notons que Rainer est présent sur une grosse partie du disque, les fonds devant lui être reversés afin de payer ses soins... Hélas trop tard... Le public aurait mieux fait d'acheter ses disques plutôt que ceux de Gary Moore, ça aurait au moins été plus utile...

Olivier "Mad Shuffle"

G. Love & Special Sauce "Coast To Coast Motel" (Okeh/Epic/Sony)

Si le premier album du sieur Garreth Dutton et de sa sauce si spéciale (Jeff "The Houseman" Clemens on the drums & The Marshmellow Man Jimmy Jass Prescott on the upright bass) avait de fort relents de blues urbain mâtiné de hip-hop, là, on descend plein pot vers le sud, direction New Orleans... Et il fait chaud, chaud, TRES chaud et TRES moîte... Caraï!!! Quel groove!!! Une section rythmique hallucinante qui soutient une Eko vert pailletté avec 25 potards noyée dans le trémolo, on oscille entre jazz Nouvelle Orléans bien salace et country blues habité, le tout produit par le génial, on ne le dira jamais assez, Jim Dickinson. Evidemment, ceux qui sont toujours persuadés que le blues des années 90, c'est Lucky Peterson, passeront ici leur chemin.

Olivier "Mad Shuffle"





 

autres sélections:  

n° 3 à 5 (Septembre à Décembre 1999)

n° 0 à 2 (Juin, Juillet et Août 1999)

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