Tommy Castro au New Morning(Paris) et à Besançon: l'effet KissCool de la sauce à la Strato |
Date: 9 Mars 2000
De: Arnaud Labouebe <arnaud_vh@yahoo.fr >
Comme l'indique le sujet, ce soir j'étais au New
Morning pour y voir et entendre Tommy Castro dont, je
dois bien reconnaitre, je ne connais aucun album. Donc
j'étais au New Morning et qu'ai je vu ? En première
partie, un groupe de blues chantant en français un
blues dont la maitrise instrumentale était sans
faille. Ils ont, parait-il plusieurs albums à leur
actif dont les deux derniers chez dixie frog.
Après une petite heure de chauffe, notre bluesman de l'ouest
prend sa strato et envoie la sauce.
Et là, j'en suis toujours pas revenu. Moi qui ne connaissais pas, je
suis passé de l'état d'ignorant à celui de fan. Le
monsieur Castro nous a délivré son "soul blues" (dixit
le chef de cérémonie) d'une qualité fantastique. Le
bonheur communicatif des musiciens ajouté à leur
maitrise des morceaux m'ont régalé durant deux heures.
Ce qui est remarquable dans chaque morceau c'est que
les musiciens y font transparaitre leur plaisir de
jouer et leur entrain.
Ces mêmes musiciens, en plus de
la musique assurent le spectacle notamment l'excellent
bassiste et le batteur qui passe son temps à dévisser
sa charley tout en jouant d'une main. Tommy Castro en
instrumentiste et compositeur avisé a bombardé le
public de solos, jamais démonstratifs, apportant
toujours un plus à la chanson. Partageant souvent les
espaces solos avec son saxophoniste qui bien que seul
cuivre sonnait comme une section complète. En plus
d'être un
guitariste de très haut niveau, c'est un chanteur avec
une authentique voix soul qui sait se faire blues
quand la circonstance le requiert.
Tommy Castro et Benoit Blue Boy |
Date: 23 Mars 2000
De: Didier TABERLET <Didier.Taberlet@u-bourgogne.fr>
Catfish Keith: l' A.D.C.G. porte plainte...
|
Date: 5 Mars 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
Blues Qui Roule: Sur l'pont de Nantes,
un Blues y est donné |
Date: 8 Mars 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr >
Avant (juste à la fin du siècle dernier), il y avait bien du blues à
Nantes, mais ça ne se savait pas tellement... La belle Hélène voulait
bien y aller, avec sa robe blanche et sa ceinture dorée, mais elle ne
savait pas trop où elle pourrait bien écouter du bon gros blues qui
tâche. Cette grave lacune est aujourd'hui comblée grâce à la naissance
de l'association Blues Qui Roule en décembre 1998.
Cette association n'est pas sortie du néant: créée par des fans de
blues, la plupart musiciens, elle a très vite regroupé plus de quarante
adhérents. Fondée sur la base du double constat malheureux que les
groupes de blues de la ville de Nantes restaient méconnus et que le
blues en général était sous représenté dans la programmation des salles
nantaises ou de son agglomération, l'association s'est fixée deux
objectifs:
Pour le premier volet, ça démarre très fort avec les groupes "Eric C. &
The Blues Syndicate", "Malted Milk", "Scratch My Back", "Blues Hang
Out", "Mississippi Mud" et la "Sale Company"! Voilà des noms qui ne
cachent pas le style musical interprété, du blues rural au blues urbain,
et le CD-démo de l'association témoigne du niveau de ces groupes dont
(actualité brûlante) l'un d'eux vient de sortir un album ("
Peaches,Ice-cream & Wine
" de Malted Milk , distribution MSI) qui devance de
quelques semaines celui très attendu d'Eric C.
Cela va donc bien plus loin que le seul contexte régional, et ces
groupes devraient très prochainement compter sur la scène blues
nationale.
Pour le deuxième objectif de l'association, tout était à faire et ça a
attaqué très dur! Après un boeuf mémorable en avril 99 (la péniche a
failli couler sous le poids des spectateurs!) ce furent les "Rendez-Vous
de l'Erdre" en septembre 99, festival musical dont le thème était
judicieusement approprié cette année là: la Louisiane! La jeune
association en a donc profité pour montrer aux nantais (et au passage
aux organisateurs de spectacles) qu'à côté de Zachary Richard ou autres
groupes venus des Etats-Unis, il y avait un plateau de qualité dans leur
propre ville.
Et ça continue, voici quelques dates à venir qui en témoignent: le 21
Mars 2000, Luther Johnson Jr; les 7 et 8 Juillet, organisation d'un
festival à Pornic; Septembre: "Les Rendez-Vous de l'Erdre 2000"!
L'association ne manque pas d'idées et de projets, et si elle a
découvert les affres des problèmes d'intendance, elle a allumé une
étincelle qui risque bien de devenir un feu de tous les diables! En tout
cas, Blues Qui Roule est une très bonne initiative qui prouve encore
une fois que le blues reste une musique vivante, avec un véritable
vivier de talents qui ne demandent qu'à s'exprimer. le public est là,
tout près de nous... il suffit simplement de lui donner l'occasion
d'entendre du blues!
Contact:
Blues Qui Roule, 7 rue des Pont-De-Forge 44240 La Chapelle/Erdre
Président: Alain Leclerc 02.51.76.18.01
De: Olivier "Mad Shuffle" Duvignac <olive20@club-internet.fr>
S'il est un artiste résolument atypique dans le paysage musical français, c'est bien CharElie Couture... Entre variété mélodique, blues hardcore et rock progressif, CharlElie trimballe sa silhouette charismatique depuis maintenant plus de vingt ans au gré de son inspiration et dessine par petites touches une oeuvre finalement sans compromis. Brève rencontre à l'occasion de la sortie de son album "Soudé Soudés" chez V2...
LGDG : On va sortir un petit peu des sentiers battus de la promo de ton
nouvel album "Soudé Soudés" pour discuter un peu plus généralement de blues
comme tu l'auras deviné...Quels que soient les styles que tu abordes sur tes
disques ou sur scène, comme par exemple ces beats presque techno sur ton
nouvel opus, on remarque très souvent un background blues, une teinte roots
dans tes morceaux. Le blues a t-il été une influence précoce dans ton
songwriting?
CC : J'ai en fait appris la musique d'une manière plutôt classique, feue ma grand mère a
longtemps supervisé mes études de piano, (solfège et harmonie) mais j'ai appris la guitare de
manière autodidacte, et les premiers accords qui e sont venus étaient inspirés par les disques
que ma mère avait rapportés des États Unis où elle avait enseigné.
LGDG : Quand tu attrapes une guitare ou que tu t'installes derrière ton piano, est-ce que c'est le style qui te vient le plus spontanément?
CC : Je ne sais pas… J'aime les répétitives de John Lee Hooker, le rural de Taj Mahal, le son de Johnny Reeves, la voix de Slim Harpo, les approximations de Lightning Hopkins, les pulsions du sud d'Albert King (même si elles ont quelques similitudes avec celles de Dr John), il y a le blues de Chicago des années 35/40, il y avait aussi ce disque de Johnny Rivers dédié à John Lee Hooker et la poigne de Studebaker John.
Quand je me mets au piano, c'est plus harmonique. Tom waits m'a décomplexé jadis, mais au piano c'est autre chose, je ne peux pas oublier tout ce que je sais
LGDG : Sur "Soudé Soudés", cette impression est renforcée par l'absence - étonnante? - de piano, au profit de la guitare.
CC : Hormis sur "Une main dans la mienne", blues lent, joué live au piano avec mes autres acolytes Alice Botté, Sara Murcia, Arnaud Dieterlen.
LGDG : Est-ce que c'est le fait de pianoter ou de gratouiller à un moment donné qui te donne l'inspiration pour écrire, ou bien est-ce que tu te rues sur ton instrument pour mettre en forme une idée qui te vient à l'esprit?
CC : Les idées me viennent souvent ailleurs. Quand je voyage ou sur d'autres instruments que les miens, en fait beaucoup de thèmes me sont venus sur mon scooter...
L'arrangement est en évolution permanente, quand j'enregistre il peut changer à la dernière minute, l'arrangement est un empilage harmonique si j'ai une idée assez précise de ce que je cherche, je ne sais jamais comment je vais l'atteindre.
LGDG : Keith Richards se plaît à dire qu'on n'écrit pas une chanson, on se contente de l'attraper alors qu'elle flotte dans l'air, autour de nous, la difficulté étant justement d'être assez attentif et ouvert pour la saisir au vol. Adhères-tu à cette approche ou bien as-tu une vision plus préméditée du
processus d'écriture?
CC : Ca dépend, entre le moment d'inspiration première et l'enregistrement, il se passe tellement de temps... J'ai beaucoup de chansons d'avance dans mon ordinateur, des idées, des centaines d'ébauches, j'en ai tellement que je ne les enregistrerai jamais toutes, sinon je saturerais... les chansons doivent savoir attendre.
LGDG : Un aspect intéressant de tes compos est cette qualité presque cinématographique des textes que tu écris, avec des personnages forts, présents, sur lesquels on sent que tu prends plaisir à t'attarder. Est-ce qu'il t'arrive d'envisager une compo de la même façon que tu envisagerais une peinture, un dessin ou une série de photos?
CC : Il y a une interaction entre les différents modes d'expressions que je pratique. Le disque " Casque nu " m'a fait progresser à l'intérieur de moi, du coup j'ai pu finir " le Couloir des Brumes " - une série de nouvelles parues au Pré au Clercs , par ailleurs sous-titrée " Histoires d'amour entre rêves et réalité " . Quand je me suis remis à peindre, ce que j'ai trouvé avec ces papiers froissés marouflés m'a fait dire: voilà à quoi doit ressembler le prochain album...
LGDG : Est-ce que tu es séduit par cette iconographie de bluesman qui longe les
voies ferrées, de juke-joints en motels, et qui peint avec sa voix et sa
guitare la moindre scène de rue qu'il croise? Cette vision très romantique
de Robert Johnson et consorts, ou de son équivalent countrysant Hank
Williams???
CC : Le blues est une question. Une question existentielle, les blues, au départ se tourne vers Dieu et lui demande: dis donc, seigneur, pourquoi m' as-tu mis dans un tel pétrin ??? Après ça se simplifie, mais la question reste toujours posée. Aujourd'hui elle existe toujours, mais au lieu de se trouver au bord des voies ferrées, c'est au bord des autoroutes, dans les banlieues, ou dans les grandes avenues du business où évoluent les princes de la finance, que viennent se poser les grandes questions d'être. L'iconographie a changé, c'est tout. Le rythme des questions n'est plus le même mais le blues ne répond pas. Il interroge.
LGDG : Pour ton album précédent, "Casque nu", tu es parti enregistrer à Chicago
avec des musiciens du cru. Est-ce que c'était spontané ou bien ça
correspondait à un projet, un rêve que tu gardais dans un coin depuis
longtemps?
CC : Sûrement, même si cela s'est décidé vite. Je l'avais déjà fait à NY et surtout en Australie, mais aussi, le fait d'aller là bas, jouer cette musique avec ceux qui la pratiquent nuit et jour ressemblait à un défi.
LGDG : Est-ce que tu as surpris les musiciens avec lesquels tu as
travaillé?
CC : Je crois, au début, ils ne comprenaient pas très bien ce qui se passait, parce que mes harmonies sont un peu particulières, et ils jouent le blues d'une manière rigoureuse, quasi dogmatique, ils n'aiment pas tellement sortir du schéma. Mais une fois qu'ils ont compris ce que je cherchais, alors l'appréhension du départ est devenue du respect, et ils m'ont dit: OK, toi, tu ne viens pas pour te moquer de nous, toi tu joues le blues de l'intérieur, c'est rare, et cette sincérité les a touché.
LGDG : Tu as d'ailleurs joué à la "House Of Blues" de Chicago devant un parterre
d'autochtone, quel impression ça fait pour un français?
CC : Pour moi c'était comme un dépucelage. Oser aller jouer leur musique, chez eux, devant eux, sur cette scène mythique... oui j'avais le trac, mais après ils m'ont accepté pour l'un des leurs, et quand quelqu'un te fait savoir qu'il te respecte, justement parce que tu fais ce que lui même ne saurait pas faire... ça n'a pas de prix!!
LGDG : Le fait d'avoir un style si particulier et original même en jouant du blues aide-t'il face à ce
public, ou bien ne se demande t'on pas à un moment donné en transpirant à grosses gouttes si on ne ferait pas mieux de balancer un bon gros shuffle à la Stevie Ray Vaughan?
CC : Le gens prennent ce qu'on leur donne. Si c'est bien fait, il n'y a pas de problème.
LGDG : A propos de ça, tu te tiens au courant de se qui se fait actuellement dans
cette musique? Est-ce que tu es attiré par ces jeunes artistes un peu
irrévérencieux jugeront certains comme G.Love & Special Sauce, Beck, les Fun
Lovin' Criminals, qui mélangent background blues, jazz, country, folk avec
des éléments hip-hop, noisy, etc?
CC : En plein dans le mille ! Sur mon dernier album j'en remercie un certain nombre parmi ceux que tu as cités mais aussi Eels, Ben Harper, Soul Coughing, Arthur Joseph et d'autres encore…
LGDG : Y a t' il des artistes dont tu te sentes proche dans la démarche actuellement?
CC : Heureusement! Sinon, ce serait trop angoissant… Je peux citer vite: Brian Eno, Durutti Column, Massive Attack, Perry Blake, Eagle Eye Cherry, Nick Drake etc... Il y en a eu et il y en aura beaucoup d'autres
LGDG : Si je te demandais de me graver un CD avec une dizaine de tes titres blues
favoris, quelle serait ta sélection?
CC : Je ne sais pas, ce serait long… Un Tom Waits au choix, John Lee Hooker et son Boogie Chillun, Two Time Boogie de Studebaker John , Canyon Home deJohn Mayall, et puis pour la suite, choisis dans la liste de tous les noms que j'ai cités…
Propos recueillis par Olivier "Mad Shuffle" Duvignac
Boeuf Travel In Blues: Biiiiggggg Brazoooooossssss!!!! |
Date: 2 Mars 2000
De: Jean-Pierre "lbop" Bourgeois <lbop@jpbourgeois.org>
Bon,... voici ce que j'ai retenu en tant que doyen très entamé.
Le gratin de LGDG était représenté, sauf notre Oli bloqué au fin fond de la forêt de Brocéliande, soumis aux charmes de la fée tutélaire, ainsi que Bibi, retenu par un os à moelle. Donc, sourires, rigolades, rinçages de dalles et toutes ces sortes de choses.
Côté musique, le Doc et ses sbires ont fait leur office, le Doc, sa barbe et son sourire prenant une stature de plus en plus affirmée.
Droux the droux a assuré la basse avant de faire le chant. (mais où s'arrètera-t-il?).
Le Pierrot a été vu tâtant son dobro avec un rescapé du Mont St Michel. Je dis bien " vu ", car la sonorisation était légèrement faiblarde, malgré les tentatives du Bruno (encore lui). C'est donc officiel: Pierrot a enfin joué au boeuf Travel.
Date: 19 Mars 2000
De: Jocelyn Richez <jrichez@hotmail.com >
Date: 11 Mars 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
Malted Milk... ce nom fait bien sûr référence à la célèbre boisson (lactée?) dont tout abus serait dangereux pour la santé. Mais ça ne laisse aucun doute non plus sur le type de musique interprétée par les quatre nantais qui composent le groupe: du blues, rien que du blues! Ne cherchez pas dans leur premier disque ("Peaches, Ice-Cream & Wine") une tentative de mondiale-musique consensuelle: c'est du Chicago Blues, point barre.
Et ça, c'est pas franchement pour nous déplaire! Parce que le Chicago Blues, c'est de toute façon un style ouvert permettant à chacun d'apporter sa propre touche et ses influences. Alors les Malted Milk jouent un Chicago Blues swingant, teinté de funk où l'influence zydéco est parfois évidente.
Arnaud Fradin (guitare électrique, lap steel et chant), Emmanuel Frangeul (Harmonica), Michel Cato (batterie) et Jean-François Vincendeau (basse/contrebasse) composent ce quatuor qui existe depuis deux ans et fait preuve déjà d'une grande maturité musicale. A noter la présence sur plusieurs titres du guitariste Eric Chambouleyron dont, à mon avis, on n'a pas fini d'entendre parler (en bien!).
Le disque commence par un instrumental maison (Willy's Boogie) qui annonce la couleur: si ce morceau ne vous fait pas taper du pied tout en hochant la tête en rythme, c'est que vous êtes sourd! Le second titre, après une intro bayoulesque (Straight Woman Blues) nous montre qu'en plus d'être des musiciens inspirés, ils ont un chanteur au timbre de voix et au swing qui collent parfaitement à leur musique. Trois autres compositions du groupe sont sur le disque: Jumpin'Jack Swing, Peaches Ice Cream & Wine et Blue Devils. Ce dernier titre étant le seul blues lent de l'album, profitez-en pour boire une bière ou faire les yeux doux à votre voisine (ou votre voisin si vous êtes une voisine), au choix, mais n'oubliez pas de continuer à hocher de la tête en rythme.
Côté reprises, on trouve des titres de Luther Johnson Jr, Albert Collins, Hound Dog Taylor et Albert King, revisités dans le plus pur respect des maîtres de la Sweet Home Chicago qu'a chanté le grand amateur de Malted Milk qu'on connaît.
C'est donc un album à consommer sans modération par tout amateur de blues, le premier disque d'un groupe qu'il ne faut de toute façon pas rater si vous avez l'occasion d'assister à un de leurs concerts.
Contact: Blues Production 0251723346 ou Blues Qui Roule 0251761801
réf du disque: MALTED MILK, "Peaches, Ice Cream & Wine", Blueside/MSI, 1999, BLSCD 03/99
Date: 29 Mars 2000
De: Docteur Blues <jtravers@europost.org>
Glossaire Blues: part 2/3
Date: 5 Mars 2000
De: Jean-Paul Levet <jplevet@afpa-inmf.com >
Goofer dust : Mélange dont les ingrédents de base sont de la boue prise dans un cimetière, du sel et de la poudre de sulfure ; d'autres ingrédient, peuvent être adjoints (tête de serpent ou os broyés, poivre rouge ou blanc, peau de serpent, d'herbes en poudre…) utilisé dans le hoodoo pour jeter le mauvais œil sur un concurrent de n'importe quelle nature. Répandue devant la porte d'entrée elle protège du mauvais oeil; quand elle est brulée par un root doctor, elle permet de jeter un sort; saupoudrée sur l'oreiller, elle est censée provoquer la mort du dormeur... |
Gettin' sick and tired of the way you do
'Time, mama, I'm gonna pizen you
Sprinkle goopher dust around your bed Wake up some mornin', find your own self dead. I don't know, Cripple Clarence Lofton (1939) |
The gypsy woman told my mother
Before I was born `You got a boy child comin' Goin' to be the son-of-a-gun He gonna make pretty women Jump and shout... Hootchie Cootchie Man, Muddy Waters (ca 1952) |
15. GYPSY Tzigane, bohémienne; joue un grand rôle (divinatoire et/ou maléfique) dans de nombreux blues : |
16. HAND Hand, lucky hand, hoodoo hand, voodoo hand ou mojo hand : cf mojo hand Dans cette acception, hand dérive peut-être de "Lucky hand root" (un ingrédient pour amulette à destination des joueurs, nom d'une racine d'orchidée assez rare ou de l'utilisation d'os de la main dans la fabrication des mojo. |
Lord, I know many of you mens,
Wondering what the snake doctor got in his hand He's got roots and herbs Steals a woman, man, everywhere he land Snake Doctor Blues, J.D. Short (1932) |
One night I was layin' down
I feel so bad, so low, so low Blues came along Heal me heal me The Healer, John Lee Hooker (1989) |
17. HEAL Guérir, cicatriser |
Healer : Guérisseur, guérisseuse |
Blues is the healer All over the world He heal me He can heal you The Healer, John Lee Hooker (1989) |
18. HELL HOUND Selon Samuel Charters, cette image fait probablement référence aux `chiens de l'enfer' promis aux pêcheurs coléreux par les églises noires |
I got to keep moving (2) Blues falling down like hail (4) And the day keeps on mindin' me There's a hell-hound on my trail Hell-hound on my trail (2) Hell Hound On My Trail, Robert Johnson (1937) |
19. HEX Sortilège, mauvais sort |
Won't you tell me baby Who can your good man be I woke up this morning baby With a hex all over me I Couldn't Stay Here, Charly Jordan (1936) |
I got a black cat bone I got a mojo too I got John The Conqueroo I'm gonna mess with you I'm gonna make you girls lead me by my hand Then the world'll know I'm a hootchie cootchie man. I'm Your Hootchie Cootchie Man, Muddy Waters (1953) |
20. HOOTCHIE-COOTCHIE (Hootchy-Kootchy, Hooch)
Féticheur, personne douée de pouvoirs magiques |
21. HOT FOOT POWDER (HOT FOOT OIL) Préparation à répandre ("sprinkling") sur le passage de la victime visée, mélangée avec de la poussière prélevée dans les traces de pas de la personne visée, dans l'objectif de la faire quitter la ville ou de la faire sortir de votre vie . Le mélange peut également être lancé par-dessus l'épaule gauche dans une rivière, l'envouteur devant s'éloigner sans jeter un regard derrière lui. Dans un environnement urbain où les traces de pas sont inhabituelles, les pratiques se sont adaptées, la poudre étant répandue dans la cour ou les chaussures de la personne visée. |
You sprinkled hot foot powder, mmm
Mmm, around my door All around my door It keep me with ramblin' mind, rider Every old place I go Hellhound On My Trail, Robert Johnson (1937) |
I'm gon' cut out playing policy Because my numbers just won't fall Somebody's put jinx on me Oh well, well, and I can't have no luck at all Cut Out Blues, Peetie Wheatstraw (1936) |
22. JINXING Pratique magique dans laquelle la malédiction, le mauvais sort proviennent d'un mélange d'herbes, de poudres et de liquides divers jeté dans la cour de la victime. Le jinxing est sensé produire du mauvais œil, de la déveine chronique (bad luck). Jinx désigne ainsi par extension, la déveine, la guigne. Personne ou objet portant malheur; sort, mauvais sort |
23. JOHN THE CONQUEROR ROOT (JOHN THE CONQUEROO)
Racine dite Jean le Conquérant / Jean le Vainqueur. En langage scientifique (ipomoea jalapa) Sous ce terme on trouve en réalité 3 sortes de racines : la racine tubéreuse de ipomoea jalapa, proche de la patate douce ou High John The Conquer la racine de trillium grandiflorum, variété de lis ou Low John, plus rarement appelée The Conqueror la racine de alpina galanga, variété de gingembre appelée Chewing John ou Little Joh to Chew ; des 3, seule cette dernière est ingérée (mâchée ou en jus) Cette racine apparaît dans le nombreux préparations magiques et notamment dans la main ou le sachet mojo (cf mojo hand/bag) sensés apporter puissance et prospérité. Elle n'est jamais ingérée (la plante est un laxatif puissant). |
My pistol may snap, my mojo is frail But i rub my root, my luck will never fail When i rub my root, my John the Conquer root Aww, you know there ain't nothin' she can do, Lord, I rub my John the Conquer root I was accused of murder in the first degree The judge's wife cried, "Let the man go free!" I was rubbin' my root, my John the Conquer root Aww, you know there ain't nothin' she can do, Lord, I rub my John the Conquer root Oh, i can get in a game, don't have a dime, All i have to do is rub my root, i win every time When i rub my root, my John the Conquer root Aww, you know there ain't nothin' she can do, Lord, I rub my John the Conquer root My John The Conquer Root, Muddy Waters (1964) |
I got a black cat bone
I got a mojo too I got John The Conqueroo I'm gonner mess with you I'm gonner make you girls Lead me by my hand Then the all world'll know I'm the hootchie Kootchie man. Hootchie Cootchie Man, Muddy Waters (1953) |
Elle tirerait son nom du surnom d'un esclave (High John the Conqueror) réel ou mythique, réputé être le fils d'un roi africain et dont la vie aurait été un exemple pour ceux qui brulaient de se rebeller mais étaient effrayés de le faire ouvertement. Son habileté à tromper son maître, à le rouler dans la farine était légendaire, ce qui en fit, à l'instar de Br'er Rabbit, un héros dans l'imagerie populaire. Le talisman le plus puissant, le plus fameux, du folklore négro-américain; il est sensé ramener l'amant(e) infidèle, fortifier son amour ou forcer la chance dans les jeux de hasard: |
24. JOMO Forme inversée de mojo (voir ce terme) |
It must be a black cat bone, jomo can't work that hard,
Every time I wake up, Jim Tampa's in my yard Jim Tampa Blues, Lucille Bogan (1927) |
They say there ain't no woman that a man can trust
That they all use juju, and goofy dust But I don't argue baby And I ain't gonna make no fuss 'Cause I'm glad, glad, glad, I'm so glad baby That you put it on me You Put It On Me, BB King (1968) |
25. JUJU Terme d'origine africaine, aujourd'hui peu usité . Fétiche, talisman gris gris / Celui qui pratique la magie, est doué de pouvoirs surnaturels |
26. MOJO HAND (MOJO BAG) Dans le hoodoo, préparation magique inserré dans un petit sac de flanelle Syn : nation sack (porté uniquement par les femmes), ou conjure bag, hand, lucky hand, root bag, mais aussi toby (dans le Maryland) et gris-gris ; le terme wanga est plus particulièrement utilisé dans les Caraîbes. La main mojo est généralement portée par celui qui en attend des bénéfices, mais elle peut être placée dans des lieux qu'elle fréquente ; elle ne doit être touchée ou vue que pas son possesseur, au risque qu'elle perde tout effet bénéfique |
Just keep your hands off a' my mojo, you can't cut off my luck Now, keep your hands off a' my mojo, if you ain't got a buck Time's is hard as hard can be I don't want no broken man messin' 'round with me Keep your hands off a' my mojo, you ain't got no time for me Keep Your Hands Off My Mojo, Leola B. Wilson & Kid Wesley Wilson (1932) I'm goin' down in New Orleans Get me a mojo hand I wan' show all you good-lookin' women Just how to treat your man Louisiana Blues, Muddy Waters (1950) |
Ce talisman est censé raviver les sentiments amoureux, provoquer le désir, empêcher l'adultère: |
Lord I'm goin' to Louisiana I'll get me a mojo hand I say I'm going to Louisiana I'll get me a hoodoo hand I'm gonna stop my woman An fix her so she can't have another man Two Strings Blues, Little Hat Jones (1929) |
sous peine de défécation ou de menstruation pendant le coït pour la femme, ou d'impuissance pour l'homme, |
Well, I'd like to love you baby But your good man got me barred Talking To Myself, Blind Willie McTell (1930) |
voire même de mort : |
Well I love you mister Charlie Honey, God knows I do But the day you try to quit me Brother, that's the day you die Staggering Blues, Rosie Mae Moore (1928) |
- - Article à Suivre dans "La Gazette de Greenwood" n°19 - -
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus :
lexiconplanet.com rubrique le mot de la semaine:
http://lexiconplanet/wklyscreenblues_fra.html
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D-Regulators:les Tatoos du blues viennent de Bruxelles |
Date: 26 Mars 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
D-Regulators est un groupe bruxellois à l'énergie débordante qui propose
un répertoire de jump blues et boogie. Sur certains titres de leur CD
les cuivres pêchus (trompette, trombone, sax ténor) apportent un côté
"big band" au swing entraînant qu'interprète le reste du groupe. Il y a
la guitare tout juste saturée de Tornado Luke (mon coup de coeur pour le
morceau de bravoure "Your Place or Mine?"), l'harmonica (aux envolées
directes from Texas) et la voix de Doctor Boogie, et la section
rythmique impeccable composée de la basse de Walkin'Winne et la batterie
de Gerry Fever: bref un combo classique pour nous interpréter des
compositions d'une qualité irréprochable, tel le phénoménal et très
texan "The Tatoos Of The Blues" qui vous donne envie de monter dans
votre chevrolet décapotable pour piquer une pointe de vitesse en
direction de Bruxelles pour vérifier si tous les belges portent des
Stetsons et des San'Tiags. Un orgue hammond vient compléter la formation
et apporter une touche jazzy sur quelques titres.
On est loin de l'amateurisme et les D-Regulators sont à mettre dans les
groupes qui comptent. Formés en 1996, ayant déjà à leur actif un premier
CD ("Consider It Done", 1997) et leur reconnaissance en Belgique étant
déjà acquise, ce second disque permet aux D-Regulators d'attaquer la
scène européenne: France (festival de Beauvais, Mars 2000, pour
commencer), Pays-Bas, Scandinavie, Suède, Espagne...
Ce disque "D-Day" (12 titres dont 11 compositions) témoigne d'une très
grande maturité et laisse augurer des moments magiques sur scène, tant
leur musique est appropriée au spectacle, au bon sens du terme, d'autant
plus qu'il paraît que la section cuivres présente sur le disque a
définitivement intégré le groupe.
références du disque: "D-Day", Deep Blue Something, 1999, DBS3300022
contact: tél/fax: +32 (0)2 267.75.34, E-mail: francis.winnepenninckx@compaq.com
Muddy Waters
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