La Gazette de GREENWOOD
n°48 (Décembre 2002)

Tome 4:

Festival
BLUES SUR SEINE 2002

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-------------------------------TELEX--------------------------------
Ne pas oublier dimanche 10 novembre à 14 h
la finale du Tremplin Blues sur Seine à Mantes (78)
au Centre d'Action Culturelle Georges Brassens, rue de Gassicourt
avec pleins de greenwoodiens partout dans le jury et sur scène ;-)
Des groupes déjà connus ici comme Hoodoomen, Scratch my Back
et d'autres moins connus mais vachement bien.
En acoustique notamment il y a des découvertes passionnantes à faire
(à mon humble avis)
Signé Pierrot

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L'événement du mois Novembre en région parisienne (et en France ?) est, sans nulle doute, le tremplin du festival Blues Sur Seine avec son lot de découvertes. C'est aussi un des rendez-vous annuels de la communauté Blues.

La famille Greenwood y est représentée depuis la première édition et notre délégation s'étoffe au fil des ans. Voici donc quelques points de vue, parfois divergents et critiques, mais, nous l'espérons, constructifs, sur cet événement.

Pour agrémenter votre lecture, quelques extraits sonores des groupes sélectionnés sur le site de Mike Lecuyer : http://mystere.lecuyer.free.fr/bfrBSS/bfrBSSTREMPLIN02/BSSTremplin2002.htm

Christophe Godel

C'était le premier tremplin que je voyais. Pour ceux qui ne savent pas comment ça marche, j'explique le principe : il y a eu 59 démos présentés à une dizaine de jurés qui en ont choisi 8 au final. Ces 8 groupes se retrouvent le dimanche 10 novembre, passant sur scène pendant 20 mn chacun. Les jurés, regroupant le milieu média et organisateurs du blues français, choisiront les vainqueurs en les notant sur différents critères.

Le jury élira donc au final le meilleur groupe acoustique, le meilleur groupe électrique et les meilleurs compositeurs en français. Cette année, il y aura 2 prix supplémentaires avec une invitation au festival de Cahors pour l'un des finalistes et une invitation au festival FestiBlues de Montréal. En effet, Blues Sur Seine est entré en partenariat avec ce fameux festival. Ainsi le vainqueur de la Relève (nom tremplin du Festiblues) est venu jouer pendant le festival à Mantes (Rick L Blues) et en août prochain ce sera l'un des finalistes qui ira chez nos amis québecquois !

Les 8 finalistes :

Blue Tones : Ce jeune groupe normand donnant dans le style west-coast et composé d'un guitariste-chanteur, d'un harmoniciste, basse et batterie, fut le premier à monter sur scène. Autant le dire de suite, ils ont fait mouche et ont été pour mal de monde une sacré bonne découverte ! Et quand on apprend que le guitariste ne fait de la guitare que depuis deux ou trois ans, on se demande bien ce que va ça donner dans les années qui viennent ! Ce groupe est plein d'énergie avec déjà des compositions sympathiques !

Back to the Roots

C'est un groupe uniquement acoustique reprenant ces bons vieux standards du blues que l'on aime tant. Washboard, harmonica (harmoniciste qui malgré une main dans le plâtre a bien assuré), deux guitares ! Du vrai blues acoustique, bien chanté, bien senti, des plus traditionnels. Mention spéciale pour les deux guitaristes : excellents !

Blues Drivers

Si on retire l'orgue du groupe, on dirait que c'est un nouveau groupe style power-trio, mais même si cela en a l'essence, il y a quelques choses de plus avec ce quatuor mené par Frédéric Chapelier. La section rythmique est vraiment de bon niveau, Fred au chant et à la guitare aligne une musique très blues-rock, quelque peu texane. L'orgue apporte sa bonne dose d'oxygène. La particularité du groupe c'est de chanter en français et de le faire plutôt bien.

Ded Harpo

Groupe acoustique composé de trois musiciens, harmoniciste chanteur, bassiste qui fait de la batterie aux pieds, et un guitariste avec un superbe Dobro. Le groupe chante en français et distille un blues qui se veut à la fois classique et quelque peu revisité.

Hoodoomen

Est-ce utile encore de les présenter ? Le groupe normand est certainement devenu en cette année 2002 l'un des groupes les plus populaires du milieu blues francophone, et qui fait de plus en plus l'unanimité. Guitare explosive, chant impeccable, section rythmique solide, puissance scénique imparable. On a là tout d'un vainqueur potentiel !

Axel Puvis de Chavannes

Voici la grande inconnue de ce tremplin. A la fin de la prestation du trio (Guitare, contrebasse et percussion), tout le monde se demandait ce que le groupe d'Axel Puvis de Chavannes faisait dans un tremplin blues ? On aimerait bien avoir la réponse. Qu'a-t-il pris aux jurés ? Je ne sais pas. Difficile de trouver une influence blues dans la prestation d'Axel, mais pour ceux qui veulent écouter autre chose, acoustique, folk et hypnotique, je deviens partial : prêtez une oreille attentive à ce groupe ! C'est tout bon, mais pas blues du tout.

Les Saligauds Élégants

Ce grand groupe propose un blues swing dansant aux paroles françaises des plus comiques. Saxophone, clavier et guitariste, guitariste-chanteur, un batteur et un bassiste, telle est la composition de ce groupe plein d'énergie qui joue sur la touche humoristique.

Scratch my back

Deuxième groupe un peu connu du lot, les Scratch ont pris une nouvelle dimension cette année ! Kevin Doublé est au chant et à l'harmo, et son groupe (guitare, section cuivre, basse et batterie) distille un Chicago blues puissant, de très très haut niveau. Aux premières notes, vous savez que vous avez là un candidat sérieux, d'autant plus que la composition originale qu'ils ont interprétée était vraiment d'excellente facture.

Les résultats :

Je pense que vous aurez vite compris, à la présentation rapide des groupes, vers qui les jurés se sont naturellement tournés. Il fut néanmoins très difficile de départager le meilleur groupe du tremplin entre les Hoodoomen et les Scratch my back, mais c'est finalement, les Hoodoomen qui le remportent et seront donc invités officiellement dans le cadre du prochain festival Blues Sur Seine.

Il fut plus facile de choisir le meilleur groupe acoustique. En effet, les Back To The Roots n'avaient pas de prétendants au niveau en ce dimanche de novembre, et c'est tout naturellement qu'ils remportent ce prix. Ils seront également invités au prochain festival. Je fus personnellement assez déçu du niveau de la sélection acoustique du tremplin. Il y avait un décalage de niveau entre les groupes alors que jusque là il me semble que ce n'était pas le cas. Artistes acoustiques blues de France, lâchez vous, faites vous connaître ! En tout cas, les Back to the roots méritent bien leur prix.

La polémique, si polémique il y a, viendra du prix de la fondation de la Poste pour le meilleur blues en français.

Les trois candidats se tenaient dans un mouchoir de poche. Ce seront finalement les Saligauds Elégants qui remporteront le chèque de 1600 Euros. Les avis divergent sur qui avait les meilleurs textes en français, alors certains sont contents, d'autres non, mais c'est ainsi. Il faut quand même dire que, pour cette catégorie, le niveau était moins élevé que lors des éditions précédentes.

Le festival de Cahors programmera en juillet 2003 les fabuleux Scratch My Back et des Blue Tones - la véritable révélation de ce tremplin. Ce groupe est, je pense, à suivre de prêt !

Le festival de Montréal a décidé d'inviter les Hoodoomen lors de sa prochaine édition en août 2003 : c'est sans nulle doute justifié au vu de la qualité de ce groupe, un poil au dessus du lot de ce qui se fait actuellement en France !

Tof


Philippe Espeil

J'ai été très heureux de rencontrer certains des Greenwoodiens (Pierrot, Jocelyn, Xavier Delta blues, Tof, Phil Zydeco, René, Harmo, Mike, Doc, et j'en oublie) et Greenwooodienne (Jocelyne).

Ca fait plaisir de pouvoir enfin mettre des visages sur ces colistiers que l'on cotoie toute l'année.

Concernant le Tremplin, les délibérations ont confirmé mon pronostic. Les Hoodoomen et Scratch My Back étaient dans un mouchoir de poche avec un avantage pour les Hoodoomen, les Scratch manquant peut-être de compos.

Je voyais pour la première fois les Hoodoomen et ce fut une bonne claque. Les Scratch ont été encore meilleur qu'à Lyon il y a quelques semaines (une section cuivre en plus, un nouveau guitariste qui m'a bien plu à la Télécaster).

Ensuite, les Bluetones bien sûr. Je ne sais pas s'ils sont toujours aussi énergiques ou si c'est parce qu'il devaient tout donner pour 20' de tremplin, mais qu'est-ce que ça pulse !

Puis, et là je ne suis pas d'accord avec Xavier, les Saligauds Elégants m'ont bien plus plu que les Drivers.

Côté acoustique, les Back To The Roots étaient les meilleurs. Ded Harpo ne m'ayant pas emballé, j'ai tout de même flashé sur la guitare mi-électrique mi-résonateur.

Puvis de Chavane, euh, comment dire, c'est du blues ?...

Un bon point pour l'organisation, Mike et Jean, chapeau ! Le son était impecc' à mes oreilles, pas trop fort. L'éclairage était insupportable, le film de mes photos a du souffrir : verdict demain.

Voila pour un bref avis personnel. J'espère bien pouvoir être à nouveau présent l'année prochaine.

Phil

Pierrot Mercier

Cette année j'ai décidé de prendre le train (ça m'évitera d'embêter quelqu'un ce soir pour rentrer dans ma pampa). Je suis donc à la gare Saint-Lazare un peu avant 11 h et je scrute la Salle des pas-perdus, espérant y découvrir un coreligionnaire ou deux. Peine perdue (y avait bien un grand type avec un sac à dos noir mais ce n'était pas le bon - il a du se demander qui il aurait du être %-). 10 h 55, il est grand temps de se rendre sur le quai . La moitié de la rame étant inaccessible "en raison d'un problème d'exploitation" je n'ai que le temps de me jeter dans une des voitures de tête avant le signal du départ. Tiens donc, voilà Tof !-). Trajet sans histoire, on papote, on cause BottleNets - j'ai sur moi la liste officielle des présélectionnés que nous dévoilerons tout à l'heure. Mantes-la-Jolie, 35 minutes plus tard, nous tombons sur le bon grand type à sac à dos noir : c'est bien Xavier. Le temps de caler le GPS nous voici partis en direction du centre Georges Brassens (je blague : si certains concerts mantois sont programmés en des lieux fort excentrés, le grand quartier général est facile à trouver, à quelques minutes de la gare).

Le hall du centre culturel est déjà bien rempli de têtes familières (et d'autres - dont, par déduction, je pense qu'ils sont des candidats %-).

Le temps de saluer tout le monde, nous montons à l'étage - le rez-de-chaussée étant réservé aux groupes et donc off-limits pour le jury (en théorie ;-). Jean Guillermo nous présente les délégués du festival de Montréal (Festiblues) et nous énonce la liste des prix qui vont être décernés à l'occasion de ce tremplin. Si la sélection pour Montréal sera faite par les seuls québécois, nous devrons, nous, choisir les groupes à envoyer au festival de Cahors (non représenté aujourd'hui). En revanche la CCAS EDF choisira directement sur démo le groupe qui sera invité à sa grande fête de Souillac (15 000 personnes) et éventuellement embauché pour une tournée d'été dans les centres de vacances de l'EDF (bon plan, ça !).

Avant d'attaquer sauvagement le buffet chacun se présente à son tour.
Je vous laisse mettre les noms sur la photo ci-dessous (et les casquettes sur les têtes).


Absents sur la photo mais présents sur les lieux :
Jérôme "Docteur Blues" Travers, René Malines (Travel, Rollin' & Tumblin), Philippe Sauret (Travel, Soulbag),
tous dignes représentants de La Gazette
(comme la moitié du jury, en fait !
Le Chef ne pouvait être là mais il pouvait être fier :-) .

14 h, tout le monde descend dans la grande salle. Après deux éditions où les candidats se produisaient sur l'estrade du hall face au jury et au public entassé derrière, l'épreuve va se transformer en un vrai spectacle, avec des conditions techniques bien meilleures pour les groupes. Les jurés regretteront leurs petites tables de bistrot, bien pratiques pour prendre les notes (par exemple moi j'ai égaré ma feuille %-/). Les photographes apprécieront de pouvoir se déplacer facilement, essaieront de travailler sans flash en comptant sur un bon éclairage de la scène (disons le clairement : déception de coté là). Les spectateurs, quant à eux, pourront s'asseoir et apprécier confortablement les 4 heures de concert.

Premier groupe à monter sur cette belle scène : les BlueTones.

Il faut bien que quelqu'un démarre et le tirage au sort est là pour décider qui aura cette lourde tâche. Ben franchement, on ne peut pas dire que cela ait ému le quatuor normand car ils se sont jetés dans la bagarre instantanément, sans perdre une fraction de seconde sur les 20 minutes accordées. Quelle énergie ! Et pas un temps mort, pas un faux pas tout au long du set. A croire qu'ils se sont échauffés en coulisse avant d'entrer en piste ! Le style est plus rockabilly que blues par moment mais, l'un dans l'autre, c'est la même musique si on regarde bien - plus blanche que noire si je peux simplifier. En tout cas c'est très réjouissant et ça donne furieusement envie de danser (je m'abstiens mais j'ai quand même du mal à cadrer mes photos en tapant du pied !). Une vraie révélation, même pour ceux qui ont écouté la démo.

Le tirage au sort crée des contrastes étonnants : après ce début spectaculaire, changement total d'ambiance avec le premier ensemble acoustique autour d'Axel Puvis de Chavannes.

Ce garçon a une superbe voix, c'est d'ailleurs ce qui lui vaut sa place ici, à mon avis, car la démo qu'il a envoyée pour la sélection était par moment à la limite du hors-sujet. Je pensais que pour la circonstance il choisirait un répertoire plus spécifiquement blues, c'est le contraire qu'il a fait... Est-ce qu'il ne croyait pas à ses chances ? Est-ce qu'il s'était inscrit complétement au hasard ? Je me voyais mal lui demander ensuite...

Un artiste vraiment intéressant, mais dans un registre "autre".

Autre contraste maintenant avec Les Saligauds Élégants, groupe électrique et qui chante un blues français plutôt drôle, en tout cas décontracté...

Je les verrais très bien dans une des soirées cabaret que j'organise. Tous les musiciens ont une bonne gueule comme on dit et ne se prennent pas la tête.

Personnellement le blues en français ne me passionne pas plus que ça, donc, à tout prendre, autant qu'il soit joyeux.

Histoire de revenir quand même aux choses sérieuses nous passons ensuite aux Hoodoomen. Je ne vais pas refaire une nouvelle fois l'éloge de ce deuxième quatuor normand, d'autres s'en chargent dans cette page.

Que dire ? Que c'était le meilleur groupe de la journée ? Vous le savez déjà. Que c'était carré, professionnel, construit et pourtant, toujours et encore, et irrésistiblement, enthousiasmant ? On vous le dit et le redit. Si, j'ai juste une remarque : c'est la première fois que j'entendais leur clavier (Fabien Saussaye) qui m'a agréablement surpris par son insertion dans la machinerie bien huilée des Hoodoomen. Je serais cependant tenté de dire qu'il n'a rien apporté de nouveau, du moins dans le répertoire, forcément compact, présenté ce jour là. J'attendrai de l'entendre sur un vrai concert pour me faire une opinion.

Retour au blues made in France et à l'acoustique avec Ded Harpo.

Acoustique ? Mouais, ok, disons : amplifié par la seule sono. Parce que moi qui n'utilise même pas une pédale de volume ça me fait doucement rigoler cet assemblage de synthés et cette guitare étrange, hybride de Stratocaster, de Dobro et de réacteur nucléaire (vachement zarbi en tout cas). L'avantage est qu'ils peuvent se pointer partout avec leurs petits gadgets ; les inconvénients sont doubles : a) le son est tout sauf naturel donc ce n'est pas, amha, du Blues acoustique, b) ça prend des plombes à installer, tout leur bazar. Guitariste agréable (Vitas), chanteur honnête, chansons peu passionnantes.

Ah ah ! Voici ceux que j'attendais ! (je peux le dire maintenant, il n'y a pas ingérence ?-) : le vrai groupe de vrai blues vraiment acoustique comme on les aime : Back to The Roots.

Pas de compo, pas d'effets spéciaux, pas de prétention. Un trés chouette son de steel, avec un grand timide caché derrière sa guitare (Dominique Grebert), qui joue d'ailleurs assis comme l'autre guitariste (Daniel Duez) [à confimer : il me semble qu'il était remplacé ? - quel phrasé en tout cas ! ] - un harmonica bien roots (Christophe Leux) et bien handicapé avec une main droite dans le plâtre (ok : l'harmo on souffle dedans m'enfin les mains ça compte aussi, n'est-ce pas Alain ?)

[ah oui : tant que j'y pense : un grand coup de chapeau à Alain "Harmo" Leclerc, le président de Blues Qui Roule pour son implication dans cette journée - il était partout, et même ailleurs, car il ne nous dit pas tout].

Et pour finir, au chant et au washboard, Alain Augustyniak (Christophe chante également).

La sympathique équipe nous offre une ballade trop courte dans les standards que nous aimons, terminant ("parce qu'on est dimanche...", dit Alain ;-) par un medley gospel bien agréable. Un bon bain de fraîcheur.

Moins de fraîcheur, mais plus de métier avec les Blues Drivers qu'on doit d'ailleurs appeler Fred Chapellier Blues Band à compter du 11 novembre 2002 [si si, c'est sérieux]

Abder Benachour à la basse, Patrick Machenaud à la batterie, un excellent clavier [dont je n'ai pas retenu le nom], et le Fred qui n'est pas manchot non plus : c'est sur que ça bouge ! Le set est construit comme une succession d'histoires qui s'enchaînent les unes aux autres [ça veut dire qu'il faut écouter les textes et, franchement, je les ai lus après et ça ne m'a pas bouleversé]. Venant après Back to the Roots et en comparaison avec les Saligauds tout à l'heure ça manque un peu d'humour.

Final superbe avec Scratch My Back, aussi attendus que les Hoodoomen. Chacun avait ses favoris mais certains supporters normands étaient inquiets (mais confiants) ... (mais inquiets). J'espérais bien entendre à la guitare Anthony Stelmaszak, qui remplace désormais Julien Broissand parti vers d'autres aventures aux States, mais le grand blond était indisponible. A sa place Josh Miller n'était pas assez intégré au groupe pour se lancer efficacement. Kevin Doublé, que je sentais un peu nerveux (j'ai discuté avec lui le midi mais vous ne le dites pas à Jean, hein ?) a sorti le grand jeu. J'en pense exactement autant de bien que la dernière fois (Chedigny). C'est dire que les Scratch auraient très bien pu gagner mais finalement ce sont les Hoodoomen, plus concentrés (cf ma remarque ci-dessus au sujet du clavier) et meilleurs compositeurs qui les ont coiffés sur le fil.

*
* *

A cause du train (l'excellent rapide de 19h22) j'ai du quitter les lieux - et les amis, surtout, avant la proclamation des résultats, aussi ne reviens-je pas dessus. En tout cas ils me paraissent trés logiques.

Pierrot


Marc Loison

Sur cette page : http://perso.wanadoo.fr/shc/festival-mantes..htm les résultats et les photos des lauréats ... Album-photos à suivre ! ...

Bravo à Jean Guillermo et à Mike Lécuyer pour le travail d'orfèvre qui a présidé à l'organisation du Tremplin !

Marc

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Mathis and the Mathematiks
nouvelle formule !

date: 7 décembre 2002
de: Christophe "Tof" Godel <christophe.godel@noos.fr>

Vainqueur du tremplin Blues Sur Seine 2001, catégorie accoustique, le groupe Nimois nous revenait sous un autre jour en ce mois de novembre pour la première partie de Peter Nathanson, à la CAC Georges Brassens de Mantes la Jolie.

En effet, Mathis Mathemical's Blues n'est plus. Le groupe se nomme désormais Mathis and the Mathematiks. Pourquoi ? Tout simplement pour deux raisons:
- Delphine Bayard, jusque là à la batterie, a quitté le groupe. Elle est remplacée par Denis Capus, le frère du contrebassiste, Julien Capus
- Le groupe souhaite entrer dans une nouvelle ère et proposer une autre vision de leur univers musical.

Le changement de nom permet donc de lancer la nouvelle vie du groupe. L'arrivée du nouveau batteur apporte un véritable plus au groupe, leur permettant d'aborder des rythmes différents grâce à sa vaste palette technique. Un peu comme les frères Marie des Hoodoomen, l'entente est impeccable entre les deux frères.

Pour le concert de Mantes, le groupe s'est octroyé un deuxième guitariste rythmique ajoutant une autre dimension à l'ambiance de la musique de Mathis Haug (Guitare chant) et de Florent Siclet (Harmo). Et quelle ambiance ! Ceux qui ont connu jusque là le groupe de Mathis vont le trouver quelque peu changé. En effet, les morceaux acoustiques et plus traditionnels sont bien moins présents au profit d'un son plus électrique, plus recherché, plus pesant et plus hypnotique. Ils réinventent complètement leur musique avec brio.

Dés le premier morceau, on est pris dans la tourmente musicale du groupe pour ne plus en sortir. Il n'y a pas de doute, c'est du blues que l'on a là, avec une saveur quelque peu différente mais exquise au possible. Le groupe propose une conjonction de différentes influences comme un son quelque peu 70's, des sonorités plus urbaines au centre desquelles le Blues est roi. Le résultat est saisissant, explosif, passionné et passionnant. Les nouveaux titres originaux présentés, issus en partie de leur dernier CD démo, trouvent très bien leur place sur scène et l'arrangement diffère du CD, notamment par l'absence des samples et des quelques effets électroniques. Mais la deuxième guitare et le subtil jeu de Florent à l'harmo permettent de fournir une atmosphère tout aussi intéressante. Ici, pas de déluge de soli, de breaks mal sentis. De la musique prenante et une cohésion encore plus évidente qu'auparavant. Et à ce petit jeu, Mathis, avec son jeu de guitare et sa voix unique dans le paysage blues français, prend une autre dimension encore plus intéressante.

Le groupe reçut un très bon accueil malgré la particularité du public, essentiellement composé de jeunes enfants venus interpréter des chansons suite aux 6 semaines de travail avec un professeur de chant, dans le cadre du festival. L'ambiance y était tout de même conviviale et "animée".

On attend maintenant l'album du groupe sur lequel ils sont encore en train de travailler, insatisfaits qu'ils sont pour l'instant de leurs arrangements. En tout cas, sur scène, ça vaut le détour !

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soirée de clôture du festival
Lisa Otey et Jean-Jacques Milteau

date: 7 décembre 2002
de: Christophe "Tof" Godel <christophe.godel@noos.fr>
(photos Mike Lécuyer)

La soirée de clôture du festival Blues Sur Seine avait lieu à la salle Jacques Brel de Mantes La Ville, vaste salle un peu froide, mais pleine pour accueillir The Lisa Otey Trio et Jean Jacques Milteau. Mais avant le début du concert, deux classes de la région de Mantes ont eu le privilège de montrer le résultat de 6 semaines de travail autour d'ateliers musicaux, un de chant et un d'harmonica (dirigé par Greg Slapinzcki).

Lisa Otey (photo Mike Lécuyer) Après ce charmant petit intermède, la non moins charmante Lisa Otey, la reine du festival de Cognac 2001, entra sur scène, seule, face à son piano, et entama, a capella, un titre de son dernier album, Song for Eva (à écouter absolument). Sur son dernier album (Hard Working Woman - ONP 1101), ce morceau est un de mes préférés, accompagnée au Dobro, elle me fait vibrer. A capella, c'est très bien aussi!

Quel plaisir d'entendre à nouveau la voix de Lisa et de la revoir ! Et oui, je suis encore sous le charme ! Sur le morceau suivant, elle fera entrer Heather "Lil' Mama" Hardy, la dynamique et joviale violoniste, qui aura complètement subjugué le public de Mantes. Et enfin, pour compléter le trio magique, ce sera à Carla Hurricane Brownlee d'entrer pour le troisième morceau et de distiller son puissant discours au saxophone et à la voix !

La première partie dura pratiquement une heure trente au lieu de l'heure prévue. Pourtant, au début, la salle était un peu froide, ayant du mal à rentrer dans l'atmosphère, ne répondant pas facilement aux appels au chant, ne cherchant pas à se réchauffer les mains sur les boogies de Lisa. Mais à chaque fin de titre, c'était l'ovation dans la salle. Tout comme sur ses albums, Lisa et ses deux comparses ont parcouru divers univers musicaux. On va ainsi du boogie aux ballades intimistes, au blues, du bon du vrai, qu'il soit lent ou non, sonnant magnifiquement bien et avec une tessiture et un envoûtement unique dû à la composition particulière du trio ! Le piano vous accroche, le saxophone vous envoûteet le violon vous subjugue ! Vous ajoutez à cela trois voix superbes, surtout celles de Lisa et de Carla, et vous tombez à genoux !

Ca marche à tous les coups et ces moments ont été particulièrement évidents sur l'interprétation de Carla, d'un titre de Billie Holiday par exemple, sur les soli fougueux de Lil' Mama, sur son blues d'un french lover peu courtois, ou lorsque Lisa vous emporte bien loin avec sa voix et son jeu de piano, presque à tous les coups (je suis d'accord, là, je ne suis pas objectif, mais cette artiste me transporte) :)

Au fur et à mesure, le public novice fut complètement sous le charme et c'est, à ma grande surprise, en standing ovation que s'est terminé le concert du trio !

Jean Jacques Milteau, André Charlier, Manu Galvin (photo Mike Lécuyer) Après une longue pause où la foule s'est massée dans le hall de la salle Jacques Brel pour saluer Lisa et se faire dédicacer ses CD, acheter des livres sur le blues, discuter avec des représentants de la presse Blues (Blues Feelings) ou boire un p'tit verre, c'est l'infatigable Jean Jacques Milteau qui prend la relève, masculine cette fois.

Jean-Jacques, président d'honneur du premier Blues Sur Seine, était accompagné de Benoît Sourisse à l'orgue Hammond (et donc à la basse), André Charlier à la batterie, Bobby Rangel à la flûte et au sax et bien sûr l'excellentissime Manu Galvin à la guitare électrique et acoustique. Quel groupe ! Que des pointures !

Et on ne présente plus Jean Jacques Milteau, incontournable dans le paysage de l'harmonica français. Sur les deux heures de concert, Jean Jacques interprétera quelques morceaux de son dernier album, Memphis, nous fera voyager lui aussi, dans ses univers musicaux, en partant du blues, pour aller faire un tour en Irlande ou en Afrique du Sud. Pour le public, qui en grande partie semblait découvrir l'artiste, ce fut un régal. Il fallait voir là encore le visage éclairé des gens, le sourire aux lèvres ou les yeux écarquillés devant tant de prouesses possibles sur un si petit instrument !

De plus, la mise en place du groupe est impeccable, ce sont vraiment de très grand musiciens. Ils ont même improvisé deux - trois fois notamment lorsque l'orgue a eu quelques pépins sur Further Up On the road, ou sur le fameux instrumental du train ! Le groupe semblait s'éclater, plus que lors de leur passage à Bonneuil sur Marne un mois plus tôt (où j'étais pour voir un tout petit set des Marvelous Pig Noise, bien trop court).

Ils avaient devant eux un public qui a accroché un peu plus rapidement qu'avec Lisa Otey. Un autre grand moment fut le morceau Mercy, Mercy, Mercy, avec seulement Jean Jacques et Manu à la guitare acoustique. Quel phénomène sur une guitare acoustique, ce Manu Galvin, on ne le dit pas assez !

En fin de set, Lil' Mama Hardy, Carla Hurricane et Rick L Blues ont été invités par le groupe à venir jouer sur scène. Le public n'en demandait pas tant, et le concert prit une nouvelle dimension festive. On eut droit à un excellent duel au saxophone entre Bobby Rangel et Carla, un petit jeu entre Jean-Jacques et Heather Hardy. Enfin, pour le dernier rappel, un Gloria de Van Morrison (comme à chaque fois depuis un an) de folie qui a duré et duré, où ça improvisait de toutes parts, le public a fini debout et Jean Guillermo, le président du festival, a fini ému, les larmes aux yeux, invité sur la scène par Jean-Jacques.

Quel final ! Je peux vous dire que le public de Mantes a fini conquis par ces deux prestations ! C'est quand même bien fait, le blues ! Et merci à Jean Guillermo pour son acharnement et à tout le travail que lui et ses bénévoles ont effectué pour réussir un tel festival !

Plein d'autres photos sur http://mystere.lecuyer.free.fr/bfrBSS/bfrBSS02/BSS0223GALERIE/index.htm

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ils parlent aussi de Blues Sur Seine:
Liens

On parle aussi de Blues sur Seine sur:

le site officiel du festival: www.blues-sur-seine.com/

le tremplin sur "Bluesfr" de Mike Lécuyer:mystere.lecuyer.free.fr/bfrBSS/bfrBSSTREMPLIN02/BSSTremplin2002.htm

chroniques du tremplin sur le site de Docteur Blues: www.docteurblues.com/nuke/modules.php?name=News&file=article&sid=174

photos sur le site de Pierrot Mississippi Mercier:www.argyro.net/amap/bss2002.html

Sweet Home Chicago de Marc Loison : http://perso.wanadoo.fr/shc/festival-mantes..htm

L'oreille Bleue: loreillebleue.free.fr/Concerts/Concert_Blues_sur_Seine.htm#22%20novembre%202002

Compte-rendu du festival sur zicazic : http://www.zicazic.com/zine/interviews/compte_rendu02.htm

le festival 2001 dans la Gazette de Greenwood n° 38: www.gazettegreenwood.net/an2001/n38/numero38bis.htm

le festival 2000 dans la Gazette de Greenwood n° 26: www.gazettegreenwood.net/an2000/n26/numero26bis.htm

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