n°32 (Juin 2001)
Un Petit Goût de Paradis |
Date: 28 mai 2001
De: Stagg'Oli <latailla@club-internet.fr>
(photos: Marie-Claude Champarou)
Quelle fête ! Pour la troisième édition de Blues à Saint-Pierre le 13 Mai 2001, l'AMAP (Association Musicale d'Amateurs et de Professionnels) et l'OMC (Office Municipal de la Culture) de Saint-Pierre du Perray ont mis les bouchées doubles :
La réputation des différentes soirées (cabaret, irlandaises, blues) organisées par l' AMAP font qu'une soirée blues se joue à guichet fermé, les 150 places disponibles étant réservées à l'avance !
L'AMAP est une association de Saint-Pierre du Perray (Essonne, 91) particulièrement active dans le domaine musical et l'organisation de spectacles n'est qu'une corde à son arc, puisque qu'elle a aussi pour objet la découverte de la musique par les enfants, donner des cours de musique, et aider à la formation de groupes musicaux (tous genres confondus). Remercions donc la fée (Pierrot "Mississippi" Mercier) qui a intégré le blues dans les activités de l' AMAP !
Pour commencer, ce furent donc les moissonneurs auvergnats qui sans façon nous donnèrent du 12 mesures en veux-tu en-voilà pour réchauffer nos cœurs. Opération réussie ! Mo & The Reapers ont joué leur blues de derrière les fagots, celui de leur dernier album dont ils ont réinterprété la plupart des titres, ce dont je ne plaindrais pas compte-tenu de mon enthousiasme lorsque j'avais découvert ce disque (voir LGDG n°23). Ils nous ont fait la parfaite démonstration d'un blues vivant et imaginatif. L'air de rien, Mo Al'Jazz confirme qu'il est un chanteur très expressif et un harmoniciste qui a tout compris de l'instrument. Il faut dire qu'il peut compter sur un groupe solide mené de main de maître par Jean-Michel Borello (Big Joe), le compositeur-guitariste et également chanteur, plein de fougue et de conviction ! Au piano, Automatic Slim s'avère être un boogie-man de premier ordre, tandis que Jeff Tronelle (contrebasse) et Stéphane Leblanc (batterie) assurent une assise rythmique efficace tout au service des instruments solistes.
Un des moments les plus appréciés du public fut sans doute l'interprétation de l'envoûtant Voodoo In My Head, véritable hit (si ce n'est tube) du groupe que jean-Michel dédia à une de ses plus jeunes fans ! Un autre moment fort fut le break acoustique où Mo et Jean-Michel interprétèrent le magnifique They Call Me Mo ainsi que des reprises de JB Lenoir, de Robert Johnson et du véritable mentor du groupe: Blind Joe Castlebridge (voir LGDG n°22). Le set d'une heure et trente minutes passa à la vitesse grand V, et on aurait bien voulu que cela dure encore, mais il fallait faire place au deuxième groupe : Alain Giroux et Jean-Louis Mahjun.
Alain Giroux |
Giroux et Mahjun : à Greenwood, on les classe dans la catégorie " Gros Dieux " ces deux là ! Jean-Louis Mahjun est un véritable fou. Un fou du violon. Un violon le truc en fer ? Ne lui posez jamais cette question là, car il vous toisera de haut : "Ce n'est pas du fer… c'est de l'aluminium G3 !". De cet engin, il sort des sons de contrebasse, de guitare électrique, de cornemuse et même, tenez-vous bien : de violon ! Il se sert aussi d'un autre ustensile appelé violon électrique (ou X-Wing par les fans de la Guerre des Etoiles) ainsi que d'une mandoline au look traditionnel mais au son impitoyablement trituré. Bref, Mahjun est un inventif, un musicien complet qui n'hésite pas à puiser son inspiration dans la musique tsigane, le jazz ou la country, la classique ou la musique de film, et… le blues !
Comme le dit Alain Giroux (voir interview dans LGDG n°29), ils forment tous deux un duo de clown où il serait le clown blanc tandis que Mahjun serait l'Auguste ! L'humour se situe sur scène (voir le déhanché sexy de Mahjun ou sa façon de gratter sa mandoline à la manière d'un hard-rocker !) et dans la musique, mais jamais au détriment de celle-ci. Heureusement !
Et là, il faut admirer le pouce de la main droite d'Alain Giroux qui, quoi qu'il arrive, continue à frapper les basses de sa guitare, une magnifique Guild (modèle X 500, guitare électrique à table cintrée, avec un son… un son… !). Le pouce assure donc le rythme, le tempo, la ligne de basse, mais ses autres doigts et son autre main sont mis à contribution ! Et tous ces doigts lui permettent de créer un univers musical époustouflant… Les barrières techniques sont depuis longtemps dépassées par Alain Giroux et il n'y a aucune esbroufe dans son jeu de picking qui semble si naturel, si évident… et qui fait du bien par où il passe !
A une heure du matin, le dernier accord de guitare résonnait encore que Pierrot posait LA question : "mais qu'est-ce que je vais pouvoir programmer la prochaine fois pour faire aussi bien ?"!!
Euh… j'ai une idée : Mo & The Reapers et Giroux-Mahjun… :-)
de Jean Bakrim <jean92@club-internet.fr>
Mo & The ReapersL'intro du concert est sous la responsabilité de l'harmoniciste Mo 'Al Jazz' qui donne d'entrée le ton en ouvrant seul le concert. Puis vient le morceau Bye bye bird de Menphis Slim avec le reste du groupe qui le rejoint, à savoir :
Jean-Michel avec sa voix chaude et ses guitares met la salle en haleine très rapidement. C'est vrai qu'elles sont belles alignées comme au magasin attendant qu'on les fassent vibrer… Tiens, d'ailleurs, l'électro-acoustique s'est vu gratifiée d'un morceau de Muddy Waters, Louisianna Blues 1952 avec l'harmonica de Mo comme seul accompagnement. Les autres guitares ont été joyeusement utilisées, tantôt en picking, tantôt en slide dans le plus pur style de Muddy , comme pour I've got them pension funds blues again mama ! La contrebasse de Jeff n'a pas été en reste, assurant avec une facilité apparente une ligne de basse solide et efficace. Un solo de cet imposant instrument à ornementé le morceau Jumpin' at the swamp water café.Puis un peu plus tard, un petit clin d'œil à Olivier de Lataillade avec le morceau Voodoo in my head' dédié à sa fille. On a pu assister à une belle prestation du pianiste qui a bravé seul la salle avec le titre Automatic boogie. Hommage également à Lightnin' Hopkins avec Mojo hands. C'était bien parti mais des auditeurs enthousiastes tapaient dans leurs mains à contre temps (j'ai les noms…). Arrêt du morceau par Jean-Michel, perturbé, mais néanmoins conciliant, et reprise dès le début avec cette fois tout le monde dans le rythme. Mo à l'harmonica n'a pas manqué de rendre hommage à Little Walter et à assurer quelques morceaux au chant avec brio. Stephane 'Typhon' Leblanc à la batterie fut efficace avec son compère jeff Tronelle à la contrebasse, et nous gratifia même d'un solo. En résumé, tous les morceaux du CD « Hot'n'spicy blues » ont été joués avec en plus quelques hommages à Robert Johnson, Lightnin' Hopkins, J.B.Lenoir, Muddy Waters. Ce fut une chaude soirée, avec tous les ingrédients qui font la couleur du groupe Mo & the Reapers. Un bon moment de Blues, avec aussi du Cajun, juste ce qu'il faut et une immersion en Louisiane pour un voyage intemporel… |
de Mike Lécuyer <mlecuyer@club-internet.fr>
Jean-Louis Mahjun & Alain GirouxVoyage au bout du blues... C'est que les bougres s'y connaissent pour noyer le poisson, immerger les influences, nager entre deux styles et plonger joyeusement dans toutes les sauces bleues (qu'elle soit jazz, country, classique ou ... russe !) Dès le premier morceau, on comprend qu'il se passe quelque chose d'étonnant, le public fait silence et paf, Jean-Louis nous assène un jeu de violon... au médiator. Sourire, écarquillement d'yeux, à peine remis de ce premier choc (pour nous), ils enchaînent sur un blues hendrixien où JL le fait avec son violon (l'amour)... et puis c'est une contrebasse que l'on croit entendre... et puis la pédale wha-wha se met de la partie. On revient à un morceau country plus "classique" (guitare-mandoline) mais ce n'était qu'un court répis car déja la distorsion est enclenchée et croyez-moi vous n'avez jamais entendue de la mandoline comme ça ! Et ça continue à un train d'enfer avec du Jelly Roll Morton, du train (imitation excellente), du John Lee Hooker, du jazzy glissant vers le flamenco glissant vers le boogie glissant vers le rock... ouf, soufflons un peu... Le chant est surtout assuré par Alain mais Jean-Louis y va aussi de son refrain de temps en temps... un des grands moments fut certainement le "Dirty old town" des Pogues avec sa cornemuse-violon..; qui se termine en un discret clin d'oeil aux Beatles sur les dernières notes de "Within you without you"... Magique, époustouflant, nous trépignons de joie jusqu'à éclater quand Alain revient pour nous chanter en russe "DVE guitary". C'est ensuite un pot-pourrit de musique de films (JLM), un autre titre par AG et le final "Dust my broom" où Alain s'en donne à coeur joie et à plein poumon pendant que Jean-Louis nous gratifie du célèbre chorus slide mais à la sauce violon. Mais c'est que l'on ne veut pas les laisser partir comme ça ! Merci messieurs, vous revenez pour un "Shake your money maker" d'anthologie. J'aurais jurer qu'il y avait un orchestre complet derrière eux ! |
Date: 23 Mai 2001
De: Patrice Champarou <pmchamp@club-internet.fr>
Comme le fait remarquer Gérard Herzhaft, l'appellation "Old Time Music" fut avant tout une étiquette commerciale, les montagnards des Appalaches ne se préoccupant pas davantage que les "songsters" noirs de donner un nom à la musique qu'ils interprétaient. La diversité des sources auxquelles ils empruntaient démarquait déjà nettement leurs styles de l'héritage irlando-anglais, et les enregistrements légendaires des années vingt jetaient les bases de ce qu'on devait connaître quelques années plus tard sous les noms de "folk", puis de "country music".
On sait à présent que les artistes noirs ont largement influencé cette musique, que la discrimination dont ils faisaient l'objet de la part des firmes de disques n'était pas aussi flagrante parmi les musiciens eux-mêmes, et que le blues a été représenté en tant que tel dès 1927 par quelques-uns de ces premiers chanteurs "country".
Cependant, la région sud des Appalaches, proche de Nashville, qui constitue le berceau de la plupart des banjoïstes de l'époque, semble demeurer à l'écart de ce mouvement. Les plus talentueux ( Clarence Ashley, Bascom Lamar Lunsford... ) s'en tiendront strictement à des ballades intemporelles, ou des chansons fortement marquées par la tradition européenne.
C'est pourquoi la musique de Moran Lee "Dock" Boggs présente un caractère exceptionnel. Troublant l'auditeur dès la première écoute, la voix haut perchée, les intonations et la conviction de celui qui fut considéré comme un des plus remarquables représentants de cette tradition n'est pas sans rappeler à la fois ce que l'on peut connaître de la musique des "minstrels", et les inflexions déchirantes des premiers interprètes du blues rural. Boggs chantait "comme si les os lui traversaient la peau chaque fois qu'il ouvrait la bouche", dit Greil Marcus.
Ce rapprochement quelque peu subjectif se trouve évidemment renforcé
par des coïncidences biographiques : comme tant d'autres, Dock Boggs a
mené une brève carrière professionnelle, enregistré quelques faces dans
la première moitié du siècle, et fait l'objet d'une "redécouverte" dans les
années soixante. Mais le parallélisme ne résulte pas exclusivement de la
relative longévité du chanteur, ni de l'enthousiasme confus qui animait les
initiateurs du "folk boom", incitant de nombreuses "légendes vivantes"
comme Son House, Robert Wilkins ou Mississippi John Hurt à reprendre le
chemin de la scène et des studios.
Né en 1898, Boggs est avant tout un personnage doté d'une exceptionnelle volonté. La commune de Norton ne peut guère financer l'école que trois mois par an, et le jeune Morgan entre à la mine à l'âge de douze ans, tout en poursuivant son apprentissage de la lecture à l'aide d'une Bible et d'un dictionnaire. Il gravit patiemment les échelons, occupant successivement tous les postes de travail, et considérant la musique comme un passe-temps sans commune mesure avec une réelle source de revenus.
Selon Mike Seeger, il existait dans cette région une relative coexistence entre blancs et noirs, qui se retrouvaient souvent au coude-à-coude depuis que l'industrie minière avait supplanté l'agriculture. Dock Boggs hérite évidemment de la tradition musicale familiale, mais n'hésite pas à suivre le chanteur "Go Lightning" et à passer des semaines entières dans la communauté noire de Dorchester, observant avec avidité les string bands et particulièrement un certain Jim White auquel il emprunte définitivement l'idée de jouer du banjo en "picking" en faisant ressortir la ligne mélodique.
Cette technique qui s'opposait au jeu en accords était très certainement dans l'air du temps, mais Boggs s'attachera principalement à jouer la mélodie à l'unisson du chant, approche plus clairement liée à la tradition du blues que celle de ses contemporains.
A vingt ans, "Dock" se marie, ayant mis de côté la somme rondelette de 600 dollars et acquis un statut professionnel qui lui assure un revenu comparable à celui d'un contremaître. Malheureusement, la santé fragile de Madame Boggs contraindra le couple à remonter vers Lechter, plaçant Dock dans un situation de dépendance vis-à-vis de sa belle-famille, aggravée par la perte de son emploi et un endettement dont il cherchera à sortir par tous les moyens.
A cette époque, la musique populaire traditionnellement réservée aux fêtes de village et au cercle de famille commence à exploser sous l'effet de la diffusion discographique. Dock jouit d'une sérieuse réputation locale, son répertoire dépasse largement celui d'un amateur et s'étend jusqu'aux blues de Sarah Martin. Mais pour obtenir des revenus substantiels, il préfère se lancer dans le trafic d'alcool de contrebande, s'assurant du même coup la réprobation de sa femme et la condamnation sans appel de sa belle-famille.
Cette activité aussi dangereuse qu'illicite n'introduisait pas de réel changement dans sa vie quotidienne. "Tout le monde était armé, certains tiraient en l'air comme on tire des pétards le 4 juillet", disait Boggs qui avait lui-même échappé de peu à un tir imprévu sur le pas de sa porte. Ayant vidé son propre revolver dans la direction présumée du tireur, Dock fit l'objet d'une tentative d'interpellation, l'homme de loi n'hésitant pas à utiliser son épouse comme "bouclier".
Ce climat de violence contribuera à faire de Dock Boggs un homme non seulement révolté par l'injustice sociale, l'arbitraire et la vanité des institutions, mais également conscient de sa différence, aspirant à un degré de dignité supérieur à celui qu'autorisait sa condition.
En 1927, il décide de se présenter à une audition à New York, vêtu de neuf des pieds à la tête et très anxieux à l'idée d'être confronté à une centaine de musiciens professionnels. La surprise fut aussi grande pour le mineur autodidacte ainsi sélectionné que pour la firme Brunswick, qui chercha en vain à le persuader d'enregistrer davantage que les huit faces de cette session. Comme Skip James quelques années plus tard, Boggs conscient de son talent redoutait l'escroquerie, alors même que l'idée de rencontrer le succès lui permettait de caresser l'espoir de quitter définitivement la mine.
C'était évidemment sans compter sur les conséquences désastreuses de la crise de 1929. Dans l'intervalle Dock Boggs entreprit une carrière musicale, fondant le groupe des Cumberland Moutain Entertainers, mais ses disques ne se vendaient guère que là où il se produisait; une seconde session décrochée presque par hasard enrichit sa production d'avant-guerre de quatre autres titres, mais ce furent bientôt les rendez-vous manqués faute de moyens financiers, les auditions improbables pour des firmes au bord de la faillite, les contacts en vue desquels il parcourait inlassablement les routes, buvant plus que de raison au désespoir de son épouse, jusqu'à une dernière opportunité qui présenta dans les studios Okeh un Dock Boggs paralysé par le trac et incapable de sortir une note.
Dès lors, se conformant aux voeux de sa très pieuse belle-famille, Dock renonça à la musique et regagna la mine. La mécanisation aboutira à une vague de licenciements qui le laissera sans ressources durant plusieurs années, ce qui ne l'empêchera pas de rejoindre la congrégation religieuse locale et de se consacrer à des oeuvres de charité.
Cependant, ayant enfin acquis ses droit à la retraite, Boggs s'empressera de récupérer le banjo laissé en gage quelques trente ans auparavant, et c'est un jeune vieillard adouci par le temps mais toujours obsédé par ses deux thèmes favoris - la violence et la mort - étonné de ne jamais avoir tué personne de sa propre main, modeste et fier à la fois, qui se confiera à Mike Seeger et acceptera d'enregistrer trois albums pour Folkways entre 1963 et 1966.
Le perpétuel tiraillement de Dock Boggs entre l'Eglise et la musique, que
l'on retrouve chez de nombreux artistes noirs de l'époque, n'était pas
la marque d'un esprit particulièrement torturé. Des lettres anonymes
émanant de ses chers corréligionnaires se mirent à affluer, l'accusant de
continuer à pratiquer la "musique du diable" et d'accueillir chez lui de
douteux jeunes gens aux cheveux longs. La santé fragile de Dock, atteint de
silicose, ne lui permit pas d'honorer toutes les propositions de concert
consécutives à sa redécouverte, et ses entrevues avec Mike Seeger,
quelquefois marquées par un état de forte ébriété, révèlent un homme
pétri de contradictions, tantôt affable, tantôt violent, aussi humaniste
mais nettement plus révolté qu'un Mance Lipscomb [voir LGDG n°25] , ne se considérant
ni meilleur ni pire qu'un autre mais revendiquant énergiquement le droit au
respect. Il mourra en 1971, l'année même où la firme Folkways qui lui avait
permis d'accéder enfin à la notoriété cessera ses activités.
Chanteur de blues, Dock Boggs? Du point de vue stylistique, ce serait évidemment une exagération. Malgré la puissance de sa voix, son timbre quelque peu nasillard n'a rien de commun avec celui d'un Charley Patton, et ses lignes mélodiques très clairement articulées ne font que contourner les mélismes qui sont une des caractéristiques du genre.
Pourtant cette imitation consciente, qui place spécifiquement les montées et descentes de la voix sur les syllabes les plus pertinentes, relève de la même approche que celle des chanteurs de blues.
Son premier enregistrement, Sugar Babe, est tout comme la version de
Mance Lipscomb un "collage" de couplets traditionnels :
All I can do, all I can say,
Gonna send you to your Papa next payday
(...)
Who'll rock the cradle, who'll sing the song,
Who'll rocke the cradle when I'm gone?
De plus, on retrouve dans ses textes le même réflexe d'appropriation,
la première personne s'imposant d'emblée quelle que soit l'origine du chant
qu'il interprète. Même s'il n'a jamais connu la prison ni assassiné un rival,
New Prisoner's Song ou Wild Bill Jones sont étonnants de sincérité :
I drew a revolver for from my side
And destroyed one poor boy's soul
( ... )
My money's in my pocket and my pistol's in my hand,
Lookin' for the man who'll make old Wild Bill stand
Dans la ballade "Rowan County Crew" qui relate une interminable vendetta
locale, il ne peut s'empêcher d'insérer des commentaires à l'adresse de
l'auditeur comme s'il avait été le témoin direct de chaque événement :
The death of him was dreadful
Never saw such a terrible sight
Bien que le terme apparaisse rarement dans ses titres et ne corresponde pas nécessairement à une structure définie, Dock Boggs s'inspire consciemment du blues. Deux de ses plus remarquables créations, Country Blues et Down South Blues, sont à un tel point marquées par les redondances de la première personne que Boggs semble chaque fois relater une expérience individuelle.
Curieusement, ces deux thèmes sont construits sur huit mesures, alors que sa version de la ballade Pretty Polly en comporte douze, avec répétition du premier vers - introduisant incidemment, à côté de la forme dialoguée habituelle, un changement de narrateur.
Dock confiera à Mississippi John Hurt qu'il regrettait de ne pas avoir adopté la guitare, dont il appréciait le plus grande souplesse. Lui-même n'utilisait jamais de capodastre, mais accordait son banjo de cinq ou six manières différentes selon le chant qu'il interprétait.
Artiste d'exception, Boggs n'avait certainement pas le professionnalisme jovial d'un Uncle Dave Macon, et sa sincérité empreinte d'une certaine raideur était très éloignée de toute fausse naïveté. Les obsessions morbides constituaient une de ses principales sources d'inspiration ( "Aw, get out of the graveyard, Dock!" dira Mike Seeger... )
L'un de ses plus beaux textes, Oh Death, s'articule autour d'une
supplique à laquelle répond une lancinante prosopopée :
What is this that I can see
With icy hands taking hold of me?
(...)
I'll lock your feet so you can't walk
I'll lock your jaw so you can't talk
(...)
Oh Death, oh Death, can't you spare me over 'til another year?
Autre point commun avec le blues, cette relation des sentiments, des
terreurs et des expériences personnelles n'interdit pas un degré humour qui
contribue à les "distancier" :
Cyclone come for to make it good,
Blew the place where my house stood,
Mortgage man he came around
Harshly claimed for the hole in the ground ;)
On retrouvera cette attitude cynique et révoltée chez Woodie Guthrie : "Some rob you with a six-shooter, others with a fountain-pen"
Les blues et la musique de Dock Boggs se rejoignent avant tout dans la mesure où ils contribuent à élever au niveau de la conscience et de la sensibilité les conditions de vie des petites gens. Pas plus que dans les blues cette revendication de dignité humaine n'est explicitement exprimée, mais tout comme dans le blues, l'inventivité musicale et narrative, l'énergique conviction de Dock Boggs constituent en elles-mêmes bien plus qu'un témoignage : l'affirmation d'une identité sociale.
Discographie :
Dock Boggs : Country Blues ( 1927-29 ) Revenant 205
Dock Boggs : His Folkways Years ( 3 CD ) Smithsonian SF 40108
A consulter :
Gérard Herzhaft-Jacques Brémond : Guide de la country music - FAYARD 1999
Lawrence Cohn : Nothing but the blues - ABBEVILLE PRESS 1994
Sites web :
www.mnblues.com/cdreview/boggs-cd/html
www.ukonline.co.uk/mustrad/reviews/boggs.html
www.longtimecoming.com/dockboggs/
Date: 20 Mai 2001
De: Uncle Lee <stagolee@club-internet.fr>
Après un premier CD sorti en 1999 et dont j'avais déjà apprécié la fraîcheur et le swing (voir LGDG n°25), Jean-Pierre Carraro (aka Cadi Jo) vient de sortir son second disque, Blues Au Comptoir, dont j'avais déjà eu la chance d'entendre quelques titres au tremplin de Blues Sur Seine.
Quelle réussite ! Cadi Jo confirme son talent en nous offrant une galette époustouflante de maturité. Blues léger, swingant et dansant, subtil mélange des genres Chicago, Texas, West Coast et pointes de Jazz. Les zestes de rock détectées dans le premier disque ont disparu, évolution du compositeur Cadi Jo et changement de guitariste avec l'arrivée de Hervé Fodor dont le style naturel, discret en accompagnement et efficace en solo, est un vrai plaisir.
La section rythmique est inchangée et est toujours aussi bonne, avec Pierre Bernard à la basse et Jean-Claude Horgue à la batterie. Le groupe est magistralement renforcé par le piano ou l'orgue de Vincent Pollet Viallard sur quatre titres et par la trompette de Freddy Buzon sur deux autres.
Au chant, Cadi Jo possède toujours ces intonations caractéristiques qui font toute son originalité et " musicalisent " différemment ses textes en français. J'adore ! Quant à l'harmonica, Jean-Pierre nous dévoile un talent toujours plus grand, dans ses compositions comme dans ses hommages à Sonny Boy Williamson n°2, Slim Harpo, Big Bill Broonzy et Walter Horton.
Oui, Cadi Jo est à placer parmi les meilleurs de la scène française, avec un style propre qui fait mouche… Dans la rubrique Euroblues de Soulbag (printemps 2001), il remporte la course ( !), et je suis bien content de cette distinction qui permettra, je l'espère, à Jean-Pierre Carraro de se produire plus en dehors de sa région bordelaise et de mener une carrière moins discrète.
Allez patron, remettez-nous la tournée… (ou on lâche le comptoir).
réf CD: " Blues au Comptoir " CJ 251 000
Contact : Jean-Pierre Carraro, 34 rue Jeanne de Lestonnat 33440 AMBARES
Tel/fax : 05 56 77 50 12 mobile : 06 80 53 47 75
E-mail : CADIJO@free.fr
Date: 27 mai 2001
De: Benoît "Planet Harmonica" Felten <ben@planetharmonica.com>
A l'occasion de la sortie du nouveau Buddy Guy, un petit
coup d'oeil sur la discographie de cet artiste prolifique et capital du
blues...
The Complete Chess Studio Recordings (CHD2 -9337) : Absolument bon, elles souffrent un peu moins que les intégrales CHESS d'autres artistes de répétitivité (n'oublions pas que ces intégrales sont des collections de Singles, pas des albums). Indispensable pour Ten Years Ago, First time I met the blues, My time after awhile, I got my eyes on you...(la plupart des meilleurs morceaux de ce CD sont disponible aussi sous la référence Buddy's Blues, Chess 50th Anniversary Collection) | |
A Man and the Blues (WM321-662078): Superbe, comme annoncé. Comporte en particulier un One Room Country Shack sinistre avec un Spann superbe au piano... Comporte aussi le Mary Had a Little Lamb que tant de jeunes ignorants attribuent à Stevie Ray Vaughan ;-) | |
Hold that Plane (VMD 79323-2) : Presque aussi bon, même s'il pêche un peu par excès de slow blues. L'éponyme Hold that Plane est néanmoins superbe... | |
This is Buddy Guy (VMD 79290-2) : Live de 1969 à New Orleans avec section cuivre complète (dont AC Reed) Super pour Things that I used to Do et quelques covers inhabituelles comme Fever et Knock on wood. Le concert souffre un peu d'une rythmique pas très "fine" à mon goût, mais vaut néanmoins le déplacement. | |
Buddy and the Juniors (MCAD-10517) : Assez léger dans l'esprit, cet enregistrement acoustique réunit Buddy Guy, Junior Wells à l'harmonica et Junior Mance au piano. Il est agréable mais manque d'une certaine concision, et le piano de Mance, mixé fort, noie souvent la guitare de Buddy. Il est intéressant d'entendre le Five Long Years d'Eddie Boyd, un des standards électriques souvent joué par Buddy, en version acoustique. | |
Drinkin' TNT and Smokin' Dynamite (NEM CD 687) : Live à Montreux en 1974. Superbe. Buddy ne prend que deux chansons au chant sur l'album, mais quelles chansons : un Ten years ago superbe et When you see the tears from my eyes incendiaire, à en chialer... Le reste n'en est pas moins génial, jumpy à la Junior Wells. A ne pas manquer. | |
Everything gonna be alright (BB 422.2) : (sorti aussi sous le titre "Live In Montreux avec Junior Wells") Live à Montreux en 1978. Moins en forme que le précédent, même si c'est tout à fait sympa. Les trois morceaux de Buddy sont des classiques, donc on les a déjà entendus ailleurs... | |
Live at the Checkerboard Lounge (JSPCD 262) : Superbe live, où Buddy chante et joue à son plus puissant : en particulier, s'attarder sur I've got a right to love my woman et le meilleur Things that I used to do enregistré live, à mon sens. La qualité d'enregistrement n'est pas optimale (la gratte et la chant saturent par moments, on entend le public faire des commentaires) mais en fait ça lui confère une atmosphère très sympa à mon goût. | |
Buddy Guy - The Blues Giant (Isabel 59-900-2) (appelé "Stone Crazy" aux USA) : Enregistré en studio en France en 79. Du bon Buddy Guy, bien enregistré, mais l'album manque de production et sonne plus comme un boeuf de blues puissant (la moitié des morceaux font plus de 8 minutes !) Ca sonne un peu jazzy par moments quand même, ce qui n'est pas désagréable. A écouter avec plaisir mais pas vital. | |
Alone & Acoustic (ALCD 4802) : Le retour de Buddy and the Juniors, mais sans le piano de Junior Mance. A mon sens, ça marche mieux, parce que la guitare de Buddy n'est pas noyée par le piano, mais aussi parce que Buddy et Junior, tout en se faisant plaisir, restent concis et évitent les digressions excessives qui handicapent à la fois "Buddy and the Juniors" et "Last time around". Ecouter le superbe High Heel Sneakers, le joyeux That's alright (avec quelques improvisations de chant de nos deux compères) et le très profond Boogie Chillen... | |
Damn Right, I've got the Blues ((ORE CD 516) : Le premier album de Buddy en plus de dix ans, Damn right marque le retour sur la scène blues et l'accession au panthéon des guitar heroes de Buddy. Le côté marketing de l'album est d'ailleurs assez explicite puisqu'on y retrouve Jeff Beck, Mark Knopfler et Eric Clapton ! En fait, pour être franc, le seul des trois qu'on distingue réellement est Beck sur Mustang Sally, une version au demeurant pas très intéressante... Par contre, Buddy brille et met le feu sur Five Long Years, sur l'eponyme Damn right, I've got the blues (dont l'histoire voudrait qu'il ait failli ne pas figurer sur l'album) et avec sa voix chaude, sur Early in the morning. Bref, un bon album de blues malgré les guitaristes de rock ! | |
Feels like rain (ORE CD 525) : Sur Feels like rain, on sent que Buddy se fait plaisir non seulement en jouant quelques blues efficaces (She's a superstar, Nineteen Years Old, et le puissant Country Man) mais aussi en retournant vers son amour du R&B puisqu'il reprend le I go crazy de James Brown et le Mary-Ann de Ray Charles, aussi superbes l'un que l'autre. Bref, c'est un album qui se partage entre Blues et Soul, mais ça n'est pas nouveau pour Buddy, comme ceux qui ont écouté ses faces Chess le savent ! Superbe album, mon préféré chez Silvertone. | |
Slippin' in (ORE CD 533) : Evolution logique dans la suite des deux précédents albums chez Silvertone, Slippin' souffre à mon goût d'une surproduction manifeste sur des morceaux comme Someone else is slippin' in (avec une "fausse foule" scandant "Buddy, Buddy"...) ou I smell Trouble. Il comporte quand même quelques perles comme la reprise du Trouble blues de Charles Brown et l'amusant Don't tell me about the blues qui a l'époque aurait pu s'addresser à Clapton et dont certains diraient peut-être aujourd'hui qu'il s'adresse à Buddy lui-même... | |
Live - The Real Deal (ORE CD 538) : Sur ce live chez Silvertone, Buddy fait ce qu'il ne fait presque plus jamais en live (malheureusement) c'est à dire jouer ses propres chansons. Et il le fait superbement, entouré par l'excellent Johnny Johnson (piano), le non moins excellent GE Smith (guitare), et l'orchestre du Saturday Night Live, cuivres et orgue hammond en prime. Les morceaux sont variés (même s'il y a beaucoup de slow blues, Buddy sera toujours Buddy) et son First Time I met the Blues est extraordinaire. Mention spéciale pour Ain't that lovin' you, sur lequel Buddy se contente de chanter, et qui prouve si besoin était qu'il est un des plus grands chanteurs de blues... | |
Heavy Love (7243 8 46090 2 3) : Tentative de Silvertone de marketer Buddy en 70s, cet album très décevant est plombé par sa tentative de faire funky sans être funky. Surproduit et sur-orchestré, il n'y a pas grand chose d'intéressant à en garder. A la limite, écoutez Midnight Train pour la voix sympa de Johnny Lang et Did somebody make a fool out of you pour le côté slow blues à l'acoustique... | |
Last time around - Live at Legends (7243 8 46883 2 5) : Un live de 93, acoustique, de Buddy et Junior Wells. Sur le principe pourquoi pas, mais quelques signes suscitent méfiance : la session est sortie chez Silvertone en 1999 après la mort de Junior Wells... Pourquoi ne pas l'avoir sortie plus tôt ? Parce que ce concert comporte trop de medleys, de digressions, d'apartés pour faire une bonne écoute sur disque. Il y a néanmoins quelques perles, comme That's all right, What I'd say et Hoodoo man blues. | |
Sweet Tea (9260182) : Avec Sweet Tea, Buddy Guy renoue avec un blues plus rugueux, plus primal que sur ses derniers albums Silvertone. A l'exception du superbe et poignant acoustique solo Done Got Old, l'album est amplifié avec un son méchant et une instrumentation minimale. Si cela lui confère une certaine répétitivité, cela aide aussi à lui donner une ambiance à lui, violente et inquiétante. C'est du blues "post-rock", de toute évidence, mais ça reste avant tout du blues qui met en valeur la voix et la guitare mordante de Buddy. Souhaitons qu'il retrouve sur scène la flamme qu'on lui ressent sur cet album ! | |
Pour les complétistes, il manque quelques albums dans cette discographie : "As good as it gets" est un "best of" des années Vanguard avec 5 morceaux inédits : Slow Blues, Give a fool like me the blues, The Dream, Poison Ivy et You got a hole in your sole. "Breaking out" est un album semble-t'il très rock chez JSP qui date de 1980 "Buddy's Baddest" est un "best of" des albums Silvertone avec trois inédits : I Need Your Love So Bad, Innocent Man et Miss Ida B. "DJ Play my Blues" est un album chez JSP, période années 80. "Play the blues" est un album enregistré avec Eric Clapton en 1970. Enfin, quelques "collaborations" intéressantes de Buddy Guy : Le superbe "Muddy Waters Folk Singer" chez Chess présente Buddy en seconde guitare acoustique, qui fait un contrepoint fin et presque jazzy à la slide de Muddy. Absolument superbe. Buddy contribue un long slow blues sympa à la BO d'Eric Clapton du film "Rush" Buddy est présent sur quelques morceaux du double live d'Eric Clapton "24 Nights". Ce sont ces morceaux qui, d'après la légende, ont contribué à lui faire retrouver un contrat dans un maison de disque dans les 90s. Buddy joue sur l'intégralité du "Southside Blues Jam" attribué à Junior Wells. Il chante même un superbe slow blues pour clore l'album. Buddy est par ailleurs présent sur de nombreux albums de Junior Wells de ses débuts chez Delmark à ses derniers albums chez Telarc. Buddy a été un des piliers de l'American Folk Blues Festival depuis 65. On le retrouve en particulier sur le disque AFBF 65 prenant deux morceaux en solo et accompagnant Eddie Boyd, Big Walter, Roosevelt Sykes, John Lee Enfin, Buddy est présent sur un morceau assez sympa du "Tribute to Stevie Ray Vaughan". Voila pour tout ce que je sais ;-) |
La plupart de ces CD sont disponibles sur www.allmusic.com
à voir, un superbe site sur Buddy Guy: www.geocities.com/BourbonStreet/7338/
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Sweet Buddy Guy
Date: 27 Mai 2001 Quoi qu'on en dise, la sortie d'un album de Buddy Guy, Sweet Tea en l'occurance, est toujours un événement. Et vu la discussion déclenchée sur la liste de diffusion de la Gazette, le jeune homme de 65 ans ne laisse personne indifférent, qu'on apprécie ou non sa musique. On y trouve les afficionados de la première heure, pour qui le vrai Buddy est celui de l'époque de sa collaboration avec Junior Wells et ses tous premiers albums solos, notamment "A man and his blues". Et ceci est indéniable que ce Buddy Guy là reste inégalé. Mais il y a ceux qui aime le Buddy des années 90, le guitar hero, un son particulier, une façon de jouer unique. C'est un artiste qui cherche à faire évoluer le son et l'intensité de sa musique, son blues. Cela se ressent sur toute la dernière décennie, avec pas mal de réussite, et un bon marketing ! Cela peut déplaire, mais je vois en Buddy Guy un éternel "chercheur". Et je crois qu'avec Sweet Tea, il a trouvé un petit quelque chose qui fait que cet album a un charme fou. Il peut éventuellement décevoir les puristes. La production et le mixage de cet album donne une athmosphère particulière... Le mississippi n'est pas loin, moite, profond, sombre, limite mystique. Et on a vraiment la sensation d'être là, dans le studio avec eux. Avec Sweet Tea, il va encore plus loin que dans son dernier opus, Heavy Love. Basse sursaturée, réverb, parfois du delay, amplification différente de l'accoutumée, un esprit . Mais cette fois, la formule est gagnante, si on aime un peu ce son des 60's, rock, saturé, tendance Hendrixien. Et pourtant, quand on écoute le premier titre de l'album, on a droit à une véritable surprise. Un titre accoustique, seul avec sa guitare qui n'est là que pour accompagner sa voix, cette voix. Une merveille ce "Done got old". Mais on est vite rassuré avec les titres suivants. Il n'est pas devenu trop vieux pour faire du blues, du blues électrique puissant parfois violent. Pour cela, il joue des titres composés par Junior Kimborough (4 titres), T-Model Ford, Cedell Davis, Robert Cage, Lowell Fulson (titre étonnant). Sur les 9 titres, un seul est de sa composition, le tout dernier. On aimerait avoir plus de ses propres compositions. C'est frustrant, car il est évident qu'il a encore des choses à nous dire ! Andy Schwartz écrit dans le livret du CD que cet album est l'album de sa vie, et que c'est le lien parfait entre le country blues et celui de la ville. Je crois qu'on ne peut aller jusque là, mais on s'en rapproche. Il y a vraiment quelque chose de neuf et d'indéniablement vivant dans ce blues là, une sorte d'harmonie. |
Date: 24 Mai 2001
De: Jocelyn Richez <jrichez@noos.fr>
Joe Beard featuring Ronnie Earle & the Broadcasters "blues union" (Audioquest music AQ CD 1039 - 1996): superbe (et ça illustre le récent débat de LGDG) que ce soit le chant de Joe Beard comme le jeu de Ronnie Earle; il est pour moi un ton au dessus du dernier Joe Beard avec Duke Robillard | |
Kid Ramos "west coast house party" (Evidence ECD 26110-2 -2000) avec plein d'invités de marque comme Junior Watson, Rusty Zinn, Charly Batty, Duke Robillard, Clarence Gatemouth Brown, Rick Holmstrom, Janiva Magness, Jeff Turmes, Larry Taylor, Lynwood slim, James Harman: un véritable feu d'artifice ! ça swinge ! un cd qui me reconcilie avec le label evidence (le dernier Carl Weathersby était franchement mauvais, très mauvais) |
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Iceman Robinson "I've never been loved" (Fedora FCD5026 - 2001) accompagné Paris slim en 2ème guitar, Willie Kent à la basse et Chris Millar à la batterie: une merveille, peut être le meilleur CD de 2001 (à titre personnel bien sûr): il y a du hound dog Taylor dans ce Iceman Robinson ! |
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Little Mack Simmons "the best of Little Mack Simmons-the electro Fi years" (Electro Fi 3368 - 2001): une excellente compilation idéale pour ceux qui n'ont aucun cd de Little Mack et même pour moi, car même si on retire les 5 morceaux de "somewhere on down the line" il reste 10 nouveaux morceaux dont 2 complètement inédits. |