n°42 (Mai 2002)
Tome 1:
|
Tome 2
|
date: 20 Mars 2002
8ème Nuit du Blues
au Zénith de Caen
Une Nuit du Blues comme on les aime
de: Marc Loison < marc.loison@wanadoo.fr>
(photos de l'auteur)
Mardi 19 mars: la 8ème Nuit du Blues au Zénith de Caen. J'y officiais en tant qu'aide de l'association organisatrice - Backstage - et étais affecté à des tâches aussi diverses que variées que servir à manger aux musiciens, préparer les assiettes, faire la vaisselle, aller chercher le responsable de tournée en cas de problème sur scène, prendre des photos, discuter aimablement avec les artistes, prendre le pouls du public, aider à vendre des disques à la sortie, tout ranger à la fin dans le catering... ouf!
20h10, première partie: Sitting Blues, un trio country - blues coloré et quasi acoustique: dobro, guitare sèche, contrebasse, banjo, harmo, tous trois sont chanteurs... 50 minutes de mise en bouche très sympa par trois vieux routiers de Régnéville dans la Manche: Christian Joubert, René Maunaury et Mickael Henquiquet. Sitting on the top of world, Stop breakin' down, Cannonball rag... et leurs influences se font jour: ils aiment cet intime mélange de country music, celle jouée dans le fin-fond des bars du Texas ou du Tennesse, et du Blues que jouaient jadis les musiciens acoustiques, ceux qui ont jeté les bases de cette musique plus que centenaire. La fin de la set fut interactive, avec l'invitation sur scène à jouer de percussions, de cuillers... Invitation reçue 5 sur 5 par nombre de spectateurs, heureux de s'exprimer de l'autre côté du miroir: pas de trac, que du plaisir!
Puis peu après 21h est monté sur scène une véritable bête des planches: le longiligne harmo-chanteur-washborder Andy J. Forest, en direct de New Orleans! De sa Louisiane natale, il nous a apporté sur un plateau tout le goût des musiques métissées et l'apport de toutes les cultures. Le Blues bien sûr, mais aussi une pincée de jazz, du swing, du RnB, du zydeco, du rock 'n' roll... et même du rap! Convaincant au chant, un look un peu "Dan Aykroyd" - il y a 20 ans - avec son chapeau noir et son jeu de scène athlétique, harmoniciste inspiré, Andy a emballé le public du début à la fin - surtout à la fin d'ailleurs, en en faisant monter sur scène une partie pour qu'ils participent à la rythmique et aux percussions: maracas, washboard, wood-blocks attendaient une dizaine d'entre eux. Comme Sitting Blues! Andy a récemment changé de musiciens et on ne retrouve plus ceux qui émaillent sont excellent "Live at the Rainbow" de 1998. A la fin, en le rejoignant à son stand de CDs, j'apprends de sa bouche qu'il en est à sa 14e galette, depuis 1979! Alors qu'en France, seul circule de façon bien distribuée son dernier album "Sunday rhumba" (Appaloosa)! Mention spéciale à son pianiste de 28 ans, pour son habile jeu à la main droite (il n'a pas de main gauche) et son chant très soul sur le premier titre, avant l'entrée en scène de son leader. D'Andy lui-même: "mon pianiste chante mieux que moi!" Le batteur n'aimait pas la couleur de la peau de la caisse claire qu'on lui a confiée: il la fait changer dans le premier quart d'heure, littéralement éclatée! Son guitariste - américain, mais ancien accompagnateur de Jacques Higelin! - a un jeu un peu rock qui colle parfois mal à l'esprit "roots" de son leader, mais heureusement possède une technique sans faille. On aurait cependant aimé l'entendre davantage (un peu faible en balance). Andy J. Forest a mis le public dans sa poche, il faudra vraiment être bon pour le garder au chaud! Ce fut un merveilleux moment, le côté "showman" du personnage ayant conquis le public... qui en redemandait!
A 23h passées, après un petit changement de line-up d'une quizaine de minutes, ce fut le tour du vétéran Roy Gaines de s'exprimer. Imaginez un petit black rondouillard de 65 ans, un peu à l'étroit dans un splendide costume gris anthracite, le crâne entièrement rasé, monter sur scène avec une Epiphone demi-caisse dans les tons jaunes. On a cru voir la synthèse de Phillip Walker, Albert Collins, T. Bone Walker et Pete Mayes réunis en un seul homme! Son frère Graddy Gaines a longtemps été le saxophoniste de Little Richard - à la belle époque s'il vous plaît: les années 1950. Lui-même a dès 14 ans foulé les planches avec T. Bone Walker, à qui il rend d'ailleurs hommage dans un de ses albums en jouant dans son style. Il a le même problème qu' Andy pour la distribution de ses disques: un "Lucille work for me" sera vendu à la sortie sans qu'un seul exemplaire ait orné les bacs français depuis sa sortie en 1996! Un chant incantatoire, un jeu de guitare parfois brouillon mais terriblement efficace, un son très "sec" sans aucune réverb, Roy joue le blues texan à l'état brut. Il excelle dans les shuffles au tempo medium, mais aussi dans les blues lents qu'il dynamise par un chant soul tantôt à la Little Milton, tantôt à la BB King (Lucille work for me). Roy Gaines sait déclencher de pures émotions chez les amateurs de Blues, même si l'assistance est maintenant clairsemée (les 1500 personnes présentes en début de soirée ne sont plus que 300) à plus d'1h30 lorsqu'il quitte la scène après un rappel sur un tempo rapide... très rapide! Son bassiste la joue très "contrebasse" avec un jeu au pouce sur sa 6 cordes, le batteur est discret et efficace, tout en finesse. La section de cuivres (saxo, trompette, à la "Memphis Horns"!) assure derrière des riffs très fifties et des solos brillants et juteux. Le pianiste est celui des musiciens qui coûte le moins cher à nourrir (j'en témoigne!); son aspect chétif contraste avec son jeu clair et inspiré; ses solos un peu académiques servent bien la musique de Roy Gaines. On aura assisté à un concert sincère, donné sans esbrouffe par un authentique bluesman du Texas, convaincant et impliqué à 100% dans son souci de transmettre sa musique dansante et tripale à un public qui ne demande qu'à onduler à son rythme. Un excellent souvenir, et une bonne leçon de Blues!
Une 8e Nuit du Blues comme on les aime: la découverte de talents locaux, la présence d'un jeune musicien hyper-dynamique et inspiré, celle d'un vétéran qui a tout connu, véritable légende qui nous aura servi un Blues des plus authentiques... mais aussi et surtout une organisation impeccable de la part de Backstage dont son président, Jacques Picard, peut s'enorgueillir d'avoir fait découvrir au public normand - et même au-delà - les stars actuelles du Blues. Le Tribute to Muddy Waters, Larry Garner, Melvin Taylor, Lucky Peterson, Jimmy Johnson, Joe Louis Walker, John Primer sont quelques uns des musiciens qui ont foulé la scène du Zénith ou de la défunte salle Brassens de Caen. Tout au long de l'année, Backstage se charge également de l'organisation de concerts de moindre envergure (en terme du nombre de spectateurs) dans des endroits plus intimistes: Espace Puzzle, Oxygène B, la Maison de l'Etudiant à Caen. http://www.backstagecaen.fr.st/
Rendez-vous est pris pour 2003 avec d'autres vedettes du Blues!
La grande faucheuse vient de frapper l'un des derniers représentants pre-war I de l'Atlanta Blues (Georgie), l'une des nombreuses mouvances du Piedmont Blues ou East Coast. Frank Edwards est décédé d'une crise cardiaque à l'âge de 93 ans à l'hôpital de Greenville.(Ms) Il se disait récemment fatigué et qu'il était grand temps qu'il rentre à la maison (dixit site web Atlanta Blues Society).
Né en 1909 en Georgie, dans un Comté agricole (Wilkes) Frank Edwards quitte la maison familiale prématurément (son père le traitait de mauvais chrétien et l'a chassé…) à l'âge de 14 ans pour se rendre à Saint-Augustine en Floride. Il y rencontre Tampa Red qui lui apprendra la technique bottleneck. A la fin des années 20, il entreprend une vie itinérante qui le conduit au Tennessee (Knoxville) ou il travaille dans une minoterie. Véritable hobo, Frank Edwards va parcourir tout le pays dans les années 30, pour jouer dans les clubs à New York et Chicago en été et descendre dans le sud en hiver. Il rencontre Leroy Dallas et s'associe avec lui au gré des engagements à Atlanta. En 1934, il joue simultanément de la guitare et de l'harmonica s'essayant même avec quelques succès à la batterie. En 1941, c'est grâce à Tommy McClennan qui le présente à son manager, Lester Melrose, que Frank Edwards enregistrera pour la première fois six morceaux dont quatre seulement paraîtront sur le label Okeh. Il sévit à Chicago où on le surnomme " Black Frank " peut être en raison de sa passion ravageuse pour les jeux d'argent. Démobilisé pendant la deuxième guerre mondiale en raison de blessures, il se fixe à Atlanta. Il y rencontre et joue fréquemment avec les stars locales Blind Willie Mc Tell, Buddy Moss, Curley Weaver ou encore Robert Hicks aka " Barbecue Bob ". En 1949, il enregistre deux autres morceaux pour le label Regal en backing guitar de Curley Weaver.
Vers 1965, il abandonne la musique et devient peintre et charpentier. Il est redécouvert par Pete Lowry en 1971 et grave son troisième album en 1972 paru sur le label Trix " Done Some Travelin' ".
Sa voix étranglée est étonnement captivante et émouvante sur des compositions personnelles qui s'attachent à décrire la condition humaine des noirs américains. Ses phrases à la guitare reposent sur une structure harmonique et mélodique dépouillée, avec des rythmiques syncopées parfois contrastées. Il tire de son jeu simultané à la guitare et à l'harmonica des sonorités aux accents terriens profonds et uniques que l'on peut difficilement rapprocher d'un style particulier. Frank Edwards " sonne " comme nul autre pareil. Il a forgé un son propre : celui d'Edwards ! Ecoutez donc sa splendide version en guitare slide de When the saints go marching in (Done Some Travelin' Trix 3303) pour vous faire une opinion !
Figure emblématique de la scène blues locale à Atlanta, il laisse un souvenir ému aux amateurs qui se rappelleront son costume noir et son chapeau pointu qui hantaient les clubs de la ville avec son verre de " coke " à la main (il avait renoncé à boire de l'alcool à l'âge de 40 ans) pour écouter et savourer le blues qu'il aimait tant. So long Frank … The blues never die !
discographie :
Ce vendredi 22 mars, le Festival "Vaulx en Jazz"de Vaulx en
Velin dans la banlieue lyonnaise,
accueillait des artistes aussi importants que Mighty Mo Rodgers et Roy
Gaines.
Pour avoir déjà vu Mighty Mo Rodgers deux fois en moins
d'un an (à Vienne, et à
St Chamond avec Jean-Jacques Milteau), cette troisième ne devait
pas m'apportait beaucoup de surprise.
En effet, la prestation de Mighty Mo fut égale l'image que j'avais
gardée de lui : un homme
sympathique avec une musique généreuse, et ayant fait de
sa musique une philosophie de vie.
Alors je dis "aucune surprise", ce n'est pas tout à
fait vrai car son groupe contenait un
guitariste qui m'a fait une grosse impression : Jim Gibson. Si son jeu
n'est pas toujours très blues,
pas autant par exemple que son compère sur scène Steve
GUILLORY, il nous a cependant donné
des soli excellents, coulant à souhait et bien sentis. Au
bottleneck, il a justifié sa
présence sur les morceaux plus blues que soul.
Le bassiste Albie BURKS dont c'était
l'anniversaire ce soir-même, (anniversaire que nous lui avons
fêté en lui faisant souffler,
sur scène, les bougies d'un gros gâteau) était
nouveau (pour moi) au sein de cette
formation.
Ce fut un bon concert auquel j'ai pris plaisir.
Après un changement de back-line, ce fut au tour de Roy Gaines de
faire son apparition sur scène
à la suite d'un court instrumental devant annoncer le
monsieur.
Et là, ça ne rigole pas. Hormis
le fait d'être un excellent guitariste, Roy Gaines est un
véritable show-man. Empoignant sa guitare,
il nous lance des chapelets de notes toutes en puissance, avec un son
saturé et un bon grain.
Tourbillonnant, swinguant, jouant derrière la tête,
à genoux, ou couché sur les
planches les pieds en l'air, le bonhomme se donne à fond. Ce
n'est pas toujours au service de la musique,
le jeu est parfois imprécis, quelques fois pris au
dépourvu après avoir monté ou
descendu une gamme, mais qu'importe, le public est conquis et en
redemande. A 64 ans, cet homme déborde
d'énergie.
Il est de plus parfaitement accompagné par les musiciens qui
l'entourent. La petite section de cuivres
n'est composée que du trompettiste George PANDIS (très
classe) et de Dean ROUBICEK au saxo et
à la clarinette. Leur présence fit merveille sur un
morceau très jazzy débutant par
une longue partie instrumentale où Roy Gaines a pu alors nous montrer
plus sérieusement la grandeur de
son talent.
J'ai trouvé le batteur remarquable sur tout le concert,
n'appuyant pas trop, sachant rester subtil et
souple même pendant les moments les plus "rock".
Quant au bassiste, George PANDIS, il s'est montré imperturbable
du début à la fin,
affichant un grand sourire qui le rendait très sympathique et
donnait l'impression qu'il
s'éclatait vraiment alors que l'excellent claviériste,
Glen FREUNDL, est resté
sérieux et très concentré.
Pour terminer cette très agréable soirée, nous
avons eu droit à deux rappels à la suite
desquels il ne pouvait qu'être évident que Roy Gaines
"is a bluesman for life".
Marco Fiume est né et a grandi dans les environs de Bologne en Italie. Il a commencé à jouer de la guitare alors qu'il était déjà adolescent. Ce n'était d'abord qu'un simple loisir, mais la découverte des enregistrements de musiciens de blues et de jazz américains comme T-Bone Walker, Johnny "guitar" Watson, BB King, Tiny Grimes, Charlie Christian et Barney Kessel pour lesquels il se passionna le poussa à s'y mettre plus sérieusement. Il commença à jouer dans des groupes locaux, mais insatisfait de son évolution musicale et des perspectives locales, il décida de partir s'installer en Californie pour apprendre directement au contact des grands guitaristes de la west coast, comme Kid Ramos, Alex Schultz, Rick Holmstrom et son idole Junior Watson. Sa progression fut alors très rapide. Son objectif se réalisa même sans doute au delà de ses espérances puisque non seulement il fut respecté des grands guitaristes précédemment cités mais il devint en plus leur ami. Rapidement, il devint l'un des musiciens les plus demandés de la région de Los Angeles, jouant avec Lynwood Slim, Janiva Magness, Jeff Turmes, James Harman, Rod Piazza, Candye Kane, Robert Lucas entre autres. Il jouait régulièrement avec le Hollywood Combo (groupe de Mark Tortoricci) mais avait également son propre groupe de blues/jazz instrumental, the Lo-Fi's. Il a tourné en Europe durant l'été 2000 en compagnie de Candye Kane, jouant dans les plus grands festivals comme le BRBR à Peer en Belgique ou le festival Blues Passions à Cognac. A Cognac, il a également pris part au concert mémorable de Jimmy Morello aux côtés d'Alex Schultz.
Son jeu de guitare était fin et sophistiqué avec un son particulier et personnel en plus d'un grand sens du swing à l'image des guitaristes qui l'ont inspiré. Il a notamment enregistré avec Candye Kane ("the toughest girl alive") et Rick Holmstrom ("gonna get wild"). Marco Fiume était également un grand amateur de photos et prenait en particulier beaucoup de photos de concerts. Marco est mort à Santa Monica (L.A.) le 21 mars, juste la veille de son trentieme anniversaire.
Ce décès me touche d'autant plus que non seulement j'étais un de ses fans depuis le concert de Peer avec Candye Kane (voir LGDG n°27) mais aussi car depuis j'avais eu l'occasion de le rencontrer à Cognac et d'apprécier sa disponibilité puis ensuite d'échanger quelques emails. Avec une nouvelle comme celle là, j'ai vraiment le blues !
PS: Merci à Enrico Crivellaro pour les infos qu'il m'a fourni
Ce vendredi 29 Mars, le Hobo se produisait au Hot Club de Lyon.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore, le Hobo est une formation lyonnaise de 6 musiciens talentueux et fort sympathiques : Didier Gascon (harmonica, guitare, vocal), Jean Toussaint Alessandri (guitare, vocal), Patrick Tranchant (basse, vocal), Pascal Greth (saxophone tènor), Hasni Bensaid (trompette), Alain Trotta (batteur).
Ce groupe est une des plus anciennes formations de Blues lyonnaises (pour ne pas dire françaises). Cela fait plus de vingt ans que ces 6 compères font vibrer la capitale des gaules au rythme de leurs trop rares apparitions. Leur répertoire colossal (+ de 400 titres d'après Maurice Duffaud (manager des premiers temps et co-fondateur de l'association lyonnaise Catfish Blues)) se compose à la fois de standards et de titres de leur propre cru, le plus souvent en français, abordant des sujets qui nous touchent tous comme la solitude, le cafard, les relations de couple (ou l'absence de relations), la sonnerie du réveil ;-) etc ...
En résumé, tout était réuni pour que le concert de vendredi soit un excellent concert !
"Et ce qui devait arriver, arriva", ce fut effectivement un excellent concert :-)
Le hobo nous a servi une très agréable soirée, nous faisant même profiter de quelques nouvelles compositions.
Tout d'abord, il faut signaler la joyeuse camaraderie qui se dégage de ce groupe ; ils arrivent vraiment à nous faire partager le plaisir qu'ils prennent en jouant.
Leur musique est vraiment bien agencée. Patrick Tranchant et Alain Trotta sont vraiment sur la même longueur d'onde et apportent à la section rythmique une assise solide qui laisse toute la place nécessaire aux vents pour venir ponctuer de riffs efficaces et entraînants. Les guitares sont complémentaires et apportent une grande dynamique à l'ensemble.
Le chant de Didier Gascon vient du coeur et honnêtement, ça fait vraiment plaisir de le voir chanter. Il est entièrement dans ce qu'il fait et vient toujours au bon moment souligner ses propos d'une petite phrase de guitare.
Chacun apporte sa petite touche personnelle au moment de leurs soli mais j'ai trouvé Jean Toussaint Alessandri particulièrement en forme ce soir là. Il donnait vraiment l'impression d'être à fond dans ce qu'il faisait et nous a sorti un certain nombre de phrases qui m'ont transportées loin, très loin ... Ah bon sang que c'était bon ! Je regrette tout de même qu'il ait relâché la bride sur la fin ... mais bon !
Cela dit, j'ai eu aussi un gros faible pour les interventions de Hasni Bensaid (le show man :-) qui prenait un malin plaisir à nous cuisiner à coup de longues phrases étirées (le genre de phrases qui vous font bouillir sur place en attendant une explosion qui n'arrive jamais). Quant à Didier Gascon, pas de surprise, je m'étais déjà rendu compte de ses talents de guitariste. En revanche, j'ai été ravi qu'il nous honore de plusieurs titres à l'harmonica (je trouvais qu'il ne s'en servait pas assez lors des concerts précédents auxquels j'ai pu assister).
Les styles visités par le Hobo sont assez variés, passant du Blues bien roots à la Muddy ou John Lee Hooker aux sonorités plus légères mais toutes aussi poignantes de T-Bone Walker pour continuer sur un swing à la B.B. King le tout entrecoupé de rythmes un peu plus funky, voir bien groovy, limite Maceo Parker (j'ai bien écrit limite ;-))
Bref, ce fut un excellent concert, avec un Hobo Blues Band en pleine forme.
Bravo le Hobo et encore merci !
bande de jaloux...
oui, vous êtes tous jaloux de moi qui ai pu assister au premier concert du Little Bad Monkey! La naissance s'est très (très) bien passée, et les deux papas sont contents :-) Toute la famille greenwoodienne est heureuse de cet évènement qui peut d'ores et déjà être qualifié d'historique!
Benoît Felten et Patrice Champarou n'ont pas joué la facilité et ont placé la barre très haut en alternant les duos harmonica-guitare (acoustique bien sûr) et harmonica-contrebasse (le gimmick du concert étant: discours de Ben pendant que Pat court d'un bout à l'autre de la scène, entre 2 titres, pour passer de la guitare à la contrebasse et vice-versa).
Quand Ben chante the Sky is Crying, dans une lourde ambiance créée par les grondements de la contrebasse... il y a comme une boule qui se crée au fond de la gorge et qui a du mal à passer. Ben a une voix grave, forte et claire et il semble vivre ce qu'il chante, en parfaite harmonie avec la contrebasse de Patrice. Et quand c'est l'harmonica (acoustique ou légèrement amplifié) qui se met à chanter: sortez vos mouchoirs!
Des titres comme ça il y en a eu plusieurs, heureusement en alternance avec des morceaux plus funs. Feeling est le maître mot de la prestation du duo, car il en faut une sacré dose pour un tel concert sans filet. Le jeu de guitare de Patrice est authentique, pur jus de Mississippi, Memphis de Chicago (d'avant-guerre, of course)!
Me And The Devil (Robert Johnson) fut un grand moment poignant. Le programme annonçait quelques morceaux musette au répertoire, et si Ben m'a bien confirmé que cela faisait partie de leurs projets, ils nous ont joué ce soir, en plus des titres déjà cités, un répertoire purement US: I Can't Be Satisfied (Muddy Waters), Bottle Up And Go (JL Hooker), Same thing (W Dixon), Pigalle Alove (Memphis Slim), Red Rooster (Howlin' Wolf), Walking By Myself (Jimmy Rogers), Bring It On Home et Help Me (Sonny Boy Williamson, le vrai ). Tout ça réinterprété par le duo qui s'est approprié ces joyaux du blues pour y mettre toute leur âme.
Il y a eu aussi le Mercedes Benz de Janis Joplin, spiritual que Ben a chanté a cappella dans le recueillement le plus complet de la salle médusée...
Oui, un grand et bon moment: la naissance d'un groupe composé de deux personnalités à la culture musicale et instrumentale énorme pour nous servir un blues brut et authentique.
En fait, un seul mot peut résumer mon sentiment après ce concert: merci :-)
Greg Szlapczynski à l'Utopia, le 1er Avril 2002:de: Xavier Lanusse-Cazalé <xlcazale@9online.fr>Pour ceux qui n'ont pas vu Greg depuis quelques temps, il est bon de rappeler qu'il expérimente pas mal en ce moment avec des effets en tous genres, particulièrement son séquenceur (est-ce le bon terme ?) un machin ou il capture une phrase et la passe en boucle comme fond sonore, en rajoute une seconde pour le fun et puis commence son chorus. Rajoutez a ça la classique pédale de Delay et une autre pédale qui si je ne m'abuse lui permet de jouer a l'octave en dessous... Il doit bien rester deux ou trois trucs qui n'ont pas trop servi hier (ou dont j'ignore l'utilité) mais ça fait déjà pas mal. Autant dire qu'on arrive dans des territoires un peu "borderline" (pour reprendre un terme qui flotte par ci par la ces temps ci) mais ça a le mérite d'être différent et comme Greg a du goût je trouve qu'on reste dans le raisonable. D'un point de vue scénique c'est assez sympa aussi car on se rend compte qu'il se passe quelque chose et je me suis souvent pris au jeu de la curiosité: "voyons un peu ce qu'il va faire cette fois ci". On le voit se balader sur scène avec son micro pour aller sampler une sequence de cymbale ride comme un reporter qui tend son micro lors d'une interview... C'est sympa de voir qu'il "crée" sur scène ces sons qui, sur disque, n'ont peut être pas ce côté improvisation. Il garde quand même le soin de ne pas faire que ça et utilise le micro de chant à bon escient. Comme je le disais a Tof hier soir, ca vaut le coup de le voir avec son groupe pour y entendre certaines de ses compos qui sont difficillement jouables au pied levé avec un groupe de passage pour un soir. Comme c'est un type qui a vraiment (à mon avis) le sens de la mélodie, ca vaut le coup d'entendre ce qu'il écrit. Voila. Assez de pommade pour aujourd'hui. Je rappelle que Greg a un nouvel album qui sort le 5 avril et qui reflète en partie les directions qu'il explore en ce moment, même si je ne le rangerai pas dans la catégorie blues. |
Et tout ça a été possible grâce au tout premier festival Harmonic'All de Noyers-Sur-Cher organisé par les associations locales "Mediator" et "Carpe Diem en 3 Provinces". Le paquet a été mis par ces associations pour assurer le succès (pas évident) de cette manifestation, en réussissant notamment à impliquer la municipalité et tous les médias locaux (journaux et radios qui ont largement annoncé l'évènement) mais aussi différents intervenants privés (commerces, supermarché). Le résultat a donc été là : la salle des fêtes a été remplie par 300 personnes et du monde a du être refusé! Le public nombreux et de tous âges n'était pas forcément un public féru de blues, mais il avait répondu à l'appel : ce samedi soir, il y avait de la musique à la salle des fêtes. Et il se trouve que c'était du blues :-)
Enfin presque que du blues, car c'est Greg Szlapczynski qui passait en fin de soirée, et son monde musical va bien au delà de la musique bleue. Rien de critiquable dans cette démarche, d'autant plus qu'il ne s'agissait pas là d'un festival de blues mais d'un festival d'harmonica! Et Greg sait se servir du ruine babines, ça c'est sûr : il suffisait de voir la mine réjouie de Ben pour s'en convaincre! Alors il nous a fait un festival d'harmonica où le blues était là, mais aussi le tango, la valse, le jazz (et la java), et même paraît-il une "danse persienne qui se joue en Australie" (mais j'ai peut-être mal compris...). Il n'hésite pas à introduire des samplers et autres effets, ce qui fait qu'on ne sait pas toujours si les notes qu'on entend viennent de ses acolytes (et excellents) musiciens où d'une bande pré-enregistrée. Un des titres que j'ai préféré était un morceau planant, genre Zen, World Music… mais je ne m'étendrai pas car je n'oublie pas qu'ici, c'est la Gazette de Greenwood ;-)
Le premier groupe qui a ouvert la soirée était le Kevin Texas Band, trio de blues électrique (style Texas évidemment !) accompagné pour l'occasion par Julien Cormier à l'harmonica. C'était les locaux de l'étape et leurs fans étaient là ! A la guitare, Kevin Guegan ne cache pas ses modèles : Stevie Ray Vaughan et Johnny Lang. Il est jeune Kevin, mais il semble avoir déjà digéré le style de ces glorieux aînés. Et en prime, il a une très bonne voix, grave et rugueuse, qui colle parfaitement à son style. Bassiste (Bruno Breton) et batteur (Yvan Louët) assurent parfaitement l'assise rythmique indispensable à cette formule de trio blues-rock. Un groupe tout jeune donc (formé en septembre 2001) dont on pourrait bien entendre parler dans l'avenir… Julien Cormier à l'harmonica a réussi à s'intégrer dans le groupe de façon naturelle, laissant s'exprimer le chanteur-guitariste quand il le fallait et sachant prendre des chorus bien sentis. La sono n'était pas parfaite (notamment la guitare un peu trop en retrait, ne permettant sans doute pas de mettre en valeur le jeu incisif de Kevin), mais ce fut un bon moment de Texas blues.
Et donc, entre ces deux formations vint le moment tant attendu : Little Bad Monkey! (bande de jaloux)
Là ce fut donc l'extase, la sono impeccable. Ma Sweet Baby a aimé la guitare, l'harmonica (fluide, clair, subtil, sont les mots d'une amatrice néophyte !) , le chant , la contrebasse (" mais c'est triste parfois… ", ben oui…), bref : tout!
Pour en savoir plus, relire le début de cet article ;-) Et puis, ne soyez pas trop jaloux d'avoir raté ce premier concert de Little Bad Monkey: un jour ils joueront près de chez vous.
Le public fut visiblement heureux de ce festival qui fut donc une parfaite réussite, les organisateurs peuvent être fiers du résultat. On peut donc prédire déjà un deuxième festival Harmonic'All pour 2003!
Réveil après les deux premiers concerts de l'anniversaire de Trois Rivières Blues (tous les Week-End de mars à Mont de Marsan!!!)
Spécial "Jump" donc, avec Bluesin' Machine (à l'American Rock Cafe) et Rosebud Blue'sauce(samedi au Central). Comme d'hab, je me refuse à faire une critique d'un concert que nous organisons, alors il s'agit juste d'une petite chronique!...
Bluesin' Machine, donc....
Mathias Dalle |
"Ils" sont venus, mais....:
"Big Luc" Dewerte |
Musique maintenant:
D'abord un choc immédiat, celui du boulot fait depuis l'été dernier!! Quels progrès, dans tous les domaines!!!
Bluesin' Machine c'est d'abord une impression de "force", tant visuelle que sonore: En première ligne : "Big Luc" Dewerte (contrebasse et chours), 1m88, 110kilos, à ses côtés Mathias "chouchoune" Dalle (guitare et chant), 1m95 et... poids tenu secret!
En deuxième ligne, les petits : Ritchie Ventoline à la batterie, et "Captain Cook" au piano et à l'Hammond ('tain les gars, y aurait eu la place pour ma Leslie, vous auriez sauté au plafond!)
Mathias est un guitariste réellement excellent, au jeu fluide et délié (De Armond demi caisse), et qui s'affirme de plus en plus, tant au chant que dans le contact avec le public (malgré de nombreux états d'âmes hors scène!). Comme j'ai dit que je n'écrivais pas une critique, je me contenterai de dire que c'est du "jump" , du vrai "West Coast" pêchu, faisant bouger tout le monde, revisitant les années dorées du genre. Mathias a longuement rendu hommage, tant dans les interviews radio que dans le show, à T Bone Walker (4 morceaux!). Une pincée de Chicago Blues, avec en bonus (pour me faire plaisir!) un medley des Paladins, avec Luc, furieux, chevauchant sa contrebasse, en roulant des yeux!!!!
Clin d'oeil pour Jocelyn (ref à la critique de leur concert au Biplan) [voir LGDG n°40] : Je pense que les chaussures noires et blanches vont arriver bientôt, avec même peut être des costars "zébrés", voire "léopardisés" !!!
Alors, si vous voyez ces zouaves à l'affiche dans votre région, n' hésitez pas une seconde : Que du bon!!!!
Pour notre part, nous les retrouverons début Mai "sur leur terrain", car il risque des se passer quelque chose d'énorme à Marc en Bareuil!!!!
Lenny Lafargue |
Raoul Ficel |
Lenny avec une "strat" et au chant, Raoul à la rythmique avec sa belle Gretsch, et un batteur et un bassiste que nous découvrions! Première grosse surprise, le bassiste, jeune parisien qui n'a que 17 ans est vraiment "énorme"! Trois bassistes étaient dans la salle.. et ils étaient plus qu'impressionnés...Comme d'hab, je ne me rappelle plus son nom!
Le batteur(Réunionnais) assurant lui aussi ; Lenny, qui vit vraiment sa musique (il faut voir son visage pendant ses chorus!) ; a pu nous balancer son Estuaire Blues! Une musique profondément ancrée Swamp, des mots qui crachent, des mots qui tachent, des mots qui "trash"!!! Des textes en Français aussi originaux, avec des moments "flamboyants" y'en a pas 50 en France qui font çà! Le public nombreux (et dont beaucoup découvraient le Blues) ne s'y est pas trompé, et lui a réservé un accueil particulièrement chaleureux!
Lenny, reste sur notre planète s'il te plait !!!
Bonobo'z + frères Jazz = Doo The Doo! |
Je peux vous dire que les jeunes qui fréquentent habituellement ce bar "à la mode", ont fort apprécié cette musique, qu'ils ne connaissait sans doute pas!! Le trio n'est pas resté longtemps trio, car il y avait dans la salle Anthony Stelmaszack (Flyin' Saucers), Florian Royo (Mudzilla), Vincent Pollet-Veillard (Mudzilla), et bien sur les 2 frères Jazz! Dans une bonne humeur communicative, et une ÉNORME qualité musicale (Zeb déchainé et enthousiaste!!!), tout ce beau monde s'est partagé la scène... Demain, et pour finir ce magnifique mois bleu à Mont de Marsan : Doo the Doo, avec les mêmes guests, plus Nico Duportal et peut être Nico Toussaint!!!! Attention à l'arthrose !!!
A propos de Dongen (je vais me faire massacrer par Georges si je n'en parle pas, je le lui ai promis avec qu'il ne parte en vacances!!!) c'était le 31 mars dernier, pouf, c'est loin tout ça!
Donc Dongen... Petite (très petite) ville entre Breda et Tilburg qui possède une salle de concert réputée: le "Gouden Leeuw". Soirée anniversaire avec Sax Gordon Beadle et Guitar Ray et en deuxième partie, The Nimmo Brothers.
Tout ça pour les 15 ans de l'organisation "Blues Promotion Dongen" (On a d'ailleurs, reçu à cette occasion, un magnifique T-shirt noir au logo de la-dite organisation (2 tailles: XL pour moi et mon fils qui m'accompagnait et XXL pour les autres! Ces hollandais et hollandaises sont tous, soit balaises, soit pansus... pour Georges, je ne dévoilerai rien ici!).
Donc, petite ville TRES calme, TRES plate (tu montes sur une brique, tu vois la Norvège ou les Alpes, c'est selon que tu regardes vers le Nord ou vers le Sud...) et dans la salle, un panneau avec inscrit "ICI, endroit pour les Harley! Les motos japonaises seront démolies!!"
Bonjour et bienvenue! Je rigole, parce que sous des airs Hell's Angels, les spectateurs étaient TRES sympathiques...
Georges arrive à la bourre, on installe vite fait sa petite caméra devant la scène et ... le concert commence. Avec d'abord, Guitar Ray (un pote à Georges) et son groupe, trio hollandais excellent!
Un son électrique années 60. Une rythmique époustouflante qui a assuré derrière pendant tout le concert de manière magistrale sans avoir l'air d'y toucher et un Guitar Ray petit mais parfaitement maître de sa guitare.
Et puis, après une suite de trois morceaux du band, voilà Sax Gordon Beadle qui arrive de la salle, saute sur scène et en prend possession!! Et voila ce grand machin en santiag beiges et brunes, un sax magnifique, ciselé de motifs incroyables (je n'ai pas réussi à deviner de quoi il s'agissait tellement le bougre bougeait dans TOUS les sens). Ils ont joué une bonne heure et demi avec les "encore" (demandez à Georges à qui il a manqué 5 minutes de bandes pour avoir tout le concert en boîte) des morceaux des différents album de Sax et quelques morceaux de Guitar Ray.
Je ne l'avais jamais vu et ignorais même qu'il jouait avec Duke Robillard, c'est vous dire mon ignorance. Je ne suis pas près de l'oublier, un mélange de blues, d'humour, de sueur, de rock, de boogie, de paroles suaves, mais surtout un punch, une ENERGIE... Après ça, j'étais sonné pour le compte. De plus, la salle avait eu le temps de se remplir pendant leur prestation. Et les Nimmo Brothers m'ont parus bien ternes en comparaison avec Sax Gordon Beadle et Guitar Ray.
Bref, mon fiston et moi (Georges discutait le bout de gras avec Sax et Guitar) les avons laissés là et après des efforts surhumains (louvoyer entre des ventres masculins pleins de bière et des derrières féminins rebondis "à la Gretchen" ne fut pas évident!) pour nous extraire du "Lion Doré", nous avons enfin rejoint la nuit fraîche et respirable de Dongen et aussi ma voiture.
Après un dernier regard aux vélos innombrables posés devant l'entrée de la salle (un petit sourire en imaginant tous ces "Hell's Angel" retournant chez eux à bicyclette...), j'ai mis le cap sur Bruxelles et mon lit.
Merci pour cette proposition de concert, Georges. Ca le faisait, comme dirait Tof.
Tome 1 | Tome 2
Sommaire de Tous les Numéros
| N° suivant
| N° précédent