La Gazette de GREENWOOD
n°42 Tome 2 (Mai 2002)

Tome 2
  
Tome 1:
  • 8ème Nuit du Blues au Zénith de Caen: comme on les aime...
  • In Memoriam : Frank Edwards
  • Mighty Mo Rodgers et Roy Gaines au Festival "Vaulx en Jazz"de Vaulx en Velin
  • Marco Fiume (1972-2002)
  • Le Hobo au Hot Club de Lyon
  • Little Bad Monkey au Festival Harmonic'All de Noyers Sur Cher
    (Kevin Texas Band, Little Bad Monkey, Greg Szlapczynski)
  • Bon Anniversaire Trois Rivières Blues! Bluesin' Machine, Lenny Lafargue, Bonoboz'
  • Sax Gordon Beadle et Guitar Ray à Dongen: un concert qui le faisait

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interview

Buttnaked
se dévoile

date: 27 mars 2002
de: Didier "Don't Forget To Boogie" <divdbranden@swing.be->
(photos Roland Cardoen)

Je vous livre, ici ce qui aurait du être une interview de Buttnaked.

Ce qui aurait du parce que devant le plaisir qu'avaient Marc, Patrick, Miguel et Georges à vouloir me répondre, l'interview s'est transformée en une sorte de discussion au cours de laquelle je n'arrivais pas toujours à garder le fil... d'où certaines réponses pour lesquelles j'aurais pu demander un développement ou qui auraient du amener d'autres questions, etc. Mais les pôvres devaient encore ranger le matériel avant de pouvoir rentrer à Namèche.
Cette "papote" s'est déroulée dans un couloir glacial et sordide, à côté du Grain d'Orge, seul endroit susceptible de nous permettre de nous entendre sans devoir hurler, après le concert que le groupe a donné le 8 février dernier au Grain d'Orge devant un public nombreux et enthousiaste. Ils étaient fatigués. Fatigués mais heureux.
Heureux de l'enthousiasme et de l'accueil que les amateurs bruxellois de Blues, présents ce soir là, leur ont réservé. Faut dire que nous étions, nous public, curieux de les entendre. Si je ne m'abuse, c'était une des premières visites de Buttnaked à Bruxelles. Donc, ambiance... et joie des spectateurs de voir les 4 compères sur scène aussi enthousiastes. Ils ont exécutés deux sets d'à peu près 50 minutes chacun; et je ne compte pas les rappels (on ne pouvait plus les arrêter, ils étaient visiblement RAVIS de la réaction très positive du public).

Buttnaked: groupe de la région de Namur composé de Marc Bodart (guitare/voix), Patrick Louis (guitare/voix), Miguel Pumares (basse) et Georges Triantafylou (batterie) www.buttnaked.be.tf/
le CD de Buttnaked:

"Cool Cool Women"

Voila un groupe de blues!!

Influence de Chicago, Kansas City, Memphis?? Je n'en sais rien. Ils seraient plutôt genre "d'ici" si vous voyez ce que je veux dire: Namur, Province de Namur, Wallonie, Belgique.
Pour un 1er cd c'est une réussite (il s'agit de leur 1er cd 12 titres, avant il y a eu "BONUS TRACKS" un enregistrement public à la salle l'EDEN de Charleroi et encore avant celui-là, un album demo de 5 titres (tous disponible sur le site web du groupe).
Pour être honnête, je m'y attendais pour 2 raisons: premièrement, je les ai vus en ouverture du festival d'Ecaussines où ils ont été très bons et deuxièmement, j'ai écouté passionnément l'émission AMERICA que Malika leur a consacré et au cours de laquelle le groupe a joué, dans le studio, quelques extraits dudit cd.
Le titre en est "Cool Cool Women". Il comprend 10 compositions originales, 1 reprise de Willie Dixon (Somebody tell that woman) et une de Slim Harpo (Got love if you want it).

Les musiciens sont, aux guitares et au chant, Marc Bodart et Patrick Louis, à la basse et au chant, Miguel "El Fumares" et Georges Triantafylou à la batterie.
En invités, Pierre Degeneffe et Big Dave à l'harmo (il est partout celui-là, on l'a cloné ou quoi??) et aux claviers Vincent Bruyninckx.
Chaque morceau possède sa propre ambiance: du latino-mambo en passant par un blues tantôt acoustique tantôt couillu, plus électrique et poisseux Des solos alternés incisifs inspirés entre Marc et Patrick, une section rythmique sans faille, le chant un petit peu déjanté de Marc, à la limite du dérapage saupoudré de quelques harmonies vocales avec, en accompagnement discret l'harmo magique de Big Dave, celui non moins bon de Pierre Degeneffe et les claviers lumineux de Vincent Bruyninckx.
Les deux reprises sont superbes, mais je trouve que le groupe aurait plus pu se les approprier.
Ce qui m'épate avec Buttnaked, c'est le son. Ils ont réussi à trouver leur propre son.
Ils possède également une grande cohésion de la sensibilité, de la finesse et de l'intelligence.
J'aurais bien aimé que les paroles des chansons soient imprimées sur la pochette, dommage...
"Do you wanna" est la chanson idéale pour clôturer ce cd (le 1er, rappelons-le) : "On fait ce qu'on veut faire, c'est bon pour moi, c'est bon pour toi aussi". Et c'est bon pour nous itou. Pas la grosse tête!

LGDG: Comment s'est passée pour vous la rencontre avec le blues?

Marc: La rencontre avec le Blues s'est faite suivant un parcours assez classique. Chacun d'entre nous (Marc, Miguel et Patrick) écoutait des choses assez différentes, dans tous les styles, (dont Queen – rires) et on s'est retrouvé autour des Rolling Sones, Led Zep, Jimmi Hendrix, le Fleetwood Mac de Peter Green.
Marc Bodart
Marc Bodart
L'envie d'apprendre à jouer de la guitare nous a fait découvrir les bluesmen cachés derrière tous ces groupes anglais comme Sonny Boy Williamson, Muddy Water, John Lee Hooker, Elmore James. On a ensuite écoutés des choses plus récentes comme SRV ou les Fabulous Thunderbirds, ZZ Top, etc. Georges était plus jazz.

LGDG: Pourquoi avoir choisi le Blues au lieu de la techno de la dance, du rock qui sont quand même plus à la mode?

Miguel: C'est le Blues qui nous a choisi (rires).

Patrick: C'est un moyen d'expression pour lequel, au départ, tu n'as pas besoin de maîtriser une technique, ou avoir fait du solfège. Le Blues est a la portée de tout le monde même si on essaye, en travaillant son truc d'atteindre un niveau de plus en plus satisfaisant.

Marc : C'est plus une question de feeling que de technique.

Patrick: Pour nous, c'était la musique la plus naturelle, celle qu'on avait envie de jouer. C'est ce qu'on ressent le mieux. En plus, le Blues est universel, ouvert.

LGDG: Et la rencontre en tant que groupe, comment cela c'est-il passé?

Miguel : Patrick, Marc et moi, on vit dans le même village, Namèche près de Namur.
On se connaît depuis 10 ans à peu près. Patrick et moi on allait à la même école primaire, bref de là on a appris le musique ensemble. Tous les trois, on a joué dans des formations différentes avec divers batteurs.

Marc: On a rencontré Georges au cours d'une jamme en 1998 au café "Le Blues" à Charleroi où il jouait. Avant cette rencontre, on avait passé pas mal d'annonces.
Patrick Louis
Patrick Louis
On a bien aimé sa façon de jouer, Miguel a pris contact avec lui, il est ensuite venu à Namèche. Pendant à peu près un an, on a joué chez moi sans faire trop de concerts. On apprenait à se connaître.
Ensuite, comme on voulait évoluer, on a fait une démo 5 titres, 4 compos et une reprise, c'était en novembre 99 (ButtNaked) on l'a proposée à des organisateurs, elle est passée en radio, on a commencé a tourner de façon plus régulière dans des endroits un peu plus sérieux. Du coup, on a commencé
à travailler plus sérieusement, avec une certaine rigueur. En février 2001, on a enregistré le cd COOL COOL WOMEN qu'on a pressé 1000 exemplaires en mai.
En novembre on a été pris par le distributeur Distrisound qui nous fait de la promo en radio, et nous a distribué à la FNAC

LGDG: Aussi en France?

Fabrice Hermans ("agent" du groupe): Oui, on vient de signer un accord de booking avec Willing Production à Toulouse et Mosaïc Music comme les Blues Breakers, Anna Popovic et bien d'autres.

LGDG: Vous n'êtes ni américain, ni noir, ni vieux. Est-ce un handicap pour des artistes qui veulent chanter le Blues?

Marc: C'est vrai que ce n'est pas dans notre culture ni nos racines, on est Wallons. C'est vrai également qu'on est pas vieux, je suis né en 70, Georges un peu avant, Miguel et Patrick un peu après. Mais on ne vit pas de notre musique, Georges est le seul professionnel. Miguel et PL travaillent à temps plein et moi ½ temps.

Patrick: Quand tu regardes les frères Vaughan ils ne sont ni noirs ni vieux. On parlait tout à l'heure de ce qu'on écoutait étant plus jeunes, notamment les groupes du British Blues, ils étaient jeunes, blancs, et anglais. Moi je ne le vois pas comme un handicap, ni l'âge, ni la couleur de peau. La langue, c'est autre chose. Il est moins évident d'exprimer des émotions dans une autre langue que sa langue maternelle.

LGDG:Je ne sais plus quel bluesman disait que pour bien chanter le Blues, il fallait le faire dans sa langue maternelle, pour bien exprimer les émotions, les climats...

Patrick: Oui, c'est un bon argument, valable pour toutes les musiques. C'est vrai que chanter en anglais c'est peut-être une certaine facilité parce qu'on se conforme à une règle, à une habitude. Utiliser le français me semble un exercice vraiment difficile. Il faut trouver quelque chose d'original, de personnel à dire et surtout de bien tourner ça, comme Marc Lelangue, Froidbise, que je connais moins bien.

LGDG: L'album est chanté intégralement en anglais. Il n'y aura jamais de français?

Marc: On peut pas dire. Pour nous, chanter en anglais est devenu une espèce de réflexe en raison de tout ce que nous avons écouté jusqu'ici.

Georges: On exclu rien. On veut faire quelque chose de bien sans prétention.

Marc: Le français n'est pas beaucoup utilisé ici en Blues. En France, les choses sont différentes. Beaucoup de groupes s'expriment en français. Le problème c'est qu'il faut trouver les mots justes. On doit être plus exigeant dans les textes. Des musiques où ça passe bien, c'est le Zydeco, la musique cajun, où là il y a une culture spécifique pour ces musiques là. Le vieux français passe bien. Avant de ce mettre au Français, il faudrait trouver de bons textes.

LGDG: Pour en revenir au wallon, il y a l'exemple d'Elmore D.
Miguel Pumares
Miguel Pumares

Marc: On admire énormément Elmore D, le problème c'est que nous n'utilisons jamais le wallon. A la maison, je ne parle que le français. Par contre l'anglais est une langue qu'on utilise souvent dans nos contacts pour le groupe.

Patrick: Roland Malines, qu'on a vu à Mantes la Jolie, lui a tout chanté en français et c'était super bon. Le risque est que tu peux vite tomber dans les clichés, dans des trucs assez faciles. Mais on exclut pas de chanter un jour en français.

LGDG: Je lisais sur votre site que vous avez joué en 1ere partie ou partagé la scène avec notamment Paul DeLay Band, Mississippi Heat et The Electric Kings. Comment ce sont passées ces rencontres? Quels sont vos meilleurs souvenirs de scène ?

Georges: Notre meilleur souvenir reste Mike SANCHEZ, le pianiste anglais d'origine espagnole qu'on a rencontré à Beauvais. On assurait sa première partie. Il nous a appeler pour faire une jam avec lui en public et puis après ça, arrivé à l'hôtel on a continué dans sa chambre à jouer ensemble.

Patrick: On avait vraiment l'impression d'être Fleetwood Mac en train d'accompagner Otis Spann (rires).

Marc: C'est une drôle de rencontre parce que PL et moi, quand on a commencé a découvrir le Blues via le British Blues Boom (voir supra) on était parti à Londres "à la recherche de Peter Green" (rires) et en causant avec Mike Sanchez, on s'est rendu compte que lui connaissait plein de monde et notamment Petre Green, Eric Clapton et bien d'autres.
Pour COOL COOL WOMEN, on a essayé d'organiser un jour d'enregistrement avec lui, mais problème d'agenda, ça ne s'est pas fait.

Patrick: Il y a aussi la rencontre avec Jake DAWSON, le guitariste de Willie Kent à Cahors, et là également on avait l'impression d'être en contact avec une légende.

Marc: Sans oublier les Belges: Roland Van Campenhout, les Elecrtic Kings et Marc Thijs, avec qui nous avons eu l'occasion de jammer au Crossroad il y a 5/6 ans, un peu avant de rencontrer Georges. On a aussi joué avec Big Dave, Luke Alexander (Last Call) qui a produit l'album. Ce sont des rencontres importantes qui nous ont fait avancer. Et dernièrement avec Steven Debruyn durant l'émission 21 Blues. C'était pour moi en tout cas, la dissipation de certains doutes. Avant on les regardait avec envie, en essayant de les imiter question feelings, maîtrise de l'instrument, alors, avoir l'occasion de jouer avec eux nous donne une espèce de reconnaissance, un label de qualité. Ca nous apporte beaucoup ce genre de rencontre. Même quand les artistes sont moins connus comme les Cultivators près de chez nous. Ces types ont une certaine expérience et pour nous qui sommes encore jeunes tout est bon à (ap)prendre.

LGDG: A voir l'importance du nord du pays dans le paysage blues belge, n'est-ce pas difficile, voir impossible pour un groupe du sud du pays d'avoir la possibilité de jouer dans des clubs ou des festivals, grands ou petits, de Flandre?

Patrick: En Wallonie, il n'y a pas beaucoup de groupes qui travaillent aussi sérieusement qu'en Flandres, notamment avec un agent. La mentalité des groupes est plus professionnelle en Flandre que chez nous. On a la chance de travailler avec Fabrice Hermans de la Maison des Jeunes de Tamines qu'on connaît depuis très longtemps qui s'occupe de tout ce qui est booking. On a cette chance d'avoir un "agent", même si c'est plus une histoire entre potes. Il est très efficace.

Georges: Il y a également une ouverture plus grande de la part du public flamand qui va assister aux concerts.

Marc: On posait la question à Marc Thijs (Tee) de savoir s'il existait une scène Blues à Anvers. Il nous a répondu que non , pour lui, il y a simplement des musiciens qui essayent de faire bouger les choses. Cette dynamique, on la retrouve moins en Wallonie.
Ce n'est pas pour rien si on a demandé à Luke Alexander de Last Call de venir produire l'album.
On aimerait tourné plus souvent en Flandre. On espère vraiment être reconnu là-bas pour pouvoir profiter de l'infrastructure des salles existantes.
Georges Triantafylou
Georges Triantafylou

Patrick: On y retrouve plus d'innovation du côté flamand. Même en restant dans le Blues ils y apportent quelque chose de nouveau. Ils essayent de faire avancer le truc. Ils ont de l'ambition.

LGDG: Avec le risque de tellement triturer le genre que ça devient autre chose que du blues.

Patrick: Je reviens à l'émission "21 Blues" dont parlait Marc tout à l'heure, on a eu, à cette occasion, la chance de rencontrer 44 Rave, le nouveau groupe de Big Dave.
Certains auditeurs ont du se dire "c'est un OVNI", mais moi je trouve ce qu'ils font génial. En se présentant, ils se disaient respectueux du Chicago Blues qui reste leur référence, mais aussi musiciens du 21ème siècle, "on est en 2002 et faisons quelque chose de nouveau tout en gardant une forte référence Blues". Ils réussissent à garder l'esprit du Blues dans un environnement contemporain.

LGDG: Ce n'est plus le Blues de Chicago, de Kansas City ou de Memphis. Ca devient le Blues Universel?

Marc: Absolument. Il y a deux hollandais et deux flamands dans ce groupe, donc se sont d'autres influences, d'autres milieux que les villes que tu cites.

LGDG: Sur le cd, il ne semble pas y avoir de compositeur attitré. Comment se passe l'écriture des titres? Est-ce un travail commun?

Marc: Souvent, un morceau est apporté par quelqu'un qui travaille de son côté.
Par exemple, pour Night Life, c'est venu de Miguel qui a beaucoup écouté Funkadelic, Georges Clinton et tout ça. Il a apporté la musique et Patrick lui a proposé des paroles. Certains breaks ont été trouvés par Georges.

Georges: Chacun propose, on essaye, si ça fonctionne: ok. Sinon on laisse de côté. On a encore 3 ou 4 compositions du premier album qui ne sont pas sorties parce qu'elles n'étaient pas prêtes ou peut-être aussi parce qu'elles ne sont pas bonnes. La gomme vaut autant que le crayon. Maintenant on s'enregistre systématiquement, ça nous permet de remarquer ce qui ne va pas ou au contraire de tomber sur un petit quelque chose à exploiter. Ca n'empêche pas, parfois, des prises de tête: question de style, de goût, de caractère.

LGDG: Sur l'album, on remarque la présence d'invités comme Big Dave, Pierre Degeneffe et Vincent Bruynninckx. Comment se sont faites les rencontres?

Georges: Vincent est un amis commun à Patrick et moi, c'est un surdoué. Il a commencé par le classique et maintenant il fait plutôt du jazz. Il a une ENORME culture musicale.

Marc: Georges lui avait simplement remis un pattern du morceau Night Life qu'il a écouté une ou deux fois. Il est arrivé en studio, il a joué et c'était bon. C'est pas un type qui est vraiment dans le Blues mais il s'est mis à notre écoute.

Georges: Ce gars est intelligent quand il joue. Il ne prend pas toute le place. Il va trouver des idées qui font que le morceau en ressort plus harmonieux.

LGDG: Je trouve effectivement qu'il est d'une grande discrétion mais d'une grande efficacité malgré tout.

Georges: Il a apporté un petit côté Steely Dan. Il donne cette couleur là au morceau.
Je me demande encore ce qu'il fait sur l'album, d'ailleurs. Cette chanson est totalement différente des autres au niveau de l'ambiance et du climat. Mais je l'adore.

Patrick: Ca représente peut-être une direction dans laquelle on aimerait bien aller.

Georges: Avec toujours, et là j'insiste, le fil conducteur qui restera le Blues.

Patrick: Ce qu'on joue est la synthèse de nos différentes expériences et rencontres. On essaye de la faire de la manière la plus cohérente possible. L'influence principale est et restera le Blues.
Mais quel est l'intérêt de répéter ou imiter sans fin ce qui a déjà été fait?

Marc: La répétition, l'imitation ont été essentielles pour notre apprentissage. Maintenant, à nous d'exprimer nos propres sentiments, nos propres émotions en tenant compte du fait qu'on est blancs, européens ... Pour les raisons que je viens d'évoquer, c'est peine perdue de vouloir sonner comme le Blues de Chicago des années 60 ou d'aujourd'hui.

LGDG: J'ai vu que vous alliez à Cognac, cet été.

Miguel: Ce sera l'occasion de découvrir d'autres personnes, d'autres musiques, d'autres cultures et de faire d'autres expériences.

LGDG: La France est un pays où la scène Blues semble en plein essor (Awek, Marvellous Pig Noise, Bluesin' Machine, BBB, Bluesy train, … Avez-vous des contacts avec ces artistes?

Marc: On a pas vraiment de contact. On a rencontré Bluesin' Machine à Cahors et Mathias vient de temps en temps au Crossroads aux jammes à Anvers. A Cahors, on a aussi rencontré Jesus Volt. Et à un concert de Marc Thijs à Tamines, les Bo Weavils.

LGDG: Quels sont vos projets?

Marc: Surtout des concerts et fin d'année/début d'année prochaine, on voudrait commencer à enregistrer. Mais pour ça, il nous faut encore travailler et mettre au point les nouveaux morceaux. Il y a d'autres projets qui nous font beaucoup rêver mais qui ne sont pas encore sûrs, donc motus.

Propos recueillis par Didier Van Den Branden au Grain d'Orge (Bruxelles).

le site de Buttnaked: www.buttnaked.be.tf/

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UP Wilson
à la Charité Sur Loire

date: 2 avril 2002
de: Pascal "Pin's" Pinède <pinspas@ifrance.com>
(photos Jocelyn Richez: UP Wilson au Qaui du Blues, 29 mars 2002)

UP Wilson (photo Jocelyn Richez) En ce week end Pascal (hi,hi...!!), nous voilà donc partis en direction de la Nièvre, à la Charité Sur Loire, plus précisement, tout près de Nevers. C'est à environ 2 heures de route de Clermont Ferrand.

Double joie pour moi, car j'allais pouvoir découvrir UP Wilson que je ne connaissais pas, et aussi revoir avec beaucoup de plaisir Thibaut et Jean-Pierre de Boogie Disease que j'avais rencontrés cet été.

Aussi, Paul Orta étant annoncé, David, mon pote harmoniciste, piaffais d'impatience..... Après 2 heures de route, et un bon dîner, direction l'abbaye de la Charité et sa petite salle voutée bien agreable.

Petite mauvaise surprise en arrivant, on apprend que Paul Orta n'est pas venu. J'apprendrai plus tard une incompatibilité d'humeur avec les autres membres du groupe....M'enfin.

Bref, la soirée ne fut que pur régal avec un UP Wilson en bonne forme qui m'a fort agréablement surpris. Quelle aisance et quel feeling dans le jeu de guitare. Très impressionné, franchement. Avec une technique de main droite sans médiator que j'y ai rien compris... Je parle même pas de la main gauche. Trop fort. Avec l'impression qu'il fait toujours le même barré....hallucinant...!!! Real Texas Blues..!!

Côté voix, je dois dire que ce ne doit pas être son point le plus fort, m'enfin bon, ca reste vraiment très très bon.

UP Wilson (photo Jocelyn Richez) Le répertoire, ce soir là, puisait essentiellement dans les classiques Blues, Chicago, Delta, Bo Diddley, Albert et Freddie King,... mais avec toujours cette guitare texane à souhait formidablement bien maîtrisée. Un régal.

Il a joué aussi quelques morceaux à lui, bien sur, mais je ne connais pas assez son répertoire pour en parler. Si ce n'est ce morceau qu'il commença a la Bright Light, Big City pour finir sur Key to the Highway... Ah, fallait s'accrocher...!!!! Mais bon, nickel... avec Boogie Disease.....!!

Tiens, si on en parlait. Parce qu'alors là, boudiou...c'est de la rythmique...en or massif..!!! Parfait jusqu'au bout, au service constant de son leader, pas de fioritures ni d'excès, juste simplement....LA rythmique... Une très grande et belle leçon. Le rêve. Je comprend Benoît Blue Boy....

Basse/batterie avec Thibaut Chopin et Fabrice Millerioux demeure pour moi ce qui se fait de mieux chez nous...Sans problème... Cela fait un certain temps qu'il jouent ensemble et ça ne trompe pas. Que du pur bonheur...

Et Jean-Pierre Duarte à la guitare..., "Eddie Taylorien", tout tellement bien fait et bien senti, toujours en soutien de UP. Le shuffle parfait, rien de plus, juste simplement....LE shuffle. Admirable. Tout ce que j'aime. Quelle grande leçon de guitare rythmique blues...

En conclusion, tout pour faire un bien beau concert de Texas blues très pur, par de très grands musiciens très respectueux du Blues, et en plus formidablement abordables et hyper sympathiques....

Super merci à UP Wilson et à Thibaut (à l'harmo..) pour le mini boeuf d'après concert, quel pied....!!!! et en plus sur la guitare de UP...!!!! Quelle fin de soirée !!! On a eu bien du mal à repartir... Voilà, encore une bonne dose de bonheur comme le blues peut en donner... Le week end prochain, la Charité sur Loire accueille... BO WEAVIL...!!!!!!!

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Festival de Salaise
Jeff Toto, Blues de Picolat, Colin John

date: 16 avril 2002
de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>

Chaque année, au mois d'avril, Salaise sur Sanne (38) nous propose un festival de blues qui, par la qualité de sa programmation, est devenu un événement blues important en début de printemps.
 
Jeff Toto
Blues Cette année, le groupe Français ouvrant la soirée du 5 avril nous venait de Lozère. Le groupe Jeff Toto Blues, très actif dans sa région d'origine, a été nominé au Tremplin Blues/Seine 2001 et affirme de plus en plus sa volonté de se produire ailleurs qu'en leurs terres conquises.
Cette soirée fut pour eux l'occasion de faire un excellent concert devant un public qui, pour la plupart je pense, les découvrait.
Emmené par un Jean-François Thomas débordant d'enthousiasme, la salle n'a pas mis trop longtemps à chauffer. Dès le premier titre, Jeff a fait participer le public (ce qui est peut-être un peu tôt) et rapidement la salle conquise au fil des morceaux a tapé des mains et chanté.
La musique de Jeff Toto a l'esprit ouvert et intègre aussi bien le reggae, la soul ("Tu Me Soûles Man"), que le blues, ce qui a l'avantage de toucher un public large.
Le bassiste Eric Orsoni et le batteur Didier Hanot étaient accompagnés ce soir-là par Stéphane Espinasse, harmoniciste trop souvent absent de cette formation.
Sans être d'exceptionnels musiciens, j'ai trouvé le bassiste plein de feeling, surtout sur le reggae "Le Blues Jamais Blasé" ; son expérience avec Bernard Lavilliers y est peut-être pour quelque chose.
L'harmoniciste, présent seulement sur quelques titres, n'a pas eu l'occasion de se mettre suffisamment en valeur à mon goût.
Hormis le fait que Jean-François, loin d'être manchot sur sa Télécaster bleue électrique, nous ait gratifié entre autre d'un magnifique solo, il chante aussi de sa voix gravillonneuse et pleine d'accent du Sud des textes intéressants, relatant la réalité sociale de tous les jours ("N'y Va Pas Franky"), les peines de cœurs habituelles aux blues, les tensions du couples traitées avec humour ("Le Blues de l'Escalier").
Cette pluralité et la capacité à installer une bonne ambiance entre la scène et le public est ce qui fait tout l'intérêt de ce groupe sympathique, et nous a permis de débuter cette première nuit de festival sur une très bonne note.
Blues De
Picolat  
Le groupe suivant suscitait plus ma curiosité. En effet Blues De Picolat, ensemble connu pour chanter le blues en catalan. De plus, j'en avais entendu de plutôt bonnes critiques, notamment à l'écoute de leur premier album [voir LGDG n°39].
Tout d'abord, la scène est finalement occupée par beaucoup de monde puisqu'ils ne sont pas moins de sept à jouer. En plus du guitariste-chanteur, de la batterie, du bassiste, et du clavier, un sax vient prêter main forte ainsi que deux chœurs. Beaucoup de monde disais-je et c'est justement l'aspect qui me gêne souvent dans ce genre de composition où les musiciens ont du mal à se placer. A mon humble avis, chacun d'entre eux n'étaient pas mauvais du tout, bien au contraire, mais un certain manque de cohésion a fait que leur prestation ne m'a pas emballé.
Le set ayant commencé par "Tramuntana", les suivant furent soit en catalan pour leur propres compositions, soit en anglais pour les reprises. Ne comprenant pas un mot de catalan, je ne saurai donner un avis sur les textes.
Le chant, bien que porté par un bon jeu de guitare un peu blues, parfois un peu jazzy, m'a semblé monotone parce que trop monocorde et du coup peu accrocheuse.
Le mixage laissait à désirer, excluant quasi totalement la claviériste.
Bref, plusieurs points regrettables qui n'ont pas permis à Blues De Picolat de me séduire. Je pense que ce mauvais soir est à ranger aux oubliettes et j'espère les revoir dans de meilleures conditions.
 
Colin John La tête d'affiche de ce vendredi était Colin John. Américain ayant roulé sa bosse avec une brochette de musiciens de rêve : Albert Collins qui le "découvre" en 1987, Phil Guy, Willie Dixon, Pinetop Perkins, BB King.
A la vue de ces personnalités, on pourrait alors s'attendre à un concert de blues à la croisée du Texas et de Chicago. Et bien non. Colin John, nous a donnait une représentation consacrée au blues-rock, voire rock. Son jeu est très maîtrisé, dévoilant une palette de techniques parfaitement bien intégrées. Souvent trop démonstratif à mon goût, notamment dans ses envolées hendrixiennes à la limite de la lassitude, il a cependant su apporter quelque chose de neuf à une musique de style SRV déjà maintes fois copiées et recopiées. Alternant des passages lents attirant l'attention du public, et des passages plus rageurs, pleins de puissance sonore, Colin John a su placer assez de nuances dans sa musique pour la rendre intéressante.
Un bémol toutefois à sa prestation ; s'il semble souvent inspiré dans ce qu'il fait, j'ai eu du mal à déceler lorsqu'il ne faisait qu'interpréter ces titres ou lorsqu'il était vraiment dedans sa musique et y mettait une certaine dose d'humanité.
Au chant, Colin John a fait ses preuves, modulant sa voix à souhait, n'hésitant pas à lui faire suivre la mélodie de la guitare. Dans ce genre, le morceau qui m'a le plus bluffé fut un blues lent (du moins au début et à la fin) joué au bottleneck avec un volume sonore d'abord très faible, et sur lequel Colin a posé sa voix aiguë, donnant l'illusion que le chant et la guitare ne faisait plus qu'un. Un moment superbe.
La rythmique était impeccable, assurée par un batteur qui s'est rendu plus que discret et un bassiste très expressif (Jeff Walker ?) et par moment amusant par ses mimiques.

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Miguel M à l'Agora (Le Havre)

date: 23 avril 2002
de: Pascal L'Oreille Bleue <loreillebleue@free.fr>

Ca fait un peu de route pour aller jusqu'au Havre pour voir du Blues mais Jean Luc est insistant, Christian enthousiaste et Didier catégorique, je plie, je suis faible, je me laisse faire. Nous voilà donc en route pour l'Agora.

Carbonne 14:

Nous arrivons juste à temps pour prendre un verre avant que Carbonne 14 prenne la scène. Rien d'exceptionnel mais ils nous ont fait patienter agréablement. Un clavier, deux guitares une basse une batterie, de quoi présenter un Blues un peu Rock. Le chant lead est pris en main tour à tour par le clavier et les deux guitaristes. Au départ ça m'a paru sympa, à la fin j'ai regretté qu'il n'y ai pas un chanteur, si possible avec un peu de charisme pour communiquer avec le public qui apparemment a bien apprécié la prestation.

Miguel M & The Brachay's Blues Band:

Juste le temps de boire une bière, de serrer la main d'Olivier (l'organisateur) et c'est Miguel qui inverti les lieux. Le premier titre démarre calmement, le temps de nous permettre de nous approcher de la scène. 2 minutes et j'ai déjà compris que ce qui va suivre, ils vont nous prendre calmement, sans que l'on ne s'en aperçoive pour nous reposer un peu hébétés en fin de soirée.

Miguel va conquérir le public par ses mimiques, ses sourires, ses solos et son énergie. Il n'est pas venu pour jouer, il est venu nous DONNER son Blues, il nous le jette à pleines brassées et le public le prend. Il aurait été dommage d'en perdre, alors j'ai bien regardé par terre après le concert, il n'en restait pas une miette.

Comme toujours, je n'ai pas noté les noms des musiciens mais la basse batterie a été irréprochable. Le guitariste impressionnant bien que pas franchement Blues dans ses solos. Le clavier lui aussi mérite le même qualificatif, ses solos bien plus sentis (en feeling) étaient peut être un peu trop chargé (en nombre de notes). La section de cuivres (sax, trombone) a tenu sa place sans sourciller et le sax nous a gratifié de quelques bons solos. J'aurai aimé pouvoir en dire autant du trombone dont l'intervention solo n'a pas réussi à décoller.

Ils nous reposent comme prévu un peu groggy, il nous faudra un bon quart d'heure avant d'accepter que quitter les lieux et de prendre la route du retour.

Nous étions quatre dans la voiture et pas un pour regretter le trajet. Si vous en avez l'occasion, ne les ratez pas.

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la Rubriqu' à blues…

Radiotones, Burton Gaar, Nelson Norwood, The music of Mississippi Fred McDowell, General Store, Cooper Terry, Caroline Dahl, the Blues White Album



Whiskey'd Up: Radiotones

de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>

Quand le blues passe par l'Ecosse, quand il nous vient d'Ecosse, cela donne quelque chose de frais et original comme le second album "Whiskey'd Up" des Radiotones. Même si elle ne vient pas des embruns de l'Océan, la fraîcheur est dans le choix des mélodies, quelque chose entre la ballade, le blues du Delta, et la chanson de marin.
Le premier titre "Don't Stop" en est le parfait exemple ainsi que "She's Gone". C'est plus ou moins le cas pour tous les morceaux écrits par Dave ARCARI. Sans doute ceci est-il du à la voix de Dave qui est très rauque, de la vraie rocaille ; On l'imagine soignée à la fumée et au whisky, une voix de vieux loup de mer. Il joue sur sa National avec énergie et utilise beaucoup le bottleneck. Parfois c'est une ambiance grave et lourde qui est donnée ("No More Mr Nice Guy"), une autre fois c'est une ambiance de bar avec une furieuse envie de se laisser emporter par le rythme de ce trio acoustique ("One Side Blind", "Day job").
L'harmonica de Jim HARCUS apporte un réel plus au son du groupe et il serait dommage de s'en priver tant il est bon sur cet instrument. Un vrai régal. L'instrumental "Cool It", où seuls jouent l'harmonica et la basse, est l'occasion de se le prouver. Ce morceau est d'ailleurs celui où le bassiste Adrian PATERSON, plutôt en retrait sur les autres titres, est le plus présent et montre qu'il assure une rythmique impeccable, sans prouesse mais efficace.
Le blues, bien que présent dans la plupart des plages de ce CD, est surtout abordé dans les reprises de Muddy WATERS "Can't Be Satisfied", de Blind Willie JOHNSON "Going To See The King" et "Nobody's Fault But Mine", ou encore le "Preachin' Blues" de Robert JOHNSON. Ces interprétations, bien que faites avec respect pour le style originel, y gagnent en originalité et en modernité.
Un lent instrumental, que j'ai trouvé émouvant, se cache à la fin de la douzième piste, un peu comme si on assistait à une impro entre ces musiciens après un concert, avec le sentiment d'être là au bon moment.
Radiotones, créé en 1997, a maintenant à son actif trois albums puisque le dernier en date, "Bring My Baby Back", est sorti en 2002, et le groupe devient un quatuor en intégrant un batteur, Ian Hartshorne.

Whiskey'd Up






Burton Gaar: Mighty Long Road

Mighty Long Road

de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>

En 2000, le louisianais Burton GAAR, originaire de Baton Rouge, choisissait Nashville pour l'enregistrement de son album "Mighty Long Road".
L'ancien bassiste de Slim Harpo s'est entouré d'une brochette d'excellents musiciens pour graver cette galette. Les guitares sont tenues par Shane THERIOT, Jack PEARSON, Roger DELISO, la batterie par Nioshi JASCKSON la plupart du temps, sinon Don SMITH, c'est Tim GONZALEZ qui est à l'harmonica, Randy COLEMAN à la basse, et Johnny NEEL aux claviers.
Et le résultat ? Et bien je dirais que cela se situe dans un mix de Larry GARNER, des Neville Brothers ou de Earl KING. Certains titres sont blues ("Bad Motor Scooter", "Homewrecker", "Low Down Blues", "Soft Place To Lay", mais surtout "Mighty Long Road"), d'autres sont rock ("Big Mama Gumbeaux", "One Night Lying"), certains sont des ballades plus soul ("Truth Is", "I'm Gonna Be The One"). Bref, l'ensemble de l'album a de quoi plaire à tout le monde.
Tous les titres sont écrits par Burton GAAR et, même s'il ne joue pas mais pose la voix sur chacun d'eux, cette voix est très belle, le chant juste et plein de feeling.
Le boulot de Johnny NEEL aux claviers est remarquable. Je regrette cependant que ce soit un orgue électronique qui est utilisé et pas un vrai orgue Hammond.
Les guitaristes Jack PEARSON, natif de Tennessee, et le jeune Shane THERIOT sont à leur place.
Ce troisième album de GAAR, le premier chez Lousiana Red Hot Records, mêlant soul et blues, est un album de grande qualité.






Nelson Norwood: Long, Loud'n Sweaty

de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>

Le dernier album du texan Nelson Norwood est annoncé comme étant du blues-rock en provenance directe d'Austin. Avec la célèbre section rythmique de feu Stevie Ray Vaughan, les Double Trouble, je m'attendais à une galette essentiellement dans le style SRV.
Je fus donc assez surpris dès le premier titre d'entendre "Take Me Home" (ainsi que le dernier, "Don't Tear Me Up") qui ne serait pas pour déplaire à Brian Adams. Pour le second titre, c'est l'esprit de Tom Petty que l'on retrouve dans "Long, Loud And Sweaty" qui donne son nom à l'album. Si le côté rock est bien présent, on peut alors se demander où se situe le côté blues. On se rapproche enfin du blues avec "American Girl", mais il faut vraiment attendre le cinquième morceau de l'album, "Hooked On You", pour y être enfin. Un shuffle sous l'ombre de Stevie, joué avec force wha-wha. Le "Dixie Cup" qui suit donne la place à une bonne partie au piano et met fin à la courte part de blues que contient ce CD. En effet, la suite n'est composée que de rocks de factures diverses, dont "Red Light" au son très Rolling Stones.
J'avoue donc être resté sur ma faim alors que j'apprécie la musique du regretté Stevie. La flamme du blues n'est vraiment pas assez incandescente, celle du rock est par contre bien là. Je dois reconnaitre l'excellent niveau de Nelson et des Double Trouble (Chris Layton à la batterie, Tommy Shannon à la basse, Riley Osbourn prête main forte au piano et à l'orgue Hammond-B3).
Un détail que je trouve agréable; toutes les paroles sont dans le livret.

Long, Loud'n
Sweaty





General Store: Box Full Of Rusty Blues

de: Philippe Espeil <.philnet@free.fr>

Le groupe General Store, comme son nom ne l'indique pas, est bordelais. Dans le paysage blues Français actuel, ce groupe fait partie de ceux qui jouent un blues-rock particulièrement dynamique. Cet album qu'ils viennent de sortir est leur dernier en date.
A la vue de la pochette, un peu euh...diabolique, on se doute que ce n'est pas de blues rural traditionnel acoustique dont il s'agit et la couleur est effectivement très vite annoncée. Le "Statesboro Blues" de Willie Mc Tell est interprété de façon électrique, au bottleneck (Will Lester), et il n'est pas sans me rappeler Rory Gallagher dans ses enregistrements les plus modernes et les plus durs.
Le rythme se ralentit avec la reprise de "Get On With Your Life" où on peut noter la présence de JB Jet aux claviers, puis repart de plus belle avec "When The Blues Come Knockin'".
L'harmonica, tenu par Big Dave, fait son apparition dans (entre autres) "She Caught The Katy"de Taj Mahal. Le blues, toujours très électrique, est ensuite représenté par une version de "If I Had Possession Over Judgement Day" de Robert Johnson, puis "The Lemon Song" de Chester 'Howlin Wolf' Burnett.
Un peu de répit avec la balade "Soulshine".
"In Memory Of Elisabeth Reed" a un son qui me fait penser à Santana, notamment le couple clavier-guitare.
D'autres reprises complètent cet album avec "The Hunter" de Cropper et Dunn, et enfin "Come Together" des Beatles qui est là abordé sous un angle que je qualifierai d'hendrixien.
Sans trop verser dans la démonstration, ce qui est souvent le cas dans le domaine du blues-rock, General Store assume son étiquette de power band où le mot "power" prend tout son sens en une musique explosive. A réserver bien entendu aux amateurs d'énergie musicale.

Box Full Of
Rusty Blues





PREACHIN' THE BLUES : The music of Mississippi Fred McDowell

Preachin the Blues

de: Pierrot Mercier <mississippi@wanadoo.fr>

Un beau cadeau que nous fait encore Telarc dont le sympathique Hellhound on my trail dédié à Robert Johnson est encore dans les mémoires. C'est aujourd'hui Fred Mac Dowell qui reçoit un hommage.

Paul Geremia, Charlie Musselwhite (à la guitare et au chant pour l'occasion),Sue Foley, Tab Benoit... il serait fastidieux de les citer tous. Les morceaux du répertoire de McDowell (plus que ses compositions personnelles) sont traités très différemment selon les interprètes : les adjectifs qui me viennent tour à tour sont : dépouillé, solitaire, rustique, ... puis énergique, électrique, où encore : enluminé - j'aime ce mot et je trouve qu'il va bien avec la ferveur qui émane du jeu de David Maxwell sur I Heard Somebody Call et nous rappelle l'amour du Gospel que Fred partageait avec sa femme Annie.

Je regretterai personnellement, exactement comme pour l'album dédié à Robert Johnson, quelques tics de production et surtout que toutes les prises aient été faites lors de sessions ou dans des studios différents, ce qui nuit un peu à la cohérence du projet. Le résultat montrera cependant à ceux qui pensent que la musique de Fred McDowell sent un peu trop la campagne (1) qu'elle est riche et source d'inspiration.

Pierrot

1 mais ils sont enduits en erreur par le fermier de Como lui-même quand il prétend ne jouer que du "old country blues"





Take A Ride With Cooper T.

Blue Flame Records, BFBL 006, 2002

Take A Ride With
Cooper T.
de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>

Blues Flame Records qui officie en Italie, pays assez peu connu pour son blues, nous gratifie pourtant d'une excellente galette sortie le mois passé.
En l'occurrence, il s'agit d'une compilation posthume de titres de Cooper Terry, issus de ces deux derniers albums en collaboration avec les Nite Life "Stormy Desert" et "Tribute To The Blues" sortis en 1992.
Le premier morceau choisi est "Is L.A. Burnin' ?" joué par Cooper au dobro dans un style très acoustique. Le missisippi ne serait-il donc pas si loin des canaux de Milan ? Il faut le croire car d'autres titres tout aussi agréables sont dans la même veine, "My Daddy", "Ain't No Justice", I'm Evil", "African Soup Bone".
Cependant, les parties acoustiques ne représentent pas la majorité, et rapidement la guitare de Marco Limido du groupe Family Style prend des solos dans un style à la Gary Moore ("Stormy Desert", "And I Cry") qui dénote parfois avec le reste des compositions ce qui est dommage car il sait aussi jouer fin, un peu jazzy comme sur "Nite Life" ou "Crossroads" de Robert Johnson.
Cooper Terry ne se cantonne pas à la guitare puisqu'il est avant tout harmoniciste, très apprécié par Andy J. Forest qui a souvent joué avec lui. Et là, il faut reconnaître que le bonhomme est à la hauteur. Il suffit d'écouter "Stormy Desert" pour s'en convaincre. Le "32-20" de Robert Johnson et "Raggety And Dirty", sur lesquels Valentina Comi prête main forte au piano, sont du même tonneau.
La rythmique, tenue par Stéphano Ré ou Davide Ravioli à la batterie et Lillo Rogati à la basse (Lillo signe avec Cooper Terry la quasi totalité des morceaux de ce CD) est mise à l'honneur sur "Tribute To Willie Dixon". Il serait étonnant que vous ne tapiez pas du pied sur le West Coast "California Shuffle" (Nicola Calgari au saxo) et sur "Like Kinda Wolf", hommage à Chester Burnett.

( Blue Flame Records [ BFBL 006 ] 2002 )






Caroline Dahl: No Hats

de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>

Caroline DAHL, en 2000, nous a gravé un bel album qui, enregistré à San Francisco, fait honneur au piano avec une formation acoustique constituée du seul couple piano-batterie.
Le CD démarre sur les chapeaux de roues avec un boogie et annonce la couleur : Caroline DAHL joue du piano avec une aisance impressionnante. Sa dextérité (on peut faire ça avec seulement deux mains ?!) n'a d'égale que la qualité des arrangements. Le morceau suivant, un medley réunissant "Tico Tico", "St Louis Blues", "This Little Light Of Mine" et "Bumble Boogie" permet de se le prouver.
Entre boogie ("Caroline's Boogie", "Bluegrass Boogie Woogie"), blues ("Sugarplum's Blues", "Chicken Nothin' Special"), rock ("Up And Running") et jazz ("Twilight Blues", "Parrot Dance"), Caroline enchaîne les morceaux avec brio et apporte une touche féminine, délicate, à ses compositions.
Accompagnée par une rythmique simple mais efficace, ce sont Jimmy SANCHEZ (qui fut batteur pour Roy ROGERS), Bowen BROWN (qui joua avec John Lee HOOKER), John HANES, ou Kent BRYSON qui, selon les titres, tiennent les balais ou les baguettes pour un jeu tout en finesse laissant beaucoup d'espace au piano.
"Kentucky Sampler" reçoit l'ajout d'un accordéon, joué également par Caroline DAHL.
Cette musique pleine de couleurs (à l'image de la jaquette), aux accents de Nouvelle-Orléans, est un grand coup pour un premier disque et devrait faire le bonheur des pianistes et amateurs.

No Hats





the Blues White Album

de: Stagolee <stagolee@club-internet.fr>

Bon, je suis prêt : j'ai revêtu ma combinaison de survie avec balise Argos intégrée, mon masque et mon tuba. je suis prêt à recevoir tout poisson pourri et autres projectiles ou amabilités. Car voilà, j'écoute "the Blues White Album" et, au risque de choquer les oreilles bluesistiquement correctes : ce disque est bien!
Dix titres des Beatles revus à la sauce blues, c'est sûr qu'au départ il ne faut pas être allergique aux Fab Fours pour les apprécier.
Le but de ce CD était peut-être de montrer que le blues est partout (c'est ce que je me tue à répéter à ma sweet lovin' baby pour la convaincre du pourquoi du comment), que même la musique des Beatles s'en rapproche et qu' il suffisait d'un petit effort pour le prouver.
L'intérêt d'une telle démonstration n'est pas évident, si ce n'est pour des raisons commerciales, mais foin de tergiversations : il faut écouter ce CD sans à-priori pour s'apercevoir qu'on le fait avec un réel plaisir.
Yer Blues (Lucky Peterson), version Chicago, est superbe et Revolution (L Peterson, Kenny Neal, Tab Benoit) funky à souhait. Un petit bijou : Blackbird, version country blues par Colin Linden. Joe Louis Walker est magistral dans While My Guitar Gently Weeps, et même (exploit !) Ob-La-Di Ob-La-Da sonne bien (dommage que Maria Muldaur n'ait pas pris l'intiative de shunter le crispouillant refrain !).
Alors oui, voilà une galette étonnante, commercialement correcte mais néanmoins fraîche et divertissante, pour peu qu'on n'accorde pas trop d' importance à d'éventuels sacrilèges (pour le blues. ou les Beatles !).

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Bouillon de Bluesiculture:
Le Monde du Blues
de Paul Oliver
Exclusif: Addenda: liste des auteurs des blues cités

Le Monde du Blues, Paul Oliver

Titre : Le monde du blues
Auteur : Paul Oliver
Traducteurs : Max Roth pour le texte, Henry Knobil pour les Blues
Titre Original : Blues Fell This Morning : meaning in the blues.
Editeur : 10-18, 2002
Collection : 10-18; 3416. Musique & Cie
Format : 18 x 11 cm
Paru le: 21/03/2002
Prix : Poche 8,50 €

Paul Oliver, spécialiste et historien du blues, est l'auteur de nombreux ouvrages et articles consacrés à cette musique, dont Blues Fell This Morning sorti en 1960 .

La traduction en français de ce livre, le Monde du blues, parue à l'origine chez Arthaud en 1962 était épuisée depuis longtemps, alors saluons l'initiative de l'éditeur de la publier à nouveau, 40 ans plus tard, dans la collection 10-18.

La lecture de ce livre est quasiment indispensable à celui qui s'intéresse aux racines du blues, car c'est une mine d'informations sur des aspects parfois méconnus ou oubliés, et sur le contexte dans lequel cette musique s'est développée, de ses origines jusqu'à la fin des années 1950.

De nombreux textes de blues (traduits) illustrent les propos de Paul Oliver, leur donnant toute leur valeur. Le lecteur de cette version francophone regrettera cependant de nous pouvoir identifier ces chansons en l'absence du texte original, d'autant plus que les titres ne sont pas fournis et les auteurs rarement cités.

Ça n’est pas grave, car La Gazette de Greenwood va combler ce manque d’information! Grâce à Patrice Champarou, voici donc une bonne partie de ces textes identifiés et rendus à leurs auteurs (et souvent interprètes).

Cliquez ici --> Liste des textes identifiés du "Monde du Blues" de Paul Oliver

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Good Time Marcel
and his Original Chicago Blues Band

au Bar des Sports de Guéret (Creuse)

Grand découvreur de talent, on lui doit entre autres la redécouverte de Blind Joe Castelbridge, Jean-Michel Borello nous livre ici la chronique d'un concert de Good Time Marcel en le relatant "à la manière de" quelques un des co-listiers de la mailing-list LGDG@yahoogroupes.fr... Toute ressemblance avec des chroniqueurs de la Gazette de Greenwood serait fortuite et involontaire ;-)
Quoiqu'il en soit, cela permet de se faire opinion sur celui dont on a pas fini d'entendre parler: Good Time Marcel.

date: 25 avril 2002
de: Jean-Michel Borello <jeanmichel63@wanadoo.fr>

Mes chers amis bluesophiles,

Histoire d'essayer d'oublier un moment la si triste situation politique, je vous ai concocté le compte rendu d'un concert du groupe : Good Time Marcel and his Original Chicago Blues Band. Ce concert avait lieu samedi dernier au Bar des Sports de Guéret (Creuse)
Pour corser un peu l'article, j'ai fait ce compte rendu à la manière de quelques uns de nos chers co-listiers. Que ceux que je ne cite pas ne soient pas vexés ! Que ceux que je cite ne soient pas vexés non plus!

@Oli :

bande de jaloux...
oui, vous êtes tous jaloux de moi qui ai pu assister au dernier concert du Good time Marcel and his Original Chicago Blues Band au bar des Sports de Gueret. Toute la famille greenwoodienne est heureuse de cet évènement qu'on peut d'ores et déjà qualifier d'historique!
Good time Marcel et son groupe n'ont pas joué la facilité et ont placé la barre très haut . Quand Marcel chante , dans la lourde ambiance créée par les grondements de la contrebasse... il y a comme une boule qui se crée au fond de la gorge et qui a du mal à passer. Marcel a une voix grave, forte et claire et il semble vivre ce qu'il chante, en parfaite harmonie avec la contrebasse de son cousin Bébert. Et quand c'est l'harmonica qui se met à chanter , seul Sonny Boy Williamson pourrait être à la hauteur de cet instant magique.
Oui, un grand et exceptionnel moment de Blues: nous avons assisté à un concert d'un groupe composé de personnalités à la culture musicale et instrumentale énorme pour nous servir un blues brut et authentique.
Je peux dire qu'il y'a eu pour moi dans ma vie un avant et un après ce fabuleux concert de Guéret.
Et, croyez moi, je ne dis pas ça souvent. Seulement 14 ou 15 fois cette année.
En fait, un seul mot peut résumer mon sentiment après ce concert: merci .

@René :

Les années 90 ont vu une explosion d'excellents groupes de blues en France, et le phénomène semble vouloir se poursuivre en ces années 2000. Parmi ces formations, certaines sont faites de professionnels, d'autres d'amateurs, d'autres encore d'un mélange de musiciens de ces deux statut.
Si Good Time Marcel and his Original Chicago Blues band est un groupe français d'amateurs, on pourrait considérer ses membres comme de véritables vétérans, tant leur parcours en blues ne date pas d'hier.
Bien que ce soit surtout à Guéret qu'a séjourné Marcel, chanteur et guitariste du groupe, leur blues est d'abord et avant tout celui de Chicago, la Windy City, capitale de la note bleue, la Mecque du blues électrique.
Et c'est avec un bonheur certain que lui et André, son cousin harmoniciste et chanteur paient leur tribut aux grands du genre.
Le répertoire est un hommage aux grands créateurs tout en restant très original et peu rabaché: Sweet home Chicago,(des Blues Brothers) Hoochie coochie Man,(de Eric Clapton) Mojo Working,(traditionnel) Dust my blues (de John Mayall) …
Marcel et André chantent comme ils jouent : avec ferveur et générosité, donnant tout ce qu'ils ont.
Une seule faute de goût durant le concert du Bar des Sports de samedi : l'enchaînement de la " Danse des canards " avec " La Chenille " même si ceci a beaucoup plu au public , ne pouvait que tirer une grimace de dépit aux nombreux membres de LGDG présents dans le public. Marcel, que j'ai interviewé sur ce point à la fin du concert m'a répondu : "oui, je sais, on ne fait pas ces deux morceaux tout le temps, mais ce soir, y'avait le feeling pour les faire. D'ailleurs, le public a bien réagi. Tant pis si certains soi disant spécialistes n'ont pas apprécié. On les attend d'ailleurs avec André et Jojo à la sortie pour leur expliquer à ces connards"
Donc, un excellent concert dans l'ensemble. Bravo à Good time Marcel!

@Patrice :

Le type de blues que fait Good time Marcel n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais je dois avouer que j'ai été très impressionné par les trois premières mesures du deuxième chorus du solo de guitare de Marcel dans " Sweet Home Chicago " dans lequel il cite quasiment dans son intégralité le motif mélodique du magnifique et bien connu " the fore day blues " d'Ishman Bracey (Jackson Blues,Yazoo L-1007)
Ce deuxième chorus m'est resté dans la tête tout le week end et ça n'est que lundi soir que je me suis rendu compte que Olivier Besancenot ne serait pas présent au 2° tour, à ma grande surprise.
Dans ce passage, on se rend compte de l'étendue des racines de Good Time Marcel et de l'influence très nette de Thélonious Monk et même, si j'osais ,d'Albert Ayler sur son jeu.
Je vous en reparlerai demain, mais ce soir, avec la crève que je me tiens, je dois vraiment aller me coucher.

@Xavier :

Bonjour les maillons forts et les villageois,
Putaing, quel beau concert!
J'ai malheureusement du partir avant la fin du premier morceau ,il fallait que je rentre chez moi à Albi pour donner son premier biberon à la petite dernière, mais j'ai tout enregistré pour la prochaine émission de Delta Blues. Ca va vous plaire. J'espère que ça a bien enregistré, des fois je maîtrise mal ce putaing de magnéto, mais si ça va pas, ça fait rien ,je vous passerai autre chose de super à la place!
Allez salut et n'oubliez pas d'aller samedi à la manif contre le gros porc!

@Mo :

Vous avez encore le moral pour aller au concert, vous, malgré les F16 israéliens qui rasent Ramala et un sale con de raciste qui risque de devenir le Président de la France??
Je suis complètement écœuré, je me barre en Floride.
Salut

@Jocelyn :

J'étais donc samedi dernier dans ce bon vieux Bar des Sports de Guéret pour revoir Big Time Marcel .Cette année, c'est la 23° fois que je les vois. C'est un groupe que j'aime bien. Il fait partie de mes favoris, malgré le fait qu'il ne soit pas vraiment west coast ou jump.
Le répertoire de Guéret était le même que celui qu'ils ont déployé à Peers en 1997. Toujours les mêmes bon vieux standards joués avec la même énergie ,même si ce qu'ils font est parfois un peu brouillon, mais le Blues s'accommode fort bien de cela...
Ce fut encore un grand concert de Good Time Marcel, soutenu avec grande classe par ses deux cousins et son beau-frère. A ce propos, il est vraiment dommage que sur la fin du deuxième set, alors qu'il ne restait plus grand monde dans le bar, une bagarre ait éclatée entre Good Time Marcel et Jojo, son batteur et néanmoins beau frère. Lorsque j'ai interrogé Marcel à ce sujet, il m'a dit que " ce con avait encore une fois oublié le break au 3° chorus de Sweet Home Chicago " Je ne pouvais que donner raison à Marcel, bien sur.
Cet incident a entraîné un certain malaise dans le public. Mais je le répète, ce fut un bon concert, montrant encore une fois que les groupes français sont aujourd'hui largement au niveau de leurs confrères américains, même si ceci peut déplaire à certains.

@Henri 244 :

Je ne suis pas allé au concert de Good Time Marcel and the OCBB , je n'aime pas trop les groupes français en général . Ca ne m'aurait sûrement pas plu . Et je le dis. Car moi ,contrairement à d'autres co-listiers, j'ai le courage de mes opinions. Voilà. Ne pensez surtout pas que je dis cela de façon agressive. Je comprends très bien que certains aiment des musiquettes qui n'ont de manière évidente rien à voir avec le Blues authentique . Mais ne me demandez pas de partager leurs goûts, s'il vous plait. Merci.

@Georges :

Comme me le disait BB King l'autre soir,lorsqu'il prenait le café chez moi : "Good Time Marcel ? George,they're really mean ,man! Taint' no other Blues Band in the whole wide world like these guys,I tell you! ha ha ha !"

@Pierrot :

C'était bien le concert de Good Time Marcel et tout le tintouin, mais il y avait un problème de sono. Quand j'ai parlé avec Marcel de la difficulté (pour l'ingénieur du son) de faire une bonne balance, il m'a dit que lui n'avait eu aucun problème puisqu'ils n'avaient pas fait de balance.
Franchement je trouve ça dommage, car du coup on a mal entendu son solo de slide sur Dust My Broom, qu'il jouait pourtant sur une Sheraton trafiquée au chaterton. Je me demande bien quel tirant de corde il peut avoir? Enfin bon, de toute façon j'ai rien entendu.
J'ai pris des photos mais je suis pas sûr du résultat, surtout quand ils ont joué à la bougie.

@Harmo :

Ha, quel concert, les amis! fabuleux! Et bien sur, c'est encore un groupe BQR! Ne le répétez surtout pas, mais je vous livre un scoop : Good Time Marcel and the OCBB vont accompagner Muddy Waters dans sa prochaine tournée mondiale!! Fabuleux! J'ose à peine y croire pour mes p'tits gars!
Vive la Bequrie libre et indépendante!
Vive Good time Marcel!
Vive Moi!

@Pins :

Quel bonheur que ce concert de Good Time Marcel! J'y suis allé avec Laetitia et Sophie, et on peut dire que ça nous a plu ! Good Time Marcel et André, son cousin ont passé toute leur pause à notre table. La pause a duré au moins deux heures et demi. Quels types sympas! Ils ne se sont pas trop exprimé sur leurs préférences bluesistiques (ont ils vraiment été influencés par Eddie Taylor ?), comme je le leur demandais, ils préféraient parler avec Laetitia et Sophie, insistant pour qu'elles dorment dans leur maison après le concert. Et ils m'ont dit qu'il y'avait un parking tranquille devant chez eux pour que je puisse dormir peinard dans ma voiture. Vraiment des types sympas!

@Tof :

Wooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooot !!!
Eh eh eh !! délire ! :) Ce sont des gros dieux ces mecs là!
Bah euh, y en a qui vont dire que c'est pas vraiment du blues, mais moi je trouve ça cooooll :))
Good Time Marcel, c'est un croisement entre Charley Patton et Poppa Chubby!!! C'est vachement positif. Bon, sur ce, je retourne à mes chers programmes, il y a un virus qui se balade mais je m'en fous j'utilise netscape :)
Keep on Ridin' :)

@Pascal l'oreille bleue:

Le samedi 20 avril 2002 au Bar des Sports de Guéret (Creuse) était programmé Good Time Marcel à 22h30. Comme d'habitude, je me suis demandé si j'aurai l'énergie d'y aller, d'autant plus que ça fait au moins 850 bornes. Comme d'habitude, à 20h45 j'appelle les potes, tout le monde est pris ou semble moyennement motivé (alors là j'hallucine).
Pour moi c'est clair: j'y vais. Les 500 premiers kilomètres sous une pluie battante m'ont paru un peu long et j'ai douté. Avais-je raison? Puis j'ai chargé le CD des Bloosers, j'aurais pu rouler toute la nuit. C'est ce que j'ai fait et, au petit matin, j'arrivai enfin à Guéret. Coup de bol, le parking était vide et je pus me garer sans problème. Visiblement, le concert avait été un succès car le bar était vide et toute la ville semblait dormir, probablement bercée par de jolies notes bleues. Il était 5 heures du matin et je décidai d'aller revoir ma normandie.

@Toineg :

Salut, c'est moi le petit nouveau de la liste !
Je suis un peu ému de devoir m'exprimer ici, alors qu'il y'a tant de spécialistes, moi qui n'y connaît pas grand chose !
J'étais aussi au concert de Good Time Marcel et ça m'a plu ! J'étais assis à coté de Pat et quand il m'a parlé de Ishman Brashey à propos du chorus de guitare de Marcel dans " Sweet Home Chicago " ,je n'ai rien osé dire, mais je me demande si il ne faut pas plutôt regarder du coté de Casey Smith et de son " When I git Home " ,morceau enregistré le 16 avril 1939 au State farm de Brazoria,Texas ?
Ce qu'a fait Marcel était tout à fait similaire au 4 premières mesures de Casey.
Enfin, pour ce que j'en dis, moi, qui n'y connaît pas grand chose ,c'est juste pour faire avancer le débat..

@Ben :

D'accord c'était pas mal pour un groupe français, Good Time Marcel . Il y' avait quand même un problème. L'accent fortement creusois de Marcel quand il chante en anglais est franchement gênant et empêche pratiquement de comprendre les paroles. A part ça, c'était quand même pas mal .Mais André, l'harmoniciste ne maîtrise absolument pas la 5° position et ceci mériterait d'être quand même un peu plus travaillé.
Il serait bien qu'il écoute un peu mieux Paul De Lay et qu'il arrête ses licks absurdes à la Rod Piazza.

@Jean Michel 63 :

Mes chers amis bluesophiles,
Bon , sans vouloir me vanter, moi, je suis allé à Gueret au concert de Good Time Marcel and the Original Chicago Blues Band ,samedi soir. C'était pas mal, mais, bon, quand on a vu Albert Collins au Lone Star Café de NYC,en 1985, ça faisait un peu léger quand même. Le principal intérêt du groupe, c'est qu'ils ne jouaient pas de morceaux de Poppa Chubby. Ca c'était bien.
Par contre ,il y'avait une jolie brune aux yeux verts au bar qui sirotait sa grenadine et je l'ai entrepris sur la fonction sociale de l'obscénité dans le Blues .La discussion a été bien animée et a continuée longtemps après la fin du concert . J'ai passé un excellente soirée en fin de compte. Merci à Good Time Marcel and the Original Chicago Blues Band ! Qu'ils continuent à ne pas jouer de morceaux de Poppa Chubby ! Il sont sur le bon chemin !
Amitiés bluesistiques
Jean Michel

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