La Gazette de GREENWOOD
n°43 Tome 3 (Juin 2002)

Tome 3:





Tome 2
  • The BelAirs
    • En concert au Fifty
    • CD: Dangerous Curves
    • CD: Hoodoo Party
  • Keith B. Brown
    • en concert à Coutances
    • Interview: pour continuer à vivre, le Blues doit évoluer
  • Les Rencontre du Blues aux Sables d'Olonne




Supplément détachable:

Travel In Blues n°43 !!
  
Tome 1
  • interview: Benoît Blue Boy, descendre au Café en Amérique
  • Andy J. Forest et Bo Weavil au Cylindre (Besançon)
  • Texaco, encore une bande de furieux en liberté
  • Otis Taylor:
    • en concert au festival Boose Brothers
    • CD: Respect The Dead
  • Soirée Blues à Marcq en Baroeul: Cosmopolite blues band
  • Les Hoodoomen à Bruxelles: bon anniversaire, Christian!
  • les Rosebud Blue Sauce au Country Blues Café de Toulouse
  • Piano boogie à Tournon d'Agenais: Julien Bruneteau trio, Kenny "Blues Boss" Wayne





Tome 4:
  • Spécial Blues Qui Roule en amérique: Scratch My Back aux U.S.A.

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Film:

Cookie's Fortune
de Robert Altman (1999)

avec Glenn Close, Julianne Moore, Liv Tyler, Chris O'Donnell, Charles S. Dutton, Patricia Neal.

date: 7 mai 2002
de: Christophe Godel <christophe.godel@noos.fr>

Je profite de la diffusion actuelle de ce film sur le câble et satellite français (chaines Cinés Cinémas) pour dire tout le bien que je pense de cette oeuvre magnifique. Et ce film a sa place sur la gazette puisque le Blues est présent tout au long de cette comédie. Je ne vais pas faire une présentation très détaillée de ce film, mais l'histoire se déroule à Holly Springs, Mississippi.

Cette toute petite ville existe vraiment et Robert Altman l'a utilisée telle quelle. C'est le scénario qui s'est adapté à la ville et non l'inverse. C'est une véritable ville du sud, où l'on a l'impression que le temps s'est arrêté. D'ailleurs le panneau de bienvenue de la ville précise qu'il ne s'y est rien passée depuis un siècle.

Un autre panneau en ville indique ceci : "Ante-bellum cotton town and center of social and cultural life. Home of 13 generals of Confederacy. Grant's southern advance halted here by Van Dorn's great raid, December 1862".

Le décor est planté.

Pendant une demi-heure, Altman nous permet de nous attacher aux personnages excentriques de cette petite communauté où tout le monde sait tout sur tout le monde, et tout le monde connait tout le monde. Une bonne partie de ces personnages se retrouvent d'ailleurs à répéter une pièce de théatre classique dans l'église presbytérienne. On y trouve l'adjoint du sheriff, l'avocat, etc.

Et puis l'histoire bascule et il se passe enfin quelque chose à Holly Springs, puisque une personne décédée est retrouvée, Cookie, vieille dame blanche gentille et râleuse. Je n'en dirais pas plus pour ceux qui n'ont pas vu le film.

Pourquoi ce film est un film blues? Pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce que son réalisateur l'a voulu ainsi dès le début, et par conséquent, la musique de ce film est Blues! Le thème principal, ce petit phrasé envoutant à la guitare, revient sans cesse ponctuer le film. Le Blues est le rythme de ce film. J'ai trouvé la confirmation de ce fait dans une interview d'Altman à un journaliste suisse à cette url: www.construire.ch/SOMMAIRE/9914/14entre.htm
"- Quelle est l'importance de la musique?
- Elle apparaît dans la construction elle-même et dans le choix musical, ici le blues. «Only wild women love the blues» (rires). Le blues était présent dès le début, avant que j'aie fait quoi que ce soit d'autre. La base musicale était dans ma tête, et la construction du film a obéi à un développement musical. La manière dont bouge l'acteur noir est elle-même musicale. C'est pourquoi il y a autant de plans sur lui."

L'acteur noir en question n'est autre que Charles S. Dutton, véritablement excellent dans ce film, dans le rôle de Willis. Willis faisait partie de la famille de Cookie depuis que ce dernier avait 15 ans. Il vivait dans la même maison. Comme il le dit lui-même, on peut imaginer Willis comme ex-chanteur de blues, ou un chanteur refoulé, marqué par sa vie. Il est un peu le pilier de la communauté et peut être vu comme quelqu'un de noble.

Pour en revenir au blues, le film débute sur une longue scène dans le Juke Joint local, Chez Théo. Théo est joué par le musicien Rufus Thomas. Peu de clients, tous noirs bien sûr, dansent sur un très beau blues lent (I'm coming home), interprété ici par la talentueuse chanteuse de Memphis, Ruby Wilson!
Ce blues reprend le thème principal du film (Cookie) et vous place définitivement dans l'ambiance et la moiteur du Mississippi à Pâques.

La musique du film n'est pourtant pas signé par un bluesman. C'est Dave Stewart (Eurythmics) qui en est l'auteur, avec la participation de la saxophoniste Candy Dulfer, mais aussi de The Edge à la guitare (le guitariste de U2) (Patrol Car Blues). Bono (le chanteur de U2) fait également une apparition sur les vocals d'un titre (A good Man). Et bien sûr, Ruby Wilson (I'm coming home).

Il est à souligner que Dave Stewart a toujours été intéressé par ce blues du delta et qu'il a notamment produit et gagné un award pour 'Deep Blues' - the history of Delta blues.

La musique est vraiment saisissante. On va y trouver le feeling et les clichés du blues qui permettent aux spectateurs de se prendre place dans le film. Mais il semble que le CD tiré du film soit un peu plus décevant. Avec une tendance hip-hop et mixes trop important. Malheureusement, je ne l'ai pas, donc je ne peux juger si tout est gâché, mais sur vous pouvez vous faire une petite idée du thème et des titres que j'ai cité, et des réactions de certains auditeurs, chez Amazon.

Pour en finir avec les musiciens, il faut noter la participation de Lyle Lovett en tant qu'acteur. Il y jour le rôle du pêcheur de poisson-chat. Il faut savoir qu'à Holly Springs, on y mange les meilleurs Cat Fish Enchiladas de la région :)

Enfin, ce film traite en filigrane du problème racial au mississippi. Certes, c'est vraiment léger, mais on ne peut dissocier Blues et problèmes raciaux. On peut le sentir notamment dans le comportement de Camille (Glenn Close), femme blanche sudiste excentrique, envers Willis. Mais sur ce sujet, Robert Altman a un point de vue intéressant que je soumet à votre sagacité (tiré de cette même interview suisse):
"- Dans «Cookie's Fortune», ce n'est pas uniquement une affaire de scénario.
- Non. Il existe aujourd'hui un nouveau Sud, moitié blanc, moitié noir. La ségrégation raciale existe sans doute tout autant, mais elle ne s'exprime plus directement. Les tensions n'apparaissent plus ouvertement. Voila pourquoi la jeune fille idéaliste incarnée par Liv Tyler devient aussi véhémente: elle voudrait avoir du sang noir dans les veines pour prouver sa sincérité. "

J'espère avoir donné envie de voir ce film charmant et attachant à ceux qui ne le connaissent pas. Amoureux du Sud, du Mississippi, du Blues, vous ne devriez pas être déçus par ce superbe film du Maître Altman. Amoureux du beau cinéma américain, le vrai :), vous devriez apprécier également, enfin j'espère:) C'est vraiment un beau mariage de genre, avec en plus un casting vraiment excellent et des acteurs formidables. A voir absolument en Version Originale, la version française étant comme trop souvent vraiment mal faite. Et de toute façon, vous perdriez un peu du charme du film.

le site du film: http://www.bacfilms.com/cookie/

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Jimi Hendrix
dans le temple du Music Hall
1967 (environ)

C'est Yazid Manou qui nous l'a annoncé:
La plus importante exposition au monde consacrée au dieu des guitaristes aura lieu à Paris du 19 octobre 2002 au 12 janvier 2003 à l'initiative (je tiens à le préciser) de LA CITE DE LA MUSIQUE (Porte de Pantin).
Tout de suite, l'évocation de Jimi Hendrix (car c'est de lui qu'il s'agit, pour Yazid pas de doute: le Dieu de la guitare c'est Jimi!) a rappelé de doux souvenirs à Mike Lécuyer.
Récit:

date: 3 mai 2002
de: Mike Lécuyer <mike@bluesfr.net>

Non non je ne suis pas spécialiste d'Hendrix, j'ai eu le bol de l'avoir vu (comme beaucoup d'autres groupes) c'est tout.

Bon, ça devait être mon 2e ou 3e concert (le premier étant les Rolling Stones avec Brian Jones of course). C'était fin 1967 ou début 1968 et à cette époque l'olympia recevait les groupes "pop" ou "rock" le lundi pour les fameux musicorama d'Europe 1.

Je ne sais plus la date exacte mais c'est sur que c'était un lundi car en effet c'était le seul jour de relâche pour les vedettes de variétés qui jouaient 10 ou 15 jours dans le temple du Music Hall (c'est comme ca que l'on disait) et aussi parceque le mardi matin on avait cours de chimie (vous verrez plus loin que ca a son importance !)...

Donc avec mes copains apprentis-musiciens du Lycée Lavoisier (Paris 5), nous allons tranquillement en métro au concert...

Mike Lécuyer et Tina Turner
Mike Lécuyer et Tina Turner
date: années 60
(on n'a pas de photo de Mike avec Jimi Hendrix ;-)
Et alors là, mais alors là... la claque! Bon les Stones aussi mais c'était plus pour l'ambiance et puis c'était notre premier concert de notre vie! Mais Hendrix, il venait littéralement d'une autre planète. On n'a rien compris au jeu de guitariste, mon guitariste ouvrait des yeux ronds et le concert est passé comme une rencontre du 3e type, vraiment. Il faut dire que les oreilles aussi en ont pris un sacré coup car des amplis Marshall 3 corps pour la basse et pour la guitare c'était très impressionant. Le concert s'est terminé sans que personne ne bouge car les 3 musiciens sont sortis de scène mais en laissant les guitares branchées, ce qui donnait un son apocalyptique et on ne savait pas si c'était fini ou pas... Au bout de quelques minutes les lumieres se sont rallumées et nous sommes repartis.

Dehors la police interdisait les entrées du métro (ça commencait a sentir le mai 68) et nous sommes donc rentrés a Denfert rochereau à pied, ce qui fait une sacrée distance (genre 2 h de marche) et tout ça sans dire le moindre mot car nous etions tous abasourdis, subjugués et complètement deboussolés. En une phrase : on n'avait rien compris a ce qui s'etait passé sur scène! C'etait completement fou, inimaginable...

Le lendemain matin (p... ca été dur de se lever) a 8 h il y avait donc cours de chimie et le prof qui crie : "Lecuyer, au tableau". Bon, il me pose une question... je le regarde d'un air niais et il me dit: "Vous n'avez pas appris votre lecon ?"
je lui répond : "non je suis allé voir Jimi Hendrix" (ça rigole dans la classe).
Je crois être sauvé quand il dit : "Ah j'aime qu'on me réponde honnêtement", et il ajoute :"Lecuyer zéro, retournez a votre place" !!!

C'est con hein je me rappelle plus des détails précis du cours de chimie que du concert, enfin, voilà...

Si je voulais faire un bouquin de mes souvenirs, il faudra que je sois un peu plus rigoureux :-)

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Bouillon de Bluesiculture:

Le Blues:

des Plantations à la Scène Musicale
par Patrice Champarou

D'où vient le Blues?
Vaste question qui n'a pas fini de faire couler beaucoup d'encre et d'encombrer la bande passante d'internet...
Patrice Champarou nous livre ici une approche historique du contexte dans lequel le Blues est apparu, en relevant les grandes dates qui en quatre cents ans, du début de la traite des esclaves jusqu'aux premiers jours de la seconde guerre mondiale, ont marqué la vie de la société noire-américaine et de sa musique.
Cette musique aux multiples facettes connues ou méconnues, imbriquées les unes dans les autres, des champs de coton aux fosses d'orchestre de théatre prestigieux, du ragtime méticuleusement écrit sur partition au chant improvisé d'un hobo solitaire.
Grâce à Patrice Champarou, un voile se lève et nous en savons un peu plus sur les origines du Blues, mais le mystère demeure...

Uncle Lee

Lire

Le Blues:
des Plantations à la Scène Musicale


de Patrice Champarou

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la Rubriqu' à blues…

Harlem Slim: "King Of The Delta Bluesmen"

de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>

Harlem Slim n'en est pas à sa première œuvre puisque le CD qu'il vient de sortir, "King Of The Delta Bluesmen" est son quatrième. En effet, après "Delta Thug", " The Universal Pitch", et "Delta Blues & Piedmont Ragtime" qui avait fait une sortie remarquée en 1999, le voici qui récidive avec un album acoustique de toute beauté.
Tout d'abord, pour rester dans l'ambiance du blues joué dans la région du Delta dans les années 20-30, Harlem Slim joue une guitare unique, la Gibson L-1 Reissue qui n'est rien d'autre qu'une réplique de la guitare de Robert JOHNSON (oui, oui, celle qu'il tient sur ses genoux sur la photo que l'on connaît de lui). Vous l'aurez compris, il s'agit là bien sûr d'un album entièrement acoustique.
Ensuite, ces références sont affirmées par le répertoire choisi : bien entendu des reprises de Robert JOHNSON ("Kind Hearted Woman", "Walking Blues", "Sweet Home Chicago", "Me And The Devil", "Crossroad Blues"), mais d'autres aussi de Blind Willie Mc TELL ("Dehlia", "Dyin' Crapshooter's Blues", "T'aint Long 'Fore Day"). Harlem Slim signe le court morceau d'ouverture : "The Organ Grinder's Monkey".
Je disais donc acoustique, et seul avec sa guitare, Harlem Slim se pose là en tant que virtuose non dénué de sensibilité. Il nous offre un véritable feu d'artifice ; L-1 ou National, elles sonnent merveilleusement sous ses doigts.
L'interprétation des titres mentionnés plus avant est, j'imagine, semblable à celle qu'a pu entendre le peuple noir à l'époque. Evidemment, l'enregistrement est meilleur, exit les crachotements des 78 tours, mais qui va s'en plaindre ? De plus, la voix est belle, ce qui ne gâche rien.
Cet album est un formidable hommage rendu aux rois du blues, aux rois du Delta.

Harlem Slim: "King Of The Delta Bluesmen", Autoproduit 2002

King Of The Delta
Bluesmen

Don Johnson: Donald Ray

Donald Ray
de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>

Avec "Donald Ray", Don JOHNSON sort le deuxième album de sa carrière solo et le premier chez Marvista Records. Mais cette fois, cet ancien batteur et grand ami de Phillip WALKER a décidé de laisser tomber les baguettes pour ne se consacrer qu'au chant. Et quel chant !
L'ensemble de l'album est très soul avec une voix belle et parfois émouvante. Peut-être une réminiscence du gospel chanté sur les bancs d'église dans son enfance texane. En tout cas, des chansons qui font chaud au cœur, pleines de rythme soul.
Mises à part deux compositions originales de JOHNSON, "Gone So Long" et "Names" , un titre jazzy à souhait enregistré en public, le reste est un éventail de reprises dont "The Sky Is Crying", "Crosseyed Cat" de Muddy WATERS, "209" de Lightnin' HOPKINS, "Sweet Little Sixteen", "Georgia On My Mind", ou encore "Funky" de Maurice John VAUGHN. Il faut cependant reconnaître que ces reprises sont superbement interprétées, et parfois avec des arrangements originaux. Le titre "The Sky Is Cryin'" devient ainsi plus funky, et l'acoustique "209" est accompagné par la guitare slide de Tim WILLIAMS.
Autour de Don JOHNSON, on retrouve un excellent guitariste en la personne de Bill JOHNSON qui est présent sur presque tous les morceaux, lorsque ce n'est pas Ray MONTANA (avec qui Don JOHNSON tourne souvent) qui le remplace.
Principalement enregistré au Canada, à Calgari où il réside, Don JOHNSON s'est entouré aussi de Ron CASAT pour les parties aux claviers (piano et orgue), les cuivres Joe CAMPBELL à la trompette et Carl VICKERS au sax qui jouent brillamment, et John PAIN à la batterie.
Fait avec soin, cet album est une réussite et si vous aimez la soul alors il n'y a rien a jeter.

Don Johnson: Donald Ray, Mar Vista Music [MV 3 - 7 79513 41032 2] 1998

Mississippi John Hurt : Live

de: Stagg'Oli <satagolee@club-internet.fr>

C'est toujours un grand plaisir de voir re-sortir des enregistrements de Mississippi John Hurt, qu'on ne présente plus aux lecteurs de la Gazette de Greenwood (voir Spécial MJH LGDG n°35 tome 2 ). Après The Complete Studio Recording (soit 3 CD : Today, The Immortal et Last Sessions), Vanguard a donc eu l'heureuse initiative de sortir "MJH Live" contenant 21 titres enregistrés en 1965 en concert à Oberlin College plus 3 titres "previously unreleased" enregistrés au Newport Folk Festival de 1965 également.
Le concert du 15 Avril 1965 au Oberlin College fut tout d'abord édité en LP (1965, réédité en cd en 1990) sous le titre "The Best of MJH". Etrange titre pour plusieurs raisons: il ne s'agissait pas d'une compilation mais bien d'un concert, et puis surtout il serait quasiment humainement impossible de choisir 21 titres de John Hurt meilleurs que les autres! "The best of MJH" ne pourrait avoir que la forme d'un coffret complet des œuvres du songster!
Pour en revenir au CD "MJH Live", on retrouve donc notre songster en pleine forme pour interpréter une bonne palette de son répertoire, allant du blues aux folk-songs en passant par les ballades et les spirituals. Billy Alltman, qui a écrit le texte accompagnant le CD, note d'ailleurs que les spirituals, peu représentés dans les enregistrements studio de John Hurt (en raison des considérations commerciales du début des sixties) trouvent ici, avec quatre titres, la place qui leur revient dans ce répertoire américain.
En tout cas, ce qu'on retrouve dans ce CD, c'est la voix unique de John Hurt et son jeu de picking souvent imité mais jamais égalé. Un disque indispensable à ceux qui n'auraient pas encore de disque du songster (ce qui serait à la limite du scandale) et à ceux qui veulent l'entendre dans une ambiance concert. John Hurt is the best ;-)

Mississippi John Hurt : Live, Vanguard, VCD 79702-2, 2002

Perpetual Blues Machine: démo live

Perpetual Blues
Machine
de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>

Les Perpetual Blues Machine sont un groupe basé sur la région de l'Ain. En 2002, ils ont enregistré ce CD démo en public, à Claix en Isère.
Mené par Jean-Marie POMPIDOR à la guitare et au chant, le band se compose de Jean-Gilles BAGNASCO à la batterie, Serge PRIVITERA à la basse, et Matthieu GUILLOT.
Pour une démo, le sujet est déjà bien cerné. Il s'agit de british blues-rock. Il suffit d'en juger par le choix des reprises : Peter GREEN, Eric CLAPTON, John MAYALL sont à l'honneur, "San Francisco Bay Blues" et "It Hurts Me Too" sont interprétés dans la veine des versions qu'a pu faire CLAPTON.
Un supplément, Keb Mo est repris avec le titre "Tell Everybody I Know".
Musicalement, Jean-Marie POMPIDOR est fortement influencé par CLAPTON. On ne s'en plaindra pas car c'est plutôt bien joué et je suis impatient d'entendre le résultat de son jeu sur des compositions originales.
J'ai aussi bien apprécié la rythmique qui reste discrète et efficace, Jean-Gilles n'appuie pas sur les baguettes.
Un regret cependant sur le choix du clavier et surtout sur les sons que génèrent cet instrument. Ils sonnent à mon goût trop électroniques ("It's Later Than You Think" de Melvin TAYLOR) et les nappes vaporeuses du genre de celles qu'on trouve sur "I Need Your Love So Bad" ne sont vraiment pas ma tasse de thé. Il n'y a que sur "San Francisco Bay Blues" et "Blues Power" que le clavier passe un peu mieux.
Finalement, cette démo est bien garnie puisqu'elle comporte neuf morceaux, de quoi avoir un aperçu de leur talent qui est indéniable. Un groupe qui a encore du chemin à faire, mais qui est prêt pour graver un album pour un peu qu'il l'alimente de quelques compositions personnelles.

Perpetual Blues Machine: démo live, 2002

Hollywood Fats Band: Complete 1978 Studio Recordings

de: Pascal "L'Oreille Bleue" <loreillebleue@free.fr>

16 après sa mort, Crosscut réédite une légende du West Coast: Hollywood Fats.
Cette galette est parue en 1979 avec 11 titres. Puis elle a été rééditée par BlackTop avec 6 titres supplémentaire. Pour ceux qui possèdent l'édition BlackTop celle ci présente probablement peu d'intérêt. Elle reprend les mêmes titres et y ajoute quelques secondes prises. Seul Fred's Blues est un inédit. Pour les autres, précipitez-vous chez votre disquaire, rien a jeter dans cette galette du bon Blues, voir du très bon Blues.
La rythmique irréprochable (l'ex Canned Heat, Larry Taylor à la basse et Richard Innes à la batterie)semble constituer le décor dans lequel le piano de Fred Kaplan viens se promener. La scène est traversée de temps à autre par l'harmonica de Al Blake . Sur le bord, le narrateur (encore Al Blake) nous raconte ses paroles, soutenu par une guitare (Hollywood Fats bien sur) qui s'enfuis, reviens, s'arrête, rebondit, chante, pleure, crie, enfin fait tout ce qui rend une musique vivante. L'ensemble respire la bonne humeur, le plaisir de jouer et l'énergie. Un anti-stress, anti-coup d'pompe, puissant à mettre dans toute trousse a pharmacie qui se respecte.

Hollywood Fats Band, Crosscut, 21069

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