La Gazette de GREENWOOD
n°38 (Décembre 2001)

Tome 1

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le Bottleneck (photo Jocelyn Richez)


Le Bottleneck
Bar - Restaurant
4 ans de Blues à Paris

date: 1er novembre 2001
de: Jocelyn Richez <jrichez@noos.fr>
(photos de l'auteur)

Cela fait déjà un an que le Bottleneck est fermé ! comme le temps passe vite…
Personnellement, j'y ai passé beaucoup de temps (de bon temps même) et c'est vrai que cet endroit me manque comme il doit manquer à beaucoup d'autres fans de blues de la région parisienne. Pour célébrer cet anniversaire, je vais vous rafraîchir la mémoire en retraçant brièvement les grandes heures de la riche histoire du Bottleneck.

C'est au printemps 96 que le Bottleneck a ouvert ses portes sous l'impulsion de Christophe Tible un passionné de blues habitué des concerts blues du New Morning et du Méridien, d'où ce nom riche de symboles et ce logo en forme de guitare.

Ce petit bar restaurant du boulevard Malesherbes qui s'appelait auparavant le Chaterley, est alors devenu très rapidement le lieu de prédilection des amateurs de blues de la région parisienne, un endroit chaleureux et convivial presque magique où les soirées blues inoubliables se sont succédées. Pourtant dès que les bureaux des alentours sont désertés, le quartier est plutôt désert; le boulevard Malesherbes, ce n'est ni Bourbon street (nouvelle Orléans) ni Beale street (Memphis), d'ailleurs le bottleneck n'avait pas l'apparence d'un juke joint. C'était plutôt un lieu assez classe avec une décoration 100% blues (jusque dans les WC !) faite d'affiches, de photos, d'illustrations et d'objets divers mais toujours en rapport avec le blues et les lieux historiques du blues, une cuisine de qualité et surtout un "menu blues" comprenant notamment un jambalaya !

La naissance du Bottleneck fut pour moi assez symbolique, coïncidant avec un renouveau du blues sur Paris, la création de Travel in blues, la naissance de plusieurs magazines spécialisés comme Blues Mag, la présence de Patrick Verbeke le samedi soir sur Europe 1, l'émergeance d'une jeune génération de musiciens très douée etc…

Dès la rentrée 1996, le Bottleneck devint le fief de l'association travel in blues (2 octobre pour être précis) qui organisa tous les jeudis à partir de 20h des soirées à thèmes: les fameux topos de Philippe Sauret, les concerts, les soirées invités et les soirées qui ont fait la renommée de Travel in Blues: les bœufs !!!

Les bœufs organisés au départ tous les jeudis en fin de soirées sont devenus ensuite mensuels, rassemblant la crème du blues Français, comme les Verbeke (Patrick et Steve), Benoit Blue boy, Mauro Serri, Stan Noubard Pacha, Alain Berkes, Franz Magloire, Pascal Swampini, Patrice Boudot Lamot, François Bodin, Matthieu Fromont, Franck Ash mais aussi Elmore D ou Fred Clayton. Ces vedettes du blues ont boeuffé en toute simplicité avec les membres de l'association comme Gilles Nollet, Francis Huttin ou Etienne Guillermond. On a assisté à la naissance du groupe A86. C'était un lieu de rencontre et d'échanges remarquable mais aussi un lieu où tout était possible, ainsi Travel in Blues a invité au Bottleneck quelques une des plus grandes stars du blues comme Luther Allison, Clarence Gatemouth Brown, Screamin' Jay Hawkins, Duke Robillard, Candy Kane et Sue Palmer, Popa Chubby, Roy Rogers, Corey Harris, Mighty Mo Rodgers, Patrick Verbeke, Jean Jacques Milteau, Benoit Blue Boy, Bill Deraime, Karim Albert Kook pour venir répondre aux questions des adhérents de l'association, le président de l'association René Malines assurant généralement les traductions. Certaines rencontres furent vraiment mémorables, je pense en particulier à celles avec Luther Allison (3 mois avant sa mort) et à Clarence "Gathemouth" Brown plus malicieux que jamais !

Le Bottleneck a également accueilli quelques concerts fameux comme ceux de Benoit Blue Boy et Paris slim, les Honeymen, Vincent Bucher et Tao Ravao, the duo, Steve Verbeke et Jeremy Tepper, Bo Weavil, Miguel M, Fred et Mouss, Chris Lancry, Marc Pedron et Sherry Margolin, Cisco Herzhaft, Elmore D et Big Dave.

C'est là aussi que Franck Ash a choisi de fêter la sortie de son CD "this must be love" avec Roland Malines en première partie acoustique.

J'y ai fait quelques découvertes dont la plus notoire est Keith Brown un musicien acoustique venu de Memphis qui s'est produit au Bottleneck dès 1996. Je n'oublie pas non plus les fameux "blue Monday" du lundi soir initialement animés par Davyd Johnson (saxophoniste de Luther Allison) puis ensuite par Franck Ash. Ces soirées très conviviales était souvent l'occasion de boeuffer avec des invités, notamment les artistes qui passaient au quai du blues. Ainsi, Maurice John Vaughn ou Holly Maxwell aimaient bien y faire un saut. C'était aussi le cas d'Otis Grand qui est venu spécialement pour le dernier concert, le vendredi 10/11/2000. Mais, au Bottleneck, les invités n'étaient pas forcément des musiciens, c'est ainsi qu'il y a eu des soirées passionnantes avec Jacques Demaitre, Patrick Raynal, Jaques Perrin, Francis Holftein, sans oublier la conférence de David Evans. Je me souviens aussi de soirées particulièrement émouvantes comme cet anniversaire de Christophe animé par Lance et Donna et surtout d'une soirée avec Patrick Verbeke et Don Mac Minn (ex patron du Rum Boogie Cafe à Memphis) où Patrick Verbeke avait écrit une chanson spécialement en l'honneur de Christophe et Caroline (les patrons du Bottleneck) qui se sont marié quelques jours plus tard.

C'était un point de rencontre incontournable des amateurs de blues de la région parisienne où on trouvait toutes les revues spécialisées, toutes les infos possibles concernant le blues avec en bonus une musique de fond sélectionnée par le big boss Christophe Tible qui était toujours excellente, soigneusement concoctée à partir d'une cdthèque particulièrement bien fournie et riche en nouveautés.

Malheureusement, après 4 ans et demi d'existence, le Bottleneck a fermé définitivement ses portes le lundi 20 novembre (juste après la soirée rencontre avec Mighty Mo Rodgers organisée par Travel in blues).

Le fermeture du Bottleneck coïncida avec le déclin de Travel in Blues (que j'espère pas définitif…), la fermeture d'autres endroits dédiés au blues comme le St Louis, de magasins spécialisés comme Copa aux halles.

Le Bottleneck a certes disparu mais les souvenirs et les émotions restent bien présents dans nos mémoires.

Christophe Tible et Screamin'Jay Hawkins


Clarence Gatemouth Brown et René Malines


Etienne Guillermond et Luther Allison


Mauro Serri, Matthieu Fromont, Bill Deraime


Benoît Blue Boy et Paris Slim


Jimmy Jazz, Stan Noubard Pacha,
Claude Langlois, Elmore Jazz

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Jean-Jacques Milteau
L'odyssée du Blues 2001

Jean Jacques Milteau (photo Philippe Pretet)
date: 2 novembre 2001
de: Phil " CatFish " <philpretet@aol.com>

12 octobre 2001 - Saint-Chamond Manu Galvin (photo Philippe Pretet)

Une salle Aristide Briand bien remplie (500 personnes) a assisté à la soirée Blues à Saint-Chamond dans le cadre du festival Jazz de Rive de Gier Pays du Gier. L'affiche était dédiée cette année à l'hamoniciste Jean Jacques Milteau. Ce dernier était accompagné d'un invité prestigieux en la personne de Mighty Mo Rodgers, bluesmen noir américain, que l'on a pu apprécier à Jazz à Vienne en juillet 2001. Ceux qui étaient venus écouter un Milteau pourvu de ses nouveaux habits de bluesman en ont été pour leurs frais !

Milteau est certes un harmoniciste virtuose qui est capable de souffler dans tous les binaires , mais son talent lui permet surtout de s'exprimer avant tout avec brio dans différents styles allant de la funky à la soul en passant par le rythm'n'blues… Ce fut la caractéristique première de son concert à Saint-Chamond. D'ailleurs, Milteau ne se définit pas comme un bluesman mais comme un blues fan (voir interview dans ce même numéro). Bobby Rangell et Jean-Jacques Milteau (photo Philippe Pretet)

Sur scène, outre Manu Galvin (guitare) qui a tiré son épingle du jeu à l'électrique, quand bien même un problème de cordes sur sa Takamine acoustique l'a contrarié, on retiendra la remarquable prestation de Bobby Rangell, saxophoniste-flûtiste américain qui a joué en sideman sur l'album Memphis. Son phrasé superbe a su parfaitement s'accorder au jeu syncopé de Milteau, lequel était manifestement heureux d'avoir pu incorporer un tel musicien dans son band. Nous aussi! La salle ne s'y est pas trompée en vibrant à plusieurs reprises aux envolées des différents musiciens. Tout l'univers musical de Milteau est inscrit au programme de cette tournée 2001 à commencer par Heart of Gold de Neil Young qu'il a choisi pour jouer en duo avec Mighty Mo Rodgers, suivi de Poppa Willie.

Milteau a offert une belle version du titre mythique Last Night rendu célèbre par l'harmoniciste Little Walter et réenregistré chez stax en 1964 par Booker T and the MG'S Le voyage en afrique du Sud de Mendela , avec Manu Galvin, fut présent dans les mémoires avec Soweto acoustique. L'Amérique contrastée sur The Kennedy Song. L'hommage à John Lee Hooker, récemment disparu avec un groove d'enfer sur G.L.O.R.I.A. de Van Morrisson. Bref, un mealting pot réussi agrémenté par l'orgue efficace de Benoit Sourisse et la percussion démonstrative d'André Charlier accompagnant dans la deuxième partie du concert une prestation soul blues de toute beauté de l'invité Mighty " le tout puissant ". Mo Rodgers, dont la voix est magique sur City of Angels (to the City of Lights) la californienne cité des Anges où il demeure jusqu'à Paris, ville des Lumières.

A Saint-Chamond, l'odyssée du Blues et la magie des voix soul ont fait chavirer...

The blues is life !

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Interview:

Jean Jacques Milteau
le souffleur de blues à Memphis…
…" je suis pas un bluesman mais un blues fan ! "…

date: 2 novembre 2001
de: Phil " CatFish " <philpretet@aol.com>

La ville de Memphis a reçu dès le début du XX° siècle le surnom de " Foyer du Blues " et l'a conservé depuis. C'est une ville initialement peuplée d'immigrants fondée en 1819, qui a fait office de comptoir marchand sur les rives du Mississippi, à mi-chemin entre la Nouvelle-Orléans et Saint-Louis. Seule ville d'une certaine importance dans un rayon de 250 à 300 kilomètres. Outre le fait qu'elle fut bâtie sur le plus grand fleuve du pays, elle constitue un carrefour de voies ferrées et de routes qui partent dans toutes les directions. (Tennessee, Arkansas, Missouri, Mississippi). Memphis est au coeur de l'histoire des musiques du XX° siècle : blues, rock, soul, jazz, de BB King à Elvis, de W.C. Handy au label Stax.
JJ Milteau y a accompli beaucoup plus qu'un parcours initiatique en février 2001. Sa sensibilité, sa pudeur et le profond respect de l'humain qui l'animent , marquent à n'en pas douter l'atmosphère de son dernier album blues enregistré au mythique studio Royal à Memphis. La présence de bluesmen noirs américains de renommée internationale, tels que Little Milton, Mighty Mo Rodgers, ou de Mighty Sam Mc Clain n'était pas qu'une heureuse opportunité . C'est aussi leur âme , la soul, mystérieuse et envoûtante qui s'est fondue avec bonheur dans l'univers éclectique de cet harmoniciste virtuose, souffleur de blues, voyageur insolite à Memphis Tennessee.


Jean-Jacques Milteau (photo Philippe Pretet)



Jean-Jacques Milteau (photo Philippe Pretet)



Jean-Jacques Milteau (photo Philippe Pretet)



LGDG: Jean Jacques, comment as-tu attrapé le virus du Blues ?

JJM: J'ai acheté un harmonica en 1965 quand j'avais 15 ans. Je passais devant un magasin de musique rue Tolbiac, j'ai dû me tromper et acheter un truc pour scout très trémolo... Un jour j'ai vu une photo de Bob Dylan avec son rack, son porte harmos qui était déplié. On voyait bien la face avant du Marine Band. Or, il n'y avait pas de Marine band en Europe jusqu'en 1962, il n'y avait que des super vamper. En fait, c'était la même chose.
Je voulais participer à toute l'aventure musicale à l'époque des Stones et de Bob Dylan et aussi parce que ça correspondait à mon budget. Une fois que l'on commence à jouer Dylan, les Stones, on découvre rapidement Sonny Terry qui a été produit par Mighty Mo Rodgers et Sonny Boy Williamson qui a été pour moi une ouverture extraordinaire. Pour moi il est dans les 100 personnalités artistiques du XX° siècle. C'est un personnage hors du commun. Pour un ado c'est un choc !

LGDG: Un morceau de prédilection ?

JJM: Un morceau de Sonny Boy …(silence) Pour moi c'est Trust My Babe. J'ai eu la chance de commencer par le meilleur de Sonny Boy chez Chess dans la série Real folk Blues. Les meilleures faces étaient compilées avec un bon track listing. Je me rappelle avoir fait des K7 pour ma voiture avec des trucs plus modernes mais ça passait très bien. Le blues c'est des chansons, il ne faut pas oublier cela !

LGDG: Ta première impression en arrivant à Memphis ?

JJM: J'y suis allé au début des années 1980 en touriste avant qu'ils ne reconstruisent Beale Street. En fait, çà n'a pas changé, car le centre est relativement désert. Cà donne un côté un peu fantomatique. Il faisait froid, il y avait un côté un peu blues au mois de février. On sent que c'est chargé en histoires de toutes sortes. En discutant avec les gens, on se rend compte que Martin Luther King a été assassiné là en 1968 . C'est une petite ville du Sud, même si c'est la quinzième ou seizième ville des Etats Unis. Il y a eu des émeutes au moment de l'assassinat. La mort de Luther King a été un des derniers soubresauts de ce que la culture sudiste avait de plus mauvais. Cà a pesé sur la destinée de la ville pendant très longtemps.

LGDG: Tu t'es fait plaisir en enregistrant Memphis à Memphis ?

JJM: La genèse du projet, c'est une rencontre avec Sébastien Danchin qui est journaliste à Jazzman et Soul Bag. Il a fait une critique de mon concert à l'Olympia dans laquelle il comprenait bien ce que je voulais faire. On a réfléchi à un concept qui petit à petit s'est affiné vers Memphis. J'avais une aspiration, je ne voulais pas faire du blues-rock. Cà ne m'attire pas, chacun fait ce qu'il veut… Je suis d'ailleurs beaucoup plus attiré par le côté noir du blues que par le côté blanc…(rires) Ce qui m'a touché c'est une forme d'expression, un certain groove, des choses qui sont dites, certaines voix. On s'est focalisé sur Memphis.
Sébastien Danchin a proposé le projet à Universal qui était vivement intéressé et qui a signé assez vite. On a construit une rythmique avec Jay Newland, ingénieur du son, qui nous servait de relais aux Etats Unis. Le studio Royal à Memphis a été contacté. On a fait un casting des gens que l'on souhaitait inviter. Le nom de Little Milton est venu très vite. Il est de Memphis, je l'avais déjà rencontré. C'est un BB King en plus jeune, dans cette lignée. C'est le maillon de la tradition.
On cherchait aussi un chanteur de soul blues un peu plus jeune que Milton, un peu plus dans les choses " soul " car enregistrer à Memphis ça voulait dire certains binaires, un rythme…Mac Clain a été d'accord tout de suite. Pour Milton le fait de jouer avec un harmoniciste ne devait pas être une " régression ".Il avait eu des précédents fâcheux… Chaque artiste devait faire deux chansons, un standard et une nouvelle. Quant à Mighty Mo, non seulement il chante très bien, mais il a une expression très actuelle.
Si le blues doit survivre, c'est des gens comme Mighty Mo qui vont le porter un peu plus loin, qui vont le faire exister avec son authenticité, mais aussi avec un bagage musical qui n'est pas uniquement un bagage mi la si ! Son album a été justement reconnu 10 000 à 12000 vendus en France par le bouche à oreille.

LGDG: Le bruit court que Migthy Sam Mc Clain doit reprendre un de tes titres ? Est-ce flatteur ?

JJM: Ca l'est ! j'attends qu'il me recontacte. En fait, Sébastien Danchin a écrit un morceau pour Mc Clain sur l'albu. Mighty l'a très bien chanté et veut le mettre sur un disque. Il y a aussi un instrumental qu'il a entendu et sur lequel il veut ajouter des paroles. Je suis donc très content !

LGDG: Qu'est-ce que tu veux dire par " le blues doit survivre " ?

JJM: Chaque musique correspond à une époque, à des réalités sociales, économiques, ethniques. La grande époque créatrice du blues s'est terminée dans les années 60, je veux dire au niveau des grands anciens. Après il y a eu un renouveau parce que des gens ont repris le flambeau. (silence) Il faut être conscient de quelque chose : on vient du blues, quand on aime cette musique, on vient du blues pour aller vers un blues un peu plus compliqué ou vers d'autres musiques. Il y a beaucoup de jazzman qui diront on ne peut pas jouer du jazz si on n'a pas joué du blues. Bon ! je ne serai pas si affirmatif… (rires)
Je crois que le blues on l'a pris " dans la gueule " à un certain moment, en général quand on est jeune et sensible. C'est une ouverture extraordinaire. On découvre tout d'un coup des choses socialement terribles, ethniquement terribles, tout un passé, toute une capacité à évoquer et à exprimer des choses avec un minimum de moyens.
John Lee Hooker était par exemple capable de jouer tout le bottin ou de dire n'importe quoi : bonjour, comment ça va ! Comme disait Charlie Musselwhite, à son propos : " quand il parle il y a le dossier de ta chaise qui vibre quand tu es à côté…. " Il a une vraie crédibilité. Ca sonne monstrueux ! C'est peut-être ça le talent. Mais on ne peut pas toujours en rester là. Des gens l'ont fait et on ne fera pas mieux. Je ne ferai pas mieux que Little Walter ou Sonny Boy ! Par contre, ils m'ont apporté des choses énormes. Il faut donc essayer d'aller voir ailleurs…

LGDG: L'harmonica sur Memphis a un son très " américain " …

JJM: Ah bon ! (sourire) Le studio Royal est tout de même un peu un taudis ! (rires) Mais c'était très intéressant parce que l'on se voyait tous jouer. Il n'y avait pas de micro, j'ai dû sortir le mien. J'avais toujours deux sons ! On a simulé le changement de micro avec le logiciel Protools et tout enregistrer en 24 pistes comme cela se fait pour le rythm'n'blues aux USA.. J'ai fait rejouer des guitares, percussions et sax en France pour des raisons de facilité. On a tout mis sur un disque dur et on a tout mixé après, c'était beaucoup simple. Dans Protools, il y a des simulateurs de micro, ça à permis d'avoir une petite variété de sons. Cela dit, les sons d'origine sont bien. Je ne voulais pas de son saturé à l'harmonica.
Finalement, il y a assez peu de gens qui arrivaient à préserver l'expressivité du son de l'harmo. Little Walter y arrivait probablement parce qu'il savait jouer doucement. L'intérêt de l'harmonica c'est la dynamique… c'est à dire la différence entre le son très faible et le son très fort.
Ce qui m'a fait jouer comme cela, c'est la façon dont les mecs chantent. J'aurais pu trouver en France des rythmiques et des cuivres tout aussi performants que ceux que j'ai trouvés à Memphis, avec peut-être moins d'authenticité, de la fameuse crédibilité dont on parlait tout à l'heure.
Les instrumentaux que je préfère c'est pas les plus rapides, c'est Junior Parker et Poppa Willie. Junior Parker, c'est un morceau sur lequel j'essaie de rejoindre les sons de voix avec l'harmonica. C'est une des grandes qualités des instruments soufflés, de se rapprocher de la voix.

LGDG: Ton public va-t-il être surpris par la nouvelle orientation " blues " de Milteau ?

JJM: Je n'ai pas l'intention de rester enfermer dans le blues ou dans quoi que se soit. Cette musique m'a déclenché. Il y a des tas de musiciens comme çà ! Un guitariste comme Manu Galvin, ses premières amours c'est T-Bone Walker, mais parallèlement c'était Brassens, les Beatles. Il y a donc un immense respect pour les gens qui ont fait cette musique, une grande pudeur, car on s'approche aussi de beaucoup de malheurs.
En même temps, je ne veux pas m'enfermer. Je ne suis pas un bluesman, je suis un blues fan [NDLR: © Gérard Herzhaft, 2000 ;-) ]. Je trouve le blues formidable, mais il y a des tas d'autres choses que j'aime bien. Peut-être que demain je ferai du flamenco (rires) non, je plaisante ! Pour moi, Memphis, c'est une rencontre avec des gens, une rencontre justifiée, parce que j'y suis allé en connaissance de cause. Les gens que j'avais en face de moi le savent encore mieux que moi. On a partagé quelque chose ensemble…

Propos recueillis par Philippe PRETET Saint-Chamond - Jazz à Rive de Gier Octobre 2001
Photos ã 2001 Philippe PRETET - tous droits réservés -
Remerciements à Marie Llamendo -Universal Music Jazz France- pour sa disponibilité lors de cet entretien.
Plus d'infos sur www.jjmilteau-memphis.com - Album " Memphis " chez Universal Music Jazz 2001

Voir aussi:
Jean-Jacques Milteau et Mighty Mo Rodgers au Festival de Jazz de Rive (LGDG n°37)
Jean Jacques Milteau: le " souffle " de l'âme, du côté de Memphis… (LGDG n°36)
Jean-Jacques Milteau: Memphis (LGDG n°35)

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Fred Brousse:
Chicago Carnet de Voyage

date: 29 octobre 2001
de: Christophe Oliveres <christophe.oliveres@wanadoo.fr>

Ces derniers jours nous avons pu voir écrit sur LGDG des noms comme Railroad Crossing, Brown Sugar, Maurice John Vaughn, Joe " Guitar " HUGUES.
Nous remarquerons qu'a chaque fois on leur a associé un musicien lyonnais du nom de Fred Brousse.
Si vous passez dans la région lyonnaise et que vous assistez à un concert de Blues il y a de fortes chances pour qu'il soit dans la salle, voire même sur la scène.

Mais que fait Fred Brousse mis à part jouer en première partie de BB king, accompagner à l'harmonica les frères Védèche (Railroad Crossing), à la guitare Sandra Mendengue (Brown Sugar), participer à l'enregistrement de "Dangerous Road" de Maurice John Vaughn, accompagner Lil'Ed and the Blues Imperial?
Il tourne avec Kouki Portellano et J. Moho (Les zèbres), enregistre, à chicago en Novembre 1997 et à Montbrison en Décembre 1997, un CD sous son nom Fred Brousse "Chicago Carnet de Voyage". C'est cette enregistrement qui m'intéresse aujourd'hui.

Fred (chant, guitare, harmonica) a su, pour l'occasion, s'entourer de beau monde : M. J. Vaughn (guitare et sax), B.J. Emery (trombone), Detroit Junior (piano), Allen Batts (piano et orgue), Doug Mc Donald (guitare), Bill Leather (batterie) et Kenny Barker (basse).
On trouve aussi, lors de la session de Décembre, son acolyte de longue date, Mouss (contrebasse), ainsi que Michel Rulliere (batterie) et Pascal Greth (sax).
Beaucoup de monde en somme pour 42 minute de Blues.
Du blues oui mais ... du bon et du varié. Il y en a pour tous les goûts, des morceaux bien Blues, d'autres un peu plus R'nB ou encore bien Swing, avec des textes en anglais, en français, des instrumentaux, le tout accompagné par la voix baryton/basse, limite crooner, l'harmonica et la guitare de Fred Brousse.
Même si Fred passe souvent pour un fin connaisseur du Blues il n'en apprécie pas moins la vraie chanson française et ces textes allient la poésie française et un thème cher au Blues : les femmes ("Bisou Volé", "Ma belle ma moitié", "Babe Time").
C'est vrai, il possède un accent anglais un peu franchouillard mais le reste fait vite oublier ce détail qui n'est qu'un critère de goût ;-)
Je crains que pour se le procurer il faille aller voir Fred en concert car il ne me semble pas que ce disque soit distribué [NDLR: on peut le trouver chez "Boogie", 61 rue Louise Michel à Levallois (92), ou à "la voix d'Or", 69 cours Gambetta (Lyon)].

ref CD: Chicago Carnet de Voyage, Fred Brousse

à propos de Fred Brousse, lire dans ce numéro: Brown Sugar au St James Café de Toussieu et Maurice John Vaughn au Méridien .

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Québec Blues:

Rick L. Blues

date: 20 novembre 1960
de: Marc Champagne <gmchamp@videotron.ca>

Bonjour à tous,
Il me fait grand plaisir de me joindre à nouveau à l'équipe de rédaction de La Gazette de Greenwood. Après une absence de plus de deux ans, j'effectue un retour à titre de correspondant du Québec. À ce titre, j'aurai le plaisir de vous présenter des artistes blues d'ici de même que de vous tenir au courant des activités de la scène locale.

Rick L Blues Aujourd'hui, je vous présente un artiste nommé Rick L. Blues. Harmoniciste, chanteur et compositeur, notre ami cumule plus de vingt ans de vie artistique. Ce qui caractérise principalement le style de Rick est son grand respect à la fois pour la tradition musicale et pour son public. Tenue de scène irréprochable pour lui-même ainsi que pour ses musiciens, Rick L. Blues ne lésine jamais sur les efforts en vue d'offrir à son public une performance de calibre international.

Se considérant lui-même comme un puriste, le répertoire de Rick est composé à la fois de classiques du genre et de matériel original, le tout présenté avec énergie et conviction. Travailleur acharné, celui-ci se bat chaque jour pour la préservation de la tradition musicale Blues. Grand amateur à la fois de Blues et de Jazz, ce compositeur talentueux intègre à ses oeuvres des éléments musicaux issus de ses principales influences comme par exemple les Charlie Parker, Willie Dixon, William Clarke et Paul Delay pour n'en nommer que quelques uns.

Du Blues et du Swing sans compromis, voilà ce que vous offre Rick L. Blues et sa formation. Pour en apprendre davantage le concernant, payez-vous une petite visite sur son site officiel : www.geocities.com/ricklblues

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Mo and the Reapers
au club des Jacobins

L'enregistrement de "Jammin the Blues"
Bourges-10 novembre 2001

date: 26 novembre 2001
de: Jean-Michel Borello <jeanmichel63@wanadoo.fr>
(photos Pierrot Mississippi Mercier <mississippi@wanadoo.fr>
Jean-Michel Borello, Mo Al Jaz, Julien, Sophie
Jean-Michel Borello, Mo Al Jaz, Julien, Sophie

Avec les Reapers, on aime bien avoir un nouveau cd à proposer tous les deux ans. Ca donne un objectif sympathique au groupe et le travail que ça demande nous permet à chaque fois de progresser notablement.
Donc, cet été, après la soirée mémorable de Pornic au festival Blues Qui Roule dont je vous avais parlé sur LGDG (voir LGDG n° 35), nous avons eu l'idée d'enregistrer un cd live et d'inviter des musiciens que nous aimons bien de façon à refléter l'ambiance d'une vraie jam session.
Nous avons aussi décidé d'y inclure une majorité de nouvelles compositions que nous ne connaissions pas vraiment , toujours dans l'esprit de préserver l'excitation et la découverte.
J'ai écrit quelques paroles, une majorité sur mes problèmes sentimentaux, source inépuisable d'inspiration pour tout bluesman qui se respecte et aussi sur les évènements du 11 septembre qui m'ont profondément touchés ,car j'ai habité quatre ans à New York, et j'allais souvent monter en haut des Twin Towers pour admirer le paysage.
J'ai aussi essayé de convaincre Mo d'écrire , mais comme il n'avait pas l'air de se décider, je lui ai écrit Mo's Story qu'il a apparemment adopté.
Le précédent cd, Hot'n'Spicy, était un produit en fin de compte assez sophistiqué et pour celui ci, nous avions envie de faire autre chose, d'une manière plus spontanée. Montrer ce qu'on donnait vraiment sur une scène. Bien sur, c'était un projet casse gueule mais, bon, qui ne risque rien n'a rien et puis, on s'est dit qu'au pire, nous ne sortirions pas le cd…
Laetitia
Laetitia

Il a donc fallu organiser la soirée ,ce qui n'a pas été une mince affaire. D'abord, choisir le lieu. Bien sur, il nous fallait un bar avec un vrai public, des bruits de caisse enregistreuse et des gens qui discutent et qui crient. Nous avons hésité entre plusieurs des bars de Clermont que nous connaissions bien et le Club des Jacobins de Bourges, où on avait déjà joué plusieurs fois. C'est celui ci qui a eu la préférence, à cause de la sympathie du patron, André et de l'excellente acoustique du lieu, ce qui est plutôt rare !
Après il a fallu négocier la date et le prix de l'opération avec notre technicien du son habituel, Didier " Magic " Lamaze qui pourrait amener son équipement digital portatif. Il n'était bien sur pas question d'enregistrer à l'ancienne ,sur une bonne vieille bande magnétique de deux pouces, comme pour nos deux précédents cd…Il aurait fallu louer un camion pour trimballer le matériel…Et ça aurait rempli complètement le bar !Didier a quand même emmené un 24 pistes. Ca sera plus pratique pour le mixage, chaque instrument aura sa piste..
Et il a fallu enfin inviter des musiciens. Laetitia et Pins s'imposaient, bien sur. Ils font aujourd'hui partie de la famille et leurs progrès sont vraiment étonnants ! Et puis Laetitia pourrait chanter un ou deux trucs, on aime beaucoup sa façon de le faire. J'ai pensé inviter aussi des musiciens avec qui j'avais joué autrefois, mais je n'ai pas trop osé demander à des types de faire un paquet de kilomètres pour venir faire seulement deux chorus…
On a donc lancé un appel à candidatures sur LGDG et Oli et Patrice se sont quasi immédiatement porté volontaires. Grâce à Harmo, on a aussi eu Julien, le guitariste nantais de Scratch my back que nous avions particulièrement apprécié à Pornic. Il sait faire des choses dont je suis particulièrement incapable et il s'est avéré être quelqu'un d'une grande sympathie et d'une sérénité inébranlable.
Pin's
Pin's

On a alors décidé de clore la liste des invités, car il fallait quand même que chacun puisse un peu jouer ! Plus il y a de monde, moins chacun a de la place pour s'exprimer…
Le 10 novembre à 13h, nous nous sommes donc entassés dans deux voitures avec tout le bataclan et nous sommes parti pour Bourges. L'installation du matériel n'a pas été simple, le club n'est pas très grand et il fallait bien laisser un peu de place pour les clients d'André.
On a rapidement mis au courant nos invités des arrangements rudimentaires qu'on avait imaginé et ceci a du un peu aider à déstresser et à mettre en confiance Oli et Patrice qui paraissaient très inquiets! Je leur avais quand même envoyé une maquette MP3 du morceau qu'on allait faire ensemble ,mais ça n'avait pas eu l'air de beaucoup les rassurer ! Nous avons aussi été très contents de revoir Pierrot et son épouse. Il se chargera des photos dont nous aurons bien besoin pour la pochette du cd. Marie Claude (venue avec Pat) allait faire une vidéo.
Le concert a commencé à 21h et le premier set s'est déroulé un peu difficilement pour tout le monde. Des problèmes de son, le manque cruel de retours dans la partie acoustique, la connexion du piano de Slim qui ronflait, certains arrangements que je pensais évidents et qui ne l'étaient pas forcément pour tout le monde. Enfin la classique galère que nous appréhendions un peu! Il y a eu par contre quelques bonnes surprises : la grande décontraction de Pins et de Laetitia, certainement responsables des meilleurs moments de ce set et la rythmique qui tournait particulièrement rond.
Pat, Oli
Pat, Oli

A la courte pause, nous nous concertons un moment sur les problèmes passés et ça repart.
Le second set a été bien meilleur et tout en jouant, je me disais que ça serait bien celui ci qui figurerait sur le cd ! Tout le monde a été bon. Julien a sorti des chorus époustouflants, Laetitia et Pins ont continué sur leur lancée ,Pat et Oli toujours aussi énigmatiques par manque de retours (on verra bien au mixage !) semblent néanmoins bien se défendre ! Quant au groupe, je crois qu'il a été à la hauteur des invités ! Une excellente cohésion et un Mo en grande forme, comme toujours lorsque les circonstances le demandent ! L'avantage de jouer depuis longtemps avec les mêmes gens c'est qu'on a tellement vécu de galères ensemble que pas grand chose ne peut plus venir nous déstabiliser…
A un moment, on a même fait monter l'invité surprise Sophie pour chanter quelque chose. Elle a fait Hound Dog (il a fallu insister à genoux…) et je crois bien que ça sera un grand moment du futur CD. André a aussi demandé Every day I have the Blues, morceau que nous n'avons pas habituellement à notre répertoire, mais qu'on a improvisé sur le moment. Il me semble que c'est là dessus que Mo a fait son meilleur solo de la soirée.
Le seul moment un peu difficile a été lorsque Jeff a réussi l'exploit de casser la corde de La de sa contrebasse. Moment rare.Ca a bien pris vingt minutes pour qu'il la change. On a meublé avec quelques vieux boogies et blues qui paraissaient sortir très bien, mais Didier ne les a pas enregistrés .Dommage.
Après un Boom Boom final un peu essoufflé, nous décidons quand même de reprendre les deux morceaux dont n'étions pas très contents: Reapers rumble et Mo's Story.
Il est près de deux heures du matin et nous jouons pratiquement sans arrêt depuis plus de quatre heures…Nous nous séparons après des embrassades fusionnelles avec nos invités et le public…Les deux ont bien fait leur boulot, et même au delà de nos espérances ! Tout le monde a l'air content ! Tant mieux.
Le rangement du matériel a été pénible, tout comme le voyage du retour vers Clermont…Je ne sais pas comment je ne me suis pas endormi d'épuisement sur l'autoroute. Faudra pas que je refasse ça…
Jugement final le premier week end de décembre lors du mix au studio Factory de Beaumont .
Enfin, même dans le cas où le résultat ne serait pas vraiment à la hauteur des espérances, nous nous serions quand même bien amusés !

[NDLR: la suite au prochain numéro... ;-) ]

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Brown Sugar
au St James Café de Toussieu (69)

date: 29 octobre 2001
de: Philippe Espeil <philnet@free.fr>
(photos de l'auteur)
Fred Brousse (photo Philippe Espeil)

Ce vendredi 26 octobre 2001, c'est au St James Café de Toussieu (69) que j'ai retrouvé mes amis bluesophiles pour un concert de Brown Sugar. Les têtes d'affiche de Brown Sugar sont Fred Brousse, que je connaissais en tant que chanteur et harmoniciste mais pas guitariste, et Sandra Mendengue, dont j'avais pu apprécier récemment la voix puisqu'elle avait fait un bœuf avec le groupe toulousain Awek au TSF.

Outre Fred à la guitare (une Gibson ES335 noire si je ne me trompe) et Sandra au chant, cette formation se complète avec le bassiste Luc Blackstone, Louis-René " Kouki " Portellano aux claviers, et Cédric San Juan à la batterie.

Le premier set avait à peine commencé lorsque je me suis trouvé scotché sur ma chaise par le jeu de Fred. Un jeu plein de vitalité avec des notes courtes, rapides, nettes et sans bavure. J'adore. Moi qui ne connaissait que l'harmoniciste, j'ai découvert ébahi le guitariste (même si je m'en doutais car Fred a joué avec Joe " Guitar " Hughes et Maurice John Vaughn ). Sandra Mendengue (photo Philippe Espeil)

Sandra est venue le rejoindre, apportant sa voix à des compositions de Fred comme " I See, You Don't See ". Une voix puissante et belle, avec beaucoup de personnalité. J'y ai beaucoup retrouvé un côté Koko Taylor, tout au moins dans la couleur et le caractère un peu gouailleur. Sandra est captivante dans ses interprétations, nous avons pu le constater notamment dans leur version de " Rock Me Baby ". Durant le premier set, plusieurs titres ont été chantés par Sandra et Fred, à l'unisson ou se répondant. Car Fred a aussi une vraie voix, profonde et légèrement crooner. Un beau tour de chant dans un style assez RnB, et pop, mais je n'ai guère apprécié les deux ou trois slows joués lors de ce concert. Un instrumental nous a permis d'écouter Fred à l'harmonica et Sandra au tambourin pour un morceau très intimiste. Fred m'a fait une impression encore meilleure que deux semaines plus tôt avec le groupe Railroad Crossing. Un jeu très maîtrisé et varié, avec toujours beaucoup d'énergie.

Sur quasiment tous les morceaux, la rythmique fut efficace ; autant Luc, le bassiste, que j'ai trouvé trop effacé (je l'aurais bien vu prendre un solo) peut-être à cause du manque d'espace pour bouger, que le batteur qui était bon mais que j'ai trouvé jouer trop fort sur les cymbales. Louis-René, victime de problèmes de retour, a du attendre le troisième set pour donner pleinement de son talent. On a alors eu droit à de beaux solos.

Ce troisième set étant un peu plus blues que le premier, j'ai trouvé que les musiciens y gagnaient en spontanéité. Au risque de me répéter, je suis resté étonné du début à la fin par le niveau de Fred dont les solos sont un régal, et ne sont pas du tout démonstratifs. C'est la technique au service du feeling. Il m'a semblé qu'il improvisait pas mal sans pour autant être répétitif. Dommage que sa voix n'ait pas été mise plus en avant pour ce dernier set.

Après quelques titres dont certains écrits par Fred, " Fed Up With Music ", " Heartache " de Koko Taylor, il se faisait tard (plus de deux heures du matin) et le rappel s'est limité à " 634 57 89 " (prononcer en anglais).

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Buddy à l'Olympia
et Poppa au Chesterfield

date: 19 novembre 2001
de: didier taberlet <didier@didtab.org>

Jeudi, Christophe "Ridin'on" Godel et moi sommes allé voir le pere Buddy Guy à l'Olympia, pour la derniere date de sa tournée européenne.
Malgré une certaine angoisse de ma part quant à la qualité du concert qui allait venir (due à la renommée que Guy s'est faite au cours de ses dernieres prestations scèniques), le set commence plutôt bien, avec notemment un Five Long Years magistral et de toute beauté.
la suite sera également a la hauteur, nettement orientée vers les albums du début des années 90 de Buddy, "Damn Right I've got the Blues", ainsi que "Feels like Rain", plus moults reprises plus ou moins originales. Buddy a offert quelques beaux moments de chants avec une certaine fougue, très théatraux comme il sait le faire, le tout soutenu par un groupe tout à fait à la hauteur (sax, clavier, 2ème guitare, basse, batterie). Son jeu de guitare très énergique lui aussi est par contre vite devenu plus brouillon, de plus le son était vraiment trop élevé.
la meilleure partie du concert a duré une bonne heure, avant que Buddy ne décide de rendre hommage à ses potes, allant de T-Bone Walker à Johnn Lee Hooker, Clapton, Junior Wells, Albert King, et pour finir SRV. Là, il faut bien reconnaitre que c'est le Buddy comme on ne l'aime pas qui était sur scène : morceaux à peine entamés et déjà terminés, effets de style à tout va, et pour finir ballade dans la foule avec un jack de 500 mètres de long ...
En somme, un concert qui aurait pû être mieux, mais quand même un grand plaisir de pouvoir applaudir une légende comme Buddy Guy, qui malgré ses défauts, reste quand même un sacré bonhomme du blues :))

Le lendemain, détour par le Chesterfield Café, pour voir Popa Chubby introduire ses protégés de New-York City Blues : Mason Casey ainsi que Arthur Neilson. Le dernier nommé, qui était sauf erreur de ma part le guitariste de Shemekia Copeland cet été, a offert un tres bon set, bien pêchu mais pas du tout indigeste, avec quelques bribes de jump et beaucoup de finesse et d'efficacité, soutenu par l'excellent clavier de Popa Chubby.
l'harmoniciste Mason Casey a rejoint la scène juste après, avec Popa Chubby à la 2ème guitare, et là on a eu du mal à entendre autre chose que le jeu de Popa qui était à fond, couvrant presque littéralement l'harmo.
A noter aussi le bon travail de la sono du Chesterfield, qui a reussi à obtenir un très bon son général pour ce genre d'endroit.

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Maurice John Vaughn au Méridien
un second couteau de grande classe!

de: Guy Benech et René Malines

Je suis allé vendredi soir au Méridien voir Maurice John Vaughn avec son groupe comprenant B.J. Emery au trombone et chant, Byther Smith à la guitare et au chant et Zora Young au chant. Il y avait aussi Lucky Peterson et Boney Fields venus faire quelques titres après la pause.
Je ne suis pas un fan de Lucky mais je dois reconnaître qu'il a vraiment bien joué et surtout n'en a pas trop fait (il a même fait un titre au piano). C'était la première fois depuis bien longtemps que je n'apportais pas mon appareil photo à un concert et là, j'avais un peu les boules...
En plus la venue sur scène des 2 compères a boosté Byther Smith qui s'est bien lâché sur la fin du 2ème set. Le tromboniste est excellent et chante même pas mal (son CD était en vente au bar). Je ne connaissais pas Maurice John Vaughn et j'ai bien aimé son style très fluide qui tranche sur celui de B Smith. Mon seul reproche concerne Zora Young qui était enrhumée et dont le chant n'était pas toujours très harmonieux.

Guy Benech


Après la soirée Travel avec les Flyin' Saucers et Fred Clayton & the IRC, puis encore les Flyin' Saucers le lendemain à l'Academy (encore meilleurs, mais vendredi, ils arrivaient directement de Bordeaux, ils étaient un peu fatigués par la route) je m'étais dit que j'irai voir Maurice John Vaughn au Méridien mardi ou mercredi.
Mais le fameux Fred Brousse (ex-Fred & Mousse, aujourd'hui chanteur-guitariste-harmoniciste de Brown Sugar avec Sandra Mendengue au chant) m'a appelé, m' a demandé si je pouvais l'héberger pour une nuit (il est à Lyon) et m'a dit "Ecoute, le plus simple c'est de se retrouver au Méridien, je te laisse, le train va partir". Pas le temps de dire "ouf" qu'il avait raccroché.
Me voilà donc parti pour le Méridien, la décision de sortir ce soir prise sans que j'ai vraiment eu le temps de réfléchir à la question. Fred et Maurice sont très amis, chacun a joué sur l'album de l'autre. Aussi, après le 1er set, Maurice a invité Fred sur scène et lui a demandé de chanter en français. Maurice lui a confié sa guitare et a pris son sax tenor (dont il joue très, très bien !) Et là, vous le croirez si vous voulez, mais si Maurice joue bien, si Byther Smith est excellent, et si Anthony Stelmaszack, des Saucers, a prouvé les jours précédent qu'il était un des guitaristes les plus intéressants de l'héxagone, Fred, lui, nous a délivré le plus beau solo de guitare de ces trois derniers soirs !
Après, Maurice a repris sa guitare, et il a demandé à Fred de rester pour jouer de l'harmonica. Et peut-être ne le savez-vous pas, mais Fred Brousse excelle sur cet instrument aussi ! Sinon, Maurice John Vaughn, lui, est calme, détendu, ouvert, souriant, heureux, un jeu original, sans doute dû au fait qu'il est d'abord saxophoniste, qu'il ne s'est mis à la guitare que sur le tard, uniquement pour pouvoir travailler régulièrement et tourner avec son groupe. Il nous expliquera plus tard qu'aux Etats Unis comme dans pas mal d'autres pays, si le leader n'est pas un guitariste, on ne l'engage pas. Le pire, c'est que c'est sans doute plus à cause du public que l'opinion stupide d'un taulier crétin.
Byther Smith est un bon imitateur de B.B.King, mais il n'est pas que ça. Je l'ai vu arriver dans le club, il marchait comme un petit vieux. Par contre sur scène, il dégage une énergie étonnante, tant par son jeu et son chant que par son attitude. Quant à B.J. Emery, c'est un bon trombone, mais c'est aussi un excellent chanteur : une voix pleine, ample, un timbre vraiment beau. Et c'est un vrai "entertainer" aussi !
Comme Guy, alors que j'avais très envie de découvrir Zora Young sur scène, elle fut ma seule déception. Non qu'elle ait été mauvaise, loin de là, mais j'ai trouvé sa partie un peu convenue. Mais bon, si elle était enrhumée, elle avait des excuses. Après le show, Maurice, Fred et moi sommes partis manger un morceau au Pub St Germain, le seul endroit à Paris à ma connaissance qui sert 24h/24. On a pris un taxi à la Porte Maillot qui nous a amenés au Carrefour de l'Odéon en 15 minutes chrono. Il avait du regarder les 2 "Taxi" sur Canal +. Fred et Maurice en étaient tout retournés. Moi j'ai trouvé ça plutôt rigolo, dans les rues presque vides de Paris à 3 heures du mat'.
Après quelques heures à table à parler de musique, des évènements du 11 septembre, de musique, de Ben Laden, de musique, de terrorisme et de musique, on est rentré en métro, Maurice est rentré à l'hôtel, Fred et moi chez moi. On s'est couché à 7h30 ce matin, et il m'a réveillé à 15 heures pour me dire au revoir. Lavé, habillé, et rasé de frais, il était prêt à se faire un dimanche après-midi de tourisme parisien avant de rentrer à Lyon.
Et moi je bois mon café en tapant ces quelques lignes.
Je crois que je ne vais pas sortir ce soir.
Mais j'ai passé une excellente soirée avec Fred Brousse et Maurice John Vaughn. Deux artistes moins connus que certains de leurs pairs, mais assurément deux grands bonshommes du blues !

René Malines

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Soirée Travel In Blues

date: 13 novembre 2001
de: Pierre "Johnny Guitar" Seguin <psguitar@club-internet.fr>
(Photo Jérôme Travers)

René Malines (photo Jérôme Travers)
René Malines
Président de Travel In Blues
J'avais noté dans mon planning "8/11 TIB". car il faut bien les encourager ces p'tits gars qui nous parlent du blues. Dans la journée j'avais fait un salon spécialisé logistique au CNIT et je m'étais promis de m'échapper de bonne heure pour aller écouter de la vraie musique qui tâche et qui me changerait des bandes sirupeuses qui dégueulent dans le CNIT et dans les allées dusdit salon (à part les hotesses du reste on se demande ce qu'il y a à voir dans ses endroits). Après avoir visité les sous sols de la Défense, le périphérique Nord je suis arrivé assez facilement du reste devant la porte des Lilas. Direction centre ville pour trouver le Triton . Au passage, j'ai du mettre plus de temps pour faire Porte des Lilas, M° Mairie des Lilas en voiture que Porte Maillot, Porte des Lilas. C'était l'heure du blues des poubelles et des bus qui n'arrivent pas à se croiser. Bonjour l'ambiance. Enfin voilà , j'étais garé (bien en plus !) et je me dirigeais d'un pas alerte vers la rue du coq français (french rooster) Au vu de l'heure les portes étaient closes et ne devaient pas s'ouvrir avant 20h30. Le temps d'aller se faire un kebab au turc du coin et de fumer une cigarette. L'adresse est à retenir, le café ou thé sont offerts gracieusement à la fin du repas. Encore des leçons pour la France profonde et son soit disant accueil .
Flyin Saucers (photo Jérôme Travers)
Flyin' Saucers

20h30 après avoir réglé, je me dirigeais vers le Triton. Mister René Malines en personne était à l'entrée sans santiags, mais toujours aussi alerte et sympatique. Après avoir versé mon obole, je me suis installé à la table greewoodienne en compagnie de Zydeco Phil et de Tof que je ne connaissais que par mail interposé. Jocelyn nous a rejoint quelques instants plus tard ainsi que Gérard « bluesy train » Tartarini et madame.Le Docteur Blues était également là. Dans la salle , on pouvait reconnaître Benoit Blue Boy, Mauro Serry, les Hoodoo Men, et d'autres dont les noms m'échappent. Après quelques minutes, René se fend de quelques mots pour annoncer Les Flyin' Saucers. Ca décolle rapide sur un instrumental puis un enchainement de quelques titres bien dans l'esprit West Coast qui me (nous ?) laissent pantois. Fabio IZQUIERDO (Harmo, chant) Christophe SCHELSTRAETE (Bat, chant) Antony STELMASZACK (Guit, Chant) Cédric LE GOFF (Keybd, chant) etCharly Duchein(Bass, Chant) nous démontre une très bonne maitrise de leurs instruments et de leurs voix (un morceau a capella tout de même !) et nous régalent pendant une bonne heure. Différents styles seront abordés comme le West Coast avec une mention spéciale au guitariste qui par moment flirte avec des grands comme Dave Specter , le rock blues, La louisianne n'est pas très loin également, Seule ombre au tableau (hein Jocelyn !!) un morceau espagnolisant (Angelina ?) qui pour moi n'avait pas sa place dans ce genre de soirée. Je dois dire que j'ai été assez convaincu par tout ce qui tourne autour du style de feu T. Bone, mais que les autres morceaux font parfois un peu hors sujet. J'ai pu apprécier les progrès faits par les Flyin', car je me suis empressé d'acheter leur CD live in Cognac 99 et l'on s'aperçoit que ces petits gars là ils en veulent.

Après la pause « bière of course », je me suis réinstallé pour la suite du programme : Fred Clayton & The IRC .
Après quelque morceaux, je me suis éclipsé, car le style ne me branchait pas plus que ça. J'ajouterai que j'ai rarement entendu un batteur cogner aussi fort .. même les oreilles des Hoodoo Men n'en revenaient pas. Quand au guitariste qui accompagnait Mister Clayton, j'ai eu l'impression de revenir 30 ans en arrière au temps du blues rock blanc qui tue bien, mais qui m'a lassé il y a maintenant plus de 25 ans. C'est vrai que quand on joue sur une SG, c'est parfois difficile de faire dans la finesse (au niveau sonore en tout cas). Je laisse la plume aux autres pour nous raconter la fin de la soirée.

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Paul Orta
un harmoniciste raffiné

date: 21 novembre 2001
de: Fabio Izquierdo (Flyin' Saucers)

Paul Orta Paul Orta nous vient de Port Arthur, ville frontalière s'il en est entre le Texas et la Louisiane. Il travaille très tôt son jeu d'harmonica à l'écoute intensive de Little Walter, Sonny Terry et Snooky Prior avant de le personnaliser.
Les raffineries de Port Arthur fermant, Paul part s'installer à Austin en 1979, attiré par les lumières du mythique "Antore's Club" où on le verra sur scène aux côtés de musiciens tels Hubert Sumlin', Eddie Taylor, U.P Wilson, Jinmy Rogers ou Zuzu Bollin pour ne citer qu'eux. Commence alors une longue carrière discographique avec Los Playboys Intenacionales puis les Kingpins où on retrouvera plusieur des afficionados du blues texan, des guitaristes Hector Watt, John Mc Vey au légendaire batteur Uncle John (un ancien de chez Johnny Winter et Stevie Ray des débuts).
Sa carrière discographique débute sur Pee Wee records où il enregistrera deux albums avant de signer chez Antone's pour l'élaboration du Texas Harmonica Rumble en compagnie de Garry Primich, Mémo Gonzales, Lewis Cowdrey....
Cette compilation issue d'une soirée "contest" enregistrée au "Antone's Club" lui ouvrira les portes d'une carrière internationale amplement méritée. On retrouve notre homme dans tous les Etats-Unis, en Amérique du Sud et spécialement au Brésil, mais surtout en Europe accompagné de ses fidèles Knigpins dont le line up évoluera au fil des ans. Sa carrière française débute au commencement des année 90 avec la promotion du "Crulsin' For A Bruising" distribué alors par New Rose (distributeur, en autre, d'un autre texan de renom : Calvin Russell).
Il écume alors régulièrement les clubs et festivals français, tantôt avec ses Kingpins, tantôt avec des formations alors locales (Doo the Doo, Shake On Shake, Flyin' Saucers...) et s'installe à Paris. Il retourne au Texas en 98 où il collabore à de nombreux enregistrements, notamment le fabuleux "Greyhound Bus" du regretté Ervin Charles (ce sont d'ailleurs les Knigpins qui font office de line up de base sur cet album).

Cet article est issu du fanzine "Tamtam's" ( www.bluesquiroule.com ).

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BB & Blues Shacks
et RJ Mischo

à Feuchy

date: 11 novembre 2001
de: Eddie <ediandco@wanadoo.fr>

La petite cité de Feuchy à 5 km d'Arras avait le privilège de recevoir (seule date française) les allemands de BB & Blues Shacks accompagnés pour cette tournée de RJ Mischo et ô surprise le public avait répondu présent : entre 150 et 200 personnes de tous âges, des habitués des clubs de la région mais aussi des curieux qui avaient choisi de renoncer au match de rugby pour passer un samedi soir en musique.
Très belle salle aérée avec une acoustique ad hoc pour ce bourg dont l'activité principale tourne autour des usines Rhodia et Nylstar (chimie et fibres synthétiques). Aucune marque d'impatience quand le show a débuté vers 21 heures mais une certaine réserve exprimée par l'espace laissé libre entre la scène et les premières tables: ici les gens sont humbles, pas convaincus d'entrée mais si on sait les conquérir ils vous le font savoir avec chaleur.
Quand les frères Arlt (Andreas à la guitare et Michael au chant et à l'harmo), Henning Hauerken à la contrebasse puis, trop parcimonieusement à la basse et Andreas Bock aux caisses se mettent en place c'est pour un T Bone Walker enlevé qui confirme déjà qu'on va se régaler.
S'ensuivent quelques reprises de Slim Harpo, Little Walker, J Guitar Watson, Holywood Fats et d'autres du répertoire personnel de ce jeune groupe déjà très rôdé. La section rythmique est sûre et sobre, les gars souriants et à l'aise, dommage qu'ils ne communiqueront pas à la pause comme les deux frères ; Andreas à la guitare est précis, possède des qualités qui lui permettent de varier les tons sur sa Gibson auburn usagé, il s'imposera facilement dans les phrases courtes, les solos concis et expressifs, parviendra même à jouer en murmure et à forcer le respect des derniers piliers du bar du fond qui feront silence. Chapeau Mister Andreas !
Michael n'a toujours pas une voix très forte (ce que j'avais remarqué l'an dernier après les avoir vus avec Erskine Oglesby - avec qui ils ont enregistré en avril un nouvel album pour Black and Tan : "Honkin' & Shoutin" chroniqué par Jean Claude Mondo dans Bluesboarder du mois), parfois à la limite de la rupture avec les cordes vocales saillantes voire visage rose limite cramoisi, il s'est donné vraiment dès que le public s'est déridé c'est -à-dire surtout lors du second set.

Entre-temps il a laissé place à RJ Mischo et là mes sentiments sont plus mitigés : le petit homme a du génie c'est certain, il pratique l'altération avec finesse, overblow avec force si nécessaire, embrasse l'harmo avec conviction, se met le micro sous la gorge pour aspirer et focalise avec bonheur l'attention des amateurs, bref très professionnel, très en phase avec Blues Shacks ; sa voix rappelle parfois, les effets de gorge en moins, Lee Mac Bee sur le cd des Passions de Kansas city ;
je ne suis pas franchement touché par le retro-style swinguant qu'il essaie à l'occasion de faire passer (les danseurs se sont heureusement abstenus) et reste fort étonné de la réhydratation fréquente du bonhomme, de l'eau pour lisser le ruine-babines certes mais à ce point !? Non sérieusement, l'espace s'est resserré, tables pintes et chaises se sont mises à vibrer après 22 h 30 et jusqu'à un bon minuit, c'était une très belle soirée avec un boeuf final de folie mêlant artistes et organisateurs d'un soir qui ne sera pas le dernier! et l'occasion pour nos amis d'outre-Rhin de tester quelques uns de leurs nouveaux titres : "Midnight diner" tout frais sorti fin octobre.

Ils sont demain à Oxford, mes copains quadras célibataires profs de maths et comptable et moi sommes rentrés ravis sur Vimy, entre Ardisson et Malraux sur la 3, avons débouché un pur malt 1971 douze ans d'âge pieusement conservé en cave, avons refait le monde jusqu'à trois heures du mat en ayant une pensée rigolarde et attendrie pour le souvenir laissé à quelques centaines de mètres de là par nos frères humains et leur dépotoir d'obus à l'ypérite pas encore complètement purgé de sa charge de mort, on était déjà le 11 novembre.

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Exclusif!!

Bouillon de bluesiculture:

Carnet de route
U.S.A. 2001

Othar Turner et Sharday

Du 23 juillet au 13 août 2001, soit trois semaines durant, Robert Sacré et Georges Lemaire se sont immergés dans le monde de la musique noire-américaine : du blues au gospel, de Chicago à Clarksdale en passant par Memphis…

Caméra au poing, appareil photo en bandoulière, yeux et oreilles grands ouverts, ils en ont ramené une quantité de souvenirs qu'ils ont décidé de partager avec les lecteurs de la Gazette de Greenwood.
Georges Lemaire s'est donc attelé à la rédaction de ce Carnet de Route, USA 2001 qui est bien plus qu'un simple article : c'est une œuvre à la hauteur de ce voyage exceptionnel !
Ce texte, qui rejoint donc la Bibliothèque de Greenwood, est composé de trois parties illustrées par plus de 80 photos choisies parmi les 1000 prises par Georges et Robert.

Le texte nous fait vivre ce voyage comme si on y était, comme si on rencontrait nous-mêmes David Evans ou Big Lucky Carter (ce sont des exemples parmi tant d'autres !). De plus, de nombreux liens vous permettront de découvrir de nombreux sites " liés " à cette histoire. Alors, bonne lecture, bon surf et bonne route de Chicago à Clarksdale !
Uncle Lee

Lire (et voir) Carnet de route U.S.A. 2001
texte de Georges Lemaire, photos de Robert Sacré et de Georges Lemaire
not far away from home

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Tome 2 (Blues Sur Seine 2001) | Tome 3 (Lucerne Blues Festival 2001)

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