La Gazette de GREENWOOD
n°38 Tome 2 (Décembre 2001)

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Tome 2: Spécial festival Blues Sur Seine 2001

l'affiche de Blues Sur Seine 2001 par Margerin


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Xavier Pillac et Bluesy Train
à Mantes La Jolie

date: 13 novembre 2001
de: Mike Lécuyer < mlecuyer@club-internet.fr>

Dimanche 11 novembre

My Planet ayant annulé leur concert au Café Le Vieux Logis (La Roche-Guyon), c'est donc au Foyer Aftam (Porcheville) que nous allons écouter Xavier Pillac en solo (pendant que son groupe installe le matériel au Cac G. Brassens)... en solo mais en homme-orchestre puisqu'il est entouré de ses 3 guitares, d'un porte-harmonica (au cou), d'une grosse-caisse et d'un tambourin (aux pieds) ! Avec tout ca, les mômes trépignent et Xavier va réussir à les emmener dans ses champs de blues, calmement, doucement, en francais, en anglais, en Dobro, en harmo. C'est marrant de voir les réactions du public...
bluesy Train à Vauréal (photo Jean Bakrim)
bluesy Train à Vauréal (photo Jean Bakrim)

Après une courte pause qui permet à tous de se désaltérer, Bluesy Train (plus décontracté que la veille en première partie de Beverly Jo Scott) prend possession de la mini scène en trio. En effet, Gérard Tartarini (guitare, banjo, chant) et Thomas Laurent (harmonicas) sont désormais soutenus par Didier Morando à la caisse-claire et aux cuillères. Et ce nouvel élément apporte évidemment plus de punch aux compositions de Gérard, ce qui ne manque pas de plaire aux (jeunes) spectateurs qui se laissent transporter avec un bonheur simple par les histoires de train, de Mississippi et autres blues en francais. Il y eut même quelques échanges fort sympathiques sur divers sujets tel que les cordes nylon des guitares espagnoles...

Et puis l'heure du concert du soir arrivant, nous profitons du trajet pour admirer le grandiose éclairage "Festival Blues Sur Seine" sur le bâtiment de la centrale éléctrique EDF de Porcheville et aussi, à Mantes, un autre éclairage devant la Mairie. Ca fait de la pub, c'est beau, c'est efficace. Bravo !

Au CAC G. Brassens, après un rapide repas avec les hongrois de Blues Fools qui ont tenu à venir nous saluer (parès une semaine au Chesterfield Café), c'est donc Xavier Pillac Band, l'une des révélations du Tremplin 2000, qui nous offrit une très belle prestation. Devant un pubic un peu clairsemé, ils ont sorti le grand jeu. Pour paraphraser un célèbre critique américain : "J'ai vu l'avenir du blues et il s'appelle Xavier Pillac ". Hé oui, il n'est pas si aisé d'allier pêche et feeling, d'alterner ambiance cool et torride, solos de quelques notes et délires... et même parfois dans le même morceau !
Il faut avoir gouté aux climats de "We all got our own", de "Mauvais whisky", de "Au lait le café" (très Stone), "Faut qu' j'aille bosser", "J'vais au pressing", "Tes mensonges", "j' me sens si seul", pour réaliser combien cet artiste apporte un sang nouveau dans le Baf (Blues autoproduit français). Et puis vous devez "mériter" sa musique, c'est-à-dire qu'il vous termine certains morceaux très doucement, très lentement, note à note comme un goutte à goutte nécessaire à notre survie... Ouf, on reprend son souffle!
Le nouveau batteur Christophe Beausset est totalement imprégné de ce même esprit. Une montagne... de swing ! Autre nouveauté, tous les musiciens font désormais les choeurs et ca aussi ce n'est pas si fréquent. Un solo de basse de Antoine Escalier puis un solo de batterie, tous les deux pas chiant du tout ça aussi c'est à souligner ! Et puis, bien sur, le saxophoniste Francois Ragonneau qui apporte un son tout à fait différent des formations de blues habituelles. Et une ambiance feutrée du saxo soprano sur "Tes mensonges" au groove teinté jazz jusqu'à un pur solo de délire à la guitare (avec ""J' me sens si seul"). Un beau moment de la soirée. Un petit boeuf avec Thomas Laurent (l'harmo de Bluesy Train) pour conclure la soirée... et voila le premier week-end du festival qui se termine.

On distribue quelques tracts de La chaîne du blues [NDR: le webring des sites blues francophones] et des Bottlenets [NDR: le site sur lequel on peut voter pour ses groupes francophones préférés!] , on discute avec une radio locale qui veut créer une émission de blues (voila une idée qu'elle est bonne :-) et dans le brouillard tout le monde va se coucher... C'est que demain, ca continue pour le staff et de nouveaux artistes...

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7 ème journée:
animations scolaires, boeuf, vidéo

date: 16 novembre 2001
de: Jean Guillermo

La 7 ème soirée s'achève. Je parlerai après le Festival du boeuf de ce soir. Je remercie Amar Sundy qui nous aime bien à Blues sur Seine et est venu se joindre aux 14 guitaristes qui étaient venus tout spécialement, que des pointures, Dominique Bruneau, Pascal Swampini, Patrice Boudot-Lamot, Redoaune Hamani que j'avais connu à Madrid et venu spécialement de Cambrai, et les autres.
Merci à eux aussi, ils ont su faire la fête malgré la déficience de celui qui était censé être le centre de ce moment d'exception.

En dehors des concerts du soir il y a des dizaines d'animations scolaires.

Aujourd'hui 2 concerts éducatifs avec Patrice Boudot Lamot:
- le matin devant 200 élèves de primaires black-blanc-beur du Val Fourré. En prime l'intermède habituel des 25 élèves ayant appris l'harmonica pendant 6 semaines avec Greg Szlapczynski, les élèves habillés pour la circonstance, lui remettant une oeuvre collective comme les 25 élèves de la classe de gospel pour leur professeur de chant, la chanteuse Maria Morgan Popkiewics (choriste de Carole Fredericks) accompagnée de André Hervé, le créateur des Zoo, arrangeur de Léo Ferré, Un "Oh Happy Days" pour toute la salle.
-l'après midi dans un collège. Le premier collège qui se décide. Que ce fut dur ! Indifférence générale, la barbe. Et puis petit à petit l'intérêt est venu. Bravo à Patrice, Vincent Bucher et Didier.

Je profite de cette occasion pour mettre en avant une autre déclinaison originale, celle de la projection à 3 reprises de la vidéo "un jour avec R.L Burnside" de Sophie Kertesz (mais oui vous connaissez Sophie K et Little Victor). Elle viendra d'ailleurs 2 fois animer les discussions à l'issue de la projection. Elle pépare même une surprise autour d'un mélange rap - blues mais je n'en sais pas plus et je vous dirai ensuite. Allez bonne nuit et rendez vous demain avec Doo the Doo le soir et Bleu Nuit en 1ere partie.

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Andy J Forest
à Limay

date: 20 novembre 2001
de: Docteur Blues <jerome.travers@free.fr>

Ils avaient écrit sur le programme, 20 h 30... j'aurais bien voulu, mais emprisonné dans le trafic d'une A13 saturée, ce n'est que vers 21 h que je rejoignais Limay. J'avais enfin rendez-vous avec Andy J Forest (Festival Blues sur Seine, Vendredi 17 novembre, Salle des fêtes de Limay).
Heureusement, je n'étais pas le seul à la bourre et je fus accueilli par la démonstration des enfants des écoles en pleine représentation Gospel sous la direction de Blues Duo (Maria Morgan, André Hervé). Bravo les petits ... à Mantes on forme de jeunes bluesmen !!
Puis à la première partie assurée par Coup d'Blues, succède une classe d'Harmonica sous la "férule" bienveillante de Greg Splapczinski.

Bon, c'est pas qu'on s'ennuie, mais Andy J Forest ça fait quelques années que j'attends, alors !!! Surnommé par Travel in Blues "Le dandy", ce Louisianais d'adoption est de retour en France pour présenter son nouvel album "Sunday Rhumba". Accompagné par une sacrée bande de démolisseurs de cloisons, Andy démarre le show sur les chapeaux de roues. Il nous démontre d'entrée, qu'il est un harmoniciste de talent. (il nous décolle aussi les tympans car ils n'ont pas eu le temps de faire la balance).
Ce grand type en tombe presque en morceaux se démantibulant sur le rythme d'un Zydeco fou. Il a revêtu un porte harmonica et un frottoir auquel il fait subir un traitement de faveur le projetant au final hors de scène sur la carrelage de cette bonne vieille salle municipale qui n'avait pas envisagé un jour de se faire piétiner de la sorte par un Américain sautant à pieds joints sur une maudite planche à laver.
Des nouvelles compositions, on apprécie beaucoup ses ballades country-rock comme "Waiting", "Take a look" ou la très nostalgique "She Loved me". Puis quelques titres plus anciens avec l'humoristique "I've never been to Chicago" et "Blue Orleans Motel".
Mais Andy n'a pas encore conquis la salle. Les spectateurs restent assis ! "Never mind", ce grand mec a plus d'un tour dans son sac, c'est pas un amateur, il a voyagé le garçon, il a enregistré une quinzaine d'albums, il a joué avec tout le monde... Alors, eh bien un instru pour commencer, du genre "Far Harpaway" sur lequel il rend un hommage à J. Hendrix. Mais ça ne semble pas suffir, il continue... Philippe Sauret de chez Travel est invité sur scène. Andy lui confie son frottoir... Puis il invite trois kids auxquels il confie également des instruments : un second frottoir, une cloche et un tambourin pour une p'tite fille, très impressionnée de se retrouver auprès de ce géant bondissant...
"Crazy Leggs" est un grand moment.
Andy J. Forest est le genre de type qu'on imagine conquérir toutes les salles de concert, ne se souciant peu de "qui" est dans la salle, il donne toujours le meilleur de lui même devant vingt ou vingt mille personnes. Grâce à lui quelques Mantois auront le coeur léger pendant peut-être une semaine ... Et si ils se sont laissés tenter, comme moi, par l'achat de son cd, Ils garderont un peu de cette chaleur et de cette moiteur de Louisiane qui font tant de bien aux articulations qu'on ne résiste pas de sauter par tout, en faisant de petits bonds, dans tous les sens. De souffler, de taper dans des tas d'instruments profitant d'une vie "à bout de souffle..."

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Nina Van Horn et U.P. Wilson
à Verneuil-sur-seine

date: 22 novembre 2001
de: Jean Bakrim < jean92@club-internet.fr>
(photos de l'auteur)

L'événement s'est produit le samedi 17 novembre 2001, précisément à 20h44. Oui, je me rappelle avoir regardé ma montre. Confortablement installé au premier rang, devant une scène spacieuse, je détaillais minutieusement cette salle de l'espace Maurice Béjart à Verneuil-sur-seine. Le murmure des gens prenant place me plongeait dans une douce torpeur, tandis que les techniciens sur scène procédaient aux dernières vérifications. Soudain, qui vois-je arriver ? l'air enjoué, et le pas décidé. Notre ami Mike Lecuyer, qui remontait du sous sol où se tenait une exposition photo, caméscope à l'épaule, saluant une vieille connaissance, bardé lui d'un appareil photo digne d'un grand reporter. Je planquais vite mon petit appareil, et me dit que ce concert aura une bonne couverture médiatique.

Le maître des lieux s'empare d'un micro pour nous présenter cette soirée. Celui-ci refusant obstinément de fonctionner, c'est en s'époumonant qu'il nous présente la soirée en compagnie d'un Jean Guillermo, président du festival Blues sur Seine, apparemment fatigué d'une semaine intense de festival, mais heureux devant cette salle comble.

Nina Van Horn et son groupe va jouer en première partie de U.P.Wilson. Solo de spotlight et apparition du groupe. Nina Van Horn (photo Jean Bakrim)

Nina arrive tout de noir vêtue, débardeur, dentelles, chapeau, lunettes noires, ouf je reprend mon souffle... Seule touche de couleur, le turquoise de ses bagues. Les tatouages sur ses bras annoncent la couleur. Pour ceux qui attendaient une jeune femme en robe longue, chantant la main sur le piano, comme elle le dit elle-même, ils seront surpris.
Dès le début, elle donne le ton, d'une voix rageuse avec Here comme trouble. Je ferme les yeux quelques secondes, pas de doute, Janis lui à transmis sa tessiture de voix pour mieux continuer à distiller le blues, râpeux, torride, à souhait.
Les musiciens assurent avec une cohésion qui force le respect. L'apport du saxophone de Didier Marty fait des merveilles. Un vrai showman, doublé d'un musicien hors pair qui à scotché tout le monde, tant dans les blues lents, qu'endiablés. On m'a glissé à l'oreille qu'il à un groupe à lui. Stormy Monday, 7'14 de bonheur, quand même, lui fait la part belle, ainsi qu'à Nina. Nina Van Horn (photo Jean Bakrim)
Je dois dire que le guitariste, Jacky Belight n'était pas en reste, loin de là et nous à servi sur un plateau des soli de toute beauté, un grand monsieur ! Le p'tit jeune aux claviers, Pascal Simoni, faut l'avoir à l'oeil car bien que discret, il tient bien la barre. On à même eu un beau solo de batterie de Jano Cirillo, sur The road , le bassiste se nomme Jerry Liccardo. U.P. Wilson (photo Jean Bakrim)
Y manquait vraiment rien à notre bonheur ! Au début, Nina était...allez on va dire, comme cachée derrière tous ces accessoires, pudique malgré son look, mais bien vite, elle s'est sentie à l'aise, toujours portée sur un tapis d'applaudissements. Un petit morceau de zydéco, nommé what the news, nous à montré l'étendu de sa palette musicale. Le morceau intitulé Malika, un blues lent, volupteux, avec des accélérations, des breaks, des soli de guitare et de saxophone, vous tire des frissons dans le dos, c'est assurément un signe de qualité pour une chanson. Steamy windows part sur un rythme effréné, vous êtes comme happé sur une highway à 200 à l'heure, sur la route du blues, bien entendu. Il faut dire que Nina à bourlingué 12 ans sur les scènes Texanes et qu 'elle s'y entend pour vous enlacer une salle entière. Tient, elle me fait penser à Boney Field !
Elle à mis le feu au Chesterfield café pour y graver une galette avec le Midnight wolf band, a commis un autre album, The planet, toujours avec le même groupe.

Après une petite pause, ce fût le tour de U.P.Wilson d'entrer dans la lumière avec le groupe de Nina, pour nous asséner un blues nerveux, aux couleurs d'un Mississippi tortueux et sombre. Il à dû bourlingué et l'on voit que le blues, il le vit de tout son être. L'homme semble las, mais paradoxalement, ses mains semblent vivre leur vie toute seules, et courir sur sa strat comme des folles. Sa main droite est hallucinante de dextérité, jouant rythmique et chorus en même temps, sans jamais de médiator.
Par contre les morceaux s'enchaînent avec une certaine monotonie et ne font pas vraiment décoller l'ambiance. Quelques effets douteux de jeu à une main, inutiles à mon sens, puis le temps d'un morceau, Marty est venu l'accompagner avec son saxophone pour un très beau morceau. Il à gentiment accepté de partager le dernier morceau avec Nina pour clore ce concert mémorable. Je dois dire qu'avec le set torride qu'à fait Nina et son groupe, la barre était haute.

Merci à Jean Guillermo et toute son équipe pour cette soirée magnifique et les autres à venir, qu'il à su orchestrer.

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Le Tremplin Blues Sur Seine 2001:
Un festival !

date: 25 novembre 2001
de: Uncle Stagolee <stagolee@club-internet.fr>

Quel festival ! Le tremplin de Blues Sur Seine 2001 aura été un festival dans le festival !
Imaginez : toute une après-midi pendant laquelle se sont succédés 8 groupes venus de toute la France (Lorraine, Nîmes, Bordeaux, Paris, etc). Pour y participer, il fallait que les groupes n'aient pas de CD distribué, et il y a eu 49 candidatures ! On le répète assez souvent dans LGDG : il y a un vrai blues boom en France, on en a eu la démonstration à Mantes La Jolie ce dimanche 18 novembre 2001.
La pré-sélection par un jury de médias a permis de retenir 8 groupes… Injuste pour les autres, surtout pour ceux qui ont " failli " être sélectionnés, mais une vraie chance pour les 8 autres. La chance de participer au tremplin bien sûr, mais aussi d'avoir déjà l'assurance de figurer sur le CD collector (1000 exemplaires) qui sera diffusé en souvenir de ce festival. Jean Guillermo, Président de Blues Sur Seine, nous a ainsi raconté que le groupe belge Buttnaked, bien que non vainqueur au tremplin 2000 (mais qui avait soulevé l'enthousiasme) s'est fait connaître grâce au CD de cette édition et a ainsi pu se produire au Festival de Cahors en 2001. Idem pour Roland Tchakounte !

Revenons au tremplin 2001, les 25 jurés représentant les médias du blues en France (journaux, radios, webzines) s'étant retrouvés ("tiens ça va ? moi ça va… toi ça va ?") ont donc eu la rude tâche de noter les 8 groupes pour leur attribuer un des 3 prix :

Oui, le total fait plus que 8, mais c'est normal car rien n'empêche un groupe électrique (par exemple) de chanter en français… et donc d'être candidat pour 2 prix (CQFD).
Comme l'an passé, la catégorie "en français" est récompensée par la Fondation de la Poste avec un prix de 10.000 F (Mike Lécuyer a alors posé la bonne question : "le prix 2002 sera-t-il de 10.000 Euros ?!"), dans le cadre de son action pour la promotion de la chanson française. Eh oui, le blues en français fait partie de la chanson française !
Les vainqueurs des 2 autres catégories ont pour leur part l'assurance d'être programmés en "vedettes" lors du festival 2002.

Le tremplin fut animé par Mike Lécuyer, parfait Maître de Cérémonie (et par ailleurs grand coordinateur du jury de pré-sélection) qui s'est fendu d'un petit sonnet pour chaque candidat. Humour et bonne humeur garantie !

Très bonne idée que d'avoir distingué électrique et acoustique! Et on n'est pas peu fiers que cette idée soit issue d'un débat qui a animé la Gazette de Greenwood (voir LGDG n° 29: "Plaidoyer pour le Blues Acoustique")!
C'est un peu comme pour une transat où il y a 2 classements: multicoques et monocoques traversent le même océan, le mérite est le même, seul l'esprit est légèrement différent... ;-)
pour le blues Acoustique, on a été servi par la qualité des 3 candidats. Seul problème: départager 3 groupes (dont 2 solistes!) qui, chacun dans leur genre, m'ont emballé.

Cadi Jo d'abord (voir LGDG n°32). Incroyable, il fallait oser le faire, et il l'a fait... Seul, au chant et à l'harmonica, il a hypnotisé la salle qui écoutait chacun de ses mots et chacune de ses notes. Pas d'autre accompagnement que la semelle de sa chaussure qui battait discrètement le rythme sur le plancher. Cette formule, qui finalement renoue avec le blues originel, permet de se concentrer sur la musique, sans esbroufe, et sur les paroles, avec des textes personnels que chacun peut apprécier puisqu'il chante en français. Ce fut un moment magique.

Patrice Boudot-Lamot, en solo aussi, chante en s'accompagnant à la guitare. En finger-picking ou en slide, c'est époustouflant! Une technique ahurissante qui sait se faire oublier au profit de ce qu'il faut bien appeler le feeling. La guitare vibre, s'anime, hausse le ton ou se calme... au rythme de la chanson. Ses textes sont faits pour être écoutés, et on les écoute! Le prix de la Fondation de La Poste qu'il a remporté pour ses chansons en français sont une reconnaissance méritée, car je suis sûr qu'il peut conquérir un large public, bien au delà des blues-fans. Tant mieux que ce soit en portant si haut le blues acoustique! (voir dans ce numéro: concert à Andresy).

Mathis Mathematical Blues... quelle pêche! Ah eux, ils auraient pu concourir dans la catégorie "multicoques"! Section rythmique (batterie, contrebasse) d'enfer pour porter le chant enflammé, les soli d'harmonica déchaînés ou les non moins débridées interventions de la guitare! Mathis joue avec joie, et il nous la transmet. La batterie et la contrebasse complètent l'équipe parfaitement : "cohésion, écoute et partage" nous disait Tof (voir LGDG n°36), et bien c'est tout à fait ça! Ils ont gagné le prix "acoustique".

Pour la catégorie "blues électrique", 5 groupes étaient en lice. Si tous les genres ne pouvaient être représentés, nous avons quand même eu une belle palette de ce qui se joue sur la scène française.

Jeff Toto Blues (voir LGDG n°31)fut le premier groupe électrique à passer et a attaqué très fort en nous jouant ses compositions en français, du blues aux multiples influences (Chicago, rock, soul, reggae,…). Jeff a cette qualité d'être sincère et de s'adresser au public, d'allier le geste à la parole pour mieux s'exprimer et retenir l'attention.

Avec Anquetil Blues Band (voir interview LGDG n°25), pas de surprise: son blues carré a été excellent, comme on pouvait s'y attendre! Ca a swingué dur, et les normands présents dans la salle (suivez mon regard : LGDG n° xx) ont été fiers de leur " pays " !

J'attendais avec impatience Mr Tchang & Easy Money et là aussi je ne fus pas déçu. Un blues mâtiné de rock pour faire la fête. Mr Tchang est parfait, look d'enfer (entre le mafioso et le dandy), scénique à souhait, il mène les Easy Money avec brio. Leurs textes en français ne manquent pas d'humour, mais on n'a pas vraiment pu en profiter ce jour là car la voix était couverte par les instruments. Dommage.

Quant aux Bloosers (voir LGDG n°35), on sent la machine qui tourne rond. Ca swingue et ça roule, tous les ingrédients sont là pour assurer un concert sans faute ni temps mort avec la pêche. Le bassiste n'est pas le dernier à participer à l'ambiance avec un jeu de scène digne d'un guitariste habité par son solo ! Il a raison, les grosses cordes qui font poom-poom sont aussi importantes que les petites qui font tili-tili-tili ! Quand ils quittèrent la scène, les Bloosers ne le savaient pas encore mais ils avaient gagné le tremplin Blues Sur Seine 2001 !

Le dernier groupe à passer sur scène fut le MG Blues Band, avec Gabriel Chrétien (aka " l'Archange " sur la mailing-list LGDG) à la guitare. Barbe claptonienne et doigts vaughaniens, pour sûr : Gabriel connaît le manche de sa Fender et on sent l'influence des dieux précités (normal pour un archange) pour un Blues rock intense, avec des accents Led Zep.

Oui, on l'a encore vu à Mantes La Jolie ce dimanche 18 novembre 2001 : le blues est vivant !
Merci à toute l'équipe de Blues Sur Seine et aux huit groupes finalistes de nous avoir permis de passer un si bon moment.

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Le Tremplin Blues
Tout un Poème!



voici les textes de présentation des 8 finalistes, concoctés par Mike Lécuyer: humour garanti!

date: 26 novembre 2001
de: Mike Lécuyer <mlecuyer@club-internet.fr>



De Paris à Belleville
Il nous chante ses racines
D'Indochine
Des petits riens, des gros chagrins
De l'humour, de l'humeur, de la chaleur...
de l'humain
Sa voix douce chante la vie en tranches
Ses doigts glissent sur le manche
En picking, en slide, en accords, en solo
Voici... Patrice Boudot-Lamot


Patrice Boudot Lamot
Prix spécial Fondation La Poste
(Paroles en français)



En trio ou en quatuor
Sur toutes les scènes de lozère
Jeff se les tortore
Ses blues à la française
Avec ses acolytes
Il se les enfile, les hymne,
Les saoule, les gare, les panique
Il se les torture
En rock, en soul, en funcky,
En jump, en reggae, en boogie
Voici... le Jeff Toto Blues


Jeff Toto


Ah, ce n'est pas tous les jours
Que l'on a l'occasion de réviser les mathématiques...
En musique
Et pourtant du côté de Nîmes
Là où le bleu est devenu jeans
De jeunes musiciens bien sympathiques
Chantent de vieux airs d'Amérique
Ils sont 4, comme les mesures d'un verre de blues
(A ne pas confondre avec un verre de rouge)
Bon, reprenons !
4 qui multiplié par 3 nous donne... douze
Hé oui, les fameuses 12 mesures du blues
Vous me suivez ?
12 comme les 10 doigts de la main sur les 6 cordes de l'harmo
Au fait, ça a combien de trous un harmo ?
Attention, il y aura interro après le show !
Voici... Mathis's Mathematical blues


Mathis Mathematical Blues
Prix Blues Acoustique



C'est en normandie
Que depuis 20 ans
De festivals en premières parties
Inlassablement
Ils mouillent le maillot pour la bonne cause
Leurs champions se nomment
Albert et Freddy
Otis et Buddy
Eric et Stevie
Et voici maintenant Thierry...
Anquetil Blues band


Anquetil


Cinq gaillards de Dordogne et des environs
Interprètent brillament leurs compositions
Et se risquent même dans l'adaptation
De blues classieux en paroles coquines
De swing chaleureux en textes subtiles
De tempos ténébreux en impros torrides
Contrairement à leur nom, ils chantent en français
Voici... Mr Tchang & Easy Money


Mr Tchang & Easy Money


L'estuaire de la Gironde prend, avec lui,
Des airs de Delta du Mississippi
Qui nous viendrait d'Italie
Avec son humour désabusé
Et son ruine-babines saturé
Il a aujourd'hui décidé
De nous la jouer solo :
Une voix... un harmo
Voici... Cadi-Jo


Cadi Jo


Un blooser sachant blooser sans son blues
N'est pas un looser et ne se laisse pas blueser
Aussi depuis 10 ans, dans leur Val d'Oise,
Leurs mots d'ordre sont amitié, passion, authenticité
Dans les juke-joints de Chicago-Sur-Oise
Dans les clubs ou les cafés de Cergy-Texas
Partout ils prêchent la bonne parole en version originale
Dans la langue de Little Walter et autre T-Bone Walker
Voici... Les Bloosers


Bloosers
Prix Blues Electrique



Du blues made in Lorraine
Du boogie coule dans leurs veines
Du blues en acier trempé
Du rock pas frelaté
Et dans ce monde de bruts (de fonderie)
Il y a leur reine
C'est pas kitch Lorraine
C'est pas sweet Lorene
Mais ce sont des bêtes de scène
Voici... le MG Blues Band


MG Blues Band
Mike Lécuyer
textes de Mike Lécuyer

photos de Pierre Mercier

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BLUES sur SEINE,
histoires de rencontres...

date: 23 novembre 2001
de: Gérard Tartarini <bluesy@club-internet.fr>
(photos de Jocelyn Richez)

Gérard Tartarini (photo Jocelyn Richez)

FNAC CERGY 1999:
Olivier est au rayon Blues et cherche quelque chose à se mettre entre les oreilles. Près de lui Thomas en fait de même. Naturellement ils viennent à échanger des avis sur leurs choix.

Quelques mois plus tard BLUESY TRAIN joue au VIEUX LOGIS (le Bar d'Olivier).

Quelques part dans le mantois, toujours en 1999:
Jean rencontre Olivier et lui propose de participer au Festival BLUES sur SEINE. Olivier pense à BLUESY TRAIN, il leur propose, ils disposent...

Concert de BLUESY TRAIN au VIEUX LOGIS, Festival BLUES sur SEINE 1999:
Jean, président du Festival est là, le petit bar est surpleuplé, l'ambiance est à son comble et Jean apprécie beaucoup BLUESY TRAIN.

Festival BLUES PASSION, COGNAC Juillet 2000:
Gérard et Isabelle sont là, ils se retournent et aperçoivent Jean qui a l'air un peu perdu.
Gérard, René et Roland se croisent et sympathisent. Gérard et Roland "boeuffent" devant le stand TRAVEL in BLUES.

MANTES automne 2000:

Jean (avec son équipe) prépare le prochain festival, il se rappelle de BLUESY TRAIN et leur propose des dates. Ils disposent encore...

Festival BLUES sur SEINE 2000:
BLUESY TRAIN est au programme mais se porte candidat au Tremplin.
BLUESY TRAIN rencontre Roland MALINES,au tremplin, ils sympathisent...

Gérard Tartarini (photo Jocelyn Richez)

MANTES automne 2001:
Jean (avec son équipe) prépare le prochain festival, il se rappelle de BLUESY TRAIN et leur propose des dates. Ils disposent encore...

MORALITE :
Le BLUES , en FRANCE, est en plein essort. Des artistes et des groupes émmergent de toutes les régions. Les "MAJORS" pensent qu'il s'agit de "Menu Fretin", ils ne s'en occupent peu ou pas. Alors le BLUES Français s'associe, se fédère, se prend en main. Cela donne un milieu rempli de passionnés et lorsque ces passionnés se rencontrent ça sympathise à tout va.

BLUES sur SEINE, m'a permis de rencontrer un tas de passionnés, j'en ai bien sûr rencontré aussi ailleurs et notamment grâce à la liste LGDG.

Ouais! Le BLUES est vraiment une histoire de rencontres...

Gérard TARTARINI
BLUESY TRAIN, Folk, Blues Acoustique
Pour en savoir un peu plus : www.multimania.com/bluesytrain/

Note de l'auteur: toute ressemblance avec des lieux ou des personnages réels est volontaire.

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Patrice Boudot Lamot
à Andresy

date: 20 novembre 2001
de: Jocelyn Richez <jrichez@noos.fr>
(photos de l'auteur)
Patrice Boudot Lamot (photo Jocelyn Richez)

Hier soir, sur la lancée d'Utrecht, je suis allé voir Patrice Boudot Lamot à Andresy (en plus c'était juste à côté de chez moi !!!) lors de Blues sur scène. PBL était accompagné de Pascal Mikaelian à l'harmonica et Christian Mellies à la basse.

Le concert a duré plus de 2h, complètement acoustique et PBL a réussi le tour de force de ne chanter pratiquement que ses propres compositions. Il a joué tous son CD "l'amour roule" sauf un titre (l'amour roule justement). Patrice Boudot Lamot (photo Jocelyn Richez)
On a découvert de nouveaux textes, comme cette chanson des ombres planent sur la guerre en Afghanistan et une autre inspirée par l'accident mortel d'un de ses amis sur la route. J'ai aussi découvert une chanson hommage à Muddy Waters et Big Bill Broonzy très réussie.
Effectivement, son jeu de guitare en picking ou à la slide sur son dobro m'a vraiment impressionné, pourtant je l'ai déjà vu souvent depuis une dizaine d'année mais je trouve qu'il progresse toujours. Et finalement, son plus gros point fort sont ses textes, tous issus de son expérience personnelle, chantés avec une énorme conviction et une émotion très palpable. Sur le titre Abonnés absents, je me suis même surpris avec une petite larme au coin de l'oeil.
L'accompagnement à l'harmonica de Pascal Mikaelian fut excellent, toujours au service des chansons de PBL, sobre en général et avec quelques solos de très haut niveau, amenant souvent un surplus d'émotion. J'ai apprécié la manière dont Patrice Boudot Lamot présente toutes ses chansons, le contexte dans lequel il les a écrites.
Au final, il nous a fait une reprise de Robert Johnson pour finir en beauté ce concert très réussi où devant un public malheureusement très clairsemé (quelques dizaines de personnes) mais qui a unanimement apprécié le concert.
J'ai aussi regretté qu'il n'en ait pas profité pour vendre son CD: c'est à ça qu'on reconnait qu'il n'est pas américain car pour le reste, il n'a rien à leur envier !

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C'est la fin du Festival...
coup de coeur pour les espagnols Red House

date: 26 novembre 2001
de: de: Jean Guillermo

Fin publique du Festival samedi soir avec un concert mémorable
Bill Deraime a souhaité jouer en première partie son reggae-Blues. La moitié du public est venue pour lui, l'autre partie ce sont des parents venus principalement pour écouter les 25 enfants de la classe qui a reçu un enseignement de 6 heures d'harmonica et les 25 autres qui ont reçu un enseignement de gospel.
Et puis il y a une poignée de fans qui, la veille faisaient partie des specateurs claisemés venus écouter un groupe inconnu, les espagnols de Red House (à la même heure il y avait foule pour les belges de Last Call et Franck Ash). Le tam tam a donc joué, Red House est à ne pas manquer.
Et effectivement la salle va être conquise par ces inconnus (en France) énéergie époustouflante, sens du spectacle, il faut avoir vu le guitariste Francisco Simons descendre avec son cable de 20 mètres dans la salle. Ils invitent l'anglais Ian Segal (voix à la Tom Waits) à les rejoindre. C'est du délire, le public se presse contre la scène, danse .. Rappel sur rappel. Par amitié pour moi, Catfish Keith, qui est dans les coulisses, accepte de faire un morceau avec eux en électrique !! du jamais vu parait-il !
En tant qu'organisateur, je suis heureux de ce final. La cuvée 2000 avait permis de découvrir d'autres inconnus, les hongrois des Blues Fools, et les russes des Blues Cousins, que tout le monde dans la région me demande de reprogrammer. Cette année le coup de coeur absolu aura été Red House, le groupe probablement le plus en vue en Espagne (formé en 1998) avec Ian Segal en invité surprise.

Et puis dimanche soir, en off et en forme de remerciement au (trop) petit cercle de bénévoles, dans un restaurant très cosy une heure de concert de Catfish Keith puis boeuf. Et alors là quel pied près du piano, de la cheminée, entassés sur les canapés, Ian Segal boeuffant avec Nina Van Horn. Catfish plus Ian Segal. Ian Segal plus coup d'Blues. Coup d'Blues avec Catfish. Nina Van Horn + coup d'Blues ... André Hervé au piano ...

De l'émotion dans l'air, une page se tourne

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Liens

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le site officiel du festival: www.blues-sur-seine.com/

photos, vidéos et chroniques sur "Bleu Blanc Blues" de Mike Lécuyer:www.multimania.com/mlecuyer/CRITIQ/BSSnov2001.htm

chroniques sur le site de Docteur Blues: www.multimania.com/docblues

photos sur le site de Pierrot Mississippi Mercier:www.argyro.net/amap/bss2001.html

La Page Blues de Jean Bakrim: perso.club-internet.fr/jean92

Sweet Home Chicago de Marc Loison : perso.wanadoo.fr/shc/festival-mantes..htm

le site de François Berton http://perso.wanadoo.fr/photos.francois.b

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